Valentina Nikolaïeva
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Valentina Nikolaïeva
Armurière
Sam 14 Mar - 23:57
Armurière

Passeport
Age :: 22 ans
Patronyme :: Vladimirovna
Surnom :: Valya

Feu de tout bois

Épreuve 5 : Feu de tout bois  200313114520890109

Il n'y a pas que les plus forts qui survivent dans le Métro.
Dans nos souterrains semés d'embuches et d'ennemis, il y a aussi et surtout une grande place pour les plus rusés, les vrais débrouillards, les pros du système D.

Sous terre, pas de quincailleries, pas de grandes surfaces ni de magasins d'électronique. Il ne tient qu'à vous de récupérer et démanteler tout ce qui peut l'être pour en faire un tout autre objet. Et justement, vous avez réussi l'assemblage parfait, l'invention qui va faire votre fortune et vous sortir du purin dans lequel vous stagnez.

Vous avez achevé votre dernière invention. À vous de la défendre et d'en expliquer l'utilité pour en tirer le meilleur bénéfice.




Instructions:
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Oskar
Invité
Dim 15 Mar - 13:13
Oskar pour les Chroniques d'Irydaë

Présentation du personnage:

Apparence du personnage:

Le Métro c'est un peu la Bérézina pour le pauvre Skar. Vous me croyez pas ? Nan mais, m'sieurs-dames, j'aimerai vous y voir ! Honnête cambrioleur qu'il est, professionnel, éthique, consciencieux ! Vous voulez qu'il survive comment dans ces foutues galeries où le moindre pécore a un fusil à pompe pour vous trouer le bide si vous approchez de ses affaires ? C'est pas une vie pour les gentils voleurs ça ! Du coup bah on se reconvertit, on réfléchit, entre deux allers-retours pour trouver de quoi bouffer et boire évidemment. Mais si y'a bien un truc que Pattes-de-Velours sait faire c'est se sortir de la merde, croyez-moi ! Et il va le faire ! Le but c'était pas de chourav' les affaires des gens avec qui il vivait actuellement, quand même. Nan mais d'une part c'est complètement débile -essayez de piquer les bibelots de votre frangine ou de votre père pendant un mois sans qu'on soupçonne un seul instant que c'est vous pour voir- pis il avait une éthique aussi, Oskar ! Du coup bah fallait trouver un moyen de piquer la bouffe... des autres, voilà, là c'est éthique.

Pattes-de-Velours arpenta donc les galeries du Métro, tomba sur de la ferraille par ci par là. Comment créer l'outil ultime du cambrioleur de demain ? Comment ressusciter, relever de ses cendres, cette profession si injustement décriée ? Comment se prémunir d'un risque toujours plus grand de se faire dézinguer la figure ? Alors Oskar cogita. Ils avaient un semblant de forge à la planque. Vous prenez un sac, comme les gros sacs à charbon là, vous collez la bouche autour d'un tuyau d'aspirateur, vous foutez ça sous un feu, et paf, vous avez de quoi monter un peu la température pour au moins faire quelques trucs. Un morceau de rail pour enclume et pis un marteau c'est pas courant, mais on peut en chopper. Donc y'avait moyen de concrétiser sa vision. Parce qu'il l'avait eu, il lui était apparu ! Le futur compagnon de tous ceux qui veulent exercer l'honnête profession de voleur ! Un mélange de subtilité, de simplicité, mais aussi d'ingéniosité. Il lui faudrait sûrement beaucoup de temps pour la concevoir. Il y mettrait tout son amour, toute sa passion pour cet art si cher à son cœur ! Avec la volonté ferme qu'il retrouve ses lettres de noblesse dans cette période troublée ! Quoi je m'emporte ? N'empêche qu'il va le faire, notre Skar !

Regardez-le donc alors ! Près du feu avec son jeune assistant qui observait son travail, au mieux avec mutisme, au pire scepticisme. Ouais, on va pas se mentir, au début ça vendait pas du rêve ! Le pauvre gamin s'occupait de la souffleuse pendant qu'Oskar tapait et tapait sur ses bouts de métal ! Il essayait de leur donner une forme précise, de plier la ferraille pour qu'elle exprime enfin l'idée géniale qu'il avait mûrit durant toutes ces longues heures dans le Métro ! Mais c'était pas facile, son projet était si complexe qu'il mettrait sûrement plusieurs jours avant de le voir aboutir ! C'est pour ça qu'après ce qui lui avait semblé comme plusieurs heures à marteler il lança à son courageux assistant juvénile :

Tu peux aller te reposer si tu veux, petit. Tu as bien travaillé. Envoie-moi simplement quelqu'un d'autre pour actionner le soufflet avant d'aller dormir.
Oh moi ça va, ça fait qu'un quart d'heure qu'on est là.
Certes... certes.

Le génie altère la perception du temps, c'est connu de tous ! Mais au moins il saluerait bien bas, quand il présentera sa géniale invention, l'abnégation de cet enfant qui, à ce moment précis, était si absorbé par la genèse, la naissance de cette invention magnifique, qu'il en venait à ne plus percevoir les heures qui s'écoulent et à... A qui je vais faire croire ça, bah ouais ça faisait que vingt minutes, mais j'aimerai vous y voir à taper sur du métal pendant vingt minutes, ça fait mal au bras très très vite ! Par contre, ce que je peux vous dire, c'est qu'il y passa vraiment quelques heures avant de le finir son machin ! Certes, il enchaînait une demi-heure de boulot et une ou deux heures à rien foutre, mais il y passa bien la journée ! C'était vraiment pas banal de voir Skar travailler autant, j'vous assure ! Même que les autres commençaient à avoir de l'espoir ! Quelle tronche ça aurait pour qu'il y passe autant de temps ? Le fait est que le lendemain, au petit matin, il avait fini. Enfin, il se réveilla près de son outil fini la veille quoi. Et il l’enveloppa soigneusement dans un tissu avant de se présenter devant la troupe occupée à casser la croûte.

Mes amis, j'ai terminé ! Z'êtes pas sans savoir que j'ai passé la moitié de ma vie à voler chez les autres gens, et me regardez pas comme ça si vous m'avez accepté parmi vous c'est précisément parce que vous faisiez la même chose ! Eh bah aujourd'hui on reprend du service ! Ouais ouais ! J'ai ici le futur du cambrioleur ! Son nouveau meilleur ami qui lui permettra de prendre les possessions même les plus précieuses avec la discrétion d'un cafard au plafond ! Voici !

Et sur ces mots émouvants, Oskar retira le tissu qui cachait sa géniale trouvaille aux yeux de ces incrédules ! Ils étaient alors en face d'un appareil de métal brillant, plusieurs fois chauffé et frappé pour lui donner une forme complexe, une courbure subtile et calculée au degré près, une tête aplatie pour lui offrir une forme particulière, aérodynamique, à la finesse jamais vue auparavant et une prise en main assurée qui rendrait ce compagnon aussi polyvalent que pratique.

