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Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Sam 27 Jan - 6:07

Passeport
Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
Une soudaine bouffée d'air emplit les poumons d'Andrei qui se réveilla soudainement. Le russe se releva sur son séant, mais sa vision fut emplie d'étoiles bleus et rouges qui dansaient dans ses yeux. La douleur était lancinante, et Andrei se recoucha sur son lit dans un geignement de douleur. La chambre dans laquelle il avait été assigné pour l'instant était plongée dans le noir et quelques bruits émanaient hors de sa chambre, principalement de conversation et de bric-à-brac d'armes occupés à se faire entretenir par leurs propriétaires. Un soupir quitta sa bouche alors qu'il referma ses yeux. Il respira doucement et lentement, pour ensuite expirer profondément et lentement.

Pourquoi se retrouvait-il ainsi, avec un puissant mal de crâne et un bandage autour de sa cuisse ? Pour la simple et bonne raison qu'une patrouille s'était mal passée. Andrei avait été chargé d'aider un autre camarade de travail pour patrouiller dans un tunnel dans lequel des gens avaient rapporté avoir entendu de drôle de bruit. De ce fait, le Russe avait été envoyé en compagnie d'autres hommes pour sécuriser les lieux. Au début, ça avait été facile. Ce fut la suite qui fut le moins facile, quand une bande de Nosalis avait fait irruption depuis une salle de maintenance abandonnée au travers d'un tunnel creusé dans un coin discret. De véritables bestioles. La patrouille s'en était heureusement tirée sans perte, mais avec des blessures.

Andrei avait été assommé durant le combat, et ne venait que de se réveiller depuis ce matin. Sa blessure à la cuisse avait été du a une éraflure pendant qu'il avait été trainer par d'autres hommes. Rien de bien méchant. En bon russe, Andrei finit par se relever sur son séant en grognant, s'asseyant au bord du lit tout en se frottant les yeux.

Bordel, il avait l'impression d'avoir une orgie de marteau dans son crâne.

Le médecin lui avait dit que ce ne serait que passager, et heureusement. Andrei finit par se relever doucement, et le Russe s'étira longuement, avant d'ouvrir la porte de sa chambre et d'en sortir. Il emprunta le couloir vers sa gauche, se rapprochant de plus en plus d'une petite salle ou les gardes qui n'étaient pas de service s'occupaient de leurs armes, avec un petit verre de thé.

-Hey, Andrei ! Ça va mon grand ? J'ai entendu dire que tu t'es pris un coup pendant une patrouille.

-J'irais mieux si je n'entendais pas cette horrible voix, répondit-il en grommelant.

Quittant les lieux, Andrei n'avait pas eu d'ordre de continuer sa garde de la part d'un supérieur qu'il avait rencontré en chemin, pour mieux se reposer. Ce fut ainsi qu'Andrei erra donc dans la station d'Arbatskaya, ignorant la plupart des personnes dans son chemin froidement. Le Russe finit néanmoins par, comme d'habitude, assurer la surveillance d'un petit groupe d'enfant et de bambins qui jouaient dans un recoin de la station, non loin du marché. Andrei s'occupait de garder un œil avec un soin particulier sur un jeune bambin de six ans, qui dessinait ce qui ressemblerait en un éléphant, quoique bien difforme.

-Aieuh ! Mais ne me frappe pas !

-D'abord, je ne t'ai même pas frappé, je--

Le regard de l'ours, perçant et profond, fit taire une future dispute. Mais une lueur d'inquiétude prit naissance dans ses yeux.

-Ou est Masha ?

Les enfants se consultèrent du regard et Andrei se leva de sa chaise.

-Ne quittez pas. Je reviens assez tôt.

Il rejoignit ainsi le marché, en recherchant frénétiquement un jeune enfant de sept ans, blond, aux yeux verts.

-Masha ! Fit-il de sa voix puissante parmi le brouhaha de la foule. Masha !

Andrei gardait son calme. Ce n'était pas un cas sans précédent. Souvent, certains enfants manifestaient une certaine discrétion doublée d'une attitude en propension pour être distrait. Malgré tout, il était inquiet. Les parents de Masha avaient été tués lors d'une patrouille et depuis, le jeune enfant avait été sous la garde d'une grand-mère un peu mère poule. Il ne voulait pas inquiéter celle-ci davantage. Elle en avait déjà beaucoup sur les bras. L'espace d'un instant... Il vit la tête blonde familière s'enfoncer dans un coin.

-Masha !

Il bouscula quelques personnes et s'enfonça dans la direction que prit le jeune enfant.

-Masha, bon sang, ne t'éloigne plus ain--

Il percuta soudainement quelqu'un violemment, alors que l'enfant s'était écarté du chemin in-extremis. Andrei tomba sur son séant, et émit un grognement particulièrement animal, en relevant ses yeux glacials vers l'individu.

-Hey ducon, tu ne pourrais pas faire plus atten--

Il reconnut la silhouette, et descendit doucement le ton de sa voix en prononçant les dernières syllabes.

-tion...

Des yeux bleu familier. Un air de garce froide si particulier. Andrei finit par se relever en époussetant ses vêtements, pour regarder droit dans les yeux l'individu devant lui. Anna. Du coin de l'œil, il vit l'enfant le regarder nerveusement. Mais pour un bref instant, Andrei lui assura que rien n'allait lui arriver de son regard, avant de le retourner vers Anna. Un instant de silence d'une dizaine de seconde. Avec un air si sérieux qu'une statue afficherait le plus beau sourire de l'univers en comparaison.

-Tu as grossi, fit-il simplement en guise de 'salutation' vers sa sœur.
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Sam 27 Jan - 13:53
Médecin-chirurgien

Passeport
Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
Anna était revenue seulement la veille à Polis. Pour la première fois depuis presque un mois, elle avait dormi d’une traire, ne se réveillant qu’une dizaine d’heures plus tard. Elle avait émergé dans une espèce de demi-conscience peu habituelle et mit presque une heure à retrouver totalement ses esprits. Ses pensées vagabondaient, confuses, et ne parvenaient pas vraiment à s’ancrer dans l’instant présent. L’état général lui faisait l’impression d’un lendemain d’une cuite particulièrement carabinée, ou d’être encore sous les effets de puissants narcotiques. Pourtant, lorsqu’elle avait foulé le sol de sa station natale, la chirurgienne n’avait fait que remplir quelques formalités avant de retrouver ses quartiers. Elle s’était alors laissée tombée sur le lit poussiéreux, jetant ses affaires dans un coin et elle avait sombré aussitôt dans un sommeil sans rêve.

