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Récréation dans les radiations
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Dim 6 Oct - 1:16

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
-C’est de la merde.

-Ta pas tort. Mais c’est tout ce qu’on avait pu trouver.

La table semblait presque vouloir céder sous le poids des objets étalés sur sa surface. Pinces. Équipements de soudures. Outils de réparations pour ingénieurs et un moteur encore en état de fonctionnement qui servirait pour les draisines de Polis, ou pour un quelconque autre moyen. Autour de la table se trouvaient trois hommes en armures. Une chandelle brûlait, projetant leurs silhouettes sur les murs depuis longtemps abandonnés de la cache en surface. Une fenêtre projetait la lueur de la lune sur le trio et leur petit lieu de rassemblement.

-Et le garage alors ?

-Totalement dépouillé de tout ce qui s’y trouvait. Le moindre métal avait été dépouillé. Il ne reste plus rien.

Andrei Volkovar voulut se gratter la barbe, en signe de contemplation, mais il ne touchait que son masque. Pensif, il écoutait les conversations des deux autres Stalker l'ayant accompagner.

-Et celui au nord ?

-Non plus.

-C’est grave si on n'en ramène pas d’autres ?

-Non, du tout. Ils voulaient simplement que l’on revérifie une dernière fois ces lieux pour voir quelles zones il faudra éviter de rechercher, répondit le Stalker en place de son collègue.

-T’es en train de dire que j’aurais pu crever quand ce Démon m’aurait attrapé simplement pour vérifier s’il y avait encore des trucs qu’il fallait grappiller là-bas ?

-Je suis en train de dire que la prochaine fois, on n’aura pas à passer par-là pour éviter de se faire attraper par des Démons comme toi.

-Bon. On fait quoi, maintenant ? On doit rentrer, je suppose ?

-Oui. On doit rentrer. De toute façon, vous n’avez plus rien à faire.

-Et toi, alors ?

-Je vais rester encore un peu en haut. Je vais voir si je peux trouver autres choses et vérifier les passages que je connaisse en surface pour de futures missions. Voir si des Mutants y ont élu domiciles ou bien s’ils sont devenus impraticables.

-D’accord, Volkovar. Boris, prends le sac, je transporte la Pecheneg ! Fais attention d’ailleurs, Volkovar. Le jour se lève. Je sais que tu es assez rodé pour survivre même en pleine journée, mais ne pousse pas ta chance.

-Je m’en sortirais.

*


S’en sortir, c’était dans le domaine habituel du boulot d’un Stalker. Comme en ce moment.

-Foutue Nosalis.

Le jour s’était levé, depuis une trentaine de minutes maintenant. Au sol devant lui se trouvait le cadavre de la Nosalis ayant tentée de se ruer sur le Stalker qui pensait ne pas l’avoir aperçu. Mais un simple mouvement sur la droite et la détente pressée de son Dragunov avait suffi pour achever le Mutant ayant tenté de sauter sur le Stalker pour en faire son repas du jour. Et d’une autre pression du doigt, il avait envoyé un autre coup dans la gorge de celle-ci. Parce que ces saletés faisaient un bruit horrible en chassant. Un bruit si horrible que les chants de certains hommes qu’il connaissait en devenaient des chanteurs d’opéra en comparaison.

Son regard se perdit sur l’horizon. Il n’était pas loin de l’une des stations de Polis, bien que pour y retourner, il devrait mettre une bonne trentaine de minutes. Une heure s’il lui arrivait malchance. Parce qu’en chemin, de la malchance, il en avait un peu connu. Comme le fait que la plupart de ses chemins aient été ruinés par les Mutants, ou que quelque chose lui avait dit de tout simplement s’en aller le plus rapidement possible. Ignorant le cadavre frais du Mutant, Andrei s’enfonça dans le creux d’une ruelle avant d’atteindre ce qu’il cherchait. Une échelle. Une échelle qui montait sur le toit d’un petit immeuble. D’anciens bureaux sans valeur quelconque au monde d’aujourd’hui. Du haut de ce toit, Andrei prit son temps. Ce qu’il n’aurait pas fait autrement.

Parce que le soleil s’était levé. Au travers de ces épais nuages, il pensait voir le soleil ne serait-ce qu’un instant. Parce qu’il savait que le soleil, c’était le rêve le plus important d’Anna. De voir le jour se lever alors que ces rideaux grisâtres se seraient envolés pour laisser un ciel bleu qu’il n’avait vu que dans les photos ou entendu de la bouche d’anciens vétérans et survivants de la Grande Guerre. Un ciel bleu dont il aurait aimé partager avec...

Non.

Ne pas y penser.

Et dans le plus grand des hasards, il trouva un moyen de sortir son esprit de ces pensées qui ne sauraient que lui faire mal, pour faire naître, en place et lieu de la douleur, une curiosité dont l’intensité ne ferait qu’augmenter. Car au coin de son regard, il vit une forme humaine. Et si un Stalker n’était pas si rare en surface, en revanche, il savait différencier un Stalker d’un autre homme. Et il le différenciait de bien des choses. De par exemple, l’équipement que possédait le Stalker sur le toit lui permettant de voir loin, avec une paire de jumelles trouvée en surface sous d’étranges circonstances.

Et évidemment, ce qu’il voyait était bien étrange.

Un homme, solitaire. Sans équipement approprié. Et par équipement approprié, il pensait évidemment aux nombreux chargeurs de munitions et d’armes clinquantes et puissantes en main. Or, cet homme, n’était pas équipé d’armes et de munitions. Ni de l’uniforme nécessaire pour pouvoir survivre en surface. Une simple machette, de tout ce qu’il avait pu voir brièvement.

Et pourtant, il bougeait au travers des décombres et des voitures ruinés avec une certaine expérience relativement bonne quand on n’était pas Stalker. Même des militaires pourraient faire mieux.

Il n’en fallut pas plus pour Andrei. Rangeant sa paire de jumelles dans son sac tout en reprenant son fusil de précision en main, le Stalker passa par-dessus des allées au moyen de passerelles de métal et artisanales ayant été créées par des confrères Stalker avant de descendre la rue la plus proche. Calme. Trop calme. Ses yeux allaient de la gauche vers la droite tout en suivant le chemin qu’avait pris l’ombre. Au sol, il aperçut des traces de pas récentes sur une fine couche de neige.

En temps normal, jamais n’aurait-il suivi un individu en la Surface ainsi. Mais celui-ci était différent des autres. Pour le peu d’individus qui lui avait été donné de voir en surface, il savait que celui-ci n’était pas comme les autres. Assez pour attiser sa curiosité.
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Mer 9 Oct - 21:04

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Surnom :: Leo




Яécяéатіои dаиѕ lеѕ яадіатіоиѕ



       






La Surface, c'était toujours une aventure. Le genre d'aventure qu'il ne valait mieux pas tenter seul, et pas sans un peu de préparation. Le Métro était déjà un endroit dangereux, entre les mutants qui pouvaient s'y promener, les pillards, les galeries parfois vétustes qui s'écroulaient par endroits sans prévenir… mais l'Extérieur, c'était une autre paire de manches.

Les radiations, ce n'était qu'une partie du danger. D'ailleurs, si on savait observer, et avec quelques connaissances judicieusement utilisées, on pouvait éviter les endroits les plus contaminés sans difficulté.
L'environnement lui-même, fait de ruines, de gravats, de carcasses de véhicules, d'objets divers charriés là par le vent, les survivants ou les bêtes, tout pouvait potentiellement être dangereux. D'autant que certains objets d'apparence inoffensifs pouvaient cacher des pièges des plus vicieux. Certains groupes de pillards s'en étaient fait une spécialité, et même s'il était relativement rare d'en croiser en Surface, le risque n'était jamais à exclure.