Alors j'ai d'abord pensé, vu qu'on est dans le Métro, à l'appeler Barre à Métro. Mais je trouvais pas ça assez poétique. Alors je l'ai appelé... la Barre à Mine.

… Oui, je vois le problème. Et ils le voient aussi hein, vous inquiétez pas ! C'est effectivement une baramine  qu'il nous a pondu le lascar ! Après une journée complète de boulot, à bassiner tout le monde avec son génie inventif, il nous sort effectivement une barre en fer courbée à l'avant avec une tête plate. Oui oui, j'en ai bien conscience, mais que voulez-vous, je suis aussi là pour le défendre un peu notre lascar ! Sinon vous auriez pas lu son histoire jusqu'au bout si je vous avais avoué qu'il était pas malin pour deux sous ! Alors j'ai fait ce que j'ai pu pour vous vendre le truc ! Bah oui vous êtes déçus, mais pensez à ces troufions qui ont attendu de savoir ce qu'il sortirait, qui avaient de l'espoir ! Une baramine, bon dieu !

Mais... On a déjà ça, Oskar. Tu nous prends pour des cons ! Balança un des plus énervés de la bande.
Mais pas du tout ! Ce qu'on avait jusqu'ici c'était pas ça ! C'était grossier, rouillé, totalement pété, ça avait rien à voir avec ma Barre à Mine magnifique ! Avec sa tête plate vous pourrez ouvrir toutes les portes et vu que c'est un peu lourd, si y'a quelqu'un qui vous gêne vous pourrez vous en débarasser et...
On a déjà ça Skar ! Et ça s'appelait déjà une baramine, pauvre débile ! Lança un autre en brandissant effectivement un outil similaire.
Mais non ça c'est... c'est une barre de fer quoi ! 'Fin j'ai toujours appelé ça comme ça moi !
Oui mais toi t'es con Skar ! T'as monopolisé la forge pendant une journée pour faire une merde pareil !

Ah ça le ton a commencé à monter très vite ! Tellement que le dernier qui lui avait gueulé dessus commençait à se lever de son siège pour se ruer sur notre pauvre Pattes-de-Velours et lui latter la figure ! Et même s'il était confiant dans son invention, le lascar, il voulait pas l'utiliser sur ses compagnons ! Il avait de l'honneur, voyez-vous ! Alors il prit la fuite, loin de ces mécréants, et prophétisa ensuite à travers le Métro et savait qu'un jour on reconnaîtrait l'utilité maximale et le génie inventif de sa Barre à Mine.

FIN
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Sili NRP
Invité
Dim 15 Mar - 15:51
Avant la lecture ~:

La Quête Impossible de la Désolation du Parmesan

L’homme détonait dans le milieu sombre du Métro. Même après plus de dix ans, Rosario della Lupa n’avait pas perdu son accent chantant, cultivé avec soin, ni son teint mate. Sa peau semblait avoir capturé les rayons della bellissima Sicilia tout comme sa voix recelait les échos dei cicale del estate. Dans ses moments de faiblesse, il discutait ainsi de longues heures dans sa langue natale, pour le seul bénéfice de ses oreilles orphelines.

Car Rosario était bien mélancolique des terres bucoliques de Syracuse. Le destin lui avait joué un tour des plus cruels en choisissant de lui coller à la peau une cazzo de crise de panique quand il avait voulu prendre l’avion. Dans l’énergie qu’il avait dévorée pour retenir sa rabbia, et ne mordre aucun de ces étrangers qui se pressaient contre lui, il avait confondu le vol pour Syracuse avec un autre.

Et il avait atterri à Moscou en pleine apocalypse. Cazzo di cazzo ! Il en foutrait des mandales au Destin s’il pouvait l’avoir devant lui. Ne pouvait-il pas lui permettre de rentrer chez lui, parmi les siens, sur la terre à laquelle il appartenait, AVANT de déclencher une apocalypse ? No. C’était bien trop demander.

Les premières années n’avaient pas été faciles. Il se contentait déjà d’être resté en vie con i suoi cani. Ils avaient bien vieilli à ses côtés et leur chaude présence le rassurait dans les heures noires de la nuit ; Rosario della Lupa avait toujours été plus fort en meute. Sa mutation avait pourtant failli le perdre lorsque les « mutants » avaient envahi le Métro. On ne le tolérait que parce qu’il les dérouillait à coup de griffes et de crocs ; il était appréciable d’avoir un homme capable de se passer de la denrée rare des munitions, malgré son petit problème de fourrure.

Il n’en restait pas moins un paria jusqu’à ce qu’il démontre son utilité de cordon bleu, réussissant à donner du goût aux aliments à moitié périmés. Avec ces activités, et la chasse aux rats, Rosario avait réussi à amasser quelques économies, dont ses crocs furieux assuraient la protection contre les plus vénaux. Et…

Il avait été victime d’une folie nostalgique.

Le Sicilien caressa amoureusement la couverture qui sentait bon l’Italia, son museau percevant les saveurs lointaines et fantasmées. La gorge serrée d’émotion, il traça du doigt le titre à moitié effacé. Ricetta dell’Accademia italiana della Cucina, 1982. Comment aurait-il pu résister à cet appel, à cet écho, à ce cri de cœur ?! Impossibile !

« Finis les rats. » dit-il à l’ombre fidèle de Grandenero qui secoua la queue. Un sourire au visage, Rosario se pencha lui mordiller affectueusement l’oreille. « Finie la malbouffe, cazzo ! Il est temps de cuisiner con Amore ! » Il comptait rappeler à ces Moscovites désespérés la splendeur gastronomique de l’Italie, l’affection chaleureuse de ses plats, les saveurs étincelantes qui emplissaient les papilles d’un bonheur simple mais intense.

Mais il devait marquer les esprits s’il voulait convaincre ces rompicoglioni de l’utilité della sua cucina. Pasta ? Difficiles à trouver mais il se savait capable de proposer un délicieux plat de pasta fresca. Ou alors, un risotto ? Il aurait bien cuisiné un buono negro risotto mais il doutait de mettre la patte sur de l’encre de seiche. Et il devait toucher le cœur des Moscovites, raccrocher l'évènement à des souvenirs heureux et…

Ma, era un idiota !

Le spaghetti alla bolognese, bien sûr ! Cependant, il ne pouvait pas cuisiner moins que LA ricetta tradizionale del ragù di Bologna. La queue du loup battant ses cuisses dans son excitation, le Sicilien attrapa un papier. Œufs, farine, eau, huile d’olive, sel, poivre, carottes, oignons, tomates, céleris, viande de bœuf, crème, vin rouge, pancetta e parmigiano.