Déambulant sur la place principale, les mains enfoncées dans les poches de son épais manteau, elle vagabondait sans but précis. C’était une première pour la jeune femme. Après avoir passé plusieurs mois à combattre une épidémie, un blocus et une morosité ambiante, retrouver l’animation de Polis lui faisait un drôle d’effet. L’insouciance et le dynamisme qui en résultaient la laissait perplexe et déboussolée. Comme elle consultait du regard l’étal d’un marchand dont elle se souvenait vaguement le nom, elle n’eut pas vraiment conscience de la haute silhouette qui se dirigeait vers elle. Lorsqu’il la percuta, elle accusa le choc en rétablissant rapidement son équilibre, plantée sur ses appuis. Si la jeune femme ne faisait pas vraiment le poids face à l’homme qui venait de la percuter, elle bénéficiait en outre de bons réflexes et d’une certaine agilité. Comme elle se redressait, le regard furibond et la lèvre supérieure retroussée, prête à en découdre, elle se figea. Les paroles qu’elle préparait aux accusations infondées de l’inconnu moururent aussitôt.

Plantés l’un face à l’autre, ils se dévisageaient en silence. Le murmure ambiant s’était soudainement assourdi, la scène se concentrant sur les retrouvailles. Anna avait fini par se redresser en secouant légèrement la tête, les yeux totalement écarquillés. Ces derniers mois, elle n’avait cessé de penser à lui. Elle s’était régulièrement demandée ce qu’il devenait et s’il avait pu avoir des nouvelles de V.A.R avec le blocus. A plusieurs reprises, elle avait été tentée de lui écrire, d’essayer de lui faire parvenir quelques informations. La fatigue et le manque de temps libre avait eu raison de ses motivations et, à présent qu’elle affrontait son regard, elle regrettait son propre silence. Certaine qu’il lisait tout cela dans son regard, elle fut incapable en revanche de deviner les pensées qui circulaient derrière le sien. L’air grave, il finit par lâcher une phrase qui eut au moins le don de lui tirer un sourire. Haussant un sourcil, la jeune femme pencha légèrement la tête de côté.

- Il serait de bon ton de te faire remarquer alors que tu as l’air d’avoir pris un coup de vieux…

Evidemment, elle n’en pensait pas un traitre mot. La remarque de son frère ne l’avait pas atteinte non plus. L’épidémie qui avait sévit à V.A.R et le blocus qui l’avait suivi ne l’avait certainement pas épargnée. La chirurgienne n’avait plus compté ses heures de travail, les interrompant seulement de quelques heures de sommeil volées avant de reprendre son office. Les gens mourraient dans ses bras, les moyens manquaient et la nourriture se faisait plus rare et plus insipide chaque jour passés sous le joug du blocus imposé par la Hanse. Comme elle sentait son humeur s’assombrir sous ces pensées, elle haussa les épaules. Elle revint alors à la charge avec un nouveau sourire plein de sarcasmes.

- Tu te faisais du souci pour moi peut-être ?

Au moins, rien n’avait changé entre eux. Et comme cette pensée effleurait son esprit, elle se surprit à sourire plus franchement. La jeune femme fit alors un pas en direction de son frère qui n’avait toujours pas esquissé le moindre geste. Le regard planté dans le sien, elle ne parvenait toujours pas à deviner ses pensées. Comme elle esquissait un nouveau pas, elle détourna le regard et poussa un soupir lourd de sens. Elle releva alors la tête et s’élança vers lui sans prévenir, passant ses bras autour de son cou et s’y accrochant. La tête posée contre son torse, les paupières closes, elle soupira une nouvelle fois avant de lâcher d’une voix légèrement éraillée :

- Tu m’as manqué, imbécile.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Lun 29 Jan - 3:13

Passeport
Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
De toutes les personnes qu'il n'aurait pas voulu rencontrer en cette journée, il fallait que sa sœur se présente devant lui alors qu'il avait tenté de poursuivre le jeune bambin énergique qu'était Masha. Le Russe se contenta de la regarder droit dans les yeux dans son silence si familier et eut un petit serrement au cœur de voir son visage... Aux traits fatigués. D'habitude, il le savait, opérer quelqu'un pouvait demander une dose conséquente de sa propre énergie pour pouvoir rester debout tout en étant grandement concentré dans sa tâche. Mais la voir avec des traits qui semblaient lourds... Où avait donc-elle passée récemment pour ressembler en un zombie ?

Elle avait souffert, visiblement, de bien des choses. Généralement, elle l'accueillait avec une remarque quelque peu incisive et sarcastique, mais elle avait gardé le silence les premiers instants de la rencontre. Un silence bien trop lourd, pour les deux jeunes personnes. Son bleu profond contrastait avec la glace d'Anne, et elle finit par répondre avec un petit sourire néanmoins aux propos du brun, lui faisant remarquer qu'il avait l'air bien plus vieux qu'avant. Il avait bien évidemment vieilli. En bien comme en mal. Mais de cela, il n'allait rien dire.

-Mieux vaut être vieux que de ressembler à toi, finit-il par répondre calmement.

Le prochain sourire de la jeune femme le rassura néanmoins, retrouvant là l'habituelle rengaine et air carnassier sur le visage de sa sœur.

-Ma foi, pas vraiment. J'avais émis des paris avec les autres gardes pour savoir quand est-ce qu'on retrouvera ton corps déchiquetés par les mutants. J'ai perdu royalement, on dirait, fit-il sur le même sarcasme qu'elle.

Et pourtant, elle finit par se jeter sur le brun qui put la réceptionner parfaitement cette fois-ci, enlaçant alors de ses bras la taille d'Anna, en fermant des yeux une dizaine de secondes, profitant de ces retrouvailles, avant de les rouvrir et de regarder Masha.

-Ta grand-mère arrivera bientôt, gamin. Retourne auprès des autres. Allez.

Sur ces mots, l'enfant, avec clarté, hocha de la tête et partit alors en courant dans la bonne direction, tandis qu'Andrei se libéra de l'entrave qu'offrait sa sœur.

-Pardonne-moi, j'ai dû faire le garde-fou pour quelques mioches. Ils ont le crâne aussi durs que le tien.

