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Mission :: Etudes zoologiques
Le Destin
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Le Destin
Narrateur
Sam 16 Sep - 17:05
Narrateur
Dans un espace aussi restreint qu’une station de métro, les rumeurs allaient bon train. D’autant plus en période de blocus, le moindre murmure était exacerbé et la grogne ne faisait que monter à chaque spéculation de plus.

Et voilà que les dernières nouvelles rendaient les mutants responsables de l’infection ayant engendré le blocus de la Hanse. Une brèche en surface, ou un contact fortuit entre une créature du métro et un humain lors d’une attaque, les possibilités de croiser un mutant étaient nombreuses. Ne pouvaient-il pas, eux aussi porter des maladies, et pire encore, les transmettre? La population du métro réalisait qu’après des années de confinement dans les galeries obscures, ils ne savaient finalement pas grand chose de ceux qui étaient pourtant leurs Némésis.

Alors en cette période de tension, des voix s’étaient élevées pour réclamer l’étude de cette menace qui planait sur eux. Étudions ce que nous ne connaissons pas, et apprenons à mieux le détruire et à s’en protéger, voilà ce qui se disait.

Cela n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Gueorguï Joukov, chef de l’alliance V.A.R. avait pris en main les choses et ouvert le recrutement pour une expédition de surface, probablement la première de son genre. Il entend également prendre part et mener cette mission en personne. L’objectif est de se rendre à la surface pour recueillir des informations sur les mutants y pullulant, et particulièrement ceux appelés «démons». Echantillons de peau, d’oeufs, croquis... Toutes les informations étaient bonnes à prendre étant donné l’état des connaissances actuelles à leur sujet.

Instructions:
Gueorguï Joukov
Date d'inscription : 27/03/2017
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Gueorguï Joukov
Chef de l'Alliance V.A.R
Dim 17 Sep - 10:31
Chef de l'Alliance V.A.R

Passeport
Age :: 54 ans
Patronyme :: Asimovitch
Surnom :: Jora
La sonnerie d'un réveil fatigué, aussitôt écrasé par un poing large et massif, vint briser furtivement le silence d'une station fonctionnant au ralenti. Au dehors, la nuit tombait. Il restait une heure pour se préparer, et briefer les deux volontaires - désignés - pour leur mission d'exploration. Gueorguï passa brièvement sa main sur son visage fatigué, grommelant dans sa barbe. Il se sentait en forme, mais il avait toujours détesté le réveil. Cet instant sournois où l'esprit désorienté cherche à comprendre pourquoi la réalité vient de changer aussi subitement.

Comme à son habitude, il se leva aussitôt son juron proféré à voix basse, pour ne pas se laisser le temps de penser à autre chose que ce qu'il avait à faire. Agir. Toujours agir. Ne pas se laisser le temps de cogiter.

Ses articulations craquèrent, en même temps qu'une grimace étira les traits de son visage. Il tomba alors au sol, entama son habituelle série de pompes, enchaîna sur des tractions et des abdominaux, s'étira un peu, et vint se rincer le visage dans la bassine installée dans sa chambre, pas beaucoup plus spacieuse que celle des autres. A la différence de ses camarades cependant, une sorte de deuxième chambre meublée dans un confort tout relatif collait au cagibi qui lui servait à passer ses nuits, et lui permettait d'y organiser des réunions plus informelles que dans son "bureau" où se situait toute l'administration de l'alliance. Un canapé tout défoncé trônait sagement contre le pan d'un mur, ainsi qu'un large fauteuil où il aimait prendre place lorsqu'il parvenait à trouver un moment pour lire, et sur lequel personne n'était autorisé à s'asseoir s'il n'en avait pas expressément donné l'autorisation. Des étagères bardées d'ouvrages divers s'appuyaient également contre les murs, quand la place n'était pas occupée par de lourdes armoires de métal blindé où était rangé tout le matériel sensible du chef de l'alliance. Des petites commodes où ranger quelques tasses, bols et gobelets, ainsi que des bouteilles planquées dans un double fond, et une table basse bricolée solidement par des mains habiles et avides de cartouches au centre de la pièce. Et en guise de décoration, un drapeau de V.A.R., un drapeau de la Fédération de Russie en partie criblé de balles, et le fanion de son unité, récupéré miraculeusement lors d'une sortie à la surface...

C'était dans ce "salon" que l'ancien soldat avait donné rendez-vous à Lyocha et Nastya, pour leur donner leurs instructions. Un messager leur avait été envoyé la veille pour leur apporter la bonne nouvelle de leur expédition au-dehors, et avait fait peu de cas du délai très court dont ils disposaient pour se préparer. Jora avait décidé de vérifier une bonne fois pour toutes la véracité des rumeurs sur l'origine de cette grippe qui paralysait leur alliance, et il avait expressément choisi deux personnes en qui il avait une confiance pleine et entière. Et le vieux Spetsnaz n'était pas du genre à attendre. Tout le monde devait être prêt à partir au coup de sifflet, telle était sa façon de voir les choses depuis plus de trente ans.