S’il pouvait trouver son bonheur dans le petit potager du coin, en oubliant le manque de soleil de ces pauvres choses, et la viande auprès d’un trouve-tout de connaissance, qui n’oserait jamais lui refiler du rat ou du chien, remplacer la pancetta par un autre jambon et s’arranger avec le vin, n’en déplaise aux Moscovites qui préféreraient sans doute de la vodka, il allait devoir faire face à un écueil de taille : il parmigiano !

L’ingrédient secret della cucina italiana ! Le goût fondamental, la petite étincelle qui donnait toute sa saveur, l’éclat de vie dans la morosité de la grisaille du Métro. Il ne pourrait PAS trouver un substitut. Impossibile !

Son ombre prit un air féroce, ses cheveux imitant des oreilles. Sa vieille rabbia ne s’était jamais calmée et le volcan se réveillait par moment. Mais, foi de Sicilien, Rosario della Lupa n’allait pas se laisser démoraliser par un petit obstacle ! Sortant en trombe de sa tanière, le mutant se dirigea vers le marché. Sur le chemin, il se força cependant au calme pour ne pas titiller les gâchettes faciles des Moscovites.

« Ciao, amico ! J’ai du travail pour toi. Et surtout : il parmigiano. » Le trouve-tout, qui s’était figé devant la liste, eut un rictus nerveux. Il le fixa comme s’il avait affaire à un fou ; la corde raide sur laquelle il cheminait s’était peut-être bien rompue, le précipitant dans le gouffre de sa mélancolie. « Et où je trouve ça, putain ? »

Rosario ronchonna. « Trouve. C’est ton boulot, cazzo. » Les bras croisés, l’œil féroce, les crocs apparents, il n’avait rien d’engageant. « Si besoin, j’irai botter le cul de ces rompicoglioni de bestioles, cazzo ! Je veux du parmigiano. »

« T’es un connard têtu, tu le sais ?! » s’écria l’autre homme en roulant des yeux agacés. « Faudra du fric, et n’ait pas beaucoup d’espoir. » Rosario haussa une épaule. « Le Destin m’en doit une. » Et sur ces paroles énigmatiques, il partit en laissant en plan le trouve-tout avec sa demande impossible.

Et bien ! Il tenait son esprit buté della sua nonna. Una nonna di Sicilia !

Quand il revint auprès du trouve-tout, il parut avoir avalé quelques aigreurs en le voyant. « Alors ? Cazzo ! Grouille un peu, j’en ai per cinque a sei ore di cottura. » Son accent chantant rendait son patois d’italo-russe encore plus incompréhensible alors que l’excitation del Amore faisait palpiter son sang chaud de la Méditerranée. L’autre le fixait toujours avec des yeux ébahis.

« Il y a peut-être une réserve. Mais le fromage, ça coûte une blinde. L’information aussi, envoie. » Marmonnant des malédictions, Rosario obtempéra, le corps frémissant d’impatience. L’évidence du manque lui sautait au visage : il se sentait porté par une nouvelle énergie, sorti des profondes ténèbres de sa mélancolie, ouvrant à nouveau les yeux sur un monde coloré. « Et t’avais deviné, ya un putain de nid de mutants. Entre potes mutés, ça devrait le faire, non ? » Le grondement sourd de Rosario lui fit attraper la crosse de son revolver alors que son regard devenait mauvais : « Prends cette merde de carte et casse-toi, cabot. »

Il avait bien envie de lui balancer qu’il n’aurait pas droit à ses tagliatelles al parmigiano mais la réplique sonnait trop puérile ; ce gars dépité par la vie ne pourrait pas comprendre, pas sans avoir les saveurs dans le museau. « Attention à ne pas confondre cano e lupo, bastardo. » Drapé dans sa dignité offensé, il fit volte-face et partit au pas-de-loup. Au moins, on ne s’était pas foutu de lui avec la carte. Et il devait être vraiment fou car il n’hésita pas à traverser le nid à « mutants » dès qu’il eut rameuté ses chiens ; il n’allait jamais seul, le Grand Méchant Loup. Porté par le formidable élan del Amore della Cucina, il se fraya un chemin vers la réserve et claqua ses économies avant de s’en retourner, éreinté, sanguinolent et toujours aussi fou, se blottir dans la chaleur de sa tanière.

Mais il avait vaincu l’impossible ! Le parmigiano reposait entre ses mains. Il était un peu trop vieilli, rassis sur l’extérieur, mais Rosario remettait en aveugle sa confiance dans le savoir-faire de ses ancêtres. Il était donc l’heure de se mettre à la tâche. Ses gestes étaient empreints d’affection. Il n’aurait pas été plus tendre, plus concentré, plus amoureux avec sa compagne. Il caressa doucement la pâte des tagliatelles, chouchouta délicatement le ragù, rappela passionnellement aux tomates la splendeur du soleil. Et durant toutes ces heures où il cajola son plat, une odeur entêtante envahit peu à peu le Métro, promesse d’un délice sans nom.

Il n’eut donc pas besoin d’haranguer la foule. Il les entendait se masser près de son territoire, curieux et affamés, incertains de ne pas être victimes d’une nouvelle hallucination du Métro. Avec un rictus amusé, le cuisinier les fit mariner le temps de poser la dernière touche de sa déclaration d’Amore. Tout devait être parfait pour convaincre ces Moscovites incultes, aigris et désespérés d’une vérité toute simple : le ventre contenté par le délice d’une nourriture cuisiné con il Grande Amore, le cœur pouvait retrouver un peu d’espoir.

Et l’entreprise eu un tel succès, le Clochard rejeté ayant charmé sa Belle, qu’il put fièrement installer la pancarte « We’re Wolves » sur la devanture de son restaurant resurgi du passé per l’Amore della Cucina Italiana.  
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Micka LS
Invité
Dim 15 Mar - 16:09
Épreuve 5 : Feu de tout bois  Qwhe

Bonjour, je suis Mickaëlle Zenone, nièce de Catullo Zenone et cousine de Donatello Zenone que vous avez croisé lors de précédentes éditions, en tant que champions de La Sérénissime, univers historique qui se base sur la Venise du XVe siècle. En ce qui me concerne, c'est ma première édition  :D

Micka est une jeune femme atteinte non seulement d'albinisme (comme pas mal de membres de sa famille) mais aussi de troubles mentaux. Paranoïa hallucinatoire, trouble de la personnalité border-line et autres joyeusetés, font que son quotidien est loin d'être routinier. Native de la ville de Florence, d'une mère chinoise, elle a été envoyée chez son oncle Catullo, à Venise afin d'intégrer la prestigieuse Académie des Sciences. Et donc voici sa bouille :

Épreuve 5 : Feu de tout bois  Ikd6

Sous terre. N'était-ce pas ici que se trouvait l'enfer. Si le diable pensait qu'elle lui tombait dans les bras, il se fourvoyait. Elle, Mickaëlle Zenone, ne le rejoindrait jamais. Elle était un ange. Enfin une descendante des anges. Elle avait une mission ! Une quête ! Elle devait sauver l'humanité ! Oui, oui, rien que ça. Parce que les anges, eux, ils ne rigolent pas avec ce genre de trucs. Quand ils attribuaient un rôle à quelqu'un, il fallait s'y tenir. C'était l'ange qui l’accompagnait maintenant depuis son adolescence qui lui avait expliqué ça. Par contre, elle était la seule à pouvoir le voir. À l'entendre aussi. Et il ne pouvait rien faire d'utile. Juste lui parler... Et la juger ! Mais pas de soucis ! Elle savait se tenir. Dieu avait des projets pour elle !