Il lui tira une joue avant de lui faire signe de le suivre, marchant avec elle dans le marché en silence, bras croisés.

-Il s'est passé quoi pour que tu aies cette tête de déterrer ?
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Jeu 1 Fév - 14:04
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Passeport
Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
La tête lovée au creux de son épaule, Anna resta un instant encore ainsi enlacée avant de détacher doucement. Elle avait conscience des regards qui s’attardaient sur eux, visiblement surpris d’un tel débordement d’affection. Comme elle reculait d’un pas en clignant des yeux, elle ne vit pas venir la main d’Andreï. Lorsqu’il prit sa joue et tira dessus, elle se crispa légèrement avec une moue agacée. Venant d’une toute autre personne, elle aurait sans doute réagi avec plus de véhémence. De la part de son frère, le geste s’apparentait à de la tendresse, sinon de l’attention. Tous deux n’avaient jamais été particulièrement tactiles. Les démonstrations d’affection n’étaient clairement pas leur fort.

Comme elle opinait du chef avant de lui emboiter le pas, elle le détailla une dernière fois du regard. Outre l’air fatigué qui tirait ses traits, il lui semblait en bonne forme. Ce qui n’était visiblement pas le cas de la jeune femme à en juger par les propos de son frère. Malgré les sarcasmes qu’il lui glissait, elle ne pouvait manquer l’inquiétude qui perçait dans chacun de ses gestes. Andreï s’était toujours montré extrêmement protecteur à son égard. Au plus grand désarroi de la jeune femme, évidemment.

- Oh juste une épidémie mortelle, une menace d’invasion de mutants et un blocus de la part de la Hanse, fit-elle en haussant les épaules.

Comme elle se mettait à sa hauteur et lui glissait un regard en biais, elle continuait sur un ton tout aussi détaché.

- Vivre entassé, se serrer la ceinture et s’occuper de tous les malades. Bref, le quotidien de V.A.R.

Bien qu’elle s’exprimât avec désinvolture, elle n’avait pu s’empêcher de réprimer un frisson. Les souvenirs n’étaient pas particulièrement plaisant à évoquer. Instinctivement, elle s’était avait resserré les bras contre elle en les croisant devant sa poitrine. Prenant alors conscience de son geste et du regard visiblement perplexe de son frère, elle s’était mise à frictionner ses bras en feignant vouloir se réchauffer. Avec un sourire qui ne pouvait le tromper, elle haussa les épaules et redirigea le regard droit devant elle.

- Et toi qu’est-ce qui a bien pu t’arriver pour que tu aies eu l’air de prendre un coup de vieux en à peine deux mois ?

Tandis qu’elle parlait, elle avait saisi son coude entre deux doigts pour réclamer son attention puis lui avait désigné d’un geste du menton un endroit. Quelques personnes étaient assises sur les marches d’un ancien escalier. D’ici, ils pourraient continuer d’observer les enfants en train de jouer tout en discutant tranquillement. Comme elle s’asseyait, elle sortit d’une poche intérieure de sa veste une petite flasque. Elle la déboucha et, aussitôt, le parfum du spiritueux attaqua ses sens. Elle porta la flasque à ses lèvres et en but une gorgée. Le distillat d’alcool et de plantes se répandit alors dans sa gorge. Claquant de la langue avec satisfaction, elle se tourna ensuite vers Andreï en lui proposant le petit flacon.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Sam 3 Fév - 6:33

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
Toujours aussi revêche, pensait-il alors qu'il avait entamé une petite marche avec celle qu'il appréciait tant. Mine de rien... Peut-être qu'il était content de la revoir, d'une certaine manière. Car paradoxalement, quand bien même Andrei était encore largement traumatisé par la récente mort de sa bien-aimée et de Natalya, sa propre chair, qui n'avait vécu qu'une heure, il recherchait aussi une certaine... Source de réconfort. Mais il ne l'avouerait probablement jamais. Pour moultes raisons, tout aussi probables les unes que les autres. La fierté ? L'empathie ? Se rassurer soi-même face à la souffrance des autres ?

Elle avait souffert, aussi. Il avait froncé des sourcils en écoutant attentivement chacune de ses propos, les décortiquant dans son esprit. Il avait récemment entendu parler d'une épidémie qui avait eu lieu dans un territoire éloigné du métro dans une autre station, mais il ne se serait jamais douté qu'elle ait fait parti des médecins soignant les malades et blessés. S'il aurait su ce qu'il s'était passé, il aurait probablement tenté de se diriger là-bas pour la rattraper et la ramener avec lui. Inconsciemment, Andrei s'était rapproché de sa sœur comme le ferait un ours pour protéger sa progéniture, essayant de la réconforter.

-Je vois. Une journée habituelle au métro, en somme, fit le Russe en haussant les épaules, le visage fermé.

La fatidique question vint et Andrei ne répondit pas encore. Lui dire la vérité ? Non, il ne le voulait pas. Il ne le voulait et ne le souhaitait pas. Elle le guida ensuite vers un ancien escalier d’où ils s'assirent, pour garder des enfants en vue non loin. Le Russe s'installa avec sa sœur qui sortit une flasque, en but quelques gorgées pour ensuite en tendre à Andrei. Silencieux un instant, il prit la flasque et en but aussi quelques gorgées avant de la redonner.

-Oh, tu sais. Faire une sortie en extérieur n'est pas de tout repos, et je viens récemment de me sortir d'une patrouille qui aurait pu tourner en un massacre. Tu vois, les Nosalis et moi, on est des bons copains. Ils ont cru bon de présenter leurs potes aux miens. Mauvaise idée, dit-il en pointant un bandage récemment changé autour de sa jambe.

Le brun posa ses yeux glacés sur Anna, un moment, pour ensuite retourner regarder les jeunes enfants qui jouaient au ballon.

-J'espère que tu n'as pas eu de soucis en revenant ici... Et que personne ne t'a fait de mal pendant que tu étais là-bas. Tu as des nouvelles d'Irina ? Elle était du genre bien trop curieuse, parfois.