Gueorguï s'habilla rapidement, attrapa le matériel qu'il jugeait utile d'emporter, vérifia une énième fois que son armement était en bon état de fonctionnement, s'empara du sac à dos toujours prêt à partir, et se rendit dans son salon pour s'enfoncer dans son fauteuil. Il tendit alors la main vers une commode à proximité, l'ouvrit pour en sortir une bouteille emplie de thé froid ainsi qu'une boîte renfermant une sorte de pain compact et noir, et entama son petit déjeuner tout en étudiant les cartes qu'il avait préalablement disposé sur la table basse face à lui. Une de la surface de Moscou, largement annotée et gribouillée de symboles compris de lui seul, et une du métro, tout aussi incompréhensible pour le profane.

Et tout en mangeant sans plus penser au goût étrange de son repas, il espéra secrètement que ses deux compagnons viendraient avant l'heure fixée du rendez-vous. Le vieux soldat était bien pressé de quitter cette station et ses multiples soucis, même si c'était pour se jeter dans la gueule d'un démon affamé...
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Dim 17 Sep - 23:53
21 juin 2045, Station VDNKh, Résidence de Joukov.


A la lueur fatiguée d’une vieille lampe qui avait déjà bien servie, la russe, penchée sur sa table, terminait de ficeler le goulot de chacun des trois petits récipients de verre emplis d’eau. Tous identiques, n’importe lequel de ces flacons tenait facilement dans la paume d’une main d’homme. Elle en accrocha un à son sac à dos avant de se redresser. La stalker avait vérifié son équipement et son armement, le Makarov et la Kalachnikov, quelques heures auparavant. Il ne manquait rien à son gilet tactique, et la sacoche harnachée à sa cuisse avait été remplie de munitions supplémentaires (celles qui servent en cas de problème, ce qui arrive assez souvent en somme). Et cette fois-ci, au lieu d’emporter son fusil à double canon, elle avait choisit de s’encombrer d’un Tihar, modifié par les mains expertes de l’armurier des Rouges, prisonnier des stations du V.A.R. depuis la mise en place du blocus. Mais le plus emmerdant à transporter restait les munitions, quand bien même Anastasia n’en possédait que quatre. Une flèche reliée à dix mètres de corde, c’est encombrant et lourd, surtout quand le cordage de la quatrième est un filin d’acier. Aussi, Nastya avait choisi d’en laisser trois dans son sac et de n’en porter qu’une sur l’épaule. Se jugeant fin prête, elle quitta le cagibi qui lui servait d’habitation, en cadenassant la porte derrière elle, comme à son habitude.

En route pour le briefing, de l’autre côté de la station, puisque Joukov avait décidé de faire ça dans un lieu plus officieux, Anastasia se félicitait d’avoir donné du crédit aux rumeurs concernant cette expédition. Sans quoi, il aurait été difficile de préparer cette arme « scientifique » en vue de l’excursion, surtout  dans un laps de temps aussi court, comme le laissait sous entendre ce message qu’on lui avait fait parvenir.
En traversant la station, on lui jetait quelques coups d’œil intrigués, du moins surtout les étrangers bloqués ici. Les locaux, eux, savaient quelle profession la russe avait choisie, et n’étaient pas particulièrement étonnés de la voir prête à rejoindre la surface. Ce ne serait qu’un « voyage de plus », ou plutôt un « pari », risqué certes, mais qui avait au moins le mérite de rassurer les populations quant aux origines supposées de l’épidémie. Les stalkers étaient respectés, surtout en ce genre de situations, et certains la saluaient discrètement, que ce soit de la main ou de la tête.

- Alkonost ! Tu vas à la surface ? Intervint Nestor, qui déboulait d’un groupe de civils sur sa gauche.

- Exact. Répondit Anastasia sans lui accorder un regard.

- Dis, tu me ramènes un truc de là-haut ?

- Si je le peux. Mais je ne te promets rien, c’est clair ?

- Comme l’eau des conduits ! Répliqua le gamin en frappant nerveusement dans ses mains, surexcité à l’idée d’entrer en possession de quelque chose provenant de la surface. Bonne chance là-haut !

- Courage ici bas. Ne te mets pas dans de sales draps. Fit-elle en extirpant une clef d'acier d'une des poches de son manteau. Tu ne touches à rien, et si tu la perds... Gare à toi.

- Oh ça risque pas ! S’exclama-t-il avec un large sourire sur le visage, en refermant la main sur la clef. Au revoir !