Donc, Micka était sous terre. Mais pas en enfer. Simple, il n'y avait ni flammes, ni barbecue en cours. D'ailleurs en pensant à cela, un creux se fit sentir. Ce n'était pas parce qu'elle était issue d'une longue lignée de chérubins qu'elle ne souffrait pas des besoins primaires. Elle se mit à penser à un grand bol de nouilles... chinoises ? Oh non ! Napolitaines ? Suivit d'un bon sorbet aux fruits ! Par contre l'enfer, c'était de manger les nouilles ! Que ce soit avec ses baguettes comme sa mère lui avait montré ou bien en les enroulant autour d'une fourche comme son père lui avait appris... La jeune albinos n'avait jamais vraiment eu la dextérité nécessaire à les manger proprement. C'est pour cela qu'elle fantasmait sur ça. Elle évitait de s'en sustenter devant un public. Cela n'était pas très élégant pour une demoiselle de son niveau social...

Bien qu'elle soit vêtue, comme à son habitue de façon coquette, elle se trouvait néanmoins dans ce qui ressemblait à une décharge. Les amas des bois taillés et vernis s'empilaient les uns sur les autres, les chutes de tissu crasseux semblaient infestés de bestioles et des cordages traînaient ici et là... Elle s'avança tout de même vers les déchets. Elle devait sortir de là et survivre ! Tout en se marchant, elle parlait avec son ange gardien. Avec véhémence, elle lui expliquait qu'il fallait remonter le plus vite possible à la surface. La tête haute, elle ne fit bien sûr pas attention à où traînaient ses pieds, qui se prirent dans des cordages...

BIM BOUM BADABOUM

Mickaëlle, chanceuse (ou pas) invétérée de son état, ne s’étala pas seulement de tout son long dans la fange. Non... Une légère pente la fit rouler, histoire de bien se tartiner de boue partout, un peu plus bas et finir sa course le nez dans les poubelles. Elle ne se releva pas tout de suite. Elle se trouva nez-à-nez avec un étrange objet. Une petite chose rigolote. Elle la sortit de l'amas de détritus et la montra à son ange.

« Regarde-moi ça ! C'est original. Tu sais ce que c'est toi ? » dit-elle.

« Je pensais que tu voulais sortir d'ici... En plus tu es pleine de boue. Il te faut un bain. »

« Non attends. Observe donc autour de toi... Ici c'est... »

« Une décharge... »

« … Une salle aux trésors !!! »

Elle était vraiment sérieuse. Les gens avaient jeté toutes sortes de choses ici. Mais elle n'était pas bête, elle. Elle était scientifique ! Elle ne voyait pas des ordures, elle y voyait des opportunités. Ses yeux pétillaient comme des lanternes au palais de jade. Ce premier objet l'avait mis en émoi. C'était une sorte de mini gouvernail de navire. Tout rond. Avec en plus une sorte de poignée sur l'un des côtés. Et si elle en faisait... UNE MANIVELLE ! Waaaaahhhhouuuu L'idée qu'elle venait d'avoir... Elle commença donc à fouiller les détritus avec un enthousiasme débordant, sous l’œil inquisiteur de son ange imaginaire...

« Je pensais qu'il fallait que tu sortes d'ici au plus vite ? »

Mais Micka ne l'écouta pas ni lui répondit. Elle continua à collecter toutes sortes d'objets. Elle venait d'avoir une idée de génie ! Dignes des plus grands chérubins scientifiques au monde !! De l'univers même... Et ça c'était pour rester modeste ! Elle accumula ses trésors dans ses bras avant de s'éloigner un peu des amas de déchets. Elle trouva une planche plate et décida que ce serait son pote de travail. Elle commença à bricoler dans son coin. Elle était même ingénieur. Si son idée fonctionnait, il faudrait absolument qu'elle aille à l'académie pour montrer cela à ses confrères ! Intrigué, son ange commença à lui poser des questions. Elle se tourna vers lui après avoir enroulé un morceau de corde autour de deux baguettes en bois.

« Je viens de créer un enrouleur de nouilles ! Chinoises ou Napolitaines, c'est pareil ! Il est universel ! En plus, si tu abaisses ce levier-là, tu peux le transformer en retourneur de sorbet ! Regarde...  »

Mickaëlle lui tendit son invention. Il s'agissait de deux piques en bois, espacés d'environ deux centimètres, accrocher à une poignée dotée elle-même d'une manivelle. Elle lui fit une démonstration. Quand elle tournait le levier, par un mouvement circulaire, les deux piques tournaient. Elle le pointa dans un amas de ficelles. Ces dernières s'enroulèrent sans difficulté. Elle releva le tout et lui tendit comme pour lui donner la béquée.

« Tu vois ça marche. »

« Et ton retourneur de sorbet ? »

Toujours souriante, elle abaissa une petite capsule qui créa un petit récipient pour y mettre un délice glacé. Quand elle actionnai ensuite sa manivelle, elle pouvait donc le lécher sans avoir besoin de tourner son bol. C'était magique ! Divin ? Non, c'était scientifique !!!!

« Et... Donc c'est bien beau tout ça ais, tu vas en faire quoi ? »

« Mon Cher Ami. Tu as beau être un ange, tu n'as pas encore compris le sens de la vie des humains. La nourriture est un luxe autant qu'elle nous est vitale. C'est pour cela que c'est génial. Avec cela plus besoin de se casser le séant pour manger de bonnes nouilles. Plus besoin de technique complexe. Les nouilles seront à la porter de TOUT LE MONDE !!! Parce que... la bouffe, c'est la vie !!! »

« Je pensais que tu voulais sortir d'ici en priorité moi... »

« Mais on s'en fiche ! Je viens de créer un retourneur de nouille ! Foutre-Dieu !! Tu vois donc pas le succès que cela va avoir dans la Sérénissime... Dans la région... Dans toute l'Italie, que dis-je dans le MONDE ENTIER !!!  C'est Tonton Catullo qui va être fier de moi !!! Avec ça, si on ne fait pas fortune... C'est que l'être humain est irrécupérable... »

Elle tapa du pied par terre et sauta de joie en même temps. Bon ce n'était pas tout. Ce n'était pas en restant ici qu'elle ferait fortune. Elle pris son invention, releva son jupon et s'en alla vers la sortie...

