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Babayaga
Invité
Dim 15 Mar - 0:03
HRP : Le Triaire est un ancien soldat, amnésique et son humanité effacée par l'Esquisse, un monde avec des règles tordues qui vient de subir un immense cataclysme. Il se souvient d'une partie de sa vie mais ce sont pas réellement des souvenirs. Armés comme un légionnaire romain tardif (reconstituteur) il est d'un tempérament violent face aux menaces ainsi que très pragmatique et il aide les faibles, par atavisme et non empathie. Il est d'une grande force physique mais une ancienne blessure à sa jambe gauche l'handicape gravement et l'empêche de courir.


La tempête s'était abattu sur eux pendant la marche. Aucun préavis, juste une débauche d'éclairs, de sons et de myriades d'énergie. Le sable raclait contre son armure et son cuir. Il avait noué une écharpe en guise de masque mais avançait quasi à l'aveugle. Ou était les autres ? Il avançait depuis maintenant des heures, laissant son instinct de tankiste le guider vers le complexe où ils devaient aller. La silhouette lui apparut en chemin, voutée, vêtue de robe grossières et épaisses.

-Aidez moi mon garçon.

Il n'eut pas besoin qu'elle demande une seconde fois et la pris sur son dos. Ils continuèrent ainsi pendant des heures avant d'enfin arriver au complexe. Il forçat la porte avec sa dolabra puis fit entrer la femme, laissant la fureur des éléments hurler sur d'autres qu'eux.

L'endroit avait du être une ancienne usine. On pouvait encore sentir l'huile de graissage et voir les chaines au plafond. Il alluma un feu et partit à la recherche de n'importe quoi pour servir de couchage à la vieille. Ils n'avaient toujours échangé un mot. Il s'en revint avec un matelas usé sur laquelle la vieille dame s'installa. Enfin en paix il enleva son casque, laissant son visage dur apparaitre. Elle parla la première, d'une voix cassé et nasillarde.

-Ooh vous êtes bien gentil mon garçon, et qu'elle force vous avez ! Un vrai moujik.
-Moujik. Vous n'êtes pas de ce monde la non plus.
-Oh non, pas vraiment mon petit.

Elle avait un visage grêlé, un long nez crochu et des yeux pétillants.

-Accepteriez vous de jouer avec une vieille dame mon petit ?
-Si cela peut vous faire plaisir. Mais dès que la tempête sera calmée je devrai sortir chercher mes compagnons.
-Ooooh, vous n'êtes pas seul ? C'est mignon. Dites, que préféreriez vous ? Que la tempête se calme maintenant ou ne plus jamais en croiser ?

Il darda sur elle son regard gris sans expression.

-C'est une question facile vieille femme. Ne plus jamais en croiser bien sur.
-Oh vous savez, j'aime bien commencer doucement. Cela permet de se mettre à l'aise avant les dilemmes.
-Je n'ai pas de dilemme. Je n'en ai plus.
-Ah ça je le sens bien mon petit, mais écoutez moi bien. Que préféreriez vous, une nuit sure ou une nourriture abondante ?
-Une nourriture abondante. Quoi que soit la menace, je la vaincrais.
-Bien. La partie peut commencer.

Une foule de mets apparut alors, décontenançant légèrement le Triaire. Mais il ne se jeta pas dessus. C'était à peine si la nourriture avait encore du gout et surtout il avait remarqué le regard de la petite vieille. Il était désormais empreint d'une malice mauvaise. Il se saisit immédiatement de son javelot et le pointa vers la vieille.

-Allons mon garçons, on ne menace pas une vieille dame. Que préféreriez vous ? Perdre votre lance ou que le feu s’éteigne ?

Il ne répondit pas et se contenta de lâcher sa lance. Ses poings se serrèrent, près à tabasser la créature qui lui faisait face.

-Hihihi. Vous vous investissez beaucoup pour quelqu'un qui ne veut pas jouer. L'ombre de la vieille grandit, elle recouvra l'atelier comme un manteau, s'en saisit et devint une toile de noirceur au milieu des ombres.

-Normalement les gens commencent à avoir peur, ils posent des questions. Mais pas vous non. J'en étais sure. Que préféreriez vous ? Avoir à nouveau votre jambe intacte ? Ou ne pas perdre un de vos "compagnons" ?
Ses pensées se dirigèrent immédiatement vers Rosalina ou certains cyans. Qu'est ce que leur mort aurait été contre la perspective de pouvoir se battre sans handicap ?