Le voilà qui s'éloignait déjà. Nestor était un brave petit qui savait se montrer débrouillard et malin. Anastasia ne s'inquiétait pas pour lui, pas besoin. Et elle ne pouvait de toute manière pas se permettre de penser à grand chose d'autre que cette mission, et sur la façon dont les choses seraient menées. A trop rester ici bas, on passe à côté du plus élémentaire là-haut, elle était donc pressée de connaître l'identité de celles ou ceux qui prendraient part à l'excursion. Et ce n'était plus qu'une question de minutes, car elle était arrivée devant la porte de la résidence du chef de faction. Elle y frappa trois fois.
Aleksey Vassiliev
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Aleksey Vassiliev
Mercenaire - Porté disparu
Lun 18 Sep - 19:30
Mercenaire - Porté disparu

Passeport
Age :: 28
Patronyme :: Dimitrievitch
Surnom :: Alyosha / Lyocha
Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'Aleksey était bloqué en VAR, mais il ne s'en plaignait pas vraiment : les occasions de retrouver des proches dans le métro se faisaient tellement rares qu'il fallait les savourer.
Un peu plus tôt dans la journée un messager était venu le trouver, quelques heures après avoir terminé son tour de garde en compagnie de deux sympathiques résidents de la Ligne Rouge...
Le coursier, un jeune garçon d'à peine une dizaine d'année, lui avait simplement apporté un vieux chiffon replié plusieurs fois sur lui même, et en guise de sceau, une ficelle ligotait le tout d'un étrange nœud, certainement militaire ? Il lui vint deux choses à l'esprit en voyant cette fripe saucissonnée : premièrement qu'il serait dans l'incapacité la plus totale de reproduire ce nœud alambiqué, et la deuxième, qu'elle était signée par l'esprit subtil et méfiant de Gueorguï Asimovitch Joukov. Ce bon vieux Tonton Jora... Il n'était toutefois pas dans ses habitudes de se donner autant de mal pour faire passer un message, raison de plus de l'ouvrir promptement.
Aleksey resta probablement plusieurs minutes debout, seul sur les rails, abasourdi par ce qu'il venait de lire, parcourant une nouvelle fois le vieux chiffon avec attention.

"RDV demain 20h. Ma tente. Expédition surface. Besoin gars de confiance. Paquetage surface à disposition. Je compte sur toi."

Le message était daté de la veille ; le jeune coursier ne s'était probablement pas risqué à le chercher du côté de la barricade où il était en poste, dernier rempart entre la civilisation et la surface, assurément inhospitalière.
"Surface". Ce mot retentissait encore dans son crâne, tel l'écho provoqué par le tir d'une arme à feu dans les sombres tunnels du métropolitain. Cette nouvelle le prit à la gorge, Lyocha ne s'était en effet jamais aventuré à la surface. Son terrain de jeux c'était l'obscurité des souterrains, tantôt sales et humides, tantôt secs et propres ; mais cela se résumait toujours à un endroit familier, parachevé de ténèbres opaques.

Las des quelques heures passées à surveiller la barricade Nord, Aleksey envisagea d'aller trouver un peu de repos dans l'une des tente "Visiteurs VIP", prêtée jusqu'à ce que le blocus soit levé.
Comme le lui avait enseigné son paternel lorsqu'il fut plus jeune, le réveillant à grand coup de pied dans son lit de camp : "Le matériel avant l'homme". Il s'appliqua donc, avec le plus grand soin, à démonter son AKS-74M, à le nettoyer au chiffon sec, puis à enduire les pièces internes d'une fine couche d'huile. Satisfait, il remonta instinctivement son fusil, fit claquer le levier afin de vérifier le bon fonctionnement général, et s'installa dans son lit de camp. Adossé confortablement contre son sac, il entreprit la longue et fastidieuse tâche qu'était le garnissage des chargeurs, le regard blasé et vaseux.

Se réveillant brusquement, il attrapa d'un geste vif la main qui était venue effleurer son épaule, la relâchant presque aussitôt, lorsqu'il se rendit compte qu'elle appartenait au coursier ; le gamin qui lui avait apporté le message un peu plus tôt.

"Il est 19h m'sieur, j'suis v'nu vous réveiller comme vous m'lavez demandé !"

A peine le mouflet avait-il terminé sa phrase, qu'il se retourna vers l'entrée et tira, tant bien que mal, un gros sac militaire jusqu'au lit.

"Il m'a demandé d'vous amener ça !" Confia le garçon.

"Qui ça, "Il" ? " Trancha Aleksey en prenant sa grosse voix ; celle qui servait à effrayer les gosses.

"Ben...Tonton Jora..." Souffla t-il, en baissant la tête. Lyocha lui prit l'épaule d'une main, lui tendit une cartouche de l'autre et lui répondit d'un air sérieux : "Je sais bien. Tiens, c'est pour toi. Merci petit. Allez, vas."

