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On peut en faire une belle journée!
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Ven 3 Mai - 14:32
Mmmhhhh....

La masse informe de couvertures entassées bougeaient lentement.

MMMMHHHh.. …

Elle semblait s'animer au volume de décibels que faisaient les bruits de férial provenant de l'atelier. Quelques grognements de protestations, qui s'apparentait plus à des miaulements de chatons, puis une frimousse daigna sortir de sa cachette. Sniezka fixait le plafond en taule, luttant contre ses paupières qui s'alourdissaient. Quelle heure était-il au juste ? Peu importe, elle avait des choses à faire, et si elle traînait encore dans le lit, Ludek allait venir la tirer de son hibernation.

Attention ! Action périlleuse en cours. Les deux mains tendues en l'air lui étirèrent le haut du corps avant de retomber dans uns « Poff » sur le duvet. Ouverture et fermeture des papillaires, suivit d'un bâillement silencieux qu'elle vint bâillonner d'une menotte. Ppppppfffffffffffffff, ha non, la motivation n'y était pas. Allez un petit effort... Ha ! Un bout du pied pointe vers la sortie, accompagnépar le deuxième qu'elle finit par tendre afin de rentrer en contact avec le sol.

Enfin sortit du lit, la jeune blonde relança les bras vers le haut, le corps accompagnant le mouvement jusqu'à se mettre sur la pointe des pieds. Un long étirement qui lui rallongea la colonne dans des petits craquements, puis relâcha la tension avec un long soupir. Bon ! La journée peut commencer ! Un brin de toilette dans la bassine d'eau placée sur la commode, quelques coups de brosses avant de rattacher sa crinière dorée et enfiler ce vieux sweat à capuche, bien trop grand pour sa morphologie.

C'est à pas de loup qu'elle sortit de sa chambre, cherchant le responsable du vacarme. L'odeur de cigarette froide venait de la mettre sur la piste, Sniezka la remonta jusque dans l'atelier ou un individu était aux prises avec du matériel désuet. Le dos courbé et sur la pointe des orteils, elle guettait le bel oiseau comme un chat. Parcourant la distance qui les séparait, elle profitait du vacarme pour couvrir ses éventuels maladresse, puis au moment opportun, elle lui sauta sur le dos, l'enlaçant autour des épaules.

- MOUAHAHAHAHAAAAA ! Dzień dobry mój wilk!
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Dim 5 Mai - 5:03
Comme tous les matins depuis des années qu'il était enterré dans cette station de métro, le tchèque s'était levé et s'était envoyé une gorgée de son tord-boyau maison avant toute chose. Sa petite routine était bien rodée depuis le temps... Il avait fait un brin de toilette après avoir déversé le contenu d'un broc de flotte dans une bassine en fer, et passé des vêtements propres avant de s'allumer une cigarette.

Il s'était ensuite habillé pour se diriger d'un pas traînant vers une étagère sur laquelle il ramassa une conserve de fruits au sirop qu'il mangea avec une cuillère laissée sur la table de la veille au soir, et avec laquelle il avait touillé cet ersatz que les habitants du métro osaient appeler du thé. Il en restait d'ailleurs un fond dans une bouilloire qu'il vida dans une tasse avant de l'ingurgiter froid.

A peu près réveillé, il avait été ouvrir la porte de son échoppe, avant d'adresser un rapide salut de la main à l'un des habitants du voisinage qui passait par là à ce moment-là. Il n'avait pas manqué de marmonner un juron à son intention dans sa barbe alors que l'autre s'éloignait. Un sale con qui ne passait par sa boutique que quand il ne trouvait pas ce qu'il cherchait ailleurs dans cette station.

Il avait ensuite été à son établi, où il avait ressorti un antique réveil-matin à remontoir qu'il avait ouvert patiemment pour en examiner les rouages encrassés par la rouille et la crasse. Patiemment, il s'était alors mis à nettoyer le mécanisme d'horlogerie. Il aurait pu s'émerveiller de la chose, mais pour sa part, il voyait surtout combien pourrait lui rapporter cet appareil.

Il était concentré sur cette besogne quand il sentit quelqu'un lui sauter au cou par derrière, et il posa aussitôt ses outils sur l'établi d'une main avant de retirer la clope qu'il avait au bec de l'autre en se laissant un peu tirer en arrière. Il y avait certainement plus désagréable comme réveil, et les mots en Polonais qu'il entendit lui firent répondre:

"-Bonjour petit chat. Alors, on a bien dormi cette nuit ?"
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Dim 5 Mai - 23:17
La jeune femme acquiesça vivement de la tête tout en serrant son petit corps contre le sien et lui déposa un baiser sur la joue.

Comme un ours ! Et d'attaque pour commencer la journée.

Souriante, elle prit un petit moment pour le détailler. Visiblement lui aussi avait pu se reposer, les marques qui lui barraient le dessous des yeux s'étaient estompées. Mais les relents d'alcool et de cigarette la contrariait quelque peu... Ses habitudes de vieux garçon allait le nuire un moment ou a un autre et elle comptait bien l'en préserver tant qu'elle était auprès de lui. Donc pour lui confisquer sa clope avec douceur, il allait falloir ruser !

Penchant la tête sur l'établi, elle prit connaissance de l'origine du vacarme. Un pauvre mécanisme de « l'ancien monde » était entrain de se faire disséquer pour être revendu en pièce détachée. Et connaissant Ludek, il allait pouvoir le faire et à bon prix. C'était clair pour l'avoir vu à l’œuvre, la négoce il l'avait dans le sang. Et pas seulement ! Il arrivait à dénicher des objets totalement anodins et les transformer en trésor pour certain. Un trait de sa personnalité qui rendait Sniezka admirative.

Déjà sur ta table de torture ? Qui est ce que tu essayes de faire parler cette fois ?