Andrei prit une petite pierre non loin pour la faire tournoyer dans sa main, pour se les occuper.
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Dim 4 Fév - 22:38
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Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
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Anna avait souri, secouant la tête avec amusement. Depuis que son frère avait rejoint la caste des Militaires, elle avait toujours eu en tête le genre de dangers qu’il devrait affronter. Son espérance de vie ne dépasserait certainement pas la quarantaine d’années. C’était une évidence dont elle avait fini par s’habituer, profitant de chaque instant et remerciant le destin de lui offrir quelques jours supplémentaires à ses côtés. Elle avait jeté un regard critique à la blessure qu’il avait désigné et fait la moue. La jeune femme ne comptait plus non plus le nombre de fois où elle l’avait vu passer par ses soins, sévèrement amoché ou non. C’était un exercice qu’elle n’appréciait pas particulièrement ceci dit.

- Tu me montreras ça à l’occasion. Si c’est du travail de barbier, ça me donnera l’occasion de gueuler après un collègue, lança-t-elle pour démentir ses propres pensées.

Elle avait repris la flasque, but une nouvelle gorgée puis l’avait posé entre eux deux. Les coudes posés sur ses genoux, le dos voûtés, elle observait les enfants qui jouaient devant eux. Elle n’avait jamais apprécié la compagnie des morveux, les trouvant trop bruyant et trop dynamiques à son goût. Pourtant, en cet instant, elle comprenait le plaisir que ressentait son frère à simplement les observer. Ils représentaient une fraicheur qu’ils ne possédaient plus. Le métro les avait lavés de cette capacité d’émerveillement. Le ciel gris de Moscou la rescapée avait terni tous leurs espoirs. Comme elle sentait ses pensées s’obscurcir, elle glissa un coup d’œil à son frère puis elle repensa à sa question sur Irina. Y répondre lui permettrait au moins d’éluder ses autres interrogations.

- T’inquiète pour Irina. Pour sûr, on s’est bien trouvées toutes les deux. J’sais pas si j’aurais tenu aussi bien si elle n’avait pas été avec moi là-bas…

Elle laissa sa phrase en suspens, retenant de justesse un nouveau frisson. Anna n’aimait décidément pas la tournure que prenait ses pensées.

- On est rentrées ensemble, ya même pas un cycle. A tous les coups, elle doit être en train de fouiner pour refaire son stock.

Elle soupira puis observa un moment de silence, ne parvenant pas à mettre le doigt sur ce qui n’allait pas. Depuis qu’ils s’étaient assis, elle sentait que rien n’allait comme il fallait. Anna se redressa dans un nouveau soupir, se tournant à demi vers son frère. Elle accrocha son regard et le soutint, les yeux plissés.

- Bon sang, ya quelque chose qui ne va pas Andreï et je parle pas que de ta sale mine. Raconte.

Le menton légèrement avancé et le nez plissé, elle soutenait son regard avec un air de défi. Un pressentiment lui disait qu’elle n’allait pas forcément apprécier ce qui allait suivre.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Ven 9 Fév - 5:37

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Age :: 30 ans
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Malgré l'amusement qui s'était affiché sur le visage de sa sœur, au fond de lui, Andrei sentait qu'elle se serait probablement inquiétée fortement si elle aurait vu du sang sur lui. Même si cela venait d'une petite coupure. La mort de leur père et de leur mère, couplée avec les dures conditions du métro, et la rigueur de la vie, les avait grandement rapprochés. Andrei s'était mis un point d'honneur de protéger la seule personne restante de sa famille comme le ferait un ours avec son protégé. Et que dire de sa fureur si elle aurait été blessée dans cette station.

-Allons donc, il a superbement fait ce bandage. Même si je pissais le sang comme un porc et que je hurlais lorsqu'il avait tenté de me la couper.

L'humour pour alléger la situation, une solution bien utilisée dans ce genre d'occasion. Et malgré tout, il aurait pensé que celle-ci lui aurait hurlé dessus. Mais la joie de le retrouver enfin avait été probablement trop grande pour qu'elle ne lui fasse des remontrances. Andrei était tiraillé entre deux sentiments, le rejet de sa présence tout en ayant désiré celle-ci. Elle était sa sœur. Mais d'un autre côté, ce qu'il avait vécu récemment ne serait probablement pas compréhensible pour la jeune femme. Il était assuré qu'Anna avait vécu plus d'une horreur dans le métro... Mais l'horreur de perdre sa progéniture ?

Observant les enfants, il s'imagina un instant en train de jouer avec son bébé qui n'avait vécu qu'une heure, Natalya. Mais jamais il n'aurait cette chance. Alors ainsi, pour en quelque sorte agir en ange gardien, il gardait un œil sur la progéniture des autres familles pour qu'ils ne connaissent pas cette sensation. Il avait espéré qu'en détournant la conversation sur son état en demandant si Irina allait bien, elle oublierait et profiterait de ce moment. Mais non.

Elle s'était relevée, avait ordonner de son ton impérieux ce qui n'allait pas. Andrei tourna mollement son regard vers la brune, et tout doucement, se releva, alors dardant sur elle un regard bien plus froid et plus incisif qu'il ne l'aurait voulu, comme pour assumer sa position de dominant en cette situation pour qu'elle ne demande plus rien du tout. Plus grand qu'elle, il dut baisser ses yeux pour observer la flamme dans l'océan de sa sœur.

-Rien qui ne vaille la peine d'être mentionné. Je ne suis pas mort, non ? Je suis encore debout.

Dit sur un ton qui ne se voulait pas accompagner d'une réponse de son interlocutrice, et avec cette langue en acier qui se voulait aussi incisive et venimeuse que possible.

-Je pourrais dire la même chose de toi, Anna, tu le sais ? Que s'est-il passé véritablement pour que tu sois ainsi ? On t'a fait du mal ? Oui ou non ?

-Hey, Andrei !

Le Russe se retourna pour apercevoir un garde qui l'avait interpeller d'une voix forte.

-Le supérieur te demande si tu veux effectuer ta patrouille habituelle, si tu te sens en état. Tu sais comme il se fiche de l'avis du médecin.

-Je n'ai qu'une égratignure et je me suis cogné la tête un peu fort. Je ne suis pas mort pour autant de ce que je sais. Je l'effectuerais.

Le garde finit par partir alors qu'entretemps, des parents sont venus chercher leurs progénitures. Andrei entreprit de partir, mais s'était retourner au dernier moment. Observant sa sœur avec des yeux de faucon.