La jambe couturée de cicatrices demeura. Il était intransigeant.

-Tu ne peux pas m'atteindre sorcière, tu aurais du comprendre ça.
-Sorcière ?! Hohoho allons mon garçons, ne m'insultez pas de la sorte, voyons voyons. J'ai été gentille, mais il est temps de passer à la vraie question. Il faut jouer.

Il fallait surtout lui planter un glaive dans le cœur.

-Que préférerais tu capitaine ? Retrouver ton humanité ou l'amour de ta vie ?

Les ombres plongèrent vers le Triaire et l’enlacèrent, glissèrent sur son armure. Une immense chose se trouvait dans la pièce, dont il ne devinait que les contours. Filiforme, grande, une cruauté démesurée émanait d'elle. La réponse importait peu, les raisons par contre. Il savait que la chose l'attaquerait si elle n'entendait pas une bonne réponse.

Il n'avait pas peur. Il ne connaissait plus ce sentiment. Il se contenta de remettre son casque et de saisir sa lance. Le feu s’éteignit. Il n'en avait plus besoin désormais.

-Tu crois me piéger sorcière ? Tu as bien jouée oui. Je sais ce que j'ai perdu et la perspective de retrouver mon humanité provoque presque chez moi de l'excitation. Et mon amour. Oh oui ce serait un choix cornélien. A quoi bon être humain pour perdre l'être aimé ? Et à quoi bon être avec si ne peut l'aimer.

Le souffle chaud se déplaça dans son dos. Imperceptible mais pas pour lui. Son cœur ne battait pas à tout rompre, il entendait tout nettement.

-Je choisit mon amour.

La choses fit glisser des bras démesurés autour de lui, une horreur pure régnait dans l'atelier. Les ombres murmuraient de malice. La réponse lui plaisait. Car sa proie n'avait jamais eu une chance d'en donner de bonne avec son âme lessivé.

-Car ainsi je ne connais pas la peur.

Le Triaire propulsa son javelot en arrière, paralysant le monstre un moment. D'un geste fluide il dégaina spatha et glaive et para les griffes avant de taillader dans les bras sinueux de la sorcière.
Les ombres l'enveloppèrent comme un linceul, montrant mille et une images de ses compagnons perdues mais il les ignora. Il repoussa lentement la chose qui se rendit compte de son erreur.

Le Triaire n'en avait cure de ses choix, de rien. Ce que l'Esquisse lui avait pris, il le reprendrait lui même, sans faire aucun compromis. Le moyen de le piéger aurait été de ne pas l'impliquer. Il n'était rien.


Il lâcha ses armes pour tabasser la créatures. A la cruauté qui éraflait ses mailles il répondait par la violence. Il tabassa la créature, la sentant se ratatiner sous ses poings gantés. Dans le noir absolu il s'éclairait par la violence la plus brutale et la moins primitives, celle pour protéger les siens dans le calme absolu. Il frappa jusqu'à sentir le sol sous la pulpe, jusqu'à ce que ce monstre qui hantait le cœur des hommes soit mort de son âme froide comme ne plaque de blindage.
En partant, il laissa le cadavre d'une vieille qui voulait jouer.
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juliette
Invité
Dim 15 Mar - 0:11
Oy!

L'épreuve 3 étant clôturée et n'ayant pas eu le temps de poster avant, je poste ici ma participation, non pas pour qu'elle soit prise en compte de force, mais simplement pour la partager et ne pas l'avoir écrite pour rien.

ps : je participais pour Madelle

Sur la plage, Juliette cherche à fuir un instant ses obligations à la boutique du griffon. À toujours parcourir le monde à la recherche d'artefacts et objets anciens, elle en oublie trop souvent de simplement vivre.

Le soleil est haut dans le ciel, la mer calme caresse les pieds nus de Juliette. Elle rencontre alors un crabe dont la pince est coincée sous un rocher. La marchande se baisse et libère l'animal qui reste près d'elle un instant en secouant les pinces avant de repartir dans l'océan.

Juliette continue sa ballade en ramassant des coquillages. Habillée de plusieurs voiles transparents attachés de manière à créer un ensemble opaque, elle se sert de l'un d'eux pour récolter ses petits trésors. Même sur la plage, à essayer de sortir de son quotidien, elle ne peut s'empêcher de collectionner toutes les jolies choses qu'elle trouve.

