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Daniil. I. Kraïevski
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Daniil. I. Kraïevski
Soldat-infirmier
Mer 16 Mai - 0:08

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Age :: 30
Patronyme :: Ivanovitch
Surnom ::
La créature approchait à grand pas mais d'une lenteur pourtant exagérée. Encore, son haleine putride venait ramper jusqu'à ses propres narines et s'infiltrait dans son système jusqu'à s'engluer à ses poumons, empoisonnant son esprit. Elle approchait, jusqu'à lui permettre de contempler son propre reflet au travers le vide animal animant les globes oculaires encastré dans le crâne touffu. Jusqu'à lui laisser admirer la dentition à double rangée de crocs aiguisé, adapté au mode de vie du mutant. Idéal pour percer la chaire. Idéal pour rompre les os. Il entendit d'ailleurs, parfaitement bien, chaque tissu constituant la gorge, se déchirer jusqu'à être avaler. À nouveau, la bête ployait à son repas. À nouveau, il en sentit la douceur de sa fourrure contre son visage. Encore, il croisa le regard de la bête qui semblait le narguer dans son impuissance face à la situation, tandis que derrière l'imposante, une arme menaçait Alex. Puis le canidé se retira, lui laissant tout à loisir de fixer la tête détachée du corps de Marko dont la vie s'était évaporée.
"Si seulement t'avais pas perdu le contrôle."

Daniil se redressa dans son lit, aussi vite que si une bombe venait d'exploser sous son oreiller. Le corps en sueur et les sens en alertes, il fixait le noir qui l'entourait, ambiance actuelle de la chambre dans laquelle il se trouvait depuis maintenant deux jours. Deux nuits, qu'il refaisait inlassablement le même rêve et qu'il se réveillait en sursaut, pour voir alors la noirceur ambiante se parsemer de flash stroboscopique aux couleurs vive.  
Il se frotta les yeux pour faire disparaître le phénomène inconnu et étrange, avant que son poing n'atterrisse avec force contre le mur à son côté et qu'un juron bien senti ne lui échappe au travers un grondement mal contenu.
Cette quarantaine avait au moins un avantage, bien qu'elle fût lourde à supporter pour un type aussi social que lui : Il ne réveillait personne. Du moins, pas à sa connaissance.

Son rythme cardiaque était toujours arythmique lorsqu'il se tourna d'un bloc pour poser les pieds au sol, profitant du froid de celui-ci pour fouetter son système. Mais il reprenait peu à peu le contrôle et enfin, sa vision se stabilisa.

Mais qu'est-ce que tu as ? se maudissait-il, sans avoir parler à qui que ce soit de ce dérangeant phénomène. Parce que la vérité qui tentait de s'imposer dans un recoin de son esprit, était toute sauf bonne à prendre. Il préférait encore se laisser croire qu'il ne s'agissait de là, qu'un reste d'effet secondaire dû à un produit dans l'air des tunnels. Un produit que son masque n'avait pas suffi à bloquer. Voilà tout.

Il était néanmoins grand temps qu'il bouge un peu. Peut-être une sortie rapide à la maison close de La Hanse, lui ferait le plus grand bien. C'est dans cette optique qu'il s'habilla, fouillant à tâtons pour retrouver son uniforme et qu'il sorti dans le couloir, encore en train d'enfiler tant bien que mal, le bras dans la manche de sa chemise ; l'air de bien mauvaise humeur.

La mâchoire serrée, les muscles pris d'un discret tressaillement sous la contraction, il prit le chemin de la sortie, le pas raide. Jusqu'à ralentir sa cadence, pris d'un doute terrible. Et s'il venait à avoir besoin des munitions qu'il gaspillerait de la sorte ? Jamais il ne pourrait se pardonner d'avoir par deux fois mis les siens en danger. Une, était déjà une de trop. Un homme était mort par sa faute. Marko était mort et d'autre devaient en supporter les frais.

Combien de temps resta-t-il là, debout et immobile, au beau milieu du couloir ? Il ne saurait le dire avec exactitude. C'est une impression d'être épié, qui le fit relever la tête ; laissant son regard scanner de droite à gauche sans tourner le visage. Un type le dépassa -plusieurs même- mais il ne le remarqua que lorsque celui-ci fit volte-face pour le saluer et lui demander si tout allais bien. Ce à quoi il s'excusa pour n'avoir nullement le temps de s'attarder, et il rebroussa chemin.

Parce que l'illumination venait de le saisir. Quand un homme n'avait nul vers qui se tourner pour oublier ses tourments, l'eau thérapeutique restait toujours une fidèle amie. En ce sens, aligner quelques verres avec un confrère, lui ferait le plus grand bien. Il savait, sans avoir besoin de se poser la question, que Stena n'accepterait pas de l'y accompagner si tôt et il préféra de loin, lui laisser le temps de digérer à sa manière. Ou bien, ne voulait-il tout simplement pas voir l'accusation silencieuse, baigner le regard de son ami, lorsque celui-ci poserait ses yeux sur lui.

C'est ainsi que Daniil se retrouva à battre de tout son avant-bras, poing fermé, la porte des quartiers de Volkovar. "Ouvre, Nikitovitch !" gueula-t-il à moitié, le visage contre le battant et le bras toujours contre celui-ci, comme s'il pouvait se faire discret maintenant qu'il avait réveillé les morts alentours. Et pour mieux convraincre le stalker, il laisserait passer quelques seconde avant d'ajouter : "On vas boire un coup ? C'est ma tournée."

Ses munitions et son pistolet ne quittait que rarement sa ceinture et sa taille. De fait, il était donc tout disposé et bel et bien prêt, à payer pour sortir le stalker de sa tanière actuelle.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Mer 16 Mai - 6:07

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
Mesure de contention appliqués, Andrei avait été assigné dans sa cabine sans rechigner. Il n'en avait plus l'énergie, d'ailleurs. Andrei Volkovar était bien des choses. Il avait fait preuve de courage lors de sorties en extérieur, pour les Brahmanes ou pour d'autres intérêts, personnels ou par envie professionnelle, envoyé chercher quelque chose en surface qui serait utile pour l'un, comme pour l'autre, échange d'un objet contre des poulettes ou de l'équipement dernier cri qu'il ramenait vers la cité. Il avait fait preuve de clarté dans son jugement en tant que sergent, et en tant qu'instructeur, en prenant le plus de bonne décision possible. Il avait fait preuve d'une attitude suicidaire et téméraire parfois, en traînant dans des endroits peu communs aux hommes, envahis par les rats, les insectes et les Mutants.

Mais Andrei n'avait jamais atteint, du moins de mémoire, un stade quelconque dans son esprit. Un ouragan y faisait rage, de multiples émotions s'entrechoquaient. Peur, fascination morbide, curiosité mal placée, intérêt personnel et professionnelle, et bien plus encore. Tout comme les autres, il faisait des rêves sur eux. Mais quand il ne dormait pas, son esprit ne cessait de le harceler de cette vision, de celle du regard qu'il lui avait fait tandis que le canon de son KS-23 avait été pointé sur la créature, avant de lentement dériver vers l'arme vers Alexandre. Une telle puissance mentale, et pourtant, il avait pu, avec l'aide d'une volonté, de toute la volonté dont il avait pu faire preuve, résister aux premiers chocs mentaux, mais non aux seconds. Et son esprit le harcelait toujours, encore et encore, du Sombre, de souvenirs passés, enfance, adolescence et dans le présent, trace indélébile que le mutant lui avait laissée.