Mais le pire, ce à quoi il fallait toujours être vigilant, à chaque seconde, c'étaient les créatures qui peuplaient le monde. Leonid ne les aimait pas tellement. C'était généralement gros, plein de dents ou de griffes, ou les deux, et souvent pas génial à manger. En y réfléchissant, rien n'était jamais génial à manger. Mais que voulez-vous, mieux vaut manger qu'être mangé…

Éviter les dangers de l'Extérieur ne serait pas si difficile. Il suffirait de ne jamais sortir du Métro. Mais si tout le monde raisonnait de cette manière, les habitants des galeries seraient privés de précieuses ressources. Aussi fallait-il bien que des braves se sacrifient pour faire profiter à tous de ces trésors qui n'existaient que dans les étendues dévastées de Moscou.

C'était ce qui avait poussé Leonid à sortir. Parmi ceux qui s'aventuraient dehors, beaucoup préféraient le faire la nuit. C'était un point de vue compréhensible : il était plus facile de passer inaperçu dans le noir. Mais Leonid avait besoin de lumière, et la seule lueur de la lune telle qu'elle était ces jours-ci ne suffirait pas. Sortir le jour était plus risqué, mais il fallait parfois savoir prendre des risques pour trouver ce qu'on cherchait.

L'objectif de la journée – si on excluait le fait de rester en vie – était de trouver du lichen. Ce genre de produits était toujours intéréssant, car on pouvait les récolter et les utiliser soi-même, ou bien les conserver et s'en servir pour le troc. Certains lichens recherchés pouvaient valoir cher, s'ils étaient de bonne qualité. Cela demandait de la patience, un bon sens de l'observation, mais ça pouvait rapporter gros.

Leonid avançait doucement et prudemment. Il observait son environnement dans les moindres détails avant de sortir d'un endroit pour en gagner un autre. Chaque déplacement devait se faire discrètement, aussi rapidement que possible, et en prenant garde de ne rien déranger sans une raison valable. La moindre pierre, la moindre pièce métallique, le moindre débris déplacé pouvait trahir sa présence. Parfois, il restait des minutes entières, tapi, immobile, juste pour écouter. Les sons environnants pouvaient en apprendre beaucoup à qui savait être attentif.

Leonid s'engouffra sous un vieux porche de béton resté miraculeusement debout alors que tout autour s'était effondré, et alla se blottir dans le creux de ce qui devait avoir été autrefois un camion-benne.


*** Chiotte. ***

Au-delà, la rue encore visible se muait en un vaste espace désolé couvert de ruines et de pans de murs branlants. Ce grand square dévasté était encadré de quelques bâtiments encore dressés, visiblement plus résistants dans leur conception initiale. Leonid resta caché un instant, le temps d'observer les hauteurs. D'où il était, il ne décelait rien de particulier, ce qui ne lui garantissait pas la sécurité pour autant. Les Démons étaient capables de voir de loin, et ces saletés aimaient installer leurs nids sur les sommets. Certains survivants savaient aussi se camoufler et se postaient en des points élevés pour repérer des proies, qu'ils indiquaient à des complices par quelque moyen. Généralement, ça finissait pour le malheureux voyageur la fin de son trajet.

Cette étendue devait faire moins de deux-cents mètres de long, et un peu moins de large. La traverser serait une prise de risque inconsidérée, vu le peu d'endroits où se mettre à couvert. La meilleure solution serait encore de la contourner en longeant les bâtiments, à une cinquantaine de mètres de là. Cela demanderait certainement moins de temps, et la présence des édifices offrirait des possibilités pour rester à l'abri.

Leonid cessa d'hésiter et se dirigea vers les façades qui se trouvaient à l'Est, avec la plus grande prudence, et une désagréable sensation d'être observé.



Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Sam 12 Oct - 21:50

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
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Une atrocité chimérique sortit d’une carcasse d’une voiture, mélange entre rat et taupe, dotée d’une sorte de carapace chitineuse, logée dans le crâne du conducteur avant de s’enfuir par la mâchoire. Avec un air de dégoût dans son regard, le Stalker l’écrasa de sa botte. Un craquement satisfaisant retentit dans l’air, tandis que le Mutant ne bougeait plus, la vie anéantit par l’humain bravant les rues de la capitale soviétique désolées. Peut-être qu’ailleurs, en ce moment même, un Stalker tout comme lui allait en surface pour tenter de trouver quelque chose. Des composantes électroniques, de l’équipement pour une station, une quelconque source d’alimentation en surface. La faune était bien fournie, et la flore encore plus. Bien que peu d’individus souhaitaient véritablement manger du Mutant. Après tout, qui voudrait dévorer une cuisse de Nosalis dont la chair était probablement pourrie et bourrée de radiations ? Il avait connu un Stalker qui en avait déjà manger. Étrange bonhomme.

Tout aussi étrange que l’individu qu’il venait d’apercevoir. Aucunement un Stalker, et pourtant, Andrei l’avait différencié des autres péquenauds de par l’expérience qu’avait l’individu. Avait-il fait cela longtemps ? Combien de temps ? Pourquoi ? Une question qui mériterait réponse. Trop proche de Polis selon lui. Trop compétent dans l’art de se dissimuler, de se mouvoir comme une ombre. Ses bottes tapaient contre le sol et la neige, étouffant quelque peu le bruit, suivant les traces, s’y perdant quelques fois tant les routes qu’il empruntait étaient endommagés. S’engouffrer dans des allées n’était pas une option, se devant alors se glisser par-dessous des véhicules ou des assez large avant de se faufiler par-dessus des obstacles. Il enviait parfois les Mutants pour leur facilité de se déplacer.

Son dos rencontra un mur. Ses poumons le brûlaient. Divers efforts physiques en peu de temps et il haletait déjà. Mais il était habitué. Comme toujours. Se penchant hors du mur, son regard balaya la zone. Les traces s’étaient arrêtées non loin, mais au vu de la direction qu’ils prenaient, il ne pouvait que penser que le square était probablement le chemin où il était passé. Assez éloigné de celui-ci, il ne voulait pas prendre le risque d’attirer l’attention d’une quelconque créature des cieux se camouflant parmi les tours et immeubles en morceaux. Lui-même prenait couverture sur un tas de remblais et de bétons.

-Où est-ce que tu te caches...

Levant son fusil de précision, il balaya la lunette de son fusil sur la place pendant un moment avant de le lever pour examiner les bâtiments. Rien ne bougeait depuis les fenêtres. Régulant sa respiration, son filtre créant ce bruit familier de sifflement rauque comme si ses poumons étaient faits de métal, il se levait de sa position avant de se mouvoir vers l’intérieur d’un bâtiment, une porte de service d’un hôtel. Il allait devoir contourner en passant depuis l’intérieur des bâtiments environnants, entre les allées et ainsi de suite. Il dut faire attention à ne pas marcher sur des éclats de verres et de ne pas faire renverser d’autres déchets. Passant sa main sur la visière de son masque respiratoire pour en dégager la poussière, il dut se déplacer accroupi avant de sortir des lieux, pour entrer dans une allée.