« Bon, tu viens ? C'est pas en restant dans cette décharge puante qu'on va faire connaître la sainte parole de Dieu. Dis-moi l'ange... Tu as entendu parlé du Pastafarisme ? »
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Luke_DT
Invité
Dim 15 Mar - 18:19
Le personnage et le forum:

Petites précisions avant la lecture:

La scène se déroule six pieds sous terre, quelque part sur le monde des Humains. LUKE porte des vêtements simples en lambeaux, il est recouvert de terre. Des cicatrices parcourent son corps, certaines ne sont pas cautérisées. Il tient une grosse mallette noire. Sur sa main gauche est glissée une vieille CHAUSSETTE rose.

LUKE, criant dans un mégaphone : « Approchez-vous donc, je vous en prie approchez. J’ai entre mes mains un objet extra-ordinaire qui, je le suis persuadé, saura ravir vos prunelles et résonnera avec votre âme éplorée. Ai-je l’attention de tous ? Parfait. Avant cependant de vous présenter l’objet merveilleux que j’ai façonné de mes mains, je me dois d’en décrire les atours. Vous, créatures du sous-sol, que recherchez-vous ? Survivre me diriez-vous, manger, boire, se reproduire, je ne sais quel besoin primitif qui passera au sein de votre cervelle. Et si vous oubliiez ces considérations futiles et dérisoires qui aliènent vos cœurs désespérés. Et si, je vous apportais entre mes mains ternies par la suie et la poussière quelques éclats de lumière ? Oui, vous n’êtes point sourds. Il saute sur un tas de débris, pour se maintenir en hauteur. N’êtes vous ni guère aveugle ou devenus fous je vous l’assure. J’ai à vous proposer un outil miraculeux, fantastico-incroyable, prodigo-exceptionnel, qui pourrait transformer vos vies de misères en luxuriantes vacances. C’est ironique, bien entendu. Qu’est ce que c’est, qu’est ce que c’est ? Dit-il en faisant parler la chaussette comme un interlocuteur abstrait. Mes amis, je ne pourrais engourdir un instant de plus votre patience, permettez-moi que j’ouvre cette grosse malle, que j’en extirpe l’outil, que j’équipe la bandoulière. Tada ! »

LA CHAUSETTE : « Ô que c’est beau, ô que c’est magnifique ! Quel est cet objet, dis le moi, dis le moi ! »

LUKE, fier : « Je vous présente la sublime GEEPC-66 ! La Guitare Électrique Explosive Perfo-Creusante, soixante-sixième du nom. Après quelques expérimentations cliniques hâtées pour les besoins de la science, elle est enfin fonctionnelle. Et je vous promets mes amis, l’essayer, c’est l’adopter. Mais point de démonstration futile, je n’ai pas besoin de ce genre d’arguments marketing pour promouvoir mon produit. Visez plutôt ! Une caisse de résonance en laiton, un manche ajustable je vous prie, en plomb, noir comme la nuit. Enfin, pour vous, jour ou nuit, ce n’est pas grande différence là-dessous. Mieux ? J’ai, une table d’harmonie dédicacée de ma main, gravée à travers la roche à l’aide d’un stylo fumant. Le petit bonhomme avec les bâtons sur le côté, c’est moi, joli autoportrait non ? Le chevalet est en taule, et la tête, ainsi que son sillet, sont en un métal de ma composition. Non non, ne me suppliez point, vous n’aurez pas ma recette secrète, maudits pirates. Et si vous pensiez que j’en avais terminé avec les surprises, vous pensiez faux, comme à votre habitude. A l’intérieur du corps de cette guitare en apparence classique, se dissimulent sournoisement des mécanismes fantastiques. »

LA CHAUSSETTE : « Répétition, répétition ! »

LUKE : « Oui je le sais, mais c’est un comique de répétition ma chère, j’appuie sur le caractère fantastique, et de trois, en répétant allègrement ce mot si particulier. Votre esprit, sans l’ombre d’un doute, élabore des connexions neuronales pour associer l’un et l’autre. Technique de professionnel, je pourrais vous l’expliquer un jour. Il secoue la tête. Ces mécanismes quels sont-ils ? Je vous sens si impatients. Admirez ! Il appuie sur un bouton de la tête et une trappe dans le corps s’ouvre. Un percuteur, une lentille acoustique radiale, un amplificateur et un oscillateur. Quatre organes nécessaires à l’élaboration de mon génie. »

LA CHAUSSETTE, émerveillée : « Comment cela fonctionne, comment cela fonctionne ? »

LUKE « N’ayez crainte, je vais satisfaire votre curiosité dévorante. Lorsque je place mes mains sur le manche, voyez-vous, je peux faire des étincelles. Au passage, je suis artiste, grand guitariste là d’où je viens, et je me produis tous les jeudis soirs sur les planches du Falshivyy Bolchoi proche de la station Serpoukhovskaya. Lorsque de mes phalanges ou de mon médiator, selon les us et coutumes culturelles que nous n’aborderons pas ici, je fais vibrer la corde, la vibration rencontre l’oscillateur, et le met en mouvement. Le mouvement s’harmonise, se calibre sur une fréquence continue, et lorsqu’il est stabilisé, il donne le rythme au percuteur qui envoi l’onde désormais répétée à travers l’amplificateur. Vous suivez toujours ? L’onde est alors élargie, affinée, précisée, et bien évidemment, décuplée. Elle termine sa route sur la lentille acoustique radiale pour être projeté en avant hors du mécanisme et...quelqu’un peut me répéter ce que je viens de dire ? »

LA CHAUSSETTE : « Moi, moi ! Doigts ou médiator, corde, oscillateur, percuteur, amplificateur et lentille acoustique radiale ! »

LUKE, applaudissant : « Exactement, vous avez tout compris. Mais après la lentille, que se passe-t-il ? Et si je vous proposais une petite démonstration. Ne seriez-vous pas intéressés ? Allons, rien de bien folichon, juste une petite démonstration. N’ayez crainte, mais par mesure de sécurité, je vais vous demander de vous écarter de quelques mètres. Évitons de malencontreux incidents voulez-vous bien ? Parfait. Trois, deux, un, démonstration ! LUKE fait vibrer la corde et une onde de choc s’éjecte du mécanisme, faisant vibrer le tas de débris qui s’effondre. LUKE se relève, époussetant ses vêtements. C’est formidable ! Que dis-je, fantastique ! Et de quatre. L’invention fonctionne à merveille. Elle manque certes de précision, mais je peux vous assurer qu’elle saura, entre des mains expertes, vous sortir de n’importe quelle situation. »