Prenant l'objet devenu informe dans les mains, elle essayait d'en deviner l'origine. Un... un... un transmetteur ?! Non... y a pas de voyant lumineux dessus. Bon de toute façon la cible est cette cigarette qu'il vient de poser sur le rebord de l'établi. La slave lui déposa l'objet dans les mains, feignant maladroitement de s'intéresser tout en s'interposant entre lui et l'objet du délit.

Qu'est ce que tu vas en faire au juste ?

Profitant de se qu'elle croit être un relâchement d'attention de la part de Ludek, elle prit du bout des doigts la cigarette tout en restant de face à lui. AiËEEEEeuuuuuuu.... Saloperie.... me suis cramée... mais quelle conne... Un léger tique de douleur passa sur son visage qu'elle essaye bien vite de masquer d' un sourire carnassier.

HAAAA  je dois absolument passer au marché voir si je ne trouves pas de quoi remplacer des seringues. Tu peux m'accompagner si tu veux, ça te fera une promenade et t'as plus de talent que moi pour les transactions. Vais terminer de me préparer, j'arrive !

La demoiselle fila bien vite et peu discrètement.
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Lun 6 Mai - 16:56
Visiblement, elle avait effectivement bien dormi et semblait être en assez bonne forme vu comment elle venait de lui sauter sur le dos pour l'enlacer. Il n'allait certainement pas dire que cela lui déplaisait. Cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait pas eu de présence féminine dans cette échoppe. Pour ne rien gâcher, la petite blonde qui le tenait était réellement jolie. Un peu de douceur de bon matin, ça changeait de sa routine de ces dernières années où il avait finalement vécu comme un ours. Lorsqu'elle lui avait embrassé la joue, il avait souri bêtement comme le dernier des adolescents. Sa question l'arracha à ses réflexions.

Il regarda le réveil qu'l avait comme éventré en l'ouvrant et en dévissant le dos de l'appareil pour examiner ses rouages grippés. Forcément, après des années dans un bâtiment en ruines soumis aux caprices du temps et des intempéries, il était bien loin d'être fonctionnel. Mais avec un peu de travail, de savoir-faire, et peut-être quelques pièces neuves, il arriverait à faire quelque chose. Du genre le remettre en état de marche par exemple. Si par un coup de chance, il arrivait à vraiment donner l'heure, et à sonner aux heures où il devait sonner, il n'hésiterait pas à en demander un bon prix. Mais pour le moment, il l'enleva des mains de la blondinette et répondit:

"-Ca c'est un réveil. C'est comme une montre, mais le matin, ça sonne pour te sortir du lit. Une sorte d'horloge pour se réveiller quand on a quelque chose à faire le matin, en somme. On n'en a pas besoin, on est d'accord."

Quant à ce qu'il comptait en faire... Les rouages que cet appareil avait dans le ventre ne valaient que le poids de la ferraille. Et encore... Vu comment ils étaient rouillés, ils étaient bon à servir de shrapnels pour de l'explosif. Si l'éclat ne tuait pas, il filerait très certainement le tétanos. Non, ce qu'il comptait faire, c'était ce qu'il faisait toujours en général. A savoir bricoler l'appareil tant bien que mal, tâtonner jusqu'à ce qu'il trouve comment le faire remarcher, lui donner un semblant de fonctionnalité, et le mettre fièrement sur les rayons de son échoppe pour le vendre le plus cher possible au premier pigeon venu. Regardant le réveil, la sentence tomba:

"-Le revendre, comme tous les autres trésors de cette honorable boutique."


Et là, sa petite polonaise venait de se brûler le bout des doigts en essayant de lui soutirer sa cigarette matinale. Pas bien méchant comme bobo apparemment. Elle voulait aller au marché trouver du matériel médical. Ce genre d'articles ne se trouvaient pas aussi simplement. Tout le monde voulait se soigner, et avec le temps, cela devenait de plus en plus rare. Il se tourna vers un des rayons en lui tendant un sac à dos et en lui disant:

"-Attrapes donc quelques bocaux de nourriture. Tu les troqueras contre tes machins médicaux. Mais ça, il faudra payer de ta jolie personne pour me les rembourser."

Quand il eut fini sa phrase, il lui donna une petite tape sur les fesses avant de s'étirer.
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Lun 6 Mai - 18:01
- MAIIISs !!!!

Portant précipitamment les mains sur son postérieur, la slave se retourna vers Ludek avec une moue peu crédible. Le claquement l'avait plus surprise que lui infliger de la douleur, mais elle tenait à lui faire comprendre son « indignation » face à ce traitement.

- 'ttention ! Dit-elle en le menaçant de l'index.

La scène était bien entendu sur jouée et pris à la rigolade. Elle se contenta de récupérer le sac que lui tendait le grand loup et juste avant de disparaître, elle lui claqua une fesse avant de courir dans la direction de sa chambre.

- On verra si tu fais bien ton travail.

Cela ne faisait pas longtemps qu'ils faisaient vie commune et il était clair que Ludek ne la laissait pas indifférente. Elle avait beau avoir le contact facile, se rapprocher de quelqu'un plus intimement l'était beaucoup moins. Vierge de toutes expériences, une certaine pudeur et appréhension lui faisaient obstacle, passer la barrière allait prendre un peu de temps.

Enfin prête, la jeune femme prit les quelques bocaux de vivre indiqués par son compagnon et le pressa pour qu'il ferme son commerce. Impatiente de se mettre en route, Sniezka trépignait et elle se mit à positionner Ludek de ralentir sa cadence pour la taquiner. Elle se mit à rire en le secouant par la manche pour qu'il arrête la torture.

- Je ne suis vraiment pas certaine que l'on trouve quelque chose, mais il paraît qu'il y a du nouvel arrivage. Suis curieuse de ce qu'ils ont pu ramener.