Il avait tenté de s'occuper l'esprit. Les supérieurs lui ayant fait confiance pour entretenir ses propres armes et équipement, sous la surveillance d'une tierce personne en silence. Il avait démonté, remonté, nettoyer, décrassé ses armes un nombre incalculable de fois en plusieurs heures, s'étant occupé du moindre détail de celles-ci. Une saleté, un mécanisme qui avait besoin d'entretien, encore et encore. Et quand il en eut assez, il avait demandé un crayon ou un stylo, n'importe quoi, pour écrire. De longs textes, pour se vider l'esprit, décrivant en détail ses rêves, avant de les garder dans un coin. Bien caché. Tout comme ces étranges dessins qu'il avait pu faire. Représentant un Sombre, le Sombre qu'il avait pu rencontrer, dans diverses situations. Observant de toute sa hauteur un enfant plus bas, en maintenant en respect une meute de Mutants, en train d'observer du haut d'un immeuble les vastes étendus de Moscou. Et d'autres scènes de son passé. Sa première sortie en extérieur, individuel, alors qu'il avait observé aussi le spectacle de désolation qu'offrait Moscou, un dessin de lui et de Sevastianna en train de danser, elle et son enfant assise dans un coin, elle berçant Natalia.

Son esprit en serait marqué pour toujours, et pour toujours, il devra vivre avec une anomalie de plus dans sa mémoire, quelque chose qu'il n'oubliera jamais, tout comme il n'oubliera jamais ce qui s'était passer dans sa vie. De bon comme de mauvais.

Tout juste avait-il fini de remonter son KS-23 après un nettoyage rigoureux qu'il entendit un coup puissant sur sa porte, qu'il avait pointé son arme dans cette direction. Presque avait-il décidé de vider son chargeur dans l'entrée, ayant imaginé un instant des yeux d'un blanc de lait, brillant dans le noir, avant de reposer son arme. Se levant, observant sa cabine. En entrant dans la pièce, assez grande, dans un coin à gauche, se trouverait son lit, bien rangé, pour celui qui voulait entrer, et dans un coin sur la droite, un bureau avec divers objets dessus. Notamment sa collection de poupée russes, certaines en éditions limités, d'autres faites par des gens du Métro, horribles choses que c'était, mais néanmoins, une lubie du Stalker, tout proprement alignées. Au fond, une table avec ses armes et équipements dessus, travaillant dessus, et en regardant vers la droite, le coin le plus proche de la porte, une petite bibliothèque contenant les quelques livres qu'il avait pu prendre pour lui-même dans la bibliothèque de Lénine.

Andrei Volkovar s'approcha de la porte, et finit par l'ouvrir, observant Daniil. Le pauvre homme avait l'air aussi éprouvé que lui, même si Andrei conservait ce même visage taillé dans la pierre, des yeux aussi froids que l'hiver sibérien, digne d'éclats de glace pouvant transpercer le cœur et l'esprit de ceux le rencontrant. L'on aurait pu le comparer en un gardien d'un lieu interdit, un féroce protecteur doté de capacités martiales qu'il ne fallait pas sous-estimer. Et pourtant, lui-même était aussi affecter que Daniil.

-D'accord, avait-il dit simplement.

Se retournant, pour prendre ensuite diverses choses. Tout d'abord, une veste épaisse de couleur grise, puis son pistolet, qu'il équipa dans sa ceinture, son couteau, et prit ensuite ses munitions avant de prendre son KS-23. Il avait encore le chargeur de munition perçante, tout juste entamer. Puis suivit peu après Daniil, refermant la porte en sortant, le tout rangés dans un petit sac, ainsi que quelques autres objets, comme son masque et deux filtre.. Ainsi, il avait davantage l'air d'un garde escortant le Kombat Medic. Mais en vérité, il voulait surtout sa propre protection autant que la sienne. Le Sombre s'était volatilisé avec Yuriy. Mais ils avaient été marqués par ce qu'ils avaient vu, et subit. Peut-être le Sombre avait-il décidé de poser une sorte de traqueur dans leurs cerveaux et esprit ? Une arme de plus ou de moins n'était pas mal. Empruntant divers couloirs avec l'homme avant de finalement parler.

-Alors. Ils t'ont dit quoi ?

En tournant, deux hommes saluèrent leur supérieur, les regardant avec un drôle d'air avant de reprendre leur chemin.

-Ils m'ont personnellement cuisiné sous tous les angles... Avec des Brahmanes hauts dans la hiérarchie. J'avais l'impression de faire partie d'un cirque, et que j'en étais l'objet d'attraction principal.

Réajustant alors sa veste un instant, il demanda ensuite.

-Ou-va-t-on boire ?
Daniil. I. Kraïevski
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Daniil. I. Kraïevski
Soldat-infirmier
Mer 16 Mai - 22:58

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Age :: 30
Patronyme :: Ivanovitch
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Daniil ne s'attarda qu'à peine sur la déco intérieure que lui laissa voir la porte s'entrouvrant ; quelques livres ornant une bibliothèque, se dévoilant brièvement à son regard avant de sensiblement se lever pour rencontrer les yeux du sergent.

Il l'observa se munir d'armes, chassa au-loin et non sans mal, les quelques flashbacks que cela lui provoquait. Faisant taire aussi vite qu'elle naissait, l'élan de colère qui désirait pointer son nez. Ce type n'avait pas su résister à la manipulation et avait menacer la vie d'un frère. Mais lui-même n'avait rien su faire pour empêcher la mort de Marko. Ça n'était la faute de personne. Hormis la sienne.

Une ombre passa au travers ses pupilles et il rabaissa –enfin- le bras qu'il avait tenu levé jusque-là, comme s'il eut encore été en appui contre la porte. Certes, le stalker était sergent. Mais en cet instant, Daniil n'avait pas envie de se soucier des rangs. Ni la force.
Aussi, marcha-t-il aux côtés d'Andreï comme si la destination coulait de source, les mains dans les poches lui donnant un air faussement décontracté même s'il avait du mal à sourire aux quelques têtes qui s'attardaient sur eux.

Jusqu'à ce que la question ne tombe. Ils t'ont dit quoi? Le médic ne répondit pas de suite, écoutant plutôt la suite des paroles de Volkovar.
"Le Gusli me paraît raisonnable." enchaîna-t-il simplement à la suite des derniers mots du stalker, toujours cherchant comment formuler la réponse à la première question qui lui avait été demander. L'absence d'insistance du sergent, l'aidant fortement.  

"Ils m'ont simplement demandé des détails." finit-il par laisser entendre, sans entrer dans les détails et plutôt chuchotant qu'autre chose, alors qu'ils croisaient à nouveau d'autre confrères dans le couloir. Tournant brièvement le visage pour les suivre du regard un instant, il reprit ensuite, comme si ça coulait de source : "Je leurs ai dit qu'il était mort pour me protéger. Qu'il avait fait son devoir et que je n'avais su remplir le mien."  