LA CHAUSSETTE : « Comme quoi, comme quoi ? »

LUKE : « Pas si vite, il faut me laisser le temps d’expliquer. Mais j’apprécie votre envergure, et votre ardent désir d’en apprendre plus sur ma création. Alors, parce que je suis quelqu’un de très bonne parole, je vais satisfaire vos plaisirs les plus imprononçables. Il chuchote. Tous les désirs sont des langueurs à accomplir pour découvrir la véritable passion. Retournant au mégaphone. Mise en situation. Vous êtes piégés dans un éboulement. A votre droite, des créatures hostiles, je ne sais pas moi, des Charognards par exemple. On imagine qu’ils seraient là pour des raisons qui nous échappent. A votre gauche, l’éboulement en question. En face, un mur de métal, infranchissable. Et derrière, un mur de terre. Solution A, vous utilisez la GEEPC-66 pour repousser les Charognards. Solution B, vous utilisez la GEEPC-66 pour creuser une galerie à travers le mur de terre. Solution, C, vous utilisez la GEEPC-66 pour repousser l’éboulement. Solution D, les trois à la fois.

LA CHAUSSETTE : « La réponse D, la réponse D ! »

LUKE : « Vous devez avoir un problème, vous dites tout en double. Sacrediable, ce n’est point important, je vous aime quand même. Que vous êtes perspicaces, je n’en reviens pas. Toutes les solutions sont bonnes car il n’est rien que vous ne puissiez point accomplir avec cet outil fantastique. Et de cinq. Et accrochez vos ceintures, car je vous propose dès maintenant une réduction exceptionnelle sur le prix de cet objet. En effet, au lieu des trois milles pièces d’or demandées, j’effectue un rabais sensationnel de quatre-vingt pourcents. Ce qui ramène la GEEPC-66 a seulement six-cent pièces d’or. Vous avez bien entendu ! Et les enchères peuvent désormais débuter. Il n’y a qu’un seul exemplaire, et je m’en sépare avec honneur et sacrifice pour le bien de notre peuple. »

LUKE se déleste de la chaussette. Il la jette au sol et la piétine nerveusement. Redisposant la guitare dans son étui, il fait les cent pas.

LUKE : « C’était pas mal, cela devrait passer. C’était mon dernier entraînement avant le moment de vérité. Le groupe est au bout du tunnel, et je n’ai pas perdu deux semaines de ma maudite vie à parcourir ces galeries pour en sortir bredouille. Milles trésors l’on m’avait vendu, en me disant que venir ici serait parfait pour renflouer mes caisses. Bravo. Quel idiot j’ai été de croire à ces enfantillages. Me voici bloqué ici. Cette vente doit m’assurer suffisamment pour retourner à la surface et ficher le camp. S’ils savaient à quel point je déteste accorder des guitares, je ne suis pas luthier moi. Si avec cela Damned Town tu oses encore me dire que je ne fais pas d’effort pour toi, ma main dans la figure tu recevras ! Enfin, il est temps d’y aller, j’ai une GEEPC-66 à faire acheter. »

1465 mots.
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Rich AVA
Invité
Dim 15 Mar - 20:03
Spoiler:
1492 mots

Je ne suis pas un génie, loin de là. Je suis quelqu'un d'assez normal dans l'ensemble, si on excepte bien entendu la perte totale de mon bras droit, épaule et omoplate comprises. Pourtant, je vis normalement, je pratique même des arts martiaux et manie l'épée de la main droite et pallie ainsi à une faiblesse de mon bras gauche du à l'accident qui m'a laissé amputé. J'ai eu de la chance ne pas perdre les deux, c'est certain. J'ai aussi eu une chance inouïe que les progrès médicaux et technologiques m'aient permis de paraître normal avec cette prothèse. Cependant, il a fallut que ce soit mon père qui travaille sur un projet avec le médecin pour me permettre de manier une épée. Ca ne m'est pas vraiment d'une grande utilité dans la vie quotidienne mais ça peut l'être pour d'autres personnes qui perdent leur membres supérieurs lors de face à face avec des créatures dangereuses issus de la méga faune de cette planète, ou dans des accidents comme il en arrive parfois. Ma propre prothèse est typiquement basique sur ce point, il faut clipser et déclipser une lame spécialement conçue pour s'appairer avec mon bras et cela prend du temps. Je connais une personne qui n'a pas le luxe de prendre le temps de fixer une arme quelle qu'elle soit pendant les expéditions lorsque les problème arrivent et qui se retrouve, du coup, interdit de quitter l'enceinte de la colonie. Son problème me tient d'autant à coeur qu'il m'arrive moi même de partir à l'extérieur. Bon, c'est moins compliqué pour moi puisque je suis un civil alors que lui est un militaire, je suis protéger par des gens comme lui et les guerriers d'Avalon lors des sorties. Ma spécialité, c'est le dessin quel qu'il soit. Que ce soit de la cartographie ou des croquis en tout genre, je me débrouille assez pour qu'on m'ait accepté dans les groupes d'explorateurs scientifiques. Quitte a avoir une spécialité de ce genre, autant m'en servir et c'est ce que j'ai fait. Talbot me fait peine à rester confiner alors qu'il adore ce qu'il fait, en discutant avec lui hier soir, j'ai eu une idée qui a germé et j'ai décidé de la croquer avec des annotations sur les spécificités qui seraient nécessaires pour qu'il puisse l'utiliser et ressortir à nouveau sans se mettre en danger ni être un fardeau pour les autres. C'est donc après une nuit blanche, échevelé et la mine épuisée que je vais frapper chez lui sans même m'annoncer. Ce n'est pas dans mes habitudes mais tant pis, c'est un mal pour un bien, j'espère.

Talbot ! Ouvre cette porte, c'est important !

Cela fait bien deux minutes que je tambourine à sa porte. Je sais qu'il est là, j'ai entendu du bruit dans l'appartement. La porte finit par s'ouvrir à toute volée sur la mine défaite de Talbot. Il me regarde, prêt à m'envoyer sur les roses. Lui qui était si joyeux avant cet accident est maintenant totalement taciturne.

Qu'est ce tu veux gamin ?

J'ai un truc pour toi, laisse moi entrer, je ne te ferai pas perdre ton temps.

Tout en disant cela, je lui montre mon cahier de croquis. Il le regarde avec un air suspicieux et reporte ses yeux d'azur sur moi avant de hausser les épaules et se détourner en laissant la porte ouverte.

T'as intérêt sinon je te fous dehors avec mon pied au cul, c'est clair Furga ?

Oui, promis...