Quand elle se retrouva avec les bras chargés, elle récupéra une corde échouée sur la plage et commença à confectionner une guirlande de coquillages. Une fois son travail achevé, elle l'enroula autour d'un palmier avant de reprendre sa ballade.

Le soleil est haut dans le ciel, la mer calme ramène aux pieds nus de Juliette un sac visqueux. Des tas d'ordures ont été jetés récemment à la mer. Juliette marmonne quelques mots en cherchant à l'horizon les auteurs du crime. Personne. Alors elle s'abaisse et récupère un à un les déchets et les poser dans de larges feuilles de palmiers.

Heureusement que Juliette avait gardé sur elle son couteau d'Opaline, avec elle, il pouvait découper la roche aussi facilement que le sable. Une fois son travail achevé, elle referma les feuilles et les posa au pieds du palmier en lui promettant de venir les récupérer à son retour.

Sa ballade fut interrompue à quelques pas de là par une étrange vieille au dos courbé.

- Baba Yaga a un jeu à te proposer. Si tu ne veux pas jouer avec moi mon enfant, je te transformerai en écume de mer.

La sorcière pointa de ses doigts crochus la mer calme tout en riant.

- Garde tes sorts pour toi vieille mégère !

Juliette ne bougea pas pour autant, son instinct lui hurlait que cette femme ne bluffait pas et ne lui laisserait pas le choix.

- Préfères-tu perdre ta voix pour ton insolence ou avoir la voix d'un homme ?

- Si je te dis de partir avec la voix d'un homme, t'en iras-tu ?

La vieille ne fit que rire à sa réponse. Aucune incantation ne fut prononcée, aucun geste particulier fait.

- Si tel est ton choix ! Mais tu n'as pas compris le jeu mon enfant, tu peux aussi me poser la question "préfères-tu". Comme par exemple, préfères-tu ne jamais pouvoir enfanter ou être sûre d'avoir des triplés à chacune de tes grossesses ?

Juliette se retrouva sans un mot... Baba Yaga allait perdre patience et renchérir quand elle se ressaisit :

- L’infertilité est plus simple à gérer. Dans ce cas à mon tour ! Préfères-tu être enseveli dans le sable ou aller nager ?

- Tu crois que je suis idiote, si je vais dans le sable, tu auras le temps de t'enfuir, alors que si je vais dans l'eau, je ne serai jamais très loin.

Baba Yaga s’accroupit dans l'eau dès qu'elle le put. Mais quand elle essaya de se relever, elle n'y arriva pas. En nettoyant l'océan, Juliette avait obtenu ses faveurs et l'océan emprisonna Baba Yaga, mais la sorcière était puissance et restée près de rivage. Elle put alors demander à Juliette sur un ton rempli de colère :

- Préfères-tu que je mange tes orteils ou que je dévore tes talons ?

- Mangez mes orteils si vous voulez ! Et que prendrez-vous avez cela ? Des noix de coco entières ou des rochers pointus ?

- La noix de coco passera toute seule avec sa peau douce.

La mer calme porta Baba Yaga aux pieds nus de Juliette quand un vent violent déracina le palmier proche d'eux. Juliette se baissa à temps et le palmier frappa juste devant elle sur le dos de Baba Yaga qui fut emportée au loin. Se sentant faible, la vieille sorcière n'avait pas pour autant dit son dernier mot et cria :

- Préfères-tu venir à moi ou que je vienne à toi ?

- Je vais venir à vous, et vous ? Préféreriez-vous être attiré dans le fond de l'océan ou que les crabes viennent à vous ?

Baba Yaga était trop loin pour que Juliette entende sa réponse. Le crabe qu'elle avait aidé, attira dans les profondeurs la sorcière suffisamment longtemps pour permettre à Juliette de s'enfuir en récupérant les sacs faits de feuilles de palmiers. Elle courut sans se retourner pour retourner au port et ne souffla que lorsqu'elle ferma la porte de sa boutique derrière elle.

Elsa aurait du mal à croire ce qui lui était arrivé, mais la voix désormais masculine de Juliette devrait être un argument suffisamment convaincant. Loin de lui déplaire, Juliette se dirigea dans ses appartements au-dessus en pensant d'abord à soigner son doigt de pied mangé par Baba Yaga.