-Tu veux m'accompagner ? Mine de rien... Tu m'avais manqué.
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Mer 14 Fév - 14:51
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Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
Andreï l’avait imité, se levant à son tour pour la toiser de toute sa hauteur. La jeune femme avait soutenu son regard sans ciller. Comme il prenait enfin la parole, un tressaillement agita sa lèvre supérieure. Aucun sourire ne vint pourtant détendre ses traits, elle continuait de le fixer d’un air fermé. Enfin, au bout de quelques secondes, elle finit par plisser les yeux. Anna n’était point dupe. Si elle n’avait aucun talent particulier pour percer les états d’âmes de ses interlocuteurs, lorsqu’il s’agissait de son frère elle savait encore deviner lorsqu’il lui cachait quelque chose. Pourtant, elle décida de ne pas insister et finit par hausser les épaules.

- Il y a des choses bien pires que la mort, finit-elle par lâcher d’un air sinistre.

Son frère était suffisamment au fait de ces choses. Comme elle envisageait de répondre aux questions la concernant, elle se tourna un peu vivement vers l’homme qui venait d’interpeler Andreï. Si elle reconnaissait le visage, elle était incapable de mettre un nom dessus. Elle l’avait aperçu à plusieurs reprises, souvent en compagnie de son frère mais elle ne le connaissait pas vraiment. Il devait avoir été affecté récemment au même service que lui. Les yeux toujours plissés, elle suivit l’échange avec scepticisme. Quelque chose lui échappait. Avant qu’elle n’ait pu ajouter quoi que ce soit cependant, son frère prit congé. Comme elle l’observait en train de s’éloigner, elle fit un pas dans sa direction. Ce dernier se tourna alors vers elle. Avec un sourire, elle hocha la tête et lui emboita le pas.

- Pour un temps, il faut que je reprenne le travail ensuite.

Elle se hissa à sa hauteur, agrandissant sa démarche pour tenir l’allure de son frère. Une main légère vint se poser sur son avant-bras quelques secondes seulement et elle lui glissa :

- Toi aussi…

La voix n’était qu’un murmure. Sa main s’était déjà écartée. La jeune femme poussa un soupir et enfonça ensuite les mains dans les poches de sa veste. Le regard rivé devant elle, elle jetait de temps à autre un coup d’œil rapide en direction d’Andreï. Son impression ne s’était toujours pas estompée.

- Tu as dû te cogner la tête drôlement fort pour qu’un médecin t’ait déconseillé de reprendre les patrouilles, lâcha-t-elle sans chercher à dissimuler son scepticisme.

Elle observa un moment de silence avant de continuer d’un ton toujours aussi grave.

- Tu sais, tu ne peux pas espérer me demander ce qui m’est arrivé si tu n’en fais pas autant.

Cette fois-ci, elle tournait la tête vers son frère, cherchant à capter son regard. Le pressentiment était toujours là, plus insistant et désagréable encore.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Jeu 15 Fév - 6:10

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
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Comme il s'y était attendu, le Russe avait vu sa sœur exécuter les mêmes mouvements que lui. Se relever et essayer d'assumer elle aussi une position de force. Mais Andrei, malgré le caractère têtu et enflammé d'Anna, était bien plus doué en la matière qu'elle. Du moins, l'espérait-il. Durant le contact visuel, il s'était presque laisser aller et aurait pu hurler. Mais il s'était retenu. Il aimait sa sœur malgré tout. Elle n'avait aucunement le droit de subir un reflux d'émotion du Russe au cœur de glace et au visage de pierre. Mais elle avait fini par hausser les épaules et dire quelque chose de bien vraie. La mort était définitive et pragmatique, mais la vie, elle, offrait de nombreuses possibilités.

Bonnes comme mauvaises. Et il avait eu le malheur d'en tester le goût des deux avec intensité. Une douce flamme que l'Amour lui avait prodiguée avant de se faire éteindre pour subir le froid et la glace de la Mort. Encore aujourd'hui, il vivait avec ce fardeau. Cette tragédie qu'il pensait devoir faire face seule. Qu'il devait faire son deuil tout seul comme un grand. Une pensée autodestructrice, qui causait d'énorme dommage pour quelqu'un dont le mental était d'acier froid. Mais malgré tout, il y avait un 'breaking point'. Une rupture. Une limite. Au fond, il désirait la compagnie de certains tout en ne voulant pas leur laisser la chance de voir ce qu'il avait vécu. Savoir qu'Alex' était au courant de la chose lui était déjà assez. Et il espérait qu'Anna n'irait pas le voir.

La seule personne dont il pouvait tolérer la présence un tant soi peu dans sa situation présente était Anna, qui avait décider de l'accompagner.

-Pendant une patrouille, on s'est fait attaquer par une bande de Nosalis par surprise, et durant le combat, je m'étais assommé en tombant sur quelque chose de bien solide. Probablement, une raille ou un rebord de mur ou de pierre. Tu sais bien que je suis un atout de valeur pour mes supérieurs, vu mes qualités de tireur.

Mais en grande têtue, elle continua sur cette lancée. Andrei prit une mine revêche digne d'un ours mal léché et répondit avec un agacement bien clair.

-Oh je vois. Simplement parce que je n'ai pas une gueule d'ange aujourd'hui veut dire que ma vie ne va plus aucunement, c'est ça ? Laisse-moi te dire un truc, Anna. Entre une patrouille qui a failli mal virer et toi qui est récemment sortie d'un tas d'embrouilles davantage plus important que la mienne, je m'inquiéterais pour qui ?

Andrei entreprit de parfois interpeller des jeunes militaires en train de glandouiller pour les inciter de reprendre leurs services ou bien de calmer les ardeurs d'un quelconque acheteur qui hurlait sur des marchands concernant le prix d'un quelconque objet qui serait bien trop élevé, et au vu de la carrure et de l'aura intimidante qui dégageait d'Andrei, personne ne protestait, ou pas trop du moins. Et Andrei dont l'esprit était encore un peu mis à mal en raison d'un certain mal de crâne et d'une patience peu grande pour les broutilles inutiles, il n'allait certainement pas se laisser rouspéter dessus.