Aleksey reporta son attention sur le fameux sac, et en sorti une combinaison de stalker, pour la surface, ainsi qu'un masque à gaz et quelques filtres. Le reste, il l'avait déjà. Transférant son nouvel équipement dans son propre sac, il passa ce dernier sur l'épaule, rangea ses chargeurs fraîchement garnis dans son gilet de combat, empoigna son fusil par le fût et sortit d'un pas décidé vers la tente de celui qui l'attendait.
Arrivé à destination, bien qu'un peu trop tôt, il émit avec sa bouche un son semblable à celui d'un clairon militaire, et souleva le pan de ce qui servait de porte d'entrée. Il lâcha un "priviet Dyadya" ("salut Tonton") accompagné d'un grand sourire à l'homme qui, le regard interrogateur et la bouche pleine, s'était tourné dans sa direction.
Gueorguï Joukov
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Gueorguï Joukov
Chef de l'Alliance V.A.R
Sam 21 Oct - 19:25
Chef de l'Alliance V.A.R

Passeport
Age :: 54 ans
Patronyme :: Asimovitch
Surnom :: Jora
Le vieux soldat entendit les pas silencieux du premier arrivant bien avant de le voir arriver. Si les longues années passées à tirer sans protection lui avaient fait perdre une partie de son audition, il avait toujours l'ouïe fine pour un combattant de sa trempe - et de son âge. La bouche pleine, il vit arriver d'abord Aleksey, qu'il gratifia d'un grand sourire plein de bienveillance. Il avait toujours du mal à comprendre que le petit morceau d'homme qu'il avait connu autrefois était devenu aujourd'hui un vrai soldat, et qu'il avait su faire de son handicap une force. Force dont il comptait bien se servir pour sa mission à la surface...

Il avala alors ce qu'il avait dans la bouche, et tout en désignant le canapé, lança un jovial :

- Amène-toi chenapan, viens t'asseoir à côté de ma vieille carcasse !

Il n'attendit pas alors que son invité s'exécute pour ajouter sur le ton de la conversation :

- On attend une camarade pour grimper là-haut, elle se fait appeler "l'Alkonost", je sais pas si tu la connais, elle était pas du genre hyper sociable quand elle était gamine. Tu veux un peu de thé froid ?

Gueorguï avait cette manie propre à tous les vieux stalkers de parler de la surface avec un détachement surprenant. Quand l'enfer tombé sur terre était devenu une source de frayeur et de fascination pour de nombreux habitants du métro, il ne semblait s'agir pour l'ancien soldat que d'une excursion tout à fait banale. Il n'y avait que lors de ses soirées un peu alcoolisées que la pensée de la surface lui arrachait une larme au coin de l'oeil, comme un souvenir douloureux d'une période chérie.

Mais alors qu'il s'apprêtait à verser un peu de son breuvage dans un gobelet métallique où restait un semblant de gravure de l'étoile rouge, on frappa trois fois à la porte de son bureau. Gueorguï grommela, détestant être interrompu lorsqu'il était attelé à faire quelque chose - allant de servir le thé à commander une troupe à l'assaut - et se ravisa aussitôt lorsqu'il comprit qu'il s'agissait de sa deuxième invitée. Il reposa alors la bouteille de thé, et lança à voix basse en rangeant ses cartes :

- Mon petit Lyocha, faudra attendre d'être de retour pour le thé, on accueille la petite et on part tout de suite.

Puis il lança de sa voix forte et autoritaire :

- Entre gamine !

Mais le vieux soldat était décidément trop pressé de sortir pour laisser le temps aux deux jeunes de faire connaissance. Il attrapa son sac, son AK-12 qu'il chargea nonchalamment, et déclara tout en se dirigeant vers la sortie d'un pas décidé :

- On reste pas cueillir les champignons, on décolle tout de suite les p'tits gars, je vous expliquerai la manip' en chemin, j'espère que vous avez tout ce qu'il vous faut parce qu'on est pressés.

Et à peine sorti de son bureau, tout en saluant les gardes sur son passage qui laissèrent place au pas décidé et décidément agile du vieux soldat, il expliqua son plan sans même s'assurer que ses deux acolytes le suivaient bien :

- L'idée est simple, on sort, on trouve des oeufs de démon, on en fait des croquis - gamine, tu sais dessiner n'est-ce pas ? Parce que moi non - et si on l'occasion de vider un chargeur ou deux dans le buffet d'une de ces bestioles, on en récupère la peau ou en tout cas ce qu'on peut. Il y a des gens dans la station qui commencent à croire que cette épidémie vient de ces mutants, et moi ça me donne une bonne raison de sortir m'aérer.

Gueorguï ne prit pas la peine de montrer ses papiers au garde en faction à la barricade à la sortie de la station, se contentant d'un "Zdorova Andreï Petrovich", et passa avec un aplomb et une nonchalance peu commune devant le canon de la mitrailleuse lourde qui gardait la station. Par le côté qu'il avait emprunté, ils n'avaient que quelques dizaines de mètres à faire avant de tomber sur un escalier de service menant à la surface, emprunté uniquement des stalkers. Et une fois devant la porte, il marqua son nom sous une liste où apparaissait le sien un grand nombre de fois, la date, et déverrouilla le lourd panneau de fer à l'aide d'une clé soigneusement dissimulée dans une de ses poches. Il lança alors à Aleksey, qui se tenait jusqu'alors derrière lui :

- Tu passes devant mon p'tit Lyocha, je veux pas allumer ma lampe pour pas te pourrir les rétines, et on passera plus inaperçu comme ça. Gamine, tu ne nous quittes pas d'une semelle, une fois là-haut ça va vraiment devenir dangereux.
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Dim 22 Oct - 4:58
21 juin 2045, Station VDNKh, Station VDNKh.