Et il y en avait du monde ! Tout était entreposé autour d'une petite place qui s'étirait en étoile sur plusieurs boyaux. La foule se massait autour des objets exposés, laissant peu de place à la circulation des badauds. Cela pouvait vite devenir oppressant, voir dangereux, même si l'on était pas claustrophobe. Il allait falloir jouer des coudes !  Glissant sa menotte dans la main de Ludek, elle lui fit un grand sourire malgré le rose qui lui montait aux joues.

- Comme ça, on ne se perdra pas. Je ne connais aucun vendeur ici, où penses-tu que nous devrions chercher ?
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Mar 7 Mai - 16:21
Le "attention" que la jolie blonde venait de lui lancer avec un air faussement outré n'avait pas manqué d'arracher un rire à Ludek, qui était déjà en train de ranger sur un coin de son établi de fortune. Elle aurait presque eu l'air impressionnante. Si elle avait été moins mignonne, plus menaçante, avec 30kg de muscles en plus, et une barbe de trois jours. Autant dire qu'elle était bien loin de causer quelque frayeur dans l'esprit du tchèque qui finit de ranger son bric à brac. Encore que ranger eut été un bien grand mot. Il se contenta plus simplement de pousser le tout dans un coin, vaguement enveloppé dans un linge blanc à la propreté discutable.

Pendant qu'elle se préparait, il alla chercher un vieux blouson qu'il passa. Non pas qu'il faisait froid, mais il préférait sortir avec un peu plus qu'un T-shirt pour se donner bonne contenance. Surtout s'il devait aller parlementer pour du matériel médical. Pour ce qui était de faire du bon travail au marché, il comptait effectivement faire des affaires. Et ce pour une raison bien simple: il n'avait aucune envie de se laisser dépouiller par un petit enfoiré d’escroc à la petite semaine. En se dirigeant vers la porte de son échoppe, il passa une chaîne à sa porte qu'il cadenassa avant de se retourner vers l'intérieur de la station en disant:

"-Est-ce que tu sais à qui t'adresser ? Pour le médical, je ne vois pas trop qui pourrait avoir ce genre d'articles en ce moment. Et ne doutes donc pas de mes compétences. Je suis un honnête commerçant de cette station depuis... Longtemps."

Du nouvel arrivage, il y en avait continuellement avec les quelques aventuriers qui remontaient en surface pour ramener un peu tout et n'importe quoi dans le sous-sol moscovite. De là à dire que ces trouvailles étaient des trésors, il y avait un grand pas qu'il n'allait pas franchir. Il savait bien que les radiations étaient un problème avec lequel il fallait composer. Et quand des objets avaient passé trente ans dans des ruines en plein air dans une atmosphère toxique, il ne fallait pas s'attendre à des prodiges. Aussi, il objecta:

"-Je n'en suis pas certain non plus. Mais bon, nous verrons bien. On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. Mais les hôpitaux ont été vidés il y a des années il me semble."

Tenant la jolie blonde par la main, il se dirigea vers les allées marchandes de la station sans trop savoir exactement ce qu'elle pouvait vouloir exactement. Et bien sûr, elle comptait sur lui pour trouver ce genre de matériel en s'adressant aux bonnes personnes. Dans la tête de Ludek, un ceinturon de cuir pouvait certainement faire un bon garrot, et un vieux t-shirt une bonne demie-douzaine de bandages. Grattant sa barbe de trois jours du bout des doigts, il lui demanda:

"-Qu"est-ce que tu cherches très exactement ? Ca va m'aider à t'orienter."
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Mar 7 Mai - 17:23
La foule était danse et il n'y avait pas que des badauds. Un gros dispositif de sécurité était en place, armuré et lourdement armé. De quoi dissuader les fauteurs de trouble. En un sens, cela rassurait la polonaise. Elle qui avait longtemps voyagé dans le métro avec ses parents avait assisté à des scènes atroces dans des zone de non-droit. C'est donc en paix que le couple déambulait entre les échoppes et les revendeurs, fouinant pour dénicher l'oiseau rare.

- Et bien je cherche des seringues en verre. Pas du genre jetable, c'est beaucoup trop fragile et impossible de les stériliser soigneusement.

Elle s'amusait à balancer discrètement leurs mains entrelacées d'avant en arrière, une vraie gamine ! Après tout elle s'en foutait bien de ce que l'on pouvait en penser, c'était juste un petit moment de bonheur.

- HOOOOO regarde la bas !!!!

S'agrippant au bras du Tchèque, Sniezka le tira précipitamment vers une étale ou une tête d'animal empaillé trônait sur l'établit.

- T'as vu ?! C'est une licorne ?

… En vérité, il s'agissait d'un daim à qui il lui manquait un endouillet et qui avait connu de meilleurs jours. Mais pour la slave qui n'avait jamais rien vu de tel, la bête au pelage miteux avait la consécration d'un animal légendaire. Le marchand souriait devant l'enthousiasme et la remarque infantile de la blonde. Il adressa un regard complice à Ludek avant de reporter on attention sur un acheteur qui lui posaient des questions sur un produit.

Les yeux de Sniezka brillaient devant tous les découvertes étalées sur les tables. La même sensation que devait ressentir les gens lorsque Christophe Colomb ramena des denrées de pays lointains. C'est un peu plus loin qu'elle s’arrêta devant une pile de livres colorés. Pour la plus part il s'agissait de livres pour enfant, on ne pouvait rien en tirer mise a part une distraction avant de s'endormir le soir... Et encore. Beaucoup l'utiliseront pour se torcher les fesses sur le trône. Quelques vieux magazines, un vrai reflet de la vie avant le cataclysme. Un roman politique, mouais... y a plus passionnant. Et... ça... Qu'est ce que c'était ? Il n'y avait que des images, mais vu la positions explicites des personnages, ce n'était certainement pas pour les enfants... Ou bien était-ce des livres éducatifs pour les adolescents ?