-Depuis quand es-tu arrivé, d'ailleurs ? Que t'ont dit tes collègues ? Et pourquoi étais-tu présente dans cette station ?
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Lun 26 Fév - 17:53
Médecin-chirurgien

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Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
Anna avait fini par hausser les épaules. En embrassant la carrière de stalker, Andreï s’était inévitablement immergé dans une existence périlleuse. Tandis qu’elle marchait à ses côtés, les mains toujours enfoncées dans les poches de sa veste, elle l’écoutait en silence. Les yeux perdus quelques mètres devant elle, elle réfléchissait à ce que son frère partageait avec elle ainsi qu’à tout ce qu’il ne disait pas. Avec le temps ou l’expérience, elle avait fini par interpréter autant ses silences que ses confidences. Quelque chose clochait, l’intuition gagnait en certitude à mesure que les secondes filaient. Aux dernières questions de son frère, la jeune femme releva un peu vite la tête. Elle fronça les sourcils, lui jetant un regard en coin. Un pli s’était formé au coin de ses lèvres.

- Mes collègues ? commença-t-elle en haussant les épaules. J’ai pas encore eu le temps de tous les revoir. J’en ai croisé un ou deux seulement depuis mon retour. J’suis arrivée seulement hier et j’ai dormi d’une traite jusqu’à…j’sais pas…j’ai dû me réveiller ya une heure ou deux je dirais.

Elle passa distraitement une main dans ses cheveux, les repoussant en arrière. Elle n’avait même pas pris le temps de jeter un coup d’œil à son reflet et ignorait tout simplement à quoi elle ressemblait. A en juger par les remarques de son frère, elle ne devait pas avoir fière allure. Les traits un peu tirés, le teint blafard et l’air fermé ne changeaient pas vraiment de l’ordinaire. Il faudrait sans doute rajouter au portrait une coupe de cheveux désordonnée et des cernes plus marquées. Comme elle soupirait, la jeune femme tourna un peu la tête de manière à accrocher le regard de son frère. Ce dernier lui offrait un profil racé dans lequel la fatigue se disputait à l’agacement.

- Ya eu une épidémie à V.A.R., j’y ai été envoyée en renfort puis la faction a eu des soucis au Nord avec des mutants et la Hanse a décidé qu’il était de bon ton d’annoncer un blocus et d’interdire le passage à tous ceux qui se trouvaient au niveau des stations de la V.A.R. Bref, c’était pas une partie de plaisir, conclut-elle avec un soupir.

Anna avait reporté le regard devant elle. Du bout des doigts, elle se massa la tempe droite. Les souvenirs de ces dernières semaines lui paraissaient lointains, presque étrangers. Les yeux mi-clos, elle se fiait aux mouvements sur sa gauche pour calquer son allure sur celle de son frère.

- Le coup sur la tête a été décidément bien rude pour que tu aies oublié les raisons de mon départ, lâcha-t-elle non sans avoir esquissé un sourire plein d’amertume. C’est pas comme si on autorisait tous les quatre matins un Brahmane à quitter le bercail.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Mer 28 Fév - 6:39

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
Andrei réfléchissait profondément aux propos de sa sœur en silence. Il avait toujours été quelqu'un de silencieux et qui essayait de voir la situation sous tous les angles possible. Il savait évidemment qu'Anna était suspicieuse. Constamment. Il savait autant lire en sa sœur qu'elle savait lire en lui. Elle marchait sur un terrain miné, elle en était inconsciente, et inconsciemment, Andrei voulait dévier le sujet de la conversation pour davantage en savoir plus sur sa sœur. Récemment revenu, et donc, normal qu'il n'ait pas été prévenu. Qu'aurait-il fait en sachant qu'elle serait de retour ? L'éviter, probablement, en prenant le plus de patrouille dans les tunnels possible.

-Un ou deux ? Je les plains, et félicite les autres de t'avoir évité. Dieu sait que tu es invivable quand tu le veux. Surtout avec cette gueule.

Elle respirait la fatigue, mais entre les deux, Andrei devait être celui qui avait une gueule d'ours. Le visage tiré par des traits durs et taillé dans la pierre, avec ses propres cernes, un regard plus acéré que d'habitude. Un enfer pour ceux qui l'avait connu et un démon pour les jeunes novices sous ses ordres. En quelque sorte, l'un refusait toujours d'admettre qu'il était mal en point quand il voulait se préoccuper de quelqu'un d'autre. Une sorte d'étrange mécanisme de défense inconscient et souvent bien stupide.

Elle lui fit la récapitulation et s'était dite que le destin s'était acharné davantage comme à son habitude sur les habitants du Metro. Un malheureux concours de circonstances qui s'était finit par la propagation d'une certaine maladie dont il n'en connaissait pas la nature, et étant donné l'environnement du Métro, il ne serait pas surpris que celle-ci ait été transmise par des Mutants.

-Pas une partie de plaisir ? Allons donc, je me serais probablement amusé là-bas comme un gamin. Guérir des mutants et abattre des malades... Où est-ce l'inverse ?

Un peu d'humour noir pour ne serait-ce que l'amuser un tant soi peu. Le grand Russe finit par se taire et répondit ensuite aux propos de sa sœur.

-Je n'étais visiblement pas présent au moment où tu étais parti, Anna. Et puis... Même si je me suis inquiété pour toi, je me dis qu'il faut que j'accepte parfois que tu es une grande fille maintenant. Une grande fille qui conservera toujours ce même crâne dur que même un Bibliothécaire ne pourrait briser.

Une grande agitation attira soudainement son attention, et le Russe vit deux hommes se hurler dessus pour une question de dette qui devrait être payée. Pestant, il fit signe d'attendre envers sa sœur et rejoignit les deux hommes qui se disputaient et qui allaient en venir aux poings. Ils avaient une odeur d'alcool

-Eh, il se passe quoi là ?

-Ce n'est pas de tes oignons, Andrei, mêle-toi de ce qui te regarde ! Répondit le premier homme avec un regard glacé.

-ça me regarde, au contraire, étant donné que je dois faire ma gardienne d'enfant pour garder un œil sur des gamins pour vous. Maintenant ce que vous allez faire est de déguerpir sur-le-champ où j'irais parler à vos parents. Les fauteurs de troubles n'ont qu'un avertissement, sinon,
ce sera la fessée.


-Ah ouais ?!

Le premier homme envoya soudainement son poing vers le visage d'Andrei, qui se le prit sur sa joue, mais il fut rapide pour contre-attaquer le second coup en déviant le coup habilement avant d'envoyer un crochet vers sa tempe, l'assommant violemment. L'homme tomba et le second recula, levant les mains en voyant le visage aucunement sympathique du Russe. Crachant au sol, Andrei finit néanmoins par relever celui qui est tombé dans les pommes pour le faire s'asseoir sur une chaise, et héla d'un sifflement une patrouille qui venait tout juste d'arriver.