- Entre gamine !

Anastasia poussa la porte, elle n’avait pas un pied encore dedans que l’administrateur de la station rangeait ses cartes. Elle avait à peine refermé cette porte qu’il mettait d’hors et déjà son sac sur le dos, et lançait le plus simplement du monde, en rechargeant son arme :

- On reste pas cueillir les champignons, on décolle tout de suite les p'tits gars, je vous expliquerai la manip' en chemin, j'espère que vous avez tout ce qu'il vous faut parce qu'on est pressés.

La stalker aurait bien objecté quelque chose s’il ne s’était pas si vite engouffré dehors. Elle se décida à emboîter le pas des deux hommes, non sans froncer les sourcils. Gueorguï était si pressé qu’il semblait vouloir rattraper le temps déjà écoulé, ainsi il se lança dans une explication succincte. « L’idée dans les grandes lignes. » comme on dit.

- L'idée est simple, on sort, on trouve des œufs de démon, on en fait des croquis - gamine, tu sais dessiner n'est-ce pas ? Parce que moi non - et si on a l'occasion de vider un chargeur ou deux dans le buffet d'une de ces bestioles, on en récupère la peau ou en tout cas ce qu'on peut. Il y a des gens dans la station qui commencent à croire que cette épidémie vient de ces mutants, et moi ça me donne une bonne raison de sortir m'aérer.

Elle avait proposé son aide quand la nouvelle était tombée, la station avait besoin de volontaires pour un aller-retour entre le métro et la surface. La russe était bien heureuse de participer à une expédition qui apaiserait les esprits, certes, mais une expédition pondue avec le cul et gérée avec les pieds… Non. Qui plus est, elle avait certaines questions qu’elle aurait préféré poser à huis clos, plutôt qu’en pleine station. Pendant que Jora accélérait le pas avec Aleksei sur ses talons, elle ralentissait, se détachant lentement mais sûrement du groupe. Et la stalker ne passa même pas le barrage de la station. On l’avait rarement refroidie à ce point, mais pour ce coup-ci, c’était réussi avec maestria.

Nastya se dirigea vers un petit tas de bric à brac entreposé non loin du barrage, pour y récupérer deux cagettes, l’une en bois et l’autre en plastique. Elle retourna la première pour s’en servir de chaise, la seconde de table. Déposant son sac à ses côtés, elle entreprit de l’ouvrir et d’y plonger les mains, à la recherche de son carnet et de ses propres cartes. La jeune femme agissait machinalement, car elle avait passé plus de la moitié de sa vie à répéter inlassablement les mêmes gestes, comme un musicien qui s’acharne sur une partition jusqu’à la maitriser à la perfection. Elle dépliait sa carte sur la table improvisée, parcourant du doigt les dernières indications ajoutées au fusain. Certaines des annotations dataient de trois bonnes semaines, peu avant le blocus. Ce qui ne voulait pas pour autant dire qu’elles étaient d’hors et déjà erronées, non, cette ruelle-ci serait toujours barrée depuis l’effondrement d’une des façades d’un bâtiment. Et cette zone là, située près de la forêt, anciennement le jardin botanique, qui reprenait lentement ses droits depuis moins d’une dizaine d’années, devait toujours être aussi dangereuse. Les arbres et la végétation étaient encore loin d’être répartis à l’égal dans ce coin, ni même semblables à ce qu’ils avaient été avant la chute des missiles, mais par endroit la nature foisonnait et fournissaient un habitat des plus propices à certaines créatures animales, et pas les plus inoffensives ni les moins territoriales.
Quant à savoir où l’on pouvait trouver un nid de démons, c’était une autre paire de manche. Pour la simple et bonne raison que d’ordinaire on les évite. En revanche, au Nord-Ouest de la station, à environ un kilomètre et demi, elle avait aperçu l’une de ces créatures décrire plusieurs cercles sous la voûte céleste. Evidemment, ça ne signifiait pas que son foyer était dans ce coin, puisque ces animaux volants parcourent facilement de longues distances, mais ça pouvait être une piste. La stalker ajouta quelques cercles au fusain dans les alentours de la station. Elle ciblait les bâtiments de grande taille, autrement dit, le genre d’endroit où l’on aurait plus de chance de trouver le repère d’un animal volant. Restait encore à sélectionner un, deux ou trois d’entre eux et d’établir un itinéraire qui emprunterait, de préférence, les rues les moins risquées. Et après quoi, il faudrait compter sur la chance, car en une seule nuit on a malheureusement ni le temps de retourner tout un quartier, ni la force de le faire.