Plus elle tournait les pages, plus le sang affluait dans les joues et les oreilles, lui donnant une teinte rose foncé. Et pourtant c'était plus fort qu'elle ! Bien entendu elle comprenait ce qu'elle voyait, mais la curiosité la poussait à en regarder davantage, même si pour elle ce genre d'activité c' était pour les « autres ». Posant un regard furtif sur Ludek, elle voyait bien que le pauvre bougre s'ennuyait. Il avait l'air absorbé par des rouages et autres pièces étalés sur une couverture sombre, laissant la polonaise à sa lecture. La chipie se rapprocha de lui doucement, lui glissant le fameux livre dans une main.

- Tien regarde, un comte qui devrait te plaire.

Un grand sourire sur le visage, elle se mit à rire en le voyant prendre conscience de ce qu'elle avait découvert.
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Mar 14 Mai - 18:49
Ludek était sorti de sa boutique sans trop savoir vraiment ce qu'ils allaient pouvoir dégoter de potable pour prodiguer ses soins à quelqu'un. Ses notions de médecine se limitaient à poser un pansement de fortune sur une plaie après l'avoir désinfectée à la gnôle, ou sortir un médecin de son trou avec un pistolet sur la tempe pour l'aider à décuver et prodiguer des soins. Si c'était trop sérieux, on mettait une balle dans le barillet ou dans le chargeur, et on en finissait de façon rapide et propre pour ne pas avoir à agoniser des jours durant.

Pour ce qui était des seringues, il n'avait absolument aucune foutue idée de l'endroit où il pourrait en trouver. Ce genre d'articles devenaient rares. Tout simplement car il n'y avait plus grand monde pour les manufacturer. Restait donc le recyclage, ou le bricolage.  Vu que ce qu'il y avait dans la seringue devait finir dans un corps humain, il préférait quand même s'abstenir de se risquer à l'un des petits bricolages dont il avait le secret. C'était certainement beaucoup mieux pour tout le monde en fait. Même pour lui. C'était un coup à finir avec des ennuis, et si jamais ça marchait, il ne tenait pas à finir marchand de matériel médical.

"-On va bien voir si on trouve quelque chose."



Parti comme c'était, ils allaient surtout trouver des cochonneries. Et pour trouver, ils trouvèrent... Ou plutôt, c'est Sniezka qui trouva. Au mot "licorne", le tchèque se retourna en s'attendant à une farce. C'était comme quand on lui disait après deux ou trois verres "regarde l'éléphant rose !". Mais non. Elle avait bien trouvé une bestiole. Ou plutôt ce qu'il en restait. La tête. Qui se trouvait empaillée, avec tout ce qu'il fallait pour la fixer à un mur. A condition qu'on veuille la fixer quelque part et pas la jeter. Pour ce qu'il avait été à la surface, on aurait pu lui présenter une tête de chien ou une tête de tigre, c'était du pareil au même. Fixant le regard noir de l'animal décapité, il commenta:

"-Ouais. Tu vas l'appeler Bibiche et lui mettre mes clopes dans le nez si on ramène ça. C'est pas très médical ta licorne, tu sais ?"

Il essaya de voir si la bestiole avait toujours ses dents de devant. Avec un peu de chance, il pourrait essayer de s'en servir comme décapsuleur. En revanche, elle attira ensuite son attention sur un autre article de ce marchand qui avait du sacrément fouiller en surface pour ramener autant de cochonneries. Lorsqu'elle lui tendit ce qui ressemblait à un ouvrage, il hausse un sourcil, et l'ouvrit au hasard. Ce qu'il vit lui fit hausser le second sourcil, et il se saisit de son sac en tendant deux bocaux d'une main à son homologue.

"-Ca suffit ? T'as raison, lecture très intéressante. On va le prendre, mais, après, il y aura les travaux pratiques à la maison. C'est médical ce truc ?"
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Mer 15 Mai - 2:47
D'accord...
Il lui suffit d'ouvrir le dit ouvrage sur une page au hasard pour conclure un deal avec le marchand. Celui-ci l'accepta avec un sourire jusqu'aux oreilles en les regardant.

Bon amusement les gamins !

Un peu troublée par ce qu'elle venait de voir, Sniezka resta un instant figée sur le tchèque. Elle l'avait vu de nombreuse fois négocier avec ses clients ou fournisseurs, et Ludek paraissait détaché surtout quand l'objet mis à la vente attisait sa convoitise. Ici, non ! Pas de discutions, ni de petits jeux troubles. Il déposa les deux bocaux dans les mains du vendeur et enfourna le livre dans le sac prestement.

« T'as raison, lecture très intéressante. On va le prendre, mais, après, il y aura les travaux pratiques à la maison. C'est médical ce truc ?"

Ses lèvres s’entrouvrirent mais rien n'en sortait. Remettant les choses en place, la slave prenait enfin conscience de ce qui venait de se passer et les allusions salaces de son partenaire.

- Mais ?!

Timidement, elle préféra enfouir son visage dans le tissus de son écharpe qu'elle venait de remonter des deux mains et se mit à rire nerveusement. Le sang lui était remonté aux joues et lui faisait battre les tempes jusqu'aux oreilles. L'instant ridicule ou l'on ne sait plus quoi dire ni penser.

- Arrête de te moquer de moi. Vilain ! Mais oui, d'après ce que j'ai déjà lu, il paraît que ça a des vertus thérapeutiques.

Bousculée par la foule qui circulait autour d'eux, elle lui attrapa le bras pour venir s'y blottir.

- Ok ! On verra si t'es sage.

Elle lui adressa un sourire taquin agrémenté d'un petit clin d’œil avant de l’entraîner vers le boyaux central.

- C'est malin ! On a plus rien pour commercer si on tombe sur ces fichues seringues. Tu comptes les payer avec quoi maintenant ?

Sa bon humeur s'effaça soudainement lorsque des beuglements retentirent. La milice locale était entrain d'immobiliser des individus et certains avaient réussit à s'échapper en traversant la foule. Ne connaissant pas la nature du danger, valait mieux prendre ses précautions et déguerpir.