À l'entendre, Daniil semblait réciter un bulletin météo sans importance. Ou bien, une réponse mainte fois dite et répétée, tel une bouée à laquelle on se raccroche sans même se rendre compte qu'il espaçait de trois secondes certains mots. Code militaire du soldat qui ne flanche pas sous la torture. Ne manquait qu'à son regard de s'accorder à ce qu'il voulait faire croire ; bien plus affecté qu'il ne voulait probablement se l'avouer à lui-même, devant témoin.

Il avait froid et il était terrifié. Terrifié à l'idée de retourner sur le terrain et d'encore perdre un homme. Terrifié de ne pas pouvoir y retourner, de ne pas pouvoir ramener Yuriy. Rester là, marcher tout simplement vers une destination à but distractif, relevait d'une torture réelle. Car tout son corps lui hurlait de repartir dans cette salle où ils avaient perdu l'un d'eux. Où ils avaient abandonnés Yuriy.
Sans doute était-ce cela, le Syndrome de stress post-traumatique. Car il ne se souvenait qu'à peine, d'avoir parcouru le chemin du retour avec le corps de Marko dans ses bras, tel portant une princesse décapitée.

Incapable de se fixer droit devant eux bien longtemps, les yeux du médic se posèrent sur Andreï, l'observant de profil. Allait-il, lui aussi, lui demander ce qui c'était exactement passé pour que Marko intervienne ? Il n'avait rien dit lors de l'interrogatoire, à ce sujet.

Ils tournèrent un nouveau coin, ses yeux se posèrent ailleurs, et il se râcla la gorge pour changer de sujet sans s'en éloigner de trop pour autant : "As-tu pu voir Stena ?"
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Jeu 17 Mai - 8:34

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
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Il tenait fermement son arme en main. Et pourtant, ils étaient dans la station de Polis. Il avait compté combien de balle avait-il dans son pistolet, et pourtant, ils étaient parmi des locaux de militaire toujours prêt au moindre mouvement ennemi, mutant ou humain. La rencontre avec le Sombre l'avait profondément marqué. Une telle créature avec de tels mutants, si proche de la cité de lumière, sans avoir été aperçue jusqu’à maintenant ? Combien d'être avait-elle pu happer dans son emprise mentale pour l'emmener dans les profondeurs des ténèbres des tunnels Moscovites ? Observait-elle Polis ? Depuis combien de temps ? Surtout, quelles étaient ses intentions ?

Tant de questions, peu de réponses, qu'ils n'obtiendraient qu'en tentant d'élucider cette affaire. Réponses que l'état-major avait tenté d'obtenir en leur soumettant en chacun un interrogatoires des plus stricts, les plus stricts qu'Andrei avait pu voir et en faire l'expérience, alors que plus d'une fois, il avait eu un appel de supérieurs voulant faire parler un espion ou bien quelqu'un ayant commis un crime assez grave. Andrei était l'objet d'une controverse, une polémique parmi les hommes, tout comme l'était Alexandre, Daniil et l'unité du Bastion.

Des détails. De simples détails. Il comprenait le silence du médecin. Qui ne le serait pas après une telle rencontre ? Le brun notifiait aussi les propos du médecin. Du regret. Beaucoup de regret quant à la mort d'un camarade, violente comme pas deux, une mort horrible, même pour le standard des Stalker. Égorger ainsi. Le Stalker continua sa route un instant avant de répondre aux interrogations du médecin.

-Non. Et je ne pense pas que j'irais le voir. Il doit lui-même faire son deuil quant à la perte de deux de ses hommes.

Après tout, Alexandre avait toujours été du type protecteur. Probablement, car il détestait la mort, les morts du Métro, tous morts horriblement. Faim, soif, violence, solitude, mutant, humains. Chaque mort était affreuse en sa manière. Mais tout n'était que question de perspective. En devenant Stalker, il avait surtout appris le travail en solitaire, et limiter au mieux ses attachements. Le Stalker avait fait bien des choses, et en avait vu. Mais il avait aussi fait les frais de la vie. De cette survie constante, dans le Metro.

En chemin, il se dirigea vers une des salles d'intendance, pour remettre son équipement aux mains d'un vieil homme compétent, sérieux et bien loyal, un ancien armurier des temps avant les bombes qui avait trouver refuge dans Polis. Il ne garda que son pistolet, pour une urgence, et trois chargeurs avec ses balles. Ceci fait, le Stalker quitta les lieux, après avoir remis la plupart de ses affaires, placé dans un casier qui lui était propre et verrouillé. Quittant après un moment de marche les quartiers militaires pour s'engouffrer dans les méandres de la station.

Certains soldats les regardaient, et des civils semblaient même parler d'eux à voix basse, probablement des propos répercutés par le marchand qui l'avait averti des activités suspectes. Mais c'était probablement de la paranoïa, une constante chez lui, que de rester en tout temps méfiant et attentif. Un moment de marche dans le silence, et le duo finit par atteindre le Gusli. Chouette endroit pour boire un coup, et assez rempli pour se fondre dans le décor. Andrei repéra rapidement une table, aidé de sa presque parfaite acuité visuelle, dans un coin, et s'y installa avec le médecin, arme rangée dans l'intérieur de sa veste maintenant. Une serveuse vint rapidement prendre leur commande, et quand il eut donné la sienne, le brun s'étira calmement, regardant ensuite le médecin.

-Tu n'as vraiment pas belle mine... et tu n'en auras pas une après avoir roulé sous la table.

Le Stalker joignit ensuite ses bras en croix sur sa poitrine, observant dans les yeux son interlocuteur.

-Tu es sûr que c'est une bonne idée pour toi de boire ?
Daniil. I. Kraïevski
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Daniil. I. Kraïevski
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Sam 19 Mai - 2:45

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L’unique syllabe à la sonorité grave qu’émis Daniil à l’affirmation de Volkovar, avait tout d’un rire des plus bref ; réellement amusé d’un côté, par l’image de rouler sous la table. Il ne comptait pourtant pas boire à ce point. Car il leur faudrait rentrer après et qu’il ne s’imaginait pas devoir prendre appui sur le sergent pour retourner à ses quartiers. “Boire ou baiser. J'avais le choix et j'ai décidé de ne pas quitter Polis de suite.” Trancha-t-il une fois la serveuse partie avec leurs commandes respectives. “Et je ne crois pas qu'on m'aurait facilement laissé passer les frontières.”
Le sourire qu'il étira pour accompagner sa conclusion, avait quelque chose d’ironique et il semblait interroger le stalker d'un regard inquisiteur. Car encore, l'impression dérangeante d'être suivit, observé, le tenaillait. Peut-être n'était-ce que de la paranoïa, mais peut-être pas. Après tout, il lui semblait normal qu'on les fasse suivre pendant un temps ; ils avaient fait la rencontre de lycan mutant et d'un Sombre. Pire encore, ils en étaient revenus vivant et entier. La plupart d'entre eux ne pouvaient apporter les réponses que la hiérarchie attendait.