Je rentre donc rapidement et ferme la porte devant moi avant de le dépasser et lui attraper le bras pour l'entraîner dans son salon. Il n'aime pas le contact, je le sais, pas depuis qu'il a perdu son bras et qu'il a été remplacé par cette prothèse mais je m'en contrefiche complètement en cet instant. Ouvrant le cahier je lui mets sous le nez et attends ses questions et réactions, qui ne tardent pas.

C'est pour me montrer un stupide dessin que tu m'as cassé les pieds aussi tôt ?

Non, regarde mieux. M'approchant, je pose le croquis et lui montre ce que cela représente exactement en lui expliquant : On est d'accord qu'on a une bonne technologie de remplacement des membres perdus, toi comme moi, mais ça a ses limites. J'ai trouvé comme faire pour que tu sois dans de bonnes conditions et que ça te rajoute un petit avantage au passage. Avec la technologie de nanos, on peut faire en sorte que tu aies une arme directement intégrée dans ton bras et que ça pallie à la déficience que cette perte entraîne pour toi.

La technologie a en effet ses limites et, bien qu'avec les prothèses on puisse avoir les même capacités qu'avec des vrais membres, il arrive parfois que le corps ne soit pas d'accord et que l'absence de certains éléments corporels entraîne un affaiblissement handicapant. C'est ce qui m'arrive et, je le sais, ce qui arrive aussi à Talbot.

Gamin... c'est gentil mais tu peux m'expliquer comment on pourrait faire ça alors que la nanotechnologie ne nous permet pas d'améliorer un corps mais juste de remplacer ce qui a été perdu ? C'est pas bien ce que tu fais, tu sais...

Je prends une profonde inspiration et le regarde droit dans les yeux. Je sais que cela peut paraître fou mais je suis persuadé d'avoir trouvé une solution pour lui et pour qu'il puisse de nouveau faire parti du corps des militaires et retrouver son sourire.

Tu sais que je ne fais jamais rien sans y avoir réfléchit avant. On a le même souci de base, je suis certainement le plus à même de proposer une solution pour que ça ne te handicape pas ou peu alors ferme la et écoute moi.

Je suis rarement aussi vindicatif et aussi sec, il le sait et en est tellement surpris que cela lui clou réellement le bec. Il me regarde un instant avec des grands yeux surpris avant de hocher la tête et se pencher sur le croquis pour le regarder plus attentivement.

Ok... Explique moi ç...

Il est interrompu par la sonnette de sa porte d'entrée et la regarde alors que je me lève pour aller ouvrir en expliquant :

Plutôt que de voir si ça te va ou pas, j'ai demandé à un spécialiste de la nano de passer qui a aussi des connaissances médicales. Je lui ai vite fait dit ce que j'avais trouvé et il voulait voir le schéma avant de se prononcer, je lui ai donné rendez vous ici pour qu'il le voit et confirme ce que je dis.

Je reviens quelques instants plus tard accompagné de ce spécialiste et lui fait signe de s'asseoir à côté de Talbot.

Professeur Stuart, voici Talbot, l'homme dont je vous ai parlé et la raison de ma proposition. Vous avez devant vous le schéma de ce que je propose pour que des personnes comme lui.

Le temps que ces messieurs se saluent, je me place entre eux et leur montre ce à quoi j'ai pensé. Ma proposition, en soi, est assez basique, je le sais. Il faut juste espérer que je ne me fourvoie pas en pensant que c'est possible.

Voilà. Je me suis dit qu'il serait possible de fabriquer une sorte de prothèse qui intégrerait une partie de compartiment quantique dans lequel on pourrait ranger une arme, que ce soit une lame comme j'en utilise lorsque je m'entraîne, ou un d'un autre type lorsqu'un militaire doit sortir de quoi se défendre. Bien entendu, il y aurait des contrôles par le biais d'une IA qui éviterait les utilisations abusive avec des normes de sécurité intégrée suivant l'utilité que l'on a de ce genre de prothèse, quitte même à ce que ce soit un système d'armure de bras à enfiler pour ne pas à l'avoir tout le temps.

Montrant mon propre bras, je détache l'endroit qui dissimule la partie où se clipse ma lame et leur fait la démonstration de l'assemblage en direct.

Comme ça, mais en plus poussé et miniaturisé. Je sais que Talbot ne fera pas d'utilisations inappropriées mais sait on jamais qui en a besoin par la suite. Quoi qu'il en soit, quelque chose d'à peu près la taille des noyaux d'écailles, devrait faire l'affaire je pense et on peut utiliser une partie de la technologie des écailles pour renforcer les capacités des deux bras si la déficience les touche tous les deux. Ca resterait, bien entendu une utilisation exceptionnelle en cas de nécessité. Par exemple, moi, je n'y aurais pas droit puisque mon activité ne m'oblige pas à être parfaitement fonctionnel sur ce point, en revanche, quelqu'un d'aussi bon dans son domaine que Talbot y aurait totalement droit après vérification, bien entendu...

Le professeur me regarde un instant en réfléchissant puis finit par se lever en me tendant la main.

Je prends tout ça, je le montre à mes supérieurs hiérarchiques et je te dis ça... Mais ça me parait plus qu'intéressant et dans le domaine du possible.

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Liam[OT]
Invité
Dim 15 Mar - 20:20
Contexte d'Ostium Tenebris:

Le personnage : Liam Sorensen:


Dans le chaos sans nom provoqué par l’arrivée massive des Ténèbres, Liam n’avait trouvé de refuge que dans l’un de ses laboratoires sécurisés. Il l’avait plutôt conçu en prévision de cyber-attaques ou éventuellement d’une guerre atomique, mais c’étaient bien d’autres événements qui l’avaient conduit là.

Passés les premiers moments de déstabilisation et de remise en question de beaucoup de principes qu’il tenait pour acquis, il avait étudié ses options.
Ce n’était pas plus le moment de se laisser abattre que lorsque les créatures avaient envahi la Terre.

Pour autant les solutions étaient loin d’être évidentes. Il dut d’ailleurs bientôt se faire une raison, il ne pourrait pas à lui seul résoudre toute la problématique.
Mais sur quel aspect se pencher en priorité ? Il n’était pas médecin, ni chercheur dans un domaine qui lui permette de guérir les gens envahis par les Ténèbres.
Pas un soldat ou un général non plus, les affrontements physiques et la confrontation directe n’étaient pas son fort.
Et puis, en voyant Alekseï jouer avec son chien pour tenter de le distraire de son enfermement, il eut une idée. Une idée qui lui parut folle et qui le fit d’abord sourire, mais après réflexion c’était justement ce qu’il fallait.