Enfin ça, c’était si les autres voudraient bien agir avec un minimum discernement. Elle releva le nez de sa carte, sous les regards d’incompréhension qu’un des gardes lui jetait à elle et à la pénombre du tunnel, surpris par la situation. Les deux autres avaient dû avancer sur quelques dizaines de mètres, parce qu’elle ne les distinguait plus au-delà du barrage. Elle haussa les épaules, elle ne parlait pas des masses, qu’elle ait été là ou non, c’était du pareil au même, mais vu l’empressement dont faisait preuve le commanditaire de l’expédition et l’entrain qu’il mettait dans son discours, placer quoique soit relevait de l’impossible. De toute manière, ils se rendraient bien compte à un moment ou à un autre, une fois les discours passionnés terminés, qu’elle s’était arrêtée.
Aleksey Vassiliev
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Dim 22 Oct - 14:31
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Age :: 28
Patronyme :: Dimitrievitch
Surnom :: Alyosha / Lyocha
Lyocha ne cacha pas sa surprise concernant le départ si soudain de l'expédition et, croisant le regard de la jeune femme, comprit qu'il n'était pas le seul. Il emboita tout de même le pas de Gueorguï une fois sa combinaison enfilée, prit de court par les circonstances. En effet, il ne saisissait pas ce qu'il y avait de si urgent pour sacrifier la préparation de la mission, ou du moins son explication approfondie. Il n'avait encore jamais mit un pied à la surface, et bien que confiant en ses capacités de combattant, il aurait secrètement aimé être rassuré sur la mission, avoir un maximum de détails concernant le quartier qu'ils allaient arpenter, sur ces "démons" ; les précisions données n'étant pas suffisantes de son point de vue. Ces monstruosités lui paraissaient totalement abstraites en dépit des nombreuses histoires qu'on avait pu lui raconter à ce sujet. Une multitude de questions taraudaient son esprit :

"Comment pouvait-on voler dans le ciel ? Déjà, qu'est-ce que voler ? Et puis qu'est-ce que le ciel ?! Mais putain, c'était quoi un œuf de démon ?!"

En bon soldat, Aleksey mit ses commentaires et son opinion dans son sac, et s'en remit au jugement et à l'expérience de son supérieur, de son mentor et ami, auquel il confierait sa vie sans hésitation.

Une fois la lourde porte métallique passée, Lyocha répliqua à la suggestion de Gueorguï par un "Kharasho" ("D'accord / très bien"). Il se frotta longuement les yeux et les garda fermés quelques secondes, le temps de s'accoutumer à l'obscurité la plus totale. Quand il les rouvrit, ce fut pour s’élancer avec détermination dans le long escalier sombre qui les surplombait, grimpant marche après marche avec une vitalité propre à son âge et à sa condition physique.
Ils débouchèrent sur une grande salle, sans le moindre éclairage, mais Aleksey pouvait cependant distinguer avec aisance les lourdes arches qui supportaient le plafond, de même que les traces des nombreux combats qui avaient fait rage dans cette pièce au court des dernières décennies. De nombreux impacts de balles, parfois de longues entailles serpentaient les murs proches de leur position, et témoignaient de la violence des affrontements.

Spoiler:

Son fusil fermement tenu en position dite "basse", Lyocha s'aventura dans les ténèbres, suivit de près par l'ancien stalker. Il entendit comme des grincements racler le sol, complétés par un lourd grognement caverneux. Il fronça les sourcils, se tourna lentement vers Jora, qu'il sonda d'un regard interrogateur. Le grognement s'intensifiant, il pivota soudainement, et distingua une silhouette dans l'obscurité, à seulement quelques mètres du groupe.
La créature d'à peine un mètre vingt, mais imposante, se tenait debout sur de puissantes pattes arrières, et s'aidait de ses membres supérieurs pour se propulser en avant.
La monstruosité, finalement révélée, se rua brusquement sur eux dans un assaut désespéré. Lyocha eu tout juste le temps d'épauler son AK et, laissant ses réflexes de tireur prendre le dessus, ouvrit le feu deux fois en direction du buste, enchainant presque aussitôt par un dernier tir dans la tête.
Un "CLACLAC. CLAC." étouffé retentit. Les tirs, bien qu'atténués par le réducteur de bruit artisanal d'Aleksey, percèrent l'inquiétant silence du hall.
La voyant continuer à mettre une patte devant l'autre au ralenti, titubant légèrement, il garda son fusil épaulé, prêt à lui en remettre une dans le museau. La bestiole s'écroula finalement presque à leurs pieds, face conte terre, s'étalant de tout son long dans un râle d'agonie interminable.

Lyocha s'approcha avec prudence, tâtant dans un premier temps les yeux clairs - peut-être rouges ? - de la bête de l'extrémité de son arme, prêt à appuyer sur la détente une nouvelle fois. Il donna ensuite un violent coup de talon dans son museau, toujours en gardant ses distances, pour confirmer son repos éternel.
Il s'accroupit finalement afin de mieux inspecter le cadavre.
Le museau, puissant, était couronné d'une truffe dégoulinante ; tandis que ses babines, encore retroussées et sanguinolentes étaient accompagnées de longues dents acérées.
L'ensemble du corps était composé de muscles saillants, mais ces derniers étaient recouverts d'une peau relativement fine, expliquant la faible résistance de la créature aux armes de petit calibre.
Les griffes des ses pattes étaient anormalement longues de plusieurs centimètres, courbées, semblables à des serres de rapace. Une longue crinière sombre parcourait finalement sa nuque et tombait sur sa colonne vertébrale, qui se prolongeait en une longue queue grasse et visqueuse.