Ce n'est qu'une fois son verre à portée de main, y refermant les doigts à découvert -car pour une rare fois il ne portait ses gants-, qu'il jeta un regard de biais à la serveuse, s’essayant d'un trait d’humour pourtant véridique : “Puis, au moins, la bouteille ne risque pas de me revenir avec une mauvaise surprise au bout de neuf mois.” Mais il regretta aussitôt ses paroles, pour une raison ou une autre. Alors il leva son verre, emplit de l'alcool fort des lieux, et ne su trouver à quoi trinquer.

“À nos mauvaises mines.” Se contenta-t-il, insinuant par là, que le stalker ne semblait pas en bien meilleur forme de son côté.

Le lieux, bondé de monde, avait au moins un certain effet revigorant sur le regard acier du médic ; quoi de mieux pour son esprit, que le brouhaha de gens se noyant dans une insouciance passagère.
Le verre toujours légèrement levé vers son vis-à-vis, il plongeait dans le regard polaire du stalker, comme s'il ne remarquait que maintenant, la clarté glacée de ceux-ci et les cheveux qu’il trouva long, pour un type de leurs caste ; le tout, renforcé par le jeux d’ombres et lumières qui couraient sur chaque angle du visage, comme sur les murs et autres citoyens venu festoyer ou oublier leurs vies respectives pour une soirée.
Sur le moment, il n'arrivait pas à se souvenir s'il était normal qu'il ne porte pas plus attention que cela aux détails physique des gens qu'il côtoyait occasionnellement.

Le tintement de leurs verres se rencontrant, vint néanmoins rapidement le tirer de son absence soudaine et il voulut savoir : “Pourquoi être devenu stalker?”

Il n’avait pas rebondi sur la réponse que lui avait offert Andreï, au sujet du lieutenant ; c’était inutile de rajouter quoi que ce soit. Pas plus qu’il ne s’était départi de son arme, lui ; il savait se battre à poing quand il le fallait, car sa fonction pouvait l'amener à devoir défendre celui qu’il soignait sur le terrain. Mais ce soir, il n’avait plus la confiance requise pour marcher sans une arme de moyenne portée et même la plus distrayante des mélodies ne suffirait à soigner cette blessure. Depuis quand abandonnaient-on l’un des nôtres?
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Sam 19 Mai - 7:19

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Installé dans le Ghustli, le Stalker posa son regard un peu partout. Un petit groupe de guitariste talentueux jouait non loin, divertissant la foule de leur train de vie quotidien dangereux et rempli de mauvaises surprises. Telle était la vie dans le Metro, ou l'on pouvait mourir de tout. D'une simple blessure qui pouvait dégénérer avec une telle vitesse jusqu'aux rencontres inhabituelles avec des créatures Mutantes non identifiées ou considérées comme disparue. Andrei Volkovar semblait toujours sentir des regards posés sur lui et Daniil, mais il ne leur accordait que peu d'attention. Car quelle en serait l'utilité ? Le Stalker se savait suivit. Il se savait observer.

-En même temps, qui voudrait voir une telle gueule, comme la tienne, aux frontières ?


Buvant son verre une fois en main, il ne réagit aucunement aux propos de Daniil. Une mauvaise surprise au bout de neuf mois. Peut-être aurait-il hurlé dans d'autres circonstances, ou faire part de son regard si légendaire dans Polis, capable de plier le plus hardi et le plus con des jeunes recrues. Mais Daniil ne le savait probablement pas. Le médecin n'avait aucunement l'air du genre de s'intéresser aux affaires des autres. Andrei leva son verre avec lui, avant de boire une grande rasade d'alcool. Reposant ensuite le verre dont la moitié avait été vidée de son liquide.

-Pourquoi suis-je devenue Stalker ?

Le concerné resta silencieux une bonne dizaine de seconde avant de relever son regard vers Daniil, parlant avec précaution.

-Tout comme beaucoup de Ksathriyas, j'ai grandi en ayant l'intérêt de Polis et de l'Humanité a cœur. J'étais un excellent soldat, pour un jeune gars. Un jour, un Stalker est venu me voir et m'avait proposé d'en devenir un, car il était impressionné de mes tirs. J'avais accepté une heure après la proposition. Pour plusieurs raisons. La plus évidente étant évidemment les trouvailles que je pourrais faire en surface. Armes, munitions, équipement électronique encore intact. J'ai fais des raids dans des bases militaires, des stations de police, des anciens bunkers, etc, et en compagnie de mon mentor, je suis toujours revenue vers Polis. La seconde raison était qu'ainsi, je pourrais me montrer utile en m'endurcissant et cartographier des lieux intéressant pour les Brahmanes, avoir des atouts que la majorité des soldats dans nos stations n'ont forcément pas. L'autre raison étant aussi que je devais bien avoir des balles pour moi.

L'alcool le faisait un peu plus parler. Aussitôt, il but de nouveau une rasade de ce liquide. Aucunement alcoolique, mais il fallait bien apprécier les petits plaisirs de la vie, aussi maigre qu'ils soient, faisant venir alors par la serveuse une autre bouteille pour eux simplement. Le Stalker retourna ensuite son regard vers Daniil.

-Et j'avais aussi besoin d'étendre mes connaissances dans le Metro... Ce n'est pas en restant dans une seule et unique station que l'on devient bon. J'ai pu servir ainsi d'escortes pour des officiers, des brahmanes et des personnalités en tout genre. J'en ai fait, des rencontres. Bonnes comme mauvaises. Des chefs de station aux bandits. Certains étaient même cannibales.

Le Stalker eut un froncement de sourcil puis montra un instant son arme sous sa veste, avant de reprendre une posture plus relaxée.

-Aucunement besoin de savoir que je ne leur ai pas réservé un bon sort.

Se resservant un verre, avant de regarder Daniil.

-Et toi, pourquoi es-tu devenu Kombat Medik ?
Daniil. I. Kraïevski
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Daniil. I. Kraïevski
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Lun 21 Mai - 19:11

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Bien qu'il ne sut dire si le stalker plaisantait ou non, les moqueries entre frères d'armes étant monnaie courante sans entaché pour autant la solidarité les unissant, Daniil ne put que se détendre à cette répartie. Car justement, ça lui rappelait la maison tout en ravivant l'espoir qu'un jour, ils puissent en rire. Avec Yuriy de retour.

Il n'eût cependant pas le temps de répliquer, l'impression brève d'avoir peut-être dit quelque chose qu'il ne fallait pas et le nez dans son verre dont il en descendit l'intégralité du contenu en deux gorgées.

Un signe à la serveuse pour qu'elle revienne remplir et il déposait son verre sur le tonneau leurs servant de table, dont la surface semblait avoir déjà trop servi, pour écouter Volkovar déblatérer une réponse bien plus longue qu'il ne l'aurait cru. En fait, il aurait pensé que le stalker l'aurait simplement rembarrer en lui signalant qu'ils étaient là pour boire ou pour apprécier l'endroit mais non pas pour discuter de leurs choix de carrière. La surprise était agréable et lui en apprenait un peu plus sur le soldat.

Tout au long, Daniil l’écouta sans ne plus bouger, ne serait-ce que pour acquiescer de la tête face à l'initiative vis à vis la serveuse, jusqu'à avoir une légère grimace à l'évocation de cannibales.