Du coin de l’œil, il aperçut quelque chose. Une petite chose qui disparut assez rapidement, quelque part vers le square. Difficile de dire, dans l’aube naissante, le soleil projetant de l’ombre sur certaines zones difficile d’apercevoir. La tenue de l’étranger étant sombre, ce serait difficile de le voir davantage. Il devait donc avoir un point en hauteur. Son regard se glissa vers l’intérieur du petit magasin sur sa droite, sorte de boulangerie avec un étage supplémentaire contenant une terrasse, mais aussi d’autres fenêtres. S’y engouffrant en silence en écoutant attentivement, le Stalker arriva à l’étage supérieur avant de s’installer dans un coin sombre ou une fenêtre y était ouverte, des lambeaux de rideaux flottant et le cachant quelque peu. Il n’y avait pas l’air d’avoir de Mutants. Plaçant le canon de son arme sur le rebord de la fenêtre, il passa son regard dans la lunette pour tenter d’apercevoir le survivant. Dehors, il crut entendre le battement d’ailes d’un Démon. Mais le vent hurlait.

Et apportait avec elle une odeur de pluie...
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Sam 12 Oct - 23:45

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L'air devint soudainement plus lourd. La poussière ne flottait plus. C'était caractéristique d'une pluie toute proche. Le ciel était effectivement chargé, mais ça ne voulait souvent rien dire. Le soleil pouvait ne pas se montrer pendant des semaines, caché derrière d'épais nuages noirs, sans qu'une goutte d'eau ne tombe du ciel. À croire que la guerre avait tout détraqué, y compris les cycles naturels. Après tout, ça ne serait pas si étonnant. Il suffisait de voir ce qu'étaient devenues les formes de vie.

Le problème avec la pluie, c'était que ça modifiait complètement l'environnement. Des zones inoffensives pouvaient soudainement devenir infréquentables si l'eau s'y infiltrait. Le cycle naturel de l'eau fonctionnait toujours de la même manière. L'eau des rivières, des lacs, des mers, des océans, s'évaporait, s'accumulait dans le ciel en nuages, et finissait par retomber sous forme de pluie. À ceci près que cette eau qui s'évaporait était parfois (souvent) chargée d'éléments radioactifs. En retombant, elle délavait une partie des radiations des reliefs, ruisselait, s'infiltrait, et déposait ses merdes dans les infractuosités du terrain, là où elle stagnait avant de s'évaporer de nouveau. Lorsqu'il pleuvait, il fallait trouver un endroit où rester au sec, et si c'était impossible, il fallait tenter de trouver un endroit en surplomb.

Leonid scruta les environs. Il y avait par ici de quoi s'abriter, mais il fallait bouger maintenant. Un bruissement l'obligea à tourner la tête. Il aurait juré que c'était un Démon. Pas impossible. L'Extérieur en était plein. De vraies saloperies, ces trucs. Une vision perçante, des griffes puissantes, autant de dents dans la gueule que de pustules sur un vérolé, le tout équipé d'ailes assez fortes pour soulever une centaine de kilos. Par prudence, Leonid inspecta les airs. Il n'y vit rien, à part les premières gouttes de pluie qui venaient de s'écraser sur les verres de son masque. Juste au cas où, il prit sa machette dans une main et son couteau dans l'autre. Ça ne serait pas de trop, si un de ces trucs décidait de partir en chasse.

Le regard de Voronov se porta de nouveau autour de lui. Il se trouvait du côté Est de la place, adossé à un pan de mur qui le cachait de tout ce qui pouvait se trouver à l'Ouest ou au Nord. En risquant un œil au dehors, il pouvait voir un abri. L'entrée d'un ancien parking souterrain. Le porche n'était plus qu'un amas de blocs de béton d'où sortaient des fers difformes et rouillés, encadrant une porte faite de lattes métalliques, mais une ouverture existait encore au milieu des gravats. Assez grande pour s'y glisser sans difficulté. Impossible de savoir si quelque chose se trouvait déjà à l'intérieur, mais entre rester dehors exposé à la pluie et aux Démons, et être au sec et risquer un nez-à-nez avec un Vampire, Leonid préférait encore être en intérieur.

Il respira un grand coup avant de bondir hors de son couvert, et se rua vers l'entrée. Un nouveau son retentit loin sur sa gauche, mais le bruit de sa course lui interdit d'en identifier la source. Il jeta un regard, mais ne vit rien d'autre qu'une ombre. C'était quitte ou double, maintenant.

Il arriva devant le trou, et se jeta en avant au travers, plongeant dans l'obscurité de l'abri souterrain. Restait à savoir s'il venait troubler la tranquilité d'un dangereux prédateur, ou s'il allait pouvoir attendre tranquillement la fin de l'averse.



Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Dim 13 Oct - 7:00

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C’était étonnant de voir que la pluie existait encore en ce monde, quand elle ne venait pas d’un tuyau rouillé d’une galerie ou d’un plafond d’où s’égouttait quelque chose rappelant vaguement de l’eau quand elle n’était pas brune de saleté et de poussière, ni de sang et de tripes. La première goutte qu’il aperçut atterrit sur le bout de son canon, et en avait été si concentré qu’il avait failli sursauter. Failli. Pour véritablement le faire sursauter, il fallait quelque chose de plus fort. Son œil fixa l’intérieur de la lunette, analysant chaque recoin du square dans un silence absolu, brisé par les filtres du masque respiratoire hermétique. Il y avait quelque chose de fascinant, d’entendre sa respiration ainsi, de voir au travers d’une verrière blindé teinté contre les rayons du Soleil, ou l’on pouvait pourtant apercevoir l’éclat bleu infernal des yeux d’Andrei.

Autrefois, il avait entendu dire qu’un véritable tireur d’élite pouvait patienter des heures en étant accompagné d’un binôme pour le repérage de cibles et de données importantes comme le vent, l’humidité et d’autres détails compliqués du genre. Mais il n’avait pas des heures. Encore moins quelqu’un sur qui il pouvait compter. Son regard balaya un instant sa montre. Il allait devoir changer son filtre. Délaissant son fusil de précision, Andrei retint sa respiration et retira le filtre vide de son masque respiratoire avant d’en prendre un autre dans sa poche et l’installa dans l’emplacement approprié. Tout juste venait-il de finir que du coin de l’œil, il fut surpris de voir quelque chose sortir des décombres pour courir avec une vitesse étonnante. Sur ses deux jambes.

Reprenant son fusil de précision en faisant tomber par accident une brique, il regarda de nouveau dans son fusil pour voir ou était-il parti. Mais sa vue était bloquée par les quelques arbres aux branches noueuses et une façade d’un autre bâtiment voisin avec un panneau bien trop grand pour son propre bien, tenant miraculeusement encore avec des supports en fer rouillé. Le Stalker murmura une injure en silence. Il lui fallait se déplacer de nouveau. Se relevant hors de sa position, il observa ses alentours.

Une petite flaque liquide jaunâtre et épaisse était au sol, mousseux, en une traînée partant d’un couloir sur sa gauche avant de continuer le long du hall sur sa droite, dans un quelconque bureau. Relevant son arme, direction droite, il attendit. Il n’avait rien entendu. Il n’avait rien senti. Qu’est-ce que c’était ? Sans perdre de vue la flaque, le Stalker se dirigea le plus silencieusement possible en direction des escaliers, puis les descendit rapidement pour rejoindre l’entrée principale. Il l’avait perdu de vue. Bordel. Mais il avait déjà une piste. Il s’était trouvé vers l’Ouest de la place, obstruant donc partiellement son champ de vision de par la couverture de l’autre, et avait une idée générale de la direction d’où était venu la silhouette. Rester dans l’intérieur d’un bâtiment serait trop dangereux pour le moment, il devait donc longer ceux-ci pour pouvoir arriver à destination, ce qui prendrait un peu de temps. Accroupi, le Stalker se mouva avec rapidité, essayant de faire le moins de bruit possible au vu du barda qu’il se trimbalait. Un sac contenant des munitions et sa RPK, ainsi que des trousses de premiers soins, et quelques autres bricoles.