- On ne devrait pas traîner ici....
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Mar 21 Mai - 17:27
Sans aucune hésitation, le tchèque avait acquis cet ancien magazine contre deux conserves, bien certain que si d'aventure l'idée de le revendre lui venait, il n'aurait absolument aucun mal à trouver un acquéreur vu son contenu. Le monde était ainsi fait que même après un holocauste atomique, les survivants aiment bien se divertir en se rinçant l’œil comme les gens d'avant. Sur ce point-là, la nature humaine semblait réellement immuable. Face à une affaire aussi évidente, il n'avait donc pas perdu de temps à tergiverser et avait simplement allonger la monnaie. Ou plutôt les conserves.

Si la jolie polonaise avait lu pour se faire une idée des vertus thérapeutiques de ce genre d'ouvrages, le tchèque, plus terre-à-terre, y voyait principalement un intérêt pratique. Quand il lui en avait fait cas en affirmant qu'il y aurait besoin de travaux pratiques, il s'interrogeait sur la faisabilité de certaines choses qu'il y voyait, et il aurait hypocritement parlé d'assouvir sa curiosité scientifique, mais il suffisait que son regard croise celui de la jolie blonde contre lui pour qu'elle comprenne vite ses arrières pensées. Il lui répondit en riant:

"-Moi, vilain ? Je ne me moquerais certainement pas. Si c'est thérapeutique, il est question de ma santé, et tu es bien infirmière ? Donc, tu sais quoi faire désormais. Et je ne vois pas en quoi être moins sage pourrait me faire aller moins bien. D'ailleurs, sans trop m'avancer... Je crois bien que ces pages n'ont pas été écrites par quelqu'un de spécialement sage. Ou si c'est une forme de sagesse, je dois être tout spécialement sage, n'est-ce pas ?"

Quant aux conserves qu'il avait laissé au marchand quelques instants plus tôt, il haussa les épaules. Visiblement, ce joyeux foutoir devant lequel ils se trouvaient n'abritait rien qui soit en lien de près ou de loin avec quelque forme de médecine que ce soit. Il affirma donc:

"-Tu vois bien qu'il n'y a pas la moindre seringue dans ce bric-à-brac. Tu vas juste revenir avec les doigts sales et pleins de poussière si tu farfouilles là-dedans, et je tiens à ce que mon infirmière ait les doigts propres pour... Hum, tu verras bien."

Mais déjà, elle repartait dans les allées du marché à la recherche d'il ne savait déjà plus trop quoi. Curieusement, quand elle s'agrippait à son bras et se tenait contre lui, il avait un peu de mal à garder les idées claires.
Mais avant qu'ils aient pu aller bien loin, il vit qu'il y avait du grabuge droit devant. Typiquement le genre de situation où une personne avisée ferait demi-tour pour s'éloigner assez rapidement. S'étant arrêté tout net, il la regarda soudain l'air plus grave et lui dit:

"-Pas plus loin. C'est un coup à se faire serrer pour des clous. On reviendra au marché plus tard quand ce sera plus calme. Viens !"

Il fit volte-face, et la tenant par la main, reprit le chemin de son échoppe, là où il était certain de trouver un abri sûr et de n'être emmerdé par personne, et surtout pas par les forces de l'ordre.
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Mar 21 Mai - 20:17

- Pas plus loin. C'est un coup à se faire serrer pour des clous. On reviendra au marché plus tard quand ce sera plus calme. Viens !

Au début, il n'y eut que quelques personnes qui tentaient de fuir à travers la foule, mais très vite ce fut une marée humaine qui partie à contre-sens, alerté par des détonations. Coups de feu ou bombe, impossible d'en déterminer l'origine. Comme une biche devant des feux de bagnole, Sniezka eut les jambes coupées devant la violence et la rapidité des évènements qui se mirent à s 'enchaîner. Heureusement que Ludek était là. Il l'attrapa par la menotte en la traînant dans la cohue.

Les cris, les bruits de matériels qui se renversaient, les bousculades et les coups donnés dans la panique déstabilisait l'infirmière qui tentait de s'accrocher à son partenaire. Devant elle, il tentait de se frayer un chemin dans les boyaux en jouant des coudes. Elle crut même l'apercevoir attraper quelqu'un par le capuchon en le tirant violemment en arrière. L'homme qui leur barrait la route vers une allée se rattrapa au mur en insultant copieusement le couple qui s'efforçait de sortir de ce chaos.

De nouvelles détonations retentirent sur leur droite. Ils pouvaient apercevoir quelques hommes armés de la milice tenter de bloquer le mouvement de foule vers la sortie principale. Les hommes qu'ils recherchaient devaient se trouver parmi la masse qui tentaient de forcer le passage. Un moment ou un autre, les hommes en fuite voudront riposter et n'hésiteront certainement pas à tirer à travers la foule en s'en servant comme bouclier. Anxieuse à l'idée de se retrouver entre deux feux, Sniezka regardait autour d'elle ce qui pouvait être un échappatoire.

Dans une des artères parallèles il y avait de grandes grilles qui devaient être à l'origine des passages pour les employés du service public. Sur d'autres stations, celles-ci menaient souvent plus loin et permettaient de circuler jusqu'à d'autres ouvertures. Tirant sur la manche du tchèque pour le faire plier jusqu'à ses lèvres, elle lui parla dans le creux de l'oreille.

- Regarde la bas ! On peut peut-être sortir de ce coté qu'en dis tu ?
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Mer 29 Mai - 4:15
Ca, c'était bien sa veine... Lui qui ne sortait de sa boutique qu'une fois par semaine environ pour ravitailler avant de s'enfermer pour retaper ses chers petits trésors, il fallait que la seule fois qu'il sorte, tout parte de travers sans qu'il sache trop ni pourquoi ni comment. Pour ne rien arranger, cette fois, il n'était pas seul. Sauver sa carcasse, il savait faire, mais là, il fallait penser pour deux. Il comptait bien ramener sa blondinette avec son bouquin en un seul morceau chez lui. En tout cas, c'était un sacré beau merdier qui venait de se déclencher tout près.