Certes. La vie à Polis était telle qu'elle paraissait royale, en comparaison à d'autres stations plus petites. Ça n'était pas partout que l'on ne manquait point de vivre pour survivre et il pouvait imaginer ce qui poussa leurs voisins à plonger à corps perdu dans le cannibalisme. Pourtant, il lui semblait que bien d'autres ressources pouvait être exploitée avant cela. Peut-être était-il trop optimiste.

À la dernière mention, il ne put néanmoins s'empêcher de trouver une répartie assez simple : “Oui, ça n'est sans doute pas de cette manière que l'on aimerait se retrouver en bouche.”

Il tendit son verre lorsque Andreï eut fini de se resservir et que la question tomba tel un ricochet dans un mauvais jeux télévisé des temps anciens et haussa une épaule.

“Je crains que mon récit ne soit plus fade que le vôtre , sergent.” S’amusa-t-il en ouverture, un doigt venant à sa joue pour en caresser brièvement la cicatrice de la pulpe d'un doigt. “Ma mère est Brahmane, et mon père militaire. Ielena croyait que le savoir nous permettrait de retrouver une vie à la surface. Qu'il suffirait simplement de trouver la bonne solution et de s'adapter. Mais pendant qu'elle et les autres Brahmanes oeuvraient dans la science et la connaissance, les nôtres se battaient pour sécuriser notre faction et le nombres de mort ne faisaient que grandir. Je sais que sous ses apparences détachés, elle s'inquiétait chaque fois que son mari partait en mission. Car rien ne pouvait garantir son retour.”

Il pris une pause, buvant une gorgé à son verre et prenant une inspiration. Sa voix était calme et la tempête de regret baignant jusque là dans son regard, semblait s'être dissipée pour le moment.

“C'est pour ça que j'ai commencé à étudier les soins primaires avant d'avoir l'âge de choisir ma voie. Je voulais être en mesure de ramener les miens vivant, de chacune de leurs missions, car j'ai toujours su que les Brahmanes n'étaient pas pour moi et que je devais rejoindre la caste militaire. On a de très bon médecins, mais un doc. n’as pas forcément ce qu'il faut pour aller sur le terrain. Je ne me vanterai jamais de pouvoir les remplacer non plus. Cependant, si je peux permettre à un frère blessé de rentrer à la base afin d'y être convenablement soigner, alors j'aurai accompli mon devoir. Et le contraire est tout aussi vrai.” acheva-t-il finalement, comme s'il venait de raconter un roman en entier.

Il vida à nouveau son verre pour le remplir, présentant le goulot à son comparse, en une demande silencieuse.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Mar 22 Mai - 5:35

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Profiter d'une telle soirée relevait d'un miracle pour le Stalker. Dans la station de Polis, il y avait tant de choses que l'on devait faire simplement en une journée. Si elle était bien armée, ce n'était pas pour rien. Les sorties en extérieurs et les patrouilles dans des stations inutilisées aux alentours étaient de mise. Autant pour se débarrasser des Mutants que des possibles bandits qui auraient laisser en ces lieux quelques menus choses comme des armes, d'aussi mauvaises qualités qu'elle soit. Et donc, ramener l'équipement et les produits de la surface tout en s'occupant de ceux en bas, avec les marchands ou autre. C'était un travail éreintant ensuite que de tenter de garder les lieux sécuritaires. Et surtout avec le moins de corruption possible.

Alors voir Andrei boire pouvait devenir étrange pour l'un comme pour l'autre, surtout vu les récentes circonstances. Il en allait de même pour Daniil, et le Stalker put notifier la surprise dans son regard en l'entendant parler de son propre chef sur le fait d'être devenu Stalker. Généralement, ledit Stalker restait silencieux et ne parlait pas davantage sur les raisons de son statut si particulier dans le Metro, couplé avec son appartenance dans la caste militaire de Polis, le rendait plus ou moins, disons, intéressant pour les gens s'enquérissant de ceux ayant de la notoriété. Celle d'Andrei étant le blizzard silencieux qui rugissait moultes propos méchant quand on pouvait s'adresser au militaire, qu'il vous faisait subir son venin pour des choix de mots peu sage ou bien un comportement tout simplement embêtant pour lui.

-Ils ont eu une explosion de saveur cela dit, quand je suis passé, dit-il en réponse aux propos du médecin de combat.

Mais chaque histoire n'était pas forcément fade. Andrei observait tout sous les moindres détails et aspects, pour tenter d'en tirer un savoir quelconque, pour l'incruster dans sa mémoire, dans son cerveau empli de radiation de Stalker suicidaire. Avoir une bonne mémoire aidait. Écoutant alors avec calme le Kombat Medik, en apprenant davantage sur lui. Un conflit faisant souvent surface entre les gardiens du savoir et les Ksatriyas. Tandis que l'un mourait dans les pires conditions qui soient, l'autre était en sécurité dans les fortifications des quatre stations, en train de rechercher un quelconque moyen d'améliorer leur train de vie en sécurité. Une lutte de pouvoir pour deux idéologies aux conditions de vie différente sur le terrain.

Une bien belle noblesse que dans ce but, étudier les soins primaires, probablement aidés par des anciens professeurs ou des vétérans. Après tout, Polis était une véritable crème au niveau du savoir et du corps de combattant dans tout le Métro, ayant d'anciens membre de la FSB et des corps d'armées russes, de l'infanterie jusqu’à certains membres de l'État-Major. De ce fait, son éducation avait l'air de s'être fait efficacement et sans bavure, animée avec la conviction de pouvoir sauver des vies sur le terrain. Silencieusement, il remplit alors le verre de Daniil jusqu’à ras bord et le sien aussi, avant de reposer la bouteille et d'en boire de nouveau.

-Ce n'est pas tant l'histoire qui nous rend intéressants, mais ce que l'on est devenu en raison d'elle. Et rien ne dit que la tienne est bien fade. Soigner ses coéquipiers revient principalement au fait suivant : avoir un sang-froid nécessaire pour opérer en plein combat ou après un dur combat dans des conditions difficiles. Ce qui veut dire que tu es non seulement capable d'un grand sang-froid, mais aussi d'avoir une main leste et précise.

Mais évidemment, tout avait une limite. Leur précédente mission non loin de Polis leur en avait montré que l'humain, bien que largement capable de s'adapter, avait ses limites. Andrei et sa volonté mentale pour résister un premier coup au Sombre, n'a pu résister au second coup qui aurait pu tuer Alexandre. Qu'Alexandre et toute sa bonne foi pour protéger son équipe ne put le protéger. Que le Bastion avait tomber. Prenant une autre gorgée de son verre, il continua ensuite.

-Qui plus est, ce n'est pas tout le monde qui pourrait être prêt de plonger leurs mains dans le sang et la crasse pour stabiliser l'état d'un camarade de combat ou de quelqu'un d'autre. Tout comme personne n'est pas forcément prêt de vouloir aller en surface, pour raisons professionnelles ou personnelle. Affronter les radiations tout comme les Mutants, afin d'en tirer des technologies ou des armes, et ce genre de chose. Un métier bien dangereux, mais bien payant.

Le Russe prit de nouveau une autre gorgée de son alcool qui le réchauffait, et reposa son verre, s'en reversant une autre floppée.