-Jetez-le dans une cellule avec ses nouveaux amis.

Andrei rejoignit ensuite sa sœur, se frottant la joue victime du poing de l'homme. Malgré tout, son visage était de pierre et il observait Anna, avant de lui faire signe de le suivre de nouveau.

-ça non plus, ce n'était pas une partie de plaisir. Ça et sortir en extérieur. Entre les deux, je préfère sortir en extérieur.
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
Médecin-chirurgien
Dim 18 Mar - 20:10
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Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
Anna se contenta d’hausser les épaules lorsque son frère lui lança une nouvelle pique. Elle ne se leurrait clairement pas sur son pouvoir d’attraction actuel. De toute manière, elle n’avait jamais accordé un grand intérêt à son apparence. La preuve en était son indomptable chevelure. Cela faisait maintenant une dizaine d’années qu’elle avait abandonné l’idée de pouvoir la coiffer convenablement et se contentait donc de la couper régulièrement. Un coup de peigne de temps en temps, quelques mouvements de la main pour la repousser en arrière et le tour était joué. La seule coquetterie qu’elle s’accorder de temps à autre était un maquillage sombre autour des yeux, seul artifice qu’elle avait trouvé pour atténuer un tant soit peu l’ombre de ses cernes.

Surprise par les paroles qui suivirent, la jeune femme leva un regard interrogateur en direction de son frère. C’était bien la première fois qu’elle l’entendait admettre à voix haute pareille chose. Généralement, il ne démordait pas de vouloir la protéger et de la sermonner sur les risques qu’elle ne cessait de prendre. Ne pipant mot, bien contente de pouvoir savourer cette petite victoire, elle se contenta d’un sourire en coin. Anna n’eut malheureusement guère le loisir de s’en délecter. Des éclats de voix retinrent leur attention. Alors qu’elle s’arrêtait pour essayer de comprendre la source de la dispute, Andreï s’approcha des deux protagonistes. Le reste de la situation la laissa pantoise, littéralement. Généralement, des deux enfants Volkovar, elle avait toujours été celle qui se lançait dans les situations merdeuses et se débrouillait pour la régler avec ses poings. Plus calme et posé, Andreï se présentait habituellement en conciliateur et ne faisait parler ses muscles qu’en dernier recours.

Cette fois, le doute n’était plus permis. Pendant qu’elle observait son frère remettre en place les deux soldats éméchés, Anna en venait à la certitude que quelque chose ne tournait pas rond chez son frère. S’il s’était souvent montrés taciturne, elle ne l’avait jamais vu aussi ombrageux. A aucun moment l’idée de rejoindre son frère pour lui porter soutient ne lui vint à l’esprit. Estomaquée par la scène qui se déroulait sous ses yeux, elle observait son frère sortir littéralement de ses gonds. Les coups pleuvaient sous ses yeux, martelant son esprit avec force. Incapable d’émettre la moindre pensée cohérente, Anna se sentait plus perdue que jamais. Elle vacilla un instant, craignant que le sol ne se dérobe sous ses pieds. Les certitudes qui constituaient jusqu’alors le socle sûr et tangible de son existence semblaient s’effondrer.

Lorsqu’Andreï revint vers elle, le visage fermé et l’air indifférent, elle demeura un instant interdite. Comment les autres soldats ne pouvaient-ils voir que quelque chose clochait ? La patrouille avait opiné du chef, prenant en charge les deux hommes qu’il venait de corriger. Elle avait bien senti une gêne à cet égard mais pas de résistance comme s’ils semblaient accepter l’éclat de colère. Connaissaient-ils si peu son frère pour accepter un tel comportement de sa part ? Détenaient-ils une information qu’elle ignorait et qui le justifiait ? Avec quelques secondes de retard, elle emboita finalement le pas de son frère. Et comme il tentait une nouvelle fois l’ironie, elle secoua vivement la tête et s’arrêta. Elle attendit qu’il s'immobilise à son tour et se tourne vers elle pour lever la tête et planter son regard dans le sien, mâchoire en avant. Les mains serrées l’une contre l’autre, elle les frictionnait avec nervosité.

- Tu peux pas continuer de faire semblant, Andreï. T’as pas le droit de me mentir comme ça. Si tu ne veux pas me parler, soit, mais fais pas comme si de rien n’était.

Elle détachait chacun de ses mots, les prononçant avec difficulté sans chercher à dissimuler son désarroi. Pour la première fois, le regard que son frère lui renvoyait lui semblait étranger.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
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Lun 19 Mar - 4:51

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
Une tempête faisait rage au sein d'Andrei. Une mer d'abysse secouée par les vents, créant des raz-de-marée monstrueux, et qui pouvait empirer lorsque l'on le titillait davantage qu'il ne le faut. Et au vu des récents événements, du train de vie, de sa profession, non seulement qu'en tant que sergent, mais aussi en tant que Stalker, de son état émotionnel... Un simple rien pouvait mettre Andrei hors de lui. Voir ces deux hommes se battre pour une simple question de dettes et qui auraient pu en arriver aux mains ? Andrei s'était retenu de leur briser des dents. Ou des os, dans le pire des cas. Andrei s'était contenté de retourner vers Anna, qui avait eu un air... Indignée ? Peut-être était-ce le fait de voir finalement son grand frère se battre qui la choquait ?

Mais quand elle eut l'idée de s'arrêter pour pouvoir lui parler, dans un coin qui s'est révéler moins peupler, Andrei se renfrogna en voyant son expression et en l'entendant parler. Il se contenta de s'emmurer dans le silence pendant une dizaine de secondes, avant de finalement prendre la parole, sur un ton infiniment plus glacé, plus tranchant.

-C'est le fait de voir deux jeunes cons se faire donner une leçon qui te rend aussi émotive que ça, Anna ?

Ne relâchant pas son regard de celle-ci, il sentit cette pointe émotionnelle lui lanciner le cœur. Un trop-plein d'émotion refoulé qui se manifestait toujours sous une autre façon. Le corps trouvait toujours un moyen de purger quelque chose de mauvais pour l'esprit comme pour le corps hors de celui-ci, et c'était vicieux, dans le cas concernant le grand Russe qui s'avançait vers Anna, qui semblait plus massif et méchant que jamais, comme un ours que l'on aurait réveillé de son tendre sommeil.