Forcément, quand les salopards qui servaient de service d'ordre à la station mettaient leur grain de sel quelque part, ça ne se passait jamais vraiment en douceur. Et tout naturellement, quand ça commençait à castagner, toute personne normalement constituée cherchait à prendre la tangente. Dans un endroit aussi étroit qu'une allée de marché perdu au fond d'une station de métro, on n'était pas dans un grand boulevard, et le moindre mouvement de foule provoquait un bordel absolument innommable. Bien évidemment, il y avait foule dans le secteur, et panique aidant, l'endroit allait vite devenir très malsain.

La petite blonde voulait semble-t-il prendre un chemin de traverse pour se mettre à l'abri, mais le tchèque avait plutôt dans l'idée de prendre le chemin le plus direct et rapide possible pour regagner sa boutique. Boutique qu'il n'aurait certainement pas du quitter ce matin-là. Il jouait des coudes pour ne pas se laisser retarder ou simplement freiner, et arrivé à l'embranchement que la polonaise lui indiquait. Les grilles qu'il voyait le dissuadèrent de s'engager par là. Si d'ici à ce qu'ils les atteignent, elles se trouvaient fermées, leur situation deviendrait encore plus fâcheuse. Réfléchissant vite, il déclara:

"-On va au plus direct. Tiens ma main, et surtout, tu ne la lâches pas."


Comme la foule allait finalement dans le bon sens, le mieux était sûrement de se laisser porter, en mettant le plus de distance possible entre eux et les forces de l'ordre. Plutôt que lutter à contre-courant, se laisser entraîner paraissait bien plus raisonnable. Et ça marchait. Assez rapidement, ils se retrouvèrent propulsés hors du marché, se retrouvant sur une allée qui pouvait les ramener assez rapidement jusqu'à sa boutique.
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Jeu 30 Mai - 1:33
Le Tchèque venait de repérer l'endroit indiqué. Mais il regarda nerveusement et à tour de rôle droit vers la sortie puis de nouveau vers les grilles qui menaient aux passages annexes. Il ne mit pas longtemps à prendre une décision, car le slave déclara qu'il fallait « aller au plus direct ». Ludek tout craché !

Comme la foule commençait à se comprimer dans le goulot que formait l'ouverture de la sortie, Sniezka pouvait sentir la pression dans la main de son compagnon qui lui broyait littéralement les phalanges. De son côté, elle s'accrochait de toutes forces au cuir de son blouson pour ne pas se faire emporter par la marée humaine.

Bataillant, serrant des dents, ils finirent par se faire éjecter du boyaux avec miraculeusement que des contusions et une belle frayeur ! Leur instinct leur disait même de ne pas s'arrêter de courir jusqu'à la boutique. Et cette bonne vieille amie se trompait rarement, car derrière eux le duo pouvait entendre le Tak-Tak-Tak-Tak singulier des kalash.

Sniezka sursauta au premier coup de semonce, accélérant sa course pour arriver à la même hauteur que Ludek tout en évitant les obstacles qui se présentaient devant eux. Enfin, ils pouvaient reconnaître des lieux familiers et cette bonne vieille devanture de boutique fermée au cadenas. Les deux compères stoppèrent net devant le grillage, reprenant leur souffle tant ils le pouvaient, et certaines mieux que d'autres. Les bronches de fumeur de son comparse le rappelaient à l'ordre en le faisant tousser entre les inspirations et expirations.

La jeune slave se sentait vivante, boostée par l'adrénaline ! Elle fit quelques bons sur place comme une vraie gamine. Avant de gesticuler nerveusement devant la boutique.

- T'as vu ça ? Comme on s'en est sortit grâce à toi ! J'ai rarement eu aussi peur mais t'as été génial, t'as su exactement quoi faire quand il le fallait ! Suis impressionnée ! Vraiment t'es incroyable !

Ni une ni deux, et poussée par une envie violente, elle lui attrapa le visage des deux mains pour venir lui rouler un palot passionné. N'ayant pas vu la furie venir, le pauvre homme n'avait pas le temps de reprendre son souffle, ni ses esprits.Cela lui déclencha une grosse toux qu'il renvoya vers la jeune femme qui se détacha de l'étreinte aussitôt. Confuse par son geste impulsif, elle le dévisagea un moment en silence, pendant que le rouge lui couvrait les joues et les oreilles. Ne trouvant pas d’échappatoire, elle se racla la gorge discrètement avant de lui adresser un sourire.

- T'as un goût de cendrier. Va vraiment falloir que tu arrêtes ces cochonneries si tu veux rester endurant.
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Sam 8 Juin - 4:18
Le tchèque avait décidé de suivre le chemin le plus direct, en pensant que noyé dans le flux de la foulé, il passerait bien plus inaperçu avec la blondinette qui l'accompagnait. De fait, il était bien plus compliqué de les repérer et de les arrêter pour un gars des forces de l'ordre. Apparemment, ça avait marché. Les gens se débinaient dans tous les coins, à l'opposé de l'endroit où il y avait du grabuge. Dans les situations de danger, il fallait toujours faire confiance au bon peuple s'il s'agissait de se tirer et de prendre le large très vite. C'est précisément ce qu'il venait de faire, et l'idée avait été payante.

Moins rassurant cependant, des rafales avaient retenti derrière eux. Aussi, quand ils avaient atteint la porte cadenassée de la boutique, Ludek s'était appuyé d'une main sur le montant de la porte en toussant un peu. Quelle idée de le faire courir... Lui qui passait son temps dans son échoppe à picoler et à fumer n'était pas un grand adepte de l'effort physique, et son endurance à la course était plus que limitée. Pendant qu''il reprenait péniblement son souffle,la polonaise semblait soudain avoir ingurgité trois litres de café. Avant qu'il n'ait complètement repris ses esprits, elle était en train de l'embrasser. D'abord surpris, il décida d'en profiter, et quand elle s'écarta pour lui reprocher de fumer, il répondit en sortant la clé du cadenas:

"-Oui, j'ai bien vu comment on s'en est sorti, mais là de suite, on va surtout rentrer avant qu'un de ces imbéciles de la sécurité ne débarque en voulant arrêter tout ce qui bouge. Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer, mais pour que ça tire comme ça, c'est que ça sent pas bon."