-Je crois que ma sortie la plus effrayante – si on oublie ceux de la Bibliothèque avec ses chers Bibliothécaires - avait été de visiter un manoir d'un ancien magnat d'arme en surface, dans un quartier riche de Moscou. Y entrer n'était pas difficile. C'était d'en sortir qui avait été davantage difficile. Un foutu nid de Nosalis s'y trouvait, et tout juste au moment où je venais prendre des armes, notamment des AK-47 d'avant-guerre et quelques autres armes cachés dans un petit bunker. J'avais tout foutu dans le sac et j'ai couru comme le diable, mais difficile de le faire en plein hiver, avec un plancher gelé et une demeure en mauvaise état. J'ai dégringolé d'escalier et failli perdre mon masque avant de me relever et de courir vers la station la plus proche.

Et encore, le chemin pour rejoindre de Polis avait été long. Mais j'y suis arrivée, et non sans mal. Tu peux t'imaginer transporter un tel équipement lourd sans attirer l'attention ? J'ai dû utiliser un traîneau artisanal, fait avec des planches de bois que j'ai attachés ensemble avec de la corde et d'autres matériel pour transporter le tout le plus aisément. Au moins, on m'a remercié gracieusement pour tous les efforts que j'ai faits.


Le Russe avala de nouveau ce qui restait de sa boisson. Autant profiter de l'ambiance pour oublier un instant ce qui se trouvait dehors, et tourna son regard vers le médecin de nouveau.

-Toi, quelle avait été ta sortie en extérieur la plus effrayante ? Ou ta mission la plus éprouvante ?

Et inconsciemment, il se disait qu'ils n'allaient pas tenter de mentionner celle qu'ils avaient vécue trois jours auparavant.
Daniil. I. Kraïevski
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Daniil. I. Kraïevski
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Mar 22 Mai - 18:47

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Bois sur métal, ou bien métaux sur bois. De rouille et de clou tenant en place de par la forte volonté d'un créateur n'existant plus depuis l'aube des temps. Depuis leurs propres aube des temps. Le début de la fin, ou la fin du début. Daniil en caressait distraitement la surface. Ses doigts à nus le frappait en arrière pensée diffuse ; une anecdote rangée, inutile et pourtant notable. Oui, il avait laissé ses gants sur son bureau. Non lavés, encore empreint du sang de Marko.
Ce bois trop usé pour servir autrement que d'une table de mauvaise fortune, lui rappelait les innombrables récits que sa mère lui racontait le soir à l'heure du coucher. De ces grands arbres qui ne verraient plus jamais le jour dans leurs formes initiale. Ces vertes feuilles se teintant d’or et de cuivre pour finalement tomber au sol en naviguant doucement sur une brise passagère.
Ce bois venait de là, de cette époque révolu pour laquelle sa mère nourrissait encore tant de chaleureux espoirs. Des espoirs aussi fou que l’homme marchant dépourvu de raison et de logique. Ce bois, transformé à la dure, à coup de hache et de sueur aussi chaude que la braise s'évaporant sur le cuir d'une peau bronzée par l'effort. Il n'était plus que l'image défunt d'une représentation perdue. Maintenant couvert d’égratignure que laisse naître le temps et les hommes, en y claquant les chopes et les pieds, en le déplaçant à la dure et sans se soucier du matériel sans âme.
Le métal avait connu la pluie, indiquait les traces de rouille brossé à la vas-vite, d'une laine d'acier comme l'ont en fabrique de nos jours. Sans laine ni acier.
Combien de ces objets, témoin d'une époque trop vite oubliée, ne portait plus l'image originelle qui leurs avaient valu leurs noms?
Même les Hommes, trop souvent, n'avaient plus rien d'humains. Combien d'entre eux avaient perdu leurs humanité au profit d'une raison douteuse pour ne pas totalement se perdre dans la folie?
Combien d’Hommes avaient subit tant de mutation, se trouvant renié de leurs semblables par la crainte qu'ils inspiraient à ceux resté normaux?
Comme si leurs espèces avait oublié, dans un excès quelconque, que tout était sujet à changement et à évolution. Que pour survivre, les organismes vivant devaient s’adapter à leurs environnement. D'une manière ou d'une autre, impérativement.
Oui, les rainures dans le vieux bois, lui rappelait tout cela tout autant que de sa pauvre mère pleurant en cachette, l'époque où elle vivait un rêve éveillé avec son fiancé et où elle se destinait à de grands projets.
Infime détail dans les dommages subis, Daniil aperçu également quelques gravures que fit probablement une personne venant boire pour oublier, en vain. Et la brûlure sur le bois, signature d'une entreprise qui comme tout le reste, n'existait plus.

Ils vivaient tous parmi des fantômes, entre deux frontières invisible mais palpable. Celle du passé, mort et enterré, et puis celle de la surface, en changement continu, désormais faite sur mesure pour éradiquer l'espèce humaine.

Sortant de sa perdition passagère, Daniil releva la tête vers Andreï pour lui offrir un de ses sourires habituel, étrangement franc. Sincère et chaleureux, qui avait bien souvent le Don de faire oublier les mauvais instants comme si la suite ne pouvait que bien se passer. Alors que le stalker ravivait en lui la flamme de sa fonction, les mots du sergent se frayant un chemin parsemé de clarté au sein de son propre esprit, le medik appréciait tout autant la brûlante boisson qui maltraita plaisamment son œsophage au passage.

Puis, tout au long du récit, tel l'enfant émerveillé des contes et légendes de ses ancêtres, il avait fini par se pencher légèrement vers l'avant, jusqu'à poser les coudes au rebords de ce fameux tonneau rebaptiser ‘table’, les yeux rivés sur le regard de Volkovar qui semblait s’animer au souvenir ravivé.

Il l’imaginais sans trop de mal oui, dans une grande demeure et tirant son paquetage, puis dans la neige, le poids le faisant s'enfoncer dans la toxique poudreuse. Fuyant des créatures qui n'auraient nul remord à retirer sauvagement la vie ou ne serait-ce qu'un membre, à un humain. Tel une machine bien rodée, programmée pour cela.

Puis la question tomba, sans pincettes ni inquiétudes. Daniil pourrait se surprendre lui-même à ne pas évoqué leurs dernière mission ensemble. Car l'image qui se fraya instantanément un chemin jusqu'à son cerveau, éclatant d'image comme s'il y était encore, ne se situait point dans ce semblant d'usine abandonnée par l'humain.

“La bibliothèque. ” Entama-t-il sans même y réfléchir, avant de caler cul sec son verre tout juste rempli et de faire tourner la bouteille pour en verser le liquide dans les deux récipient, poursuivant sur sa lancée et se reprenant.

“J'ai accompagné des camarades à la Bibliothèque Lénine. Et ce fût peut-être la seule fois où je douta de mes propres capacités à ramener un confrère en un seul morceau.”
Il commençait à peine son récit mais derrière ses iris, le film d'horreur froide se déroulait avec lenteur, sans fioritures ni détails inutiles.
“Stena, Dezhnyova, Murugan et Marko, composait l’équipe. Je ne me souviens même plus de l’objet exact de cet expédition.”