Il prit couverture dans l’entrée d’un magasin, haletant presque, avant de longer les bâtiments. De là, il atteignit ce qui avait été la dernière fois où il aperçut l’individu. Presque aucune trace de son passage, sinon des débris retournés et une marque de botte dans de la boue. Ses yeux suivirent la direction qu’il avait prise dans son déplacement. Trop grande pour être situé rapidement, il dut mettre un moment avant de voir quelque chose bouger. La porte de service d’un parking souterrain qui était entrouverte, bougeant lentement. Il allait courir quand il s’avisa au dernier moment. Un battement d’aile puissant au-dessus de lui, et ses yeux observerent brièvement les contours d’un Démon particulièrement énorme et sauvage, qui ne poussait pas de rugissement contrairement aux plus jeunes souhaitant marquer leur territoire. Son dos se pressa contre le mur et une poubelle, se cachant. Une bonne minute passait avant que le silence ne revienne, puis Andrei se remit en marche. Accroupi encore, il se dirigeait vers l’entrée de manière relativement rapide. Y entrer avait été un peu difficile, mais il s’y glissa, remarquant alors l’obscurité des lieux.

Y voir n’était pas un souci. Y voir plus clairement en était un autre. Pendant un instant, il pensait forcer ses yeux se mettre au travail pour y voir plus clair plus rapidement. Mais ce ne serait pas judicieux. Le Stalker savait qu’en faisant ainsi, plus tard, une douleur désagréable se propagerait dans son crâne. Alors il espérait faire la chose la plus naturellement possible, de laisser sa mutation s’activer passivement sans qu’il n’ait besoin de forcer ses muscles. Sans avancer plus profondément dans les escaliers de bétons, il s’accroupit, arme pointée en direction du chemin sombre devant lui, avant de se décider d’avancer le plus discrètement possible, non sans avoir changé son arme pour la RPK, ayant dû remettre son fusil de précision dans son dos en resserrant la lanière afin qu’il ne tombe pas et qu’il ait activé le cran de sécurité pour qu’il ne tire pas par mégarde.

Détritus et saletés couvraient le sol. Un peu de champignon y poussait, de nature douteuse et de couleur rouge foncé. Pendant qu’il se déplaçait, il jetait souvent des regards en arrière, surveillant la porte pour qu’un Mutant n’y entre pas, avant de continuer sa route. Entrer dans un tel lieu était une mort garantie. Mais il n’allait pas y rester longtemps. Au mieux, une dizaine de minutes, et sa Mutation travaillait déjà. Lentement, mais sûrement, sa vision devint plus claire. Il voyait déjà les carcasses des voitures, et les contours de ce qui était autrefois les squelettes de leurs conducteurs et passagers, qui avaient visiblement espérer se protéger de l’explosion ainsi. Sans penser aux radiations. Andrei pensait s’équiper de ses lunettes de visions nocturnes, mais il ne voulait pas risquer de les casser pour l’instant, l’appareil se trouvant dans son casque, enrouler dans du tissu épais, mais le protégeant de tout choc. Il ne doutait pas de leur solidité, simplement qu’il fallait prendre toutes les précautions possibles.

Il ne voyait pas encore clairement dans le noir, mais cela allait y venir. Un bruissement le troubla, et posa un instant son regard derrière une sorte de VUS. Non, dans un tel milieu, le bruit avait un écho plus important, et donc trouver l’origine du bruit était plus difficile. Mais c’était quelque chose.

Ainsi donc, Andrei, toujours accroupi, se mouvait en direction des lieux ou les voitures étaient moindres, ou le risque d’y trouver un Mutant était plus allégé. La poussière ferait en sorte qu’il saurait si un Mutant est passé récemment dans le coin vu l’épaisseur de celle-ci, tout en espérant voir des traces de bottes du bonhomme. Mais pour cela, il fallait attendre que ses yeux s’y habituent.
Le Destin
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Le Destin
Narrateur
Dim 13 Oct - 14:53
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Dans les décombres de l'entrée ed l'ancien parking souterrain, l'obscurité est complète. Un noir d'encre qui vous enveloppe et vous étouffe comme une couverture trop serrée. Vous voudriez écouter avec attention, vous guider au son, à la manière de certains animaux, mais le sang bourdonnant à vos tempes et votre coeur battant vous empêchent de percevoir pleinement les bruits qui vous entourent.

Vous êtes deux mais vous ne le savez pas et tant que la mutation d'Andreï n'est pas parfaitement active, impossible de vous deviner l'un l'autre dans la pénombre. Vous tournez sur vous-même, vous cherchez en restant le plus silencieux possible, mais vous n'êtes pas seuls, c'est une certitude.

Une bruit sourd vous écrase soudain, un choix au-dessus de vos têtes qui fait trembler l'édifice de blocs de béton. Vous n'avez pas le temps de vous demander ce que c'est que le hurlement retentit, rauque, sauvage et terrifiant. C'est celui d'un Démon d'une taille exceptionnelle. Posé au-dessus de l'entrée de votre abri, il vous retire toute possibilité de fuite par là où vous êtes venus. Va-t-il tenter de vous déloger de votre cachette ?



Leonid doit lancer un dé (D20) pour définir la suite des évènements.


barème:
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Mer 16 Oct - 17:45

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Je lance mon dé...
*lance le dé*
Crutte, trop loin...
*va chercher le dé*
Le Destin
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Mer 16 Oct - 17:45
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Le membre 'Leonid Voronov' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'D20' : 15
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Mer 16 Oct - 18:33

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L'inconvénient d'effectuer une courte et rapide course pour renjoindre un endroit, c'était qu'à moins d'être un athlète émérite, on se retrouvait généralement essoufflé en arrivant au point visé. C'était bien le cas de Leonid quand il arriva dans le parking à demi effondré. Son souffle était court, et particulièrement bruyant à l'intérieur du masque. Ses tympans battaient un rythme de grosse caisse. Et comme si ça ne suffisait pas, les verres épais et teintés de son masque l'empêchaient de voir distinctement. Il agita sa main devant ses yeux, à une trentaine de centimètres.

*** Блядь ! On voit rien dans ce trou... ***

Il était encore temps de prendre une décision, entre explorer l'endroit et ressortir pour continuer la route. Leonid se faisait cette réflexion quand un boucan pas croyable l'interrompit dans ses pensées. C'était un bruit sourd, de roche contre la roche, qui faisait trembler les parois et le sol. Quoi que ça puisse être, ça ne pouvait pas être une bonne chose. Quelques blocs de béton tombèrent, bouchant encore un peu plus l'unique accès à cette grotte étrange. Ça devenait un peu moins tentant d'essayer une sortie, maintenant.

Quand le cri déchira le silence qui commençait à retomber, cette fois, toute envie de quitter le couvert du parking s'évanouit. Un Démon, un putain de Démon avait l'air de vouloir attendre que son casse-croûte ressorte de sa planque. En l'occurrence, Leonid ne comptait ni sortir ni servir de repas. Il ne lui restait donc qu'une option : chercher un passage.

N'y voyant rien, il faudrait y aller en douceur, et à tâtons. Avec la plus grande prudence, Leonid se dirigea sur sa droite, les mains tendues en avant, à la recherche d'une paroi. Il la trouva assez vite. C'était un solide mur de béton, rèche, bien rassurant. Il laissa sa main palper le mur, et se dirigea de nouveau sur sa droite, s'éloignant de l'entrée désormais condamnée. Le sol était jonché de débris de béton, de morceaux de ferraille impossibles à identifier. Il y avait aussi de petites choses indéterminées qui craquaient sèchement quand Leonid posait le pied dessus. Chaque fois, il s'arrêtait, attendant de voir si cela provoquerait la réaction de quelque chose. Mais non.