Il lui avait fallu des mois. Des mois de remises en question, d’inquiétude parfois. Était-ce la bonne voie ? Allait-il rester assez de lumière dans le monde pour que l’étincelle suffise ? Sans parler de la faim qui creusait les côtes d’Alekseï et Atray, ce qui le peinait beaucoup. De cet enfermement qui les minait tous.

Il avait refusé de dire quoi que ce soit au jeune homme, lui interdisant de s’approcher du laboratoire. De temps en temps il l’avait envoyé chercher des pièces mais Alekseï, malgré son intelligence pratique, n’avait jamais pu deviner comment elles seraient assemblées, dans quel but.

Parfois il ne savait plus s’il travaillait ou s’il rêvait qu’il le faisait. Parfois il envoyait valser ses notes dans un accès de désespoir et de colère qui ne lui ressemblait pas.
Mais finalement il était là, devant lui. Un projet d’une telle folie qu’il ne l’aurait jamais envisagé si les Ténèbres n’avaient pas forcé les choses.

Il était temps de le confronter à un adversaire qui ne montrerait aucune complaisance mais resterait aussi objectif que possible, son directeur financier.
Par chance il avait échappé aux ténèbres jusque-là, réfugié dans un bunker militaire autrefois secret, non loin d’une célèbre station de métro.

Il établit la communication comme il le faisait tous les quinze jours depuis les tragiques événements. L’homme comprit immédiatement que quelque chose avait changé. Que Liam avait une information importante à lui donner.
Il lui expliqua. Thomas resta bouche bée puis le regarda comme s’il avait perdu la raison.

« Je sais que ça paraît fou. admit Liam.
- Ça ne paraît pas fou, ça n’a aucun sens !
- C’est ce que j’ai cru au début. Mais ça m’a fait sourire. Ça m’a fait sourire dans notre situation Thomas. Tu comprends ?
- Non je ne comprends pas ! Tu as perdu la raison ! Ne me dis pas que c’est à ça que tu travailles depuis des mois ? Alors que ton esclave va bientôt crever de faim et ton chien pas mieux !
- Je connais la situation Thomas. Et crois-moi je ne laisserai personne mourir ou finir enténébré pour une lubie. Tu étais sur Ilmaehad, est-ce que quelque chose comme ça a déjà été essayé ?
- Bien sûr que non ! Déjà parce-qu’on n’avait pas la technologie, ensuite parce-que c’est une idée qui n’a aucun sens ! On va bientôt tous disparaître, la Terre va bientôt devenir un champ de ruines et tu t’amuses à… A faire ÇA !
-Je ne me suis pas amusé. Crois-moi, c’est un sujet très sérieux. J’y ai sacrifié ma santé, et ne me parle pas de ma santé mentale. J’ai étudié tous les documents que j’avais à ma portée, j’ai regardé plus de vidéos que je ne pourrais en citer, j’ai testé toutes les combinaisons possibles, fait des simulations. Tout le matériel du labo y est passé, j’ai dépassé la puissance de calcul de certains ordinateurs quantiques.
- Ces détails techniques ne m’intéressent pas ! Bon sang Liam, à croire que tu travailles pour les Ténèbres ! Un cerveau aussi brillant que le tien, qui produit ça…
- Les ténèbres font de nous des personnes sanguinaires de façon inconsciente, qui ont une rage sans borne, une colère impossible à contenir et omniprésente, non ?
- Oui. Et alors ? Je ne vois pas en quoi ce que tu as fait peut changer les choses.
- Regarde. »
Liam sourit et montra une modélisation de son invention.
« Est-ce que tu ressens de la colère ou une envie de meurtre en le voyant ?
- Bien sûr que non, mais je n’ai pas de ténèbres en moi.
-Qu’est-ce que tu ressens ? »
Thomas, comprenant à quel point la question était importante pour son ami et employeur, prit le temps de se poser la question réellement, au-delà de ses angoisses.
Et il fut obligé d’admettre.
« C’est complètement fou mais… Puisque tu l’as fait… Tu l’as montré à Alekseï ?
- Non. J’avais besoin de quelqu’un que je savais pouvoir s’y opposer spontanément mais capable de réfléchir réellement. »
Thomas fut à la fois touché et un peu mal à l’aise.
« Comment tu vas le … diffuser ?
- J’ai besoin de ton aide et de celle de l’armée. De tous ceux qui ne sont pas enténébrés.
- Il va falloir les convaincre.
- Est-ce qu’ils ont une meilleure alternative ?
- Non. admit Thomas à regret.
- Alors on va le faire. »



Ce fut ainsi que, quelques semaines plus tard, les rayons d’une aube nouvelle firent apparaître dans le ciel un bataillon de chatons arc-en-ciel jouant avec des bulles de savons, que dans les rues des poneys multicolores firent des chorégraphies au rythmes de musiques bon enfant et que des distributeurs de bonbons et de fromage furent installés un peu partout.

Oh il y eut bien des mécontents et des grognons qui n’aimaient ni les chatons ni les poneys ni les bonbons et encore moins le fromage, mais ils gagnèrent du temps.
Et Liam put inventer d’autres robots, d’autres projections, d’autres distributeurs, qui empêchaient les gens de vouloir être agressifs, même avec les ténèbres.
Après des mois de lutte celles-ci battirent en retraite, écœurées, par tant de couleurs pastel, d’animaux mignons et de peluches réconfortantes.

Bien après il y eut une vague de rejet de tout ce qui était coloré et doux et les gens portèrent majoritairement du gris et du noir dans des matières rêches, mais rares étaient ceux qui ne gardaient pas au fond d’un placard une peluche de lapin bleu ou un poster d’arc-en-ciel où s’ébattaient des chatons.
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Onyx[ES]
Invité
Dim 15 Mar - 20:46
Avant de lire:

Regards dubitatifs, reniflements dédaigneux, silences fermés, ricanements. Aucune de ces réactions n’était une surprise pour Isolde, bien que son cœur saignait de voir ceux qu’elle avait autrefois appelés « camarades » la regarder comme si elle n’était qu’une intruse à leur groupe, voire même une ennemie.

Choisir de devenir Cyantifique n’avait pas été une décision qu’elle avait prise à la légère, d’autant plus que les Cyantifiques eux-mêmes ne voulaient guère d’une nouvelle parmi leurs rangs. Seulement, il lui fallait essayer. Pour elle, mais également pour tous ceux qu’elle appelait amis et qui avaient été mutilés par l’Esquisse.

La folie créée par un esprit dans le mauvais corps, le mauvais sexe, le mauvais âge ou un corps non humain était si dure à regarder. Cette dysphorie corporelle qui frappait tant d’entre eux et qui, si seulement elle n’existait pas, rendrait déjà l’Esquisse un endroit moins atroce. C’était son devoir d’y faire face et d’y trouver une solution. Alors elle avait pris sa décision, malgré les tentatives de la retenir, les pleurs, les