Marquant une pause, Daniil avait secoué la tête d’un geste infime à ses derniers mots. Puis il poursuivit, comme s’il n’avait fait aucun arrêt.

“Nous avançions à tâtons, sans doute un peu trop éloigné les uns des autres, mais devions couvrir le plus de terrain possible pour repérer ce que nous étions venu chercher. Je regardais vers Oksana Dezhnyova, lorsque le bruit attira notre attention à tous. Le temps de rallier le point d’origine, il était trop tard : Le Bibliothécaire s’éloignait déjà.
Je me souviens encore du bruit synchronisé que firent le déplacement des trois autres, mettant en joug le mutant. Et du sang qui fuyait le bras du Lieutenant, tel une nappe de brume aqueuse. Nous devions bouger dans les plus bref délais et j’ai dû compresser l’hémorragie en déplacement, jusqu’à ce que nous puissions nous arrêter ailleurs.”

Néanmoins, il trouva à en rire et son amusement se justifia sur la suite de ses propos : “Il n’est rien de plus compliqué que de faire pression sur un point en mouvement, sans même savoir avec exactitude, l’étendue des dégâts. Je craignais réellement qu’il perde son bras ou pire encore, que je le perde en chemin.”

Prenant une profonde inspiration, Daniil se redressa sur son assise pour une énième gorgée. En soit, l’expédition avait été bien moins désastreuse que d’autre. Mais l’idée de perdre son vieil ami, avait supplantée à elle-seule, toute les autres horreurs qu’il put rencontrer depuis la prise de ses fonctions. Parce que même s’il ne le dirait pas avec des mots si clair, faute aux esprits fermés typiquement russe, Daniil tenait à ce point, à cet homme.

D’un geste de main balayant doucement l’air devant lui, il effaçait le sujet de sur la table et préféra éviter la venue de question malvenue, en changeant d’ambiance : “Raconte-moi donc plutôt ta meilleure aventure ? Celle d’où tu tira le plus de plaisir, ou un objet longtemps convoité. Que nous n’ayons pas l’alcool triste ce soir.”
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Mer 23 Mai - 5:45

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Au début de l'enfermement de la population Russe dans les Métros, les choses s'étaient grandement corsés. Évidemment, tenir une telle population en vie dans un si petit endroit, malgré les kilomètres et kilomètres de tunnels, était plus ou moins difficile selon les besoins. Les maladies rongeaient, de par la proximité des personnes dans les stations, le manque d'hygiène et l'électricité venait manquer, faute d'essence dans les génératrices. Alors furent envoyés des gens dans la surface avec un équipement appropriés. Des gens qui, avec le temps, gagnèrent le nom de Stalker. Des centaines de personnes allant vers la surface pour rechercher ressources, armes et équipement pour la survie des différentes peuplades du Métro.

Mais sur toutes ses personnes revenues, l'on ne les comptait que sur les doigts d'une main. Et ceux-là valaient leur pesant d'or. Car Andrei avait appris au fil du temps que chaque sortie en extérieure réussite augmentait drastiquement les chances de survie de la prochaine sortie, mais paradoxalement, pouvait devenir dangereuse sur le long terme dans l'organisme d'un Stalker, et aussi donc du sien. Il savait qu'un jour, une maladie le foudroierait probablement, et qu'il mourrait. Alors autant vivre sa vie au fond comme il le pouvait. Rendre service aux stations de Polis, et donc, en l'Humanité. Parmi la communauté Stalker, il était une légende du tir de précision, et parmi Polis, un véritable chercheur, un pionnier qui, comme au Far-west, trouvait sa pépite d'or dans des zones technologiques ou ailleurs.

Daniil avait écouté Andrei avec une sorte d'innocence presque enfantine, mais le brun s'était dit que c'était davantage en raison de l'alcool qui l'avait réchauffé, ou bien par cette sorte de vénération que l'on vouait généralement aux Stalkers par des contes transmis aux enfants. Qui sait. Andrei ne connaissait pas les profondeurs mentales du médecin de combat, mais n'était-ce pas le bon moment pour pouvoir desserrer un peu les liens ? Andrei n'était pas forcément frivole. Se permettre de relâcher de temps en temps pouvait se révéler salvateur pour le corps comme l'esprit, comme une locomotive ayant besoin de laisser échapper cette fumée de sa fournaise pour ne pas exploser, ou comme un moteur ayant besoin d'un liquide de refroidissement pour ne pas surchauffer.

Toute personne ayant un sang-froid avait sa limite. Le médecin de combat avait dû l'éprouver sérieusement lors de la sortie dans la bibliothèque dont il parlait – et quelle sortie, si on oublie le Sombre, Andrei serait probablement davantage plus effrayé par ces Mutants qu'autre chose – car les Bibliothécaires, ces mammifères, enfin, ils ressemblaient aux animaux que l'on appelait chimpanzés ou gorilles avant, étaient de véritables trains de chairs et de haine. Le nom d'Oksana lui revint en tête, brève image floue d'une femme forte un peu trop bavarde dans son esprit, mais il accorda davantage d'importance au récit.

-Visiblement, Prokhorenko n'a pas perdu la main, répondit-il calmement.

Une autre rasade d'alcool dans sa gorge, et il s'en resservit de nouveau. L'adorable sensation de feu dans sa gorge se propageait, et Andrei dut réfléchir un instant plus longtemps que lorsqu'il avait raconté sa propre mésaventure avec son transport d'armes d'avant-guerre, avant de finalement parler.

-La découverte de mon Dragunov, il y a cinq ans. Car tu vois, dans Moscou, assez éloigné, se trouve un entrepôt gigantesque qui avait été visiblement gardé par des gars de l'armée, vu ce qu'il y avait. Car tu vois, dans Moscou, assez éloigné, se trouve un entrepôt gigantesque qui avait été visiblement gardé par des gars de l'armée, vu ce qu'il y avait. Mais l'endroit était hautement dangereux. Non loin, un Démon d'une taille tout bonnement ridicule, plus grand que les spécimens qui m'aient été donnés de voir, des murs haut et assez difficile d'accès, avec les fils barbelés et les Mutants qui rôdent aux alentours.

Donc, pour y atteindre, j'ai dû ramper pendant quoi, une bonne quarantaine de minute, en prenant des abris divers. J'ai pu finalement entrer dans les lieux en découvrant qu'un coté du mur avait été éventré en hauteur. Alors j'y ai sauté en usant d'une carcasse de voiture après l'avoir poussé pour m'y infiltrer et j'ai couru comme un dératé vers une porte pour m'y engouffrer. En voyant l'endroit, il n'y avait rien qui semblait l'avoir atteint, mais je me suis vite aperçu qu'il y avait là un nid d'insectes d'une taille dégueulasse. Mais je m'y suis fait. J'ai éventré des caisses avec un pied-de-biche et des munitions, j'en ai trouvé, en tout genre, alors je me suis dépêché de tout foutre ce que je pouvais dans mon sac. Et c'est là que j'ai trouvé mon Dragunov, bien enfermée dans une des caisses. Presque intacte, et comportant certains gadgets, comme une lunette de visée capable de zoomer sur une certaine distance.