Un tas de questions se bousculaient désormais dans la tête d'Aleksey : quelle était cette foutue bestiole qu'il n'avait encore jamais rencontré ?
"Un rat géant ? Un chien géant ? Les deux en même temps ?!"
Plus important encore, où était donc passé la jeune stalker qui les accompagnait ? Ces saloperies avaient-elles eu raison de sa peau ? Pourtant, aucun coup de feu n'avait été entendu plus tôt, rien.

Toujours accroupit, Aleksey testait l'élasticité de la peau en piquant la dépouille encore fraiche à l'aide de sa lame. Il désigna de la pointe de sa dague, le sourire jusqu'aux yeux, les deux impacts groupés sur le torse de la créature à Jora : "Hé, pas dégueu dans le noir, hein ?!"
Aleksey fut interrompu par un grognement devenu désormais familier : son sourire retomba.
Il entendit soudainement la voix puissante du stalker : "A trois heures !"
Il sentit le danger arriver sur son flanc, et fut projeté à terre par la rapidité et la brutalité de l'impact.
Gueorguï Joukov
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Gueorguï Joukov
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Sam 18 Nov - 18:40
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Patronyme :: Asimovitch
Surnom :: Jora
Les pas agiles de Lyocha se perdirent sous les yeux du vieux stalker tandis qu'il grimpait les escaliers à vive allure, emporté à la fois par ce qui semblait être de l'inconscience couplée à de l'excitation. Jora commençait à se dire qu'il aurait mieux fait de briefer davantage les deux garnements avec lesquels il s'apprêtait à partir pour la surface, car même s'il leur accordait une confiance pleine et entière, il n'avait jamais vraiment travaillé avec eux en surface. Et tout habitué qu'il était à se faire obéir sans que l'on ne pose de questions, l'ancien stalker en avait oublié les fondamentaux : considérer que ses camarades sont des enfants de quatre ans.
 
Mais qu'à cela ne tienne, Jora était bien trop pressé de sortir et de retrouver ses vieilles sensations pour se triturer le cerveau encore longtemps avec ces considérations sur le commandement. Il savait ce qu'il faisait, et il n'avait pas besoin d'expliciter davantage la manoeuvre.
 
Quelque chose titilla son esprit cependant, dès lors que Lyocha poussa la lourde porte à la fin des escaliers. Il le rattrapa aussi vite que ses genoux fatigués le lui permirent, et tomba sur ce grand hall qu'il avait traversé tant de fois des années auparavant. Les traces de combat vieilles comme sa mémoire n'avaient pas bougé, tandis que de nouvelles avaient élu domicile sur les murs et sur le sol. Ca et là, des étuis de cartouche gisaient encore au sol, non ramassées par leurs prédécesseurs, des morceaux de verre brisé jonchaient les dalles fêlées du hall par endroits, et du sang séché avait coulé le long des colonnes soutenant le plafond haut de plusieurs mètres. Ils n'étaient plus très loin de la sortie, et déjà le sixième sens de Gueorguï s'affolait. Mais trop tard pour avoir le temps de retenir la fougue de Lyocha.  
 
A peine s'était-il aventuré dans la pénombre à laquelle le vieux stalker s'habituait, que des grognements percèrent le silence de la station. Mais trop tard.
 
Lyocha ouvrit le feu sur la bête qui s'était jetée sur lui, l'abattit d'une rafale bien placée, et le silence régna l'espace d'un instant dans le hall. Gueorguï garda l'oeil sur l'alentour immédiat du jeune mercenaire, et chercha de l'ouïe la présence de la jeune fille derrière lui. Mais alors qu'il se rendit compte qu'elle ne les avait pas suivi, un grognement plus sourd se fit entendre aussitôt.
 
- A trois heures !
 
L'impact fut brutal, et fit rouler la bête et l'homme au sol. N'écoutant que son instinct, Jora lâcha son AK, attrapa son Tokarev et appuya deux fois sur la détente. La tête de la bête partit aussitôt sur le côté, la mâchoire arrachée et le crâne perforé par les balles blindées du vieux stalker. Le sang gicla sur Lyocha, que Gueorguï insulta aussitôt allègrement, de soulagement :
 
- BALTRINGUE ! RAMENE TON CUL ICI ET REVEILLE TOI !
 