Fébrilement, il ouvrit le cadenas et ouvrit la porte en grand avant d'y pousser la jeune-femme d'une main dans le dos. Il y entra à son tour, et referma la porte derrière lui, avant de repasser la chaîne et de la cadenasser de nouveau. Avec le merdier qu'il y avait dans les allées de la station, il y avait à craindre que quelqu'un pousse la porte pour venir trouver refuge dans la boutique. L'ennui, c'est qu'avec le bordel plus loin, quelqu'un de pas forcément innocent pouvait bien tenter de s'inviter, ce qui, bien sûr, risquait fort de lui attirer d'énormes emmerdes. Une fois à l'intérieur, et la porte close, il s'adossa à la porte en disant:

"-Je crois qu'on sera tranquille à présent. T'en fais pas pour mon endurance, toi... Je t'en foutrais moi, des courses pour des seringues... Prochain coup, je te plante une aiguille à tricoter dans un bocal, ça fera une perfusion !"

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Mar 11 Juin - 14:47
Les détonations d'armes à feu raisonnaient dans les tunnels, donnant l'alertes aux habitants du quartier. Comme des rats, ils rentraient précipitamment dans leurs trous, mettant portes et fenêtres sous verrous. Cette image mit l'infirmière dans un profond malaise, le peu de bons moments étaient si vite effacés que cela les ramenaient à leur pauvre condition d'exilé. Même si elle n'avait jamais connu la surface, la slave se demandait très souvent à quel point les choses avaient été si différentes sous le soleil.

Pendant que Ludek rouvrait le grillage de son échoppe, Sniezka regardait dans la direction du marché. Il devait y avoir des blessés... Des personnes en détresse qui avaient besoin de ses services, et la voilà qui allait se terrer elle aussi, comme un vulgaire rongeur. Plongée dans un dilemme qui lui retournait l'estomac, fallait-il qu'elle y retourne pour porter assistance ?

Subitement, la main de son compagnon la poussa à l'intérieur du magasin. Il referma aussitôt dernière lui, passant chaînes et cadenas avant de s'adosser contre la porte en pestiférant. Mine de rien, il venait de prendre la décision à sa place. Si elle avait été seule, Sniezka y serait retourné, mais maintenant proche du Tchèque, il ne l'aurait jamais laissé repartir et risquer bêtement sa peau.

Le visage blême, Ludek était particulièrement contrarié de la situation dans laquelle la polonaise l'avait embarqué. Lui qui aimait sa petite vie tranquille qui allait du troc, à la cigarette jusqu'à la gueule de bois, c'était retrouvé embarqué dans une situation dangereuse et l'avait poussé à éprouver sa vieille carcasse en fuyant dans les boyaux du métro. Jamais elle n'aurait imaginée qu'un tel événement se produise au plein cœur du V.A.R. Cette station était bien plus contrôlée que d'autres endroits et au marché qui était cerner par la milice... La situation devait être grave s'ils avaient décidé de fermer les accès et tirer sur des individus...

- Przepraszam... dit-elle d'une petite voix étouffée.
Je ne voulais pas te mettre en danger...

L'adrénaline avait chuté pour laisser place à une étrange sensation de fatigue et de mélancolie. Les remarques de son compagnon étaient toujours tintées d'un cynisme absurde qui lui dessinaient un sourire amer. Elle préféra rester silencieuse. Mais peut-être qu'il lui en voulait de l'avoir arraché à sa petite vie bien répétitivement réconfortante. Le fait qu'il lui en tienne rigueur lui faisait mal au cœur. La polonaise ne savait pas trop comment aborder le sujet, particulièrement en de tels circonstances. Peut-être valait-il mieux laisser passer un peu de temps avant de remettre la question sur le tapis.

Défaisant sa veste pour la ranger dans ce qui leur servait de vestiaire, elle jeta un œil au tchèque qui était absorbé par la lecture du magazine chiné. Au moins, ils n'étaient pas repartis les mains vides. Même si ce n'était pas ce que convoitait Sniezka au départ, cela avait l'air de beaucoup plaire au son colocataire qui affichait un regard concentré et un léger sourire. Après un bon moment, il releva la tête des pages pour poser son regard bleuté sur l'infirmière.


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Mer 12 Juin - 4:22
Le tchèque avait péniblement repris son souffle une fois à l'intérieur de sa boutique. Ce n'était pas comme s'il allait crapahuter hors de cette dernière tous les jours pour se faire tirer dessus à l'arme à feu et se carapater ensuite en galopant comme un lapin pour aller trouver refuge dans son échoppe. D'ailleurs, il ne savait pas vraiment ce qui avait pu causer un tel merdier dans la station. Mais quelque chose lui disait qu'il le saurait très vite... Dès qu'il allait rouvrir son commerce, il pouvait être certain qu'une des grosses commères du coin allait rappliquer pour bavasser longuement sur cet événement.

Dans un milieu aussi clos qu'une station de métro moscovite, il était difficile de ne pas TOUT savoir de ce qui pouvait s'y passer...Mais là de suite, il avait d'autres chats à fouetter, et ça commençait par se remettre de ses émotions. Merde ! Ce n'était pas tous les jours qu'on entendait les balles siffler. Enfin, façon de parler...  Ca avait tiré en rafales loin derrière, et quand ça avait salement dégénéré, il était déjà en train de filer avec la blondinette vers la boutique. La voir chagrinée lui fit arquer un sourcil et il cessa un peu de ruminer pour lui dire:

"-Ne sois pas plus blonde que tu ne l'es... T'as rien mis en danger du tout. On pouvait pas prévoir que les cow-boys seraient de sortie aujourd'hui.
Mais ils visent comme des pieds, il faut croire. Vu le monde qui est sorti de l'allée marchande, je me demande presque s'ils n'étaient pas en train de tirer en l'air. Sinon, ce sont réellement des brêles."