Alors je me suis dépêché de foutre le tout dans mon sac, avec les munitions qui venaient avec, et j'en suis ressorti, parce que tu vois, il y avait un trou énorme dans le plafond, et j'y ai vu un instant l'ombre gigantesque du Démon. J'ai repris le même chemin et je suis parti en courant comme jamais. Non seulement, j'y ai trouvé une arme qui m'est encore bien chère aujourd'hui, mais je m'y suis fait un paquet de cartouches au passage. Environs trois cents, pour avoir ramené certains objets utiles pour Polis comme certains employeurs ou marchands.


Le Stalker finit son récit par une autre bonne rasade d'alcool. De constitution forte, il était relativement bien résistant contre l'alcool et ses effets, mais il savait bien quelle était sa propre limite. Il était encore loin de pouvoir parler comme un con.

-Cela dit, je n'aurais pas craché contre un fusil anti-matériel. C'était relativement bien remplis là-bas, et même s'il y a eu quelques Stalker qui ont dû surement se faire les poches depuis le temps, il doit encore pouvoir contenir certains objets utiles. Mais les lieux sont dangereux, et assez peuplés. Surtout, si on compte ce Démon. On doit aussi compter sur le chemin du retour, pas forcément bien peupler. Il y a des bandits.

Il remplit de nouveau son verre jusqu’à ras bord, et en but la moitié avant de reposer son verre sur leur table improvisé. Les guitaristes jouaient un air énergique, et dansait non loin un ivrogne particulièrement doué.

-Et la tienne ?
Daniil. I. Kraïevski
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Daniil. I. Kraïevski
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Sam 26 Mai - 0:11

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Daniil ne put que retenir de justesse, l'amusement qui naquit de la réplique première du stalker. Effectivement, le lieutenant n'avait pas perdu la main...

Toujours avec cette même concentration, comme si la musique des guitares n'était qu'un bruitage lointain ne l'atteignant plus, comme si nul ne criait d'un côté de la salle, ni ne dansait de l'autre, il écoutait le nouveau récit sans l'interrompre.
"N'hésite pas à me faire signe, si jamais tu as besoin." Notifiait-il simplement à la fin, indiquant par là qu'il répondrait toujours présent pour aider de son mieux chacune des expéditions.

L'alcool commençait doucement à faire son effet, répandant en lui une vague de détente complète. Peut-être était-ce pour cela que la réflexion lui tira une moue ; l'air incertain.  
Bien qu'il pût dire sans hésitation, que chacune des expéditions qu'il accompagna et qui revint indemne, était pour lui une immense source de joie ; il ne voulait être à ce point redondant.

Pourtant, sa vie entière tournait autour de sa fonction, comme chacun de leurs castes principalement. Et il n'avait donc jamais fait d'expédition 'pour lui', parce que ça reviendrait à mettre les siens en danger. Daniil finit par froncer brièvement le nez, avalant une nouvelle gorgée avant d'en poser le contenant sur le bois sec.

"Je ne saurais dire," Avoua-t-il finalement après un certain temps. "De par ma fonction, je viens en aide à plusieurs bastions et chaque fois, j'en tire au moins un nouveau lien, de nouveaux savoirs. Je crois qu'en cela, chacune d'entre-elle m'es un souvenir agréable."

Pas de grande histoire à raconter cette fois ; son bonheur se construisait à petite chose qu'il estimait énormément. Et ça le comblait. Remplissant leurs verres, encore, il leva le sien et concluait : "Ce sera mon dernier pour ce soir."

Il n'avait pas attendu grand-chose de cette soirée et, à bien y penser, n'avait pas réellement cru que le stalker accepterais. Peut-être avait-il simplement cherché à voir si le sergent avait été témoin de la scène s'étant déroulée derrière les barricades de sable ; sans le lui demander directement. Mais tout c'était bien déroulé et au moins, avait-il pu faire un peu plus connaissance. Maintenant, il était sans doute l'heure de rentrer. Car ils n'étaient pas complètement libre, encore.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Sam 26 Mai - 6:15

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La proposition fut notée dans l'esprit de Volkovar. Daniil voulait donc aider le Stalker dans une expédition en surface en cas de soucis ? Un médecin ne serait pas de trop, mais il faudrait voir concernant l'équipement. Le sergent-instructeur s'installa alors plus confortablement sur sa chaise qui craquait doucement sous le poids de muscles qu'était le Stalker. Le gabarit musculaire de celui-ci était conséquent, après tout, et c'était tant mieux, puisqu'il devait porter souvent des charges lourdes, en plus de son équipement. Le Stalker observait le médecin, qui semblait prise dans une réflexion quelque peu intense, avant qu'il ne finisse par parler.

N'était de véritablement enrichissant que le voyage, le trajet, et non la destination, dans certains cas, car Daniil avait alors su tisser des liens en diverses personnes en s'assurant de leur sécurité et de leur santé. C'était la quelque chose de plus précieux qu'un bien matériel, dans un monde aux tunnels sombres et étroits, un monde ou des parents peuvent vendre leur progéniture pour un peu de viande. La confiance était de mise, et souvent, pouvait mener vers la mort, en raison d'une traîtrise. Le Stalker hocha pour confirmer la notification de Daniil, puis but lui-même une grande rasade d'alcool depuis la bouteille, avant de la reposer, pour s'en resservir dans son verre.

-Ce n'est pas tout le temps que je peux profiter d'un bon verre... Autant le savourer. Ksatriyas et Stalker sont deux métiers chargés. L'un autant que l'autre.

Et alors, Andrei tourna son regard vers la piste de danse, d’où dansait deux jeunes gens, un jeune Ksatriyas et une Surdra, mains dans la main, en riant. Et pour un instant, son regard fut perdu, alors imaginant Sevastianna et lui, il y a de cela deux ans, lors de cette soirée si spéciale, si significative aux yeux du Stalker, qui s'était sentit moins courageux en cette situation qu'en face d'un Démon qui descendait en piqué sur lui. Puis il fut ramené dans la réalité assez soudainement, en imaginant le temps qui est passé depuis un moment. Andrei Volkovar but alors un dernier verre, et se releva.

-Allons-nous en, si on n'a pas envie de créer la panique chez les hauts-Brahmanes, ils ne tiennent pas perdre leur rats de laboratoires.

Sur ces mots, après avoir payé l'addition – même si le propriétaire avait voulu laisser Andrei et Daniil s'en tirer, puisque le Stalker avait déjà rendu service en lui procurant une ancienne bouteille d'alcool d'avant-guerre -, le duo sortit du bar. Andrei attirait de nouveau certains regards, ainsi que chez Daniil, mais il marchait de manière assez assurée et avait un bon contrôle de soi en ce qui concernait l'alcool. Au fond, la soirée ne s'était pas mal passée, et avait plutôt bien finie. En vérité, il était surpris, lui, qui était habituellement silencieux. Peut-être l'expérience vécue dans les tunnels l'avait rapproché avec le médecin et les autres ? Ou bien avait-il aussi ressenti l'envie de tout oublier un instant.

-C'était sympa, finit-il par conclure, avant de lui serrer la main d'une poigne ferme et solide avant de se diriger vers ses quartiers.

Et toujours en restant sur ses gardes, car il sentait évidemment, et avait vu, certaines ombres le regarder, lui et le médecin.
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