Le vieux soldat pivota brusquement sur la droite, ouvrit le feu une nouvelle fois à deux reprises sur un mutant un peu trop téméraire, et se jeta sur Lyocha qui peinait à se relever, écrasé par le poids de la bête. D'un coup de pied, il repoussa la carcasse puante, souleva de nouveau son arme pour tirer de nouveau deux nouvelles cartouches dans la gueule ouverte d'un énième mutant, et traîna le pauvre mercenaire sur quelques mètres jusqu'à un abri non loin. Ils étaient trop éloignés du souterrain pour que les coups de feu aient été entendu, et à son grand dam, Jora remarqua que la jeune femme ne les avait pas suivi. Quelques secondes de répit permirent alors à l'ancien stalker de rengainer son pistolet et de récupérer son AK, mais les éclats furtifs des yeux qui encerclaient les deux hommes ne présageaient rien de bon...
Aleksey Vassiliev
Date d'inscription : 30/06/2017
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Aleksey Vassiliev
Mercenaire - Porté disparu
Dim 25 Mar - 19:32
Mercenaire - Porté disparu

Passeport
Age :: 28
Patronyme :: Dimitrievitch
Surnom :: Alyosha / Lyocha
En moins de temps qu'il n'en fallait pour dire "Blya", le mercenaire s'était retrouvé au sol, brutalement fauché au niveau de l'abdomen par le mutant. La puissance de la collision lui avait coupé le souffle, et Lyocha se surprit à penser à sa chère Ekaterina dans un moment comme celui-ci. Une impression de "déjà-vu", probablement... Avant de se focaliser sur la gueule béante qui lui souriait de tout ses crocs, il nota mentalement d'un 8 sur 10 l'intensité du plaquage -pour l'effort- en le comparant à l'échelle de puissance de la jeune Klimova.

Écrasé par le poids de l'animal, et clairement en manque d'oxygène, le mercenaire n'avait qu'une envie : transformer cette saloperie en passoire, arracher son masque et respirer enfin à pleins poumons. Malheureusement, il devait se soumettre à la situation, l'accepter et y faire face : son fusil était inaccessible, pris en étau entre le corps du mutant et le sien ; de plus, retirer son masque hors de la zone sûre serait une pure folie. Une seule option s'offrait alors au soldat : lutter. Gagner du temps. Retenir cette chose suffisamment longtemps et prier pour que son vieil ami lui vienne en aide rapidement.

La mâchoire de l'animal n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage, cependant le mercenaire gardait son sang froid, et transperçait le mutant de son regard de glace.
Enfin, la détonation d'une arme à feu retentit, deux fois, déchirant le silence du hall autant que la gueule de la créature. Aleksey soupira de soulagement. Le sang chaud se mêlait désormais à la bave, qui dégoulinait déjà sur l'écran de son masque.

Tout alla ensuite très vite. Trop vite.
Le corps inerte de l'animal roula sur le côté, permettant enfin à la cage thoracique du jeune homme de se gonfler, à ses poumons de se déployer. D'un vif mouvement du poignet, il tenta de nettoyer son masque, laissant une trainée rougeâtre et visqueuse dans l'opération. D'autres coups de feu retentirent ; puis, le mercenaire se sentit trainé jusqu'à la colonne de marbre la plus proche. Lyocha reprenait doucement ses esprits, bien trop lentement à son goût toutefois : une situation comme celle-ci exigeait une réactivité hors normes, une concentration et une mobilité optimales.

Il fallait se réveiller, vite, et le jeune soudard avait une technique imparable dans ce genre de situations. Se relevant comme un possédé, comme pris d'un accès de rage, Lyocha se mit soudainement à rugir de tout son coffre, se mettant une grande gifle par la même occasion. "Baltringue", lui ? Certainement pas. Le sang irriguait enfin à nouveau chaque membre de son corps, chaque organe et il percevait désormais la suite des évènements de façon plus fluide et plus raisonnée : ils devaient lutter, s'entraider, agir en équipe. Et foutre le camp à tout prix.

Aleksey épaula finalement le fusil qui pendait depuis tout ce temps à son cou et fit face au mur de pupilles étincelantes, qui se révélaient au compte-goutte, à seulement quelques mètres du binôme. Tapis dans l'obscurité, les mutants attendaient le moment propice. Que la meute soit rassemblée, pour tenter un assaut en nombre. Mais Lyocha ne leur en laissa guère le temps : il prit sa visée, et caressa amoureusement la détente de son arme. Deux cartouches, entre chaque paire d'yeux. Il effectuait mentalement le décompte des munitions restantes, au fur et à mesure que les pupilles disparaissaient, aussitôt remplacées par le double.
Les coups de feu étouffés formèrent une douce mélodie à ses oreilles, une mélodie dont le tempo était parfaitement calibré, fluide, le rythme imperturbable.

Plus que quatre cartouches pour ce chargeur. Moins les trois qui avaient troué la peau du tout premier mutant. Le mercenaire devait impérativement recharger : aussi, il pivota sur ses talons dans un demi tour et contourna la carrure imposante du vieux Gueorguï en lui signalant d'une tape sur l'épaule son changement de chargeur, autant que son intention de repli.

Ils n'étaient ni suffisamment armés, ni suffisamment nombreux pour tenir indéfiniment face à cette embuscade : viendrait un moment où ils manqueraient de munitions, et l'un comme l'autre ne pouvaient deviner combien succèderaient aux terrassés, continuant de grossir les rangs adverses. Ils devaient impérativement retourner à la station et revenir avec des renforts, s'ils voulaient l'emporter.
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