-Je pourrais te dire la même chose, Anna, sur de nombreux cas par le passé, tu le sais ça ? Comme lorsque tu es parti sans rien me dire vers l'extérieur la première fois, en me mentant et en sachant pertinemment que j'allais me fâcher et que je m'étais fait un sang d'encre ?

Il poussa la jeune femme, avant de poser un doigt sur le sternum de celle-ci, sourcils froncés, le regard acéré, la langue bien venimeuse, maintenant.

-Écoute moi bien. Ce qui me regarde ne regarde que moi, et je n'ai aucune raison de m'excuser, et rien ne te donne le droit de dire si je suis, oui ou non, dans un état normal. Tu penses que j'ai un brin de compassion pour eux qui finiront au trou pour quelques jours ? En sachant qu'ils pourraient se montrer bien plus utiles ? Eh bien non, Anna. L'un d'eux m'a frappé, et parfois, ce n'est pas d'une leçon de théorie qu'il faut, mais de pratique.

Andrei finit néanmoins par reculer, et prit un ton plus doux, mais bien plus ferme, les bras croisés.

-Nous n'en parlerons plus. Peu m'importe si tu ne le veux pas ou non. Est-ce clair ?
Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Lun 19 Mar - 23:07
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Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
La réponse d’Andreï aurait pu lui tirer un sourire en d’autres circonstances. Elle aurait pu, sans doute répliquer sur le nombre de fois où elle avait dû endurer les interminables disputes entre son frère et son meilleur ami ; lui rappeler toutes les fois où ils s’étaient jetés l’un sur l’autre pour des raisons d’une noblesse bien douteuse. Elle aurait pu secouer doucement la tête et reconnaître la justesse de la saillie. Après tout, Anna avait toujours aimé cet humour acide qui faisait si bien écho au sien. Mais bien entendu, pour cela, il aurait fallu passer sous silence le regard glacial qui la transperçait et toute l’animosité qu’elle percevait à l’égard de son propre sang. La jeune femme failli esquisser un mouvement de recul, se retenant de justesse tant par fierté que par défi. Le regard vissé dans le sien et mâchoire en avant, elle lui tenait tête comme elle l’avait fait tant de fois auparavant. Face à la colère qui sourdait dans le regard glacial, elle répondait par une tempête de rage et de détermination. Le corps tendu vers l’avant, les poings crispés à en blanchir ses phalanges, elle ne pipait mot. Chaque parcelle de son corps et de son esprit accusait les coups de semonces de son frère, attisant le feu qui la consumait. Elle aurait pu hurler son mépris et sa rage, jeter à la figure tous les reproches qu’elle nourrissait envers ce frère qui n’avait jamais su exprimer son affection qu’avec maladresse. Mais lorsque le silence retomba enfin entre eux, elle ne fit rien de tout cela. Le corps toujours tendu à l’extrême, elle soutint encore quelques secondes son regard puis détourna la tête avec une grimace de dégoût. D’un soupir, elle lui jeta son mépris à la figure. Reculant d’un pas, elle marquait le gouffre qui s’ouvrait entre eux.

- Ainsi soit-il.

Les mots avaient été articulés dans un souffle, un murmure à peine audible. Lentement, elle avait relevé le regard vers lui. Face au bleu glacial de son frère se dressait une tempête d’émotions et d’incertitudes. Les mâchoires crispées et le souffle court, la jeune femme était incapable d’exprimer toute la rancœur qui l’habitait. Pour la première fois, elle découvrait l’étranger qu’était devenu son frère. Si le temps avaient fait d’eux des personnages diamétralement opposés, elle ne s’était jamais sentie plus proche d’une autre âme. D’un regard, il lui semblait pouvoir comprendre la montagne de froideur et de sarcasmes qu’incarnait son frère. De son côté, elle savait que malgré toute l’acidité et la mauvaise humeur derrière laquelle elle s’emmurait, son frère percevait toujours l’enfant effrayé et bourré de doutes qui s’y dissimulait. Mais à présent dans les paroles de son frère, dans la colère sourde de son regard azuréen, elle réalisait le point de non-retour qu’ils venaient de franchir. Elle ne comprenait plus l’homme qui lui faisait face.

L’espace d’un instant, elle fut tentée de rompre la tension qui les habitait, d’esquisser un sourire puis s’excuser d’un haussement d’épaules avant de reprendre leur promenade comme si rien ne s’était passé. Comme si rien de tout cela importait. Mais au moment même où la pensée fit écho dans son esprit, elle sut qu’elle ne pouvait s’y résoudre. Anna n’avait plus le courage de prétendre. D’un mouvement de tête, elle admit sa propre défaite. Les yeux mi-clos, rivés sur le sol devant elle, elle marqua un instant d’hésitation.

- A plus tard, Volkovar, lâcha-t-elle avant de faire volte-face et de s’éloigner, les mains enfoncées dans les poches de sa veste élimée.

Au moins, reconnut-elle avec un sourire sans joie, ils avaient la tête aussi dure l'un que l'autre.
Andrei Volkovar
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Andrei Volkovar
Stalker
Mar 20 Mar - 4:09

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Age :: 30 ans
Patronyme :: Nikitovitch
Surnom ::
Comme un loup, il en aurait retrousser ses babines pour grogner contre celle avec qui il avait partager d'excellents comme de pénibles moments dans sa vie, plus particulièrement vers l'enfance et l'adolescence. Comme un ours, il aurait rugi contre elle, davantage plus fort, aurait sorti crocs et griffes avec hargne pour tenter de la blesser afin de l'éloigner de lui. C'était, en quelque sorte, un double mécanisme de défense vicieux et contradictoire au niveau de la personnalité d'Andrei, qui voulait protéger sa sœur, tout en se protégeant soi-même, afin de vivre tout seul son deuil. De le faire selon son bon plaisir. Ou le pensait-il, en tout cas.

La voir réagir ainsi... Andrei était, d'une part, enfin satisfait qu'on le laisse tranquille. De l'autre, il n'aimait aucunement la voir souffrir ainsi. Cette lueur dans son regard, cet air sauvage et fière. C'était Anna. Mais il réalisait, au fond, qu'il lui avait fait mal de par ses paroles que de par ses actes. Au point où celle-ci l'appela simplement Volkovar. Andrei l'observa partir dans le silence le plus complet avant de lui aussi tourner les talons. S'éloignant sans autre mot.

Le silence était souvent plus révélateur que les mots.
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