Quand elle évoqua un possible passage de la milice, le tchèque fronça les sourcils en marmonnant des jurons qui remettaient en question la probité des génitrices de ces abrutis qui tiraient à travers un marché. Ca, il fallait croire que ça n'avait changé, avant ou après l'holocauste atomique... Pour porter un uniforme, il fallait trois neurones, et pas un de plus. Un pour marcher au pas, un pour savoir tirer, et le dernier pour ne pas oublier de respirer. Mais demander plus à l'un de ces types bas du képi, c'était un coup à le voir se fouler un neurone.

Tout en causant, il avait continué à feuilleter le vieux magazine. Qui était en assez bon état, ce qui le surprenait quand même un peu. D'où sortait-il, ce machin ? Mais ce qu'il y lisait était assez intéressant, et il l'agita devant la blonde en lui disant avec un air amusé et quelque peu grivois.

"-Je ne sais pas du tout si les cornichons de la milice seront assez bêtes pour venir toquer à la porte d'un commerce honnête qui a porte close, mais quelque chose me dit que même s'il viennent, je ne leur répondrai pas car je serai bien trop occupé.
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Mer 12 Juin - 16:08
Prévenant à sa façon, Ludek la rassura en lui disant que les événements qui avaient eu lieu au marché n'était pas de son fait et que cela aurait été impossible à prévoir. Il avait beau dire ce qu'il voulait, la culpabilité était tout de même présente. Jamais elle ne se serait pardonnée s'il lui aurait arrivé quelque chose.

Le passage de militaires non plus ne l'effrayait pas. Il n'avait pas l'air de porter les instances autoritaires en haute estime et il lui fit bien comprendre en leur attribuant tout un tas de petits noms bien colorés. Un vrai sketch qui fit sourire la blondinette jusqu'aux oreilles. On peut dire qu'il avait le chic pour lui chasser ses rares instants de mélancolie.

En tout cas, il savait déjà quoi répondre aux futurs visiteurs qui auront l'audace de le déranger.
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Dim 16 Juin - 16:16
Le commerçant n'avait jamais aimé le trouble dans les alentours de son échoppe. Le tumulte, le danger, l'écho des coups de feu, c'étaient bien là des choses qui n'étaient pas du tout bonnes pour les affaires. Ni bonnes tout courts. Il venait de l'expérimenter en se rendant avec la petite blonde dans les allées du marché. Entendre des rafales partir aussi près de lui ne l'avait assurément pas mis en joie, et il n'aimait pas du tout ressentir une montée d'adrénaline à l'improviste.

Il commençait à enfin reprendre son souffle, et il tenait toujours le vieux magazine à la main, continuant à le feuilleter avec un air très absorbé. Tout en feuilletant, il était allé vers l'un de ses rayonnages sur lesquels il saisit une bouteille de sa gnôle maison. Passé derrière le comptoir, il la déboucha en un rien de temps dans un geste qui trahissait bien la grande habitude qu'il pouvait avoir d'ouvrir une bouteille, et il but une grande gorgée. Il fallait bien ça pour se remettre de ses émotions après avoir détalé comme un lapin quand la pétarade avait éclaté sur le marché. Une chose était sûre, il n'aimait pas courir, mais là, il avait couru.

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Dim 16 Juin - 19:03
D'un air décontracté, il se délassait de sa veste et allait se chercher une de ses bouteilles à la mixture infecte qu'il osait qualifié d'alcool. A défaut de la boire, Sniezka l'avait déjà utilisé sans qu'il le sache, comme désinfectant pour son matériel médical. S'il l'avait su, nul doute qu'il lui aurait fait la morale en lui demandant de ne pas gâcher le nectar et il aurait planqué le reste de ses provisions.

Toujours le nez dans le magazine, il feuilletait tranquillement les pages et s'attarda sur une en particulier. L'expression de son visage avait revêtu différentes mimiques, puis il secoua la tête en déclarant que le 18 ne lui convenait pas. Mieux valait le 19 et il fit signe à la slave de le rejoindre avec un sourire lupin accroché aux lèvres.

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Ven 5 Juil - 16:40
Le tchèque était passé dans son arrière-boutique, qui n'était en fait rien d'autre que... son habitation. Il avait ôté le blouson de cuir qu'il portait et l'avait laissé sur le dossier de sa chaise, côté boutique, avant de franchir le rideau qui le menait vers la salle où il mangeait, dormait, et bricolait, chaque partie étant simplement séparée par une petite paroi. C'était rudimentaire, mais ça compartimentait un peu l'espace de vie, et il avait l'impression d'avoir ainsi un semblant de vraie maison, même s'il n'oubliait jamais qu'il vivait sous terre, dans une foutue station du métro de ce qu'on appelait autrefois Moscou.

En théorie, ça l'était toujours, sauf que la ville était en très grande partie par terre. D'ailleurs, il se demandait quand même un peu d'où sortait le magazine qu'il avait acheté sur le marché. Surtout qu'il était loin d'être en mauvais état. Il était vieux, c'était certain, car ce n'était pas hier ou avant-hier qu'on avait édité pour la dernière fois ce genre de saines lectures. En tout cas, il devait bien reconnaître que les anciens savaient bien s'amuser,  et pour le coup, ça lui avait donné pas mal d'idées. Pas forcément avouables d'ailleurs...

Lorsqu'il se retourna, il vit la jolie blonde qui bredouillait, avec un joli teint de peau rouge pivoine. Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant et de soupirer très fort dans la foulée. Celle-là, on ne la changerait décidément jamais.

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