Attention: Style imbuvable, personnages mal joués et absence de scénario en vue. (Haïssez-moi) Aleksei ferma les yeux à l'odeur de viande grillée. Les ricochets d'un rire grave et amusé résonnèrent au-dessus du vacarme de Prospect Mira, le faisant doucement sourire. Il arrivait que même au milieu de l'apocalypse, le temps arrête un instant sa marche martiale et impérieuse. C'était le cas maintenant, quand il se retrouvait avec son soutien de ce qui lui semblait toujours.
« Quand tu auras fini de rêvasser Lyocha... »
Le mercenaire répondit par un souffle amusé, ouvrant les yeux pour observer Georguï accoudé à sa droite. Le stalker porta à ses lèvres son verre d'alcool, souriant à son compagnon de beuverie.
« Désolé, je suis crevé ces temps-ci... »
Lâcha Aleksei, penchant la tête dans un concert de craquement, grimaçant devant la défaillance de son propre corps.
« Mais ça m'empêchera pas de boire... »
Ricana-t-il, prenant son propre verre, le cognant contre celui du stalker avant de le siffler cul-sec.
***
Ils avaient bu que de raison. Alekseï peinait à mettre un pied devant l'autre sans tanguer, et les épaules de Georguï tremblaient perpétuellement d'un rire grave et feutré.
« J'vais vomir.... »
Grommela le mercenaire, passant une main sur sa barbe.
« T'as cuvé pire... Hey !»
Georguï pouffa -comme un Jouvenceau puceau en voyant Alekseï dériver dans un des couloirs de la station, une point devant la bouche. Il le suivit, l'observant s'appuyant contre le mur, les yeux fermé et la respiration compliquée. Son regard dévia vers le chef de la V.A.R, et un rire les prit synchroniquement.
Leur rire se tarit, et le silence qui suivit fut pesant, les empêchant de croiser le regard de l'autre sans détourner les yeux immédiatement. Alekseï porta une énième fois à ses lèvres le goulot de la bouteille, tiédit par son souffle alcoolisé. Son corps commençait à s'alourdir, alors que son esprit ne carburait plus qu'à base de phrases incomplètes voletant dans sa tête. Il tendit la bouteille au stalker, sentant son geste imprécis. Georguï le remercia d'un marmonnement, prenant à son tour une gorgée, anesthésiant lentement son esprit. Le mercenaire se sentit tanguait, cognant de l'épaule le chef de la V.A.R.. Il s'excusa en paroles inintelligibles, posant une main sur le biceps du stalker, fixant son propre geste avec un sourire abruti, restant accroché à une valeur sûre.
Georguï rit doucement en le sentant se raccrocher ; ne disant rien et faisant trouer la bouteille dans sa main.
« Je retire ce que j'ai dit, tu as trop bu Lyocha
-Nan j'suis super... »
Grogna-t-il s'appuyant un peu plus contre le stalker, collant son bras contre le sien. Un ricanement lui échappa, il laissa sa tête tomber contre l'épaule de l'autre homme, sentant sa tête tourner par l'alcool. Le corps de Georguï se soulevait lentement, au rythme d'une respiration régulière.
Sous une impulsion irréelle, le mercenaire tendit le cou, attrapant les lèvres de Georguï dans une morsure frénétique. Le stalker le saisit par l'épaule, prêt à l'éloigner ou lui expédier un poing dans la figure. Mais sa main resta immobile, serrée autour du biceps d'Alekseï en rappelle à l'ordre autant qu'à la réalité.
L'homme de la Hanse finit par le lâcher, posant immédiatement devant lui un regard fermé et colérique. L'alcool l'empêchait de réfléchir, mais il avait conscience d'avoir merdé. Il ne savait pas dans quelle mesure, mais il suffisait d'un instant faire attention à la crispation dans les épaules du chef de la V.A.R. pour comprendre que quelque chose venait de changer.
Il tourna la tête vers le militaire, trop fière pour s'excuser, trop soûl pour s'expliquer.
« Jora....
-T'inquiètes pas... »
L'ex-stalker lâcha l'épaule d'Aleksei avec un soupire contrarié, de lui-même plus que de la situation. Il recula de deux bons pas, tournant les yeux vers les quais, une lueur d’inquiétude tressaillant au fond de ses iris habitués à l'obscurité. Les silhouettes continuaient de défiler, aveugles devant la stature du chef de la V.A.R.. Quand il en fut sûr, seulement à cet instant, il expira, son thorax se baissa dans un bruit de soufflerie mainte fois usée à la surface. L’inquiétude qui faisait marcher son cerveau noyé d'adrénaline était nouvelle. Pas aussi corrosive que celle qui s'emparait de lui parfois à la surface, lorsque raisonné dans un angle mort les pas ou les cris d'un mutant difforme et avide de viande, humaine ou non. Mais un cran au-dessus de celle qu'il avait connu à quelques occasions, quand il avait la mauvaise idée de se réfugier dans les bras d'une femme qui n'était pas de la V.A.R..
Jora tourna la tête vers le mercenaire, dans un grognement sourd de vieux fauve agacé. Agacé d'avoir fait ce qu'il avait fait et de ne pouvoir même pas le nommer. Agacé d'approcher la soixantaine avec encore des incertitudes sur lui-même.
Il leva sa main esquintée et calleuse, suspendant un instant son geste avant de finir par laisser sa paume retomber contre l'épaule de Lyocha.
« Aller, aller.... C'est.... Tu as bientôt un contrat non ? »
Le mercenaire hocha lentement la tête, un sourire faussement serein sur les lèvres. Il n'avait aucune idée de la réaction a adopter. L’événement semblait déjà lointain et proche de l'oubli. Mieux valait laisser les pensées et sensations s'enliser dans le reniement : les paroles n'auraient pu qu'envenimer la situation. Il passa par mécanisme une main sur sa barbe, fermant les yeux avant d'affronter le regard de Georguï.
« Oui. Idéalement j'repars demain. Mais ils pourront toujours attendre un peu là-bas. »
Le stalker secoua la tête avec un rire résigné.
« Ne va contrarié personne. Il est tard, si tu pars demain, mieux vaut que tu ailles te reposer. »
Une façon polis et pleine de sollicitude d'éviter une conversation dérangeante, dont il ne voyait même pas l'issue. La fatigue, l'alcool. Y avait-il besoin de plus pour s'égarer ?
« Personne, surtout pas toi hein ? »
Lâcha le mercenaire avec un sourire conciliant.
« Mais tu as raison. Faut que je cuve avant demain.... J'pensais pas boire autant. »
Il se décolla du mur, tanguant un instant, pensant devoir se raccrocher à Georguï avant de retrouver un semblant d'équilibre. Un grommellement sorti d'entre ses dents, alors qu'il retournait vers les quais, ignorant le stalker. Rien ne devait changer entre eux, surtout pas. Il entendit les pas de Georguï bientôt à côtés de lui, une grande silhouette au coin de sa vision.
« Tu repasseras bientôt ici ?
-Peut-être. Il faudrait... Qu'on parle avec Katya.
-Hum. Tiens, tu ne connaîtrais pas une certaine Valentina à la Hanse ? Une armurière. »
Les deux hommes échangèrent un regard conciliant et entendus, un rire amer résonnant dans leurs barbes. | 
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