Il avait parcouru cinq ou six mètres, mais rien n'était moins sûr dans cette obscurité, quand un bruit le força à s'arrêter. Il aurait juré entendre des pas. Il ne pouvait pas exclure l'éventualité de ne pas être seul là-dedans, mais maintenant impossible de se défaire de l'idée.


*** Réfléchis… Pense ! S'il y avait ici une зверь capable de t'attaquer, ça serait déjà arrivé. Ça n'est sûrement que des rats, дурачить. En route ! ***

Soulevant lentement les pieds, Leonid avançait maintenant avec une lenteur extrême, poussant doucement du bout de ses bottes les obstacles qui pouvaient le faire trébucher, en s'efforçant de rester silencieux. Malgré cela, la tension rendait son souffle fort, ce qui rendait difficile de juger du niveau de bruit.
Alors qu'il commençait à se demander sérieusement s'il existait une autre issue, les doigts de Leonid sentirent le décrochement du mur de béton, puis un angle, et enfin une ouverture. Il essaya d'en déterminer la grandeur, et estima que ce devait être une porte, dont le battant n'existait plus. L'ouverture était droite et lisse d'un côté, et irrégulière de l'autre, dénotant un effondrement partiel de la paroi.

Leonid se retourna et s'apprêtait à franchir l'ouverture quand il se sentit bousculé dans le dos. Pris au dépourvu, il bondit en avant et fit volte-face, les armes à la main, sondant du regard l'obscurité rendue encore plus opaque par les verres du masque.


« C'est qui, Пиздец ?! Réponds, et vite fait, Товарищ, ou bien... »

Et comme pour expliquer mieux ce qui arriverait, Leonid racla la lame de son couteau sur le béton, lui faisant émettre un crissement sinistre.



Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Ven 18 Oct - 8:05

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Y voir était difficile. S’il savait voire dans la noirceur, les filtres anti-UV de son masque en revanche ne l’y aideraient pas. Peut-être aurait-il dû s’équiper des lunettes de vision nocturne après tout.

Ou peut-être pas.

Dans cette obscurité digne d’une mer d’encre que l’on ne trouverait nulle part ailleurs, tandis que ses yeux s’activaient à fonctionner, il entendit quelque chose qui le fit s’arrêter temporairement. Le vent, il l’entendait dehors. La pluie tombant de manière continue et avec de plus grosses gouttes, si fortes que l’on croirait entendre des coups de feu avec l’écho du parking souterrain. Malgré son calme légendaire, il sentait que quelque chose n’allait pas. Au fond de son inconscient, quelque chose s’était réveillé. Quelque chose lui intimant de partir immédiatement tant qu’il avait encore le temps, mais la prudence le forçait à rester immobile. Son expérience de Stalker l’intimait de sortir d’ici, tout comme son instinct animal.

Mais il avait eu raison de ne pas bouger. Tout juste au moment où il allait se remettre en marche, le Stalker dut prendre appui contre le capot d’un VUS aux pneus ayant été dévorés par quelque chose de pas humain, son regard se dirigea en direction de l’entrée en hauteur de la pente qu’il venait de descendre. S’il avait vu la lumière de la surface avant, en revanche, il ne voyait rien maintenant, alors qu’un bruit d’éboulis eut lieu et que le plafond au-dessus de lui tremblait. Prenant couverture par instinct près de la voiture, le Stalker leva son arme en direction de ce qui avait été sa seule lueur. Un foutu Démon. Les Salopes des airs avaient détruit sa sortie. Mais le Démon semblait avoir été le même que celui qu’il avait aperçu dehors. En tout cas, il devrait continuer.

Sa vue était devenue un peu plus claire, le permettant de voir un peu plus loin, mais sans pour autant de manières parfaite. Levant son arme automatique devant lui, accroupi, le Stalker continua son chemin alors. L’air était lourd. Chaque recoin était son ennemi. Une lampe torche aurait été utile, ou son appareillage de vision nocturne, mais le voir se casser n’était pas une chose qu’il voulait se permettre. Se mordillant la joue pour passer son stress qui montait en crescendo, il gardait ses mains calme pour autant, ne tremblant pas. Son regard était souvent rivé sur la droite, dans la section ou des garde-fous étaient installés et qu’une sorte de trou sans fond menant aux niveaux de parking inférieur - probablement parce qu’ils étaient proches d’un hôtel de luxe – pour ne pas tomber. Les Mutants pouvaient venir d’en bas, après tout, le plus souvent.

Son cœur ratait un battement, bondissant soudainement vers l’avant et se retournant sous la surprise pour viser en direction de... l’humain ? Une lueur de surprise passa dans son regard, alors que celui-ci le menaçait et... faisait crisser une lame sur le béton ? D’abord immobile, il reprit ses esprits et d’une main, gardant l’autre sur la détente et soulevant le canon en direction de l’intrus, il sortit de sa poche un briquet qu’il alluma. La lumière ne l’aveuglait pas, les lentilles UV le protégeant, bien qu’il y vît encore plus clair cependant dans la noirceur. La lueur se reflétait doucement sur son arme, la douille brûlante doucement.

-Sinon, tu te retrouves avec un demi-chargeur dans le torse ?

Laissant ses mots planer dans l’air un instant, le Stalker parlait alors sur un ton mesuré, mais plus froid que la glace, autoritaire et surtout, en rogne.

-D’abord, premièrement, tu es qui pour te promener dehors avec une fourchette comme ça ?

Il voulut continuer avant de se faire interrompre par un autre rugissement. Le Démon semblait impatient, alors que le plafond craquela un peu plus. Secouant sa tête, il observa de nouveau l’homme devant lui.

-Bon. Je ne vais pas passer par quatre chemins. Tu vas prendre mon briquet et tu vas te diriger en premier vers ce trou. J’aimerais t’interroger, mais ce n’est pas le moment. On doit partir d’ici. Si ce n’est pas lui, ce sera d’autres choses qui vont nous dévorer.

Lui tendant alors son briquet constitué d’une douille artisanale, Andrei lui fit signe d’avancer, le suivant alors pour s’engouffrer dans le passage...

-Si tu vois quelque chose, tu me le dis, et tu te baisses.
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Lun 21 Oct - 22:25

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Leonid resta un instant à fixer cet étranger qui le menaçait de son fusil. La faible lueur du briquet permettait à peine de distinguer les traits d'une personne. En l'occurence, on ne voyait que le masque, semblable à beaucoup d'autres, et qui ne laissait rien voir d'un visage.
Mais plus que l'aspect de cet inconnu, c'était ce ton autoritaire que Leonid n'arrivait pas à encaisser. Qui était ce type qui voulait donner des ordres, comme s'il s'agissait de quelque responsable de quelque chose. Si on lui demandait son avis, Leonid dirait que ce mec était un peu trop sûr de lui.

Après avoir bien regardé cet homme, Leonid baissa ses lames et renifla en remettant le couteau à sa gaine. Ils étaient de toute façon coincés ici tous les deux, et un coup de main n'était jamais de trop. La première bestiole croisée pourrait bien demander au moins deux paires de bras pour être maîtrisée. Et au besoin, ça pouvait toujours servir d'avoir un appât sous la main.

Leonid prit le briquet qui lui était tendu. Ça aussi, ça pouvait servir. Outre le maigre mais précieux éclairage, c'était une flamme. Et une flamme, Leonid pouvait toujours en faire quelque chose, même si c'était toujours la loterie. Il en obtiendrait toujours une réaction.
Il s'engagea le premier dans le passage noir qui se découpait dans le béton gris, et se retourna après deux pas.


« Tu seras gentil de pointer ton canon ailleurs que sur mon dos, l'ami. Et si je guette devant, gardes un œil derrière. Y a un paquet de bestioles vicelardes prêtes à tout pour un en-cas. »

L'un derrière l'autre, les deux hommes commençèrent leur progression dans le noir. Le passage s'ouvrait sur un genre de hall de béton, qu'une volée de quelques marches bordées par une rampe d'acier reliait à un demi-étage tout aussi poussiéreux et gris. D'un côté, un nouvel escalier, plus long ; de l'autre, les vestiges d'une cage d'ascenseur. Les portes étaient entrebâillées, laissant aperçevoir la cabine, restée coincée de travers dans sa conduite.

« Ça se passe en bas, à croire… Y a plus qu'à y aller, hein. »

La descente pouvait être périlleuse. Se battre dans un escalier, ça n'était jamais une partie de plaisir. De plus, ils n'avaient aucune idée du nombre d'étages qui constituaient ce parking souterrain. Et la vraie question, la plus importante, portait sur autre chose.

Y avait-il, quelque part, une sortie ?



Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Mar 22 Oct - 22:30

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Il s’était calmé rapidement face au flingue du Stalker.

Qui voudrait se prendre une rafale de fusil-mitrailleur dans le ventre, de toute façon, hormis les plus décérébrés et les plus suicidaires. Pourtant, il ne se demandait pas si l’homme en face n’en était pas un. Que se serait-il passé s’ils s’étaient retrouvés dans un nid de Nosalis qui n’attendaient qu’une chose : leur repas du jour, de cela, Andrei ne pouvait qu’imaginer un scénario ou il devait travailler de concert avec l’homme devant lui. Malgré la menace qui venait d’être fait en son encontre, il n’aimerait certainement pas laisser quelqu’un se faire dévorer par des Nosalis. Et nombreux sont les Stalker qui préféreraient partir en fumée que de laisser une Nosalis les dévorer. Non pas qu’ils étaient plus violents qu’un Démon, mais une meute affamée pouvait se permettre de jouer avec leurs proies avant de sauter sur elles.

-Et y’a pas que des paquets de bestioles dans le coin. Parce qu’au moins, je sais ce qu’elles veulent, les bestioles. Mais toi, non.

Descendant alors le long tunnel creusé par les Mutants, la mutation d’Andrei atteignit finalement son paroxysme. Malgré les vitres teintées anti-UV de son masque respiratoire, c’était avec une clarté nette qu’il voyait dans la noirceur, en dépit aussi de la présence de son briquet qui continuait de brûler une petite flamme. De temps en temps, son regard passait par-dessus son épaule, mais brièvement. Une Nosalis pouvait se montrer silencieuse, mais dans un milieu avec autant de débris, il en doutait franchement. Mais il ne valait pas mieux baisser sa garde.

-Hmm... Pas loin, il y a un hôtel que des riches prenaient souvent. Si on descend au cinquième niveau, on devra avoir un autre escalier de service qui mène dans une partie réservée normalement aux employés qu’ils prenaient généralement afin de chercher plus rapidement les véhicules. C’était un endroit populaire.

Son regard passa par-dessus la rambarde. Au fond, un trou noir et profond. Ils étaient au deuxième niveau, encore deux étages donc. Résumant sa marche de nouveau en compagnie de l’étranger, le Stalker écoutait patiemment le moindre son. Leurs bottes grinçant contre la surface dur et froide du sol, la pierre remuée quelque part au fond de ce gouffre par quelque chose, ou bien des débris tombant de temps en temps d’un mur, détaché par l’érosion du temps et l’usure. Rien ne lui échappait. La moindre fissure était visible, le moindre défaut dans un mur ne lui échappait pas. Sa vue, parfaite en tout point malgré les nombreuses périodes sous radiations en surface, et sa Mutation lui permettait d’avoir un avantage considérable sur presque tout le monde. Un bruit soudain le fit mettre une épaule sur la main de son compagnon d’infortune, alors que quelque chose griffait contre le sol comme un chat qui détalait se fit entendre. Un moment de silence, son regard passant en direction de l’encadrement d’une porte brisée et recouverte de débris. Dans l’ouverture d’un tas de débris, il voyait un globe oculaire briller avant de partir, suivant son compagnon visiblement quelque part plus loin.

-Charognards. Un groupe entier doit se trouver dans les parages. Si tu en vois, tu me le dis.

Inoffensif, et fuyard. Mais un groupe entier et affamé, en revanche, ce serait tout autre chose. De rares histoires de ces Mutants s’en prenant a des voyageurs et des convois circulaient parfois dans les stations. Mais ils étaient deux. Et malgré tout, l’homme l’accompagnant avait une carrure impressionnante et semblait savoir faire usage de ses armes. Assez confiant pour pouvoir n’utiliser qu’une machette et une lame. Adroit avec celles-ci, donc. Il leur fallut un bon moment pour atteindre le niveau en question, ayant même dû bondir par-dessus un trou avant d’atteindre leur destination : une porte de métal ayant été arrachée de ses gonds et qui semblait avoir été enfoncée par quelque chose de bien grosse, donnant sur des escaliers en métaux montant en hauteur avant d’atteindre une autre porte, qui celle-ci donna sur un long couloir de maintenance. Le chemin était difficile, devant passer par-dessus des débris et obstacles comme des chariots renversés et d’étranges amas de poussière sur leur chemin.

-Je crois qu’on sera près de l’accueil après ça... et dans le cas où l’entrée serait bloquée pour une quelconque raison, nous allons devoir contourner pour chercher la porte de sortie arrière, ou d’aller directement dans la zone de chargement ou des camions venaient apporter ce dont l’hôtel avait besoin.

Ils durent monter d’autres escaliers de nouveaux avant d’atteindre finalement leur destination, sortant juste après Leonid. Un tapis qui avait été anciennement bleu maintenant recouverte d’une couche de détritus et de poussière, au sol de marbre fissuré en plusieurs zones. Des peintures accrochées aux murs, décolorés et un chemin bloqué par un plafond qui s’était effondré, plusieurs meubles et morceaux de bétons leur barrant la route. Crachant une injure, le Stalker jeta son regard vers Leonid.

-Il va nous falloir contourner. Il n’y a presque pas de lumière ici. Au moindre bruit suspect, décale-toi sur la gauche et j’ouvre le feu s’il y a un Mutant.
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Dim 27 Oct - 17:49

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Le gars avait l'air de savoir ce qu'il faisait. On aurait cru qu'il connaissait même les lieux. Il arrivait à savoir ce qui se trouvait devant eux, comme s'il avait déjà visité l'endroit. Ça se pouvait, d'ailleurs.

La première idée qui était de rejoindre l'entrée principale pour regagner l'Extérieur ne donnait rien. Ce qui avait été le hall d'accueil d'un hôtel luxueux était maintenant à l'image du monde en tous endroits : poussiéreux, effondré, une ombre délabrée de ce qu'il avait été.
L'entrée, et de fait la sortie, était encombrée de gravats et de restes de mobilier. Impossible de sortir. La lumière était faible, mais depuis le temps qu'ils marchaient dans le noir, cette pénombre apparaissait à Leonid presque claire. Ses yeux pouvaient discerner quelques détails, et au moins il pouvait éviter de trébucher.

Sans possibilité de sortir par là, il leur fallait chercher une autre issue. Ça voulait dire choisir l'une des portes encore accessibles, et espérer que ça soit le bon chemin. Sans quoi, il faudrait revnir sur leurs pas et tenter un autre passage.

Dans le fatras que comportait le hall, quelque chose retint l'attention de Leonid. Il s'agissait d'un panneau suspendu au-dessus d'une arche de marbre, soutenue par deux colones massives aux chapiteaux ouvragés. L'une d'elles était fendue, mais l'ensemble se portait étonnamment bien. Et ce panneau, c'était comme une invitation à emprunter ce passage.
Leonid indiqua l'arche.


« Le restaurant. Ça veut dire qu'il y a des cuisines. Donc un accès à l'extérieur pour les livraisons. On devrait pouvoir trouver une sortie par là. »

Ils s'engagèrent dans cette direction. La salle de restaurant était un peu plus éclairée. Le plafond présentait plusieurs trous béants, mais bien trop hauts et bien trop inaccessibles pour espérer sortir par là. En revanche, la pluie se faisait maintenant forte, et tombait au travers de ces trous. Le sol entier de la salle était humide. La poussière mêlée d'eau de pluie formait une boue grise et collante qui rendait les pas glissants. Prudemment, ils gagnèrent le fond de la salle, et arrivèrent rapidement en vue de la porte des cuisines.

À peine la porte poussée, une nuée de rats se fraya un chemin par l'accès ainsi ouvert. Ils n'étaient même pas une centaine, Leonid en avait déjà vu bien plus que ça. Mais ça faisait toujours son petit effet quand le sol grouillait soudainement de créatures couinant et grognant. Le dernier, un peu à la traîne, ramassa la lourde botte de Leonid sur l'échine. Un craquement et sa vie s'arrêta là. Le reste du groupe ne s'en émut pas, déjà disparu dans l'obscurité. C'était ainsi, la mort d'un individu pouvait assurer la survie du groupe entier.

Leonid ramassa le petit cadavre en le saisissant par la queue, l'approcha de son masque pour le regarder et, après avoir émis un petit reniflement satisfait, le rangea dans son sac.


« Si on doit rester coincés ici un moment, je préfère avoir de quoi manger sous la main. »

Tenant la porte battante ouverte, Leonid invita son compagnon de fortune à passer devant.



Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Mar 29 Oct - 23:48

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Les cuisines. Il fallait y penser.

Et il fallait regarder surtout, son regard ayant suivi celui de Leonid quand il avait déclaré ses pensées sur la marche qu’il fallait suivre.

Le chemin avait été relativement court. Le peu de lueur qu’ils avaient venait des fenêtres brisées et des trous dans les murs et le plafond, et ce n’était pas aussi fort qu’il l’espérait. Au moins, sa vue s’habituait aussi à cette lueur, et son masque l’aiderait pour se protéger d’une source de lumière trop agressive et intense aux yeux. Du coin des yeux, il voyait des petites choses qui ressemblaient à des crustacés dotés de deux paires de pinces et de plusieurs mandibules acérées mordant dans ce qui semblait avoir été les restes d’un énorme rat qui aurait été gras auparavant. La gourmandise l’aurait-il mené dans la surface en recherche d’un quelconque reste de nourriture ? Dans cette boue grisâtre et répugnante, il voyait les traces des petits mutants qui se dirigeaient ailleurs, dans un trou dans le mur. En tout cas, ils se battaient pour un vieux tas d’os.

Sa RPK levée et parée, il suivait son compagnon d’infortune. Compagnon d’infortune, qui, en passant, avait été pris d’une fringale visiblement. Son regard suivant la carcasse ratatinée de la vermine qui s’est faite écraser, il secoua sa tête alors qu’il se dirigeait vers la porte de la cuisine en question.

-Je t’avertis : je ne pense pas que les cuisines sont utilisables.

La salle ici présente avait eu l’air relativement épargnée. Relativement. Tout juste venait-il de mettre un pied dans la salle que, lorsque son regard passa sur celui d’un four, une dizaine de charognards en sortie en fuyant, des couinements insupportables et des claquements de mandibules, suivit de leurs pattes chitineuses tapotant au sol alors qu’ils s’enfuyaient. Secouant sa tête, le Stalker attendit que son compagnon le suive avant qu’il ne s’enfonce davantage dans la salle. Énorme. Des appareils ménagers étaient entrouverts, dévoilant leur contenue moisie et des boites ayant été malmenées par de quelconques créatures. Ils mangeaient autant, mais selon les récits du patriarche Volkovar, ce genre de lieux n’offrait qu’une portion ridicule quand il fallait manger, en dépit de sa saveur délicieuse, et le coût pour ce genre de mets avait été, très souvent, astronomique.

Prenant dans sa main un couteau de cuisine en acier, le Stalker ne fit que hausser des épaules avant de le remettre dans son socle. Rien n’était utile ici, de ce qu’il savait. Même les pièces électroniques avaient dû être rongés par les charognards, et si ce n’était pas eux, c’était les dégâts d’eau, bien que le plancher eût l’air plus sec ici en comparaison que dans la salle à manger. Continuant son avancée, il poussa une double porte battante, la vue chromatique sale de la cuisine changée pour un décor de béton et de panneaux plus familier, propre au Métro, bien qu’il se trouvât en surface. Uniformes et outils couvrant le sol, il se disait qu’ils avaient dû tenter de rejoindre une station lors de la chute des bombes sur Moscou. Plusieurs caisses et casiers étaient sur leurs chemins, appartenant au service d’entretien et de ménagerie.

Le Stalker leva un poing fermé, s’arrêtant. Son regard passa sur Leonid et il abaissa lentement le bras, levant son arme en se déplaçant plus lentement, après avoir tapoté son oreille. Un bruit sourd, plus proche et plus bruyant que celle de la pluie, qui avait pourtant intensifier en puissance. Continuant sur un long couloir débouchant finalement sur le garage de livraison, il se pencha hors de l’encadrement pour observer l’origine du raffut en question.

-Nosalis. Trois. Et un gros lard parmi eux.

Et un gros lard, ça l’était. Plus gros que les autres Nosalis, le Mutant avait l’air d’un énorme cochon. Cependant, sa carapace était bien plus épaisse que les autres. Un froncement de sourcil avant qu’il ne reprenne place, observant son compagnon.

-Ils sont généralement plus nombreux... Il doit y en avoir que je ne vois pas. Ils dorment dans l’intérieur d’un camion éventré et la sortie est grande ouverte. Je ne sais pas combien ils sont en réalité. On y va en silence. Si jamais l’un d’eux se réveille, court et je vais te couvrir. Les plus petits sont dangereux, le plus lourd attend généralement avant de foncer. On y va.

La lueur de l’extérieur leur offrant un bel aperçu des environs, le briquet devenait inutile quelque peu, et sa visière anti UV le protégerait du mieux qu’il peut des rayons néfastes de la lumière. Levant de nouveau son fusil-mitrailleur, le Stalker entreprit de rejoindre un des escaliers afin de la descendre et de sortir de cet endroit de malheur...
Leonid Voronov
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Leonid Voronov
Lun 30 Déc - 22:25

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Le gars avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Ce genre de types, Leonid en avait vu un certain nombre, tout au long de ses années dans le Metro. La plupart étaient simplement de braves gars, plutôt bien câblés, et assez débrouillards et trompes-la-mort pour oser s'aventurer dans les tunnels. Quelques uns, assez téméraires pour sortir à la Surface, mais ceux-là étaient plus rares. D'ailleurs, pour beaucoup, il ne les avait vus qu'une fois ou deux. L'espérance de vie de chacun était déjà courte, dans les stations, mais elle se raccourcissait drastiquement dès qu'on quittait le confort spartiate de ces lieux sécurisés. Quant à l'Extérieur… au vu des choses qui pouvaient vous traquer, survivre plus de quelques heures relevait du miracle. Ou du talent.

Pour avoir vu quelques Stalkers à l'œuvre, Leonid aurait parié sans trop craindre que ce gars en était un. Il était beaucoup trop à l'aise à la Surface pour n'être qu'un voyageur, même aguerri. Avait-il des capacités hors du commun, comme ce qu'on racontait à propos des Stalkers ? Peut-être. Qui savait ? Leonid n'avait jamais vu lui-même ce genre de choses, tout ce qu'il en savait c'étaient les racontards, les histoires qui se contaient le soir autour d'un maigre feu et parfois d'un repas, ou d'un verre de gnôle. Lui, il n'avait jamais parlé de son don. Pas vraiment un cadeau à son goût. Trop aléatoire. Trop dangereux. Il avait bien essayé quelques fois, bien isolé des autres. Après avoir fait s'écrouler deux galeries techniques, dont une fois où il avait manqué de peu de rester sous l'éboulement, il avait décidé d'arrêter les expériences.

Toujours était-il qu'ils avaient devant eux trois Nosalis, voire davantage, et qu'ils n'avaient qu'une seule chose à faire : tenter leur chance et traverser le garage, le plus silencieusement possible. Et espérer que ces saloperies aient le sommeil lourd.

Resserrant sa prise sur ses armes, Leonid se lanca le premier.
Il entra dans le garage et franchit le quai de livraison. À chaque extrémité de celui-ci, un escalier descendait jusqu'à la zone de stationnement, qui devait pouvoir accueillir quatre ou cinq camions de front. En plein milieu de cette zone, à environ quinze mètres du quai, un camion gisait renversé sur le flanc. Les parois recouvrant le plateau arrière étaient en partie éclatées, un pan plus sérieusement entamé laissait un large passage. Ce devait être là que reposaient les bestioles.

Leonid s'arrêta un court instant, le temps d'analyser les lieux. La zone de stationnement était large, mais il faudrait passer assez près du camion, qu'importe par quel côté ils choisiraient. Cependant, il y avait fort à parier qu'en passant du côté de la cabine, ils pourraient disposer de quelques secondes salutaires, au cas où les choses tourneraient au vinaigre.
Ensuite, ils pouvaient regagner la rue. En espérant que le groupe de Nosalis n'était pas une horde. Ou qu'ils ne tomberaient pas sur pire que ça.

Leonid se remit en marche. Un pas après l'autre, lentement, il franchissait mètre par mètre, le regard rivé sur l'ouverture du camion. Si une de ces saletés se reveillait et décidait de se faire un petit-déj, il faudrait vite se tirer d'ici.
En avançant avec prudence, ils arrivaient près du camion. Leonid pouvait entendre la respiration lourde et laborieuse des Nosalis à la sieste. C'était un son presque rassurant, mais savoir que tout pouvait changer d'une seconde à l'autre, c'était un rien stressant.

Il ne restait que quelques mètres avant de retrouver la rue et pouvoir retrouver un abri. La voie se dégageait lentement. La zone de livraison était maintenant derrière eux. Leonid tourna dans la rue immédiatement, dès qu'il le put. Il parcourut encore une vingtaine de mètres, en jetant un œil par-dessus son épaule pour s'assurer que ça suivait toujours derrière. Il s'arrêta derrière une caracasse rouillée de voiture contre laquelle s'était accumulé au moins une décennie de déchets poussés par les vents. Il hocha la tête à l'attention de son compagnon du jour, et s'adressa à lui d'une voix basse que le masque transformait en murmure étouffé.

« Jusqu'ici tout va bien. Mais avec cette pluie, il va pas falloir traîner. Je connais un endroit. C'est pas loin. »
Si tout allait bien, ils y seraient d'ici quelques minutes. En cas de détour, il ne leur faudrait pas plus d'une heure.


Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Ven 31 Jan - 22:47

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Il sentait déjà les effluves de l’adrénaline prête à l’action. Son corps était parfaitement entraîné pour la manœuvre, et il était doté d’expérience. Mais pourtant, un seul faux pas, et c’était tout ce qu’il fallait pour réveiller une meute particulièrement affamée, qui pourrait se montrer retors dans la course-poursuite qui s’ensuivrait. Ils étaient, après tout, l’équivalent des chevaliers, voire même des Hercules des temps modernes, parmi les Terres Désolées de la Capitale de la Russie. Mais les Démons étaient les dragons, et les Nosalis, les Goules, et, les Sombres, pour ce qu’il en savait, tout aussi bien autre chose en dépit de leurs yeux humainement inhumains. De leur esprit d’une nature qui lui était non-euclidien. En comparaison, bien qu’il ne s’en sentît pas nécessairement totalement rassurer, éviter de réveiller ces créatures se révélerait plus facile.

Laissant Leonid passer, le Stalker le suivit en faisant bien attention d’observer le moindre recoin sur son passage, le plafond étant inclus. Parce que ces saloperies étaient dotées de griffes, et non seulement pouvaient-elles courir vite, mais il avait vu, de rares fois, ces saletés attendre sagement en s’accrochant au plafond comme des chauve-souris. Mais mieux valait voir une Nosalis ou deux au plafond qu’un Démon volant du coin de l’œil, étant donné la vue parfaite et les tactiques employées par ces saloperies dans les cieux. Les seules pouvant leur rivaliser en termes de terreurs et d’intelligence - outre que les Sombres - étaient les Bibliothécaires. Peu de Nosalis s’aventuraient aux alentours de la Bibliothèque de Lénine. Et avec raison.

Encore peu d’humains s’aventuraient en surface. Et avec raison.

Il crut voir, l’espace d'un instant, la salive jaunâtre d’une Nosalis qui était confortablement allongée parmi un tas de déchet. Mais ce n’était, en réalité, qu’un simple reflet, un tour pour les yeux qui aurait fait paniquer n’importe quel autre individu. Quittant finalement le garage avec Leonid, il suivit son compagnon d’infortune et se planqua contre une ancienne voiture, a la carrosserie rouillée et rongée par les nombreuses pluies acides et radioactives. Il entendait toujours le grondement de la pluie dehors. Les gouttes avaient augmenté en taille, visiblement.

-Guide-moi, dans ce cas-là. Autant ne pas perdre de temps et partir maintenant.

Attendant un instant, vérifiant les alentours, le Stalker fit signe à Leonid de s’avancer. Jusqu’à maintenant, Leonid se montrait coopératif. Mais il ne pouvait toujours s’empêcher de se montrer prudent. Il était venu avec une simple machette, aucunement préparé pour les sorties extérieures comme le devrait l’être normalement tout bon Stalker. Pour l’instant, il fallait continuer la route. Marchant de couvertures en couvertures avec son coéquipier derechef, Andrei tourna au coin d’une rue, pour ensuite faire arrêter son coéquipier net.

Trois cadavres de Nosalis leur faisaient face, en plein milieu de la rue, dont une qui était écrasée contre le capot d’une voiture. Lui ordonnant de rester accroupie, le Stalker s’avança pour ensuite s’accroupir près d’un corps, toujours en regardant aux alentours par moment. Le corps... Non, aucune blessure causée par un Démon. Étrangement, ils n’étaient pas dévorés. Leurs gorges, en revanches, étaient grandement ouvertes, égorgés par quelque chose de massif et de tranchants. Reprenant son arme, il recula de plusieurs pas pour rejoindre Leonid.

-Je n’aime pas ça... On ne les a pas mangés. Ils sont encore chauds. Généralement, peu importe où se trouve un corps, il disparaît bien vite. Continuons, mais prenons un petit détour.

En hauteur, il crut apercevoir une silhouette, et enlevait déjà le cran de sûreté de son arme. Observant aux alentours, il fit signe au personnage et entreprit de le suivre... alors que cette impression de malaise ne cessait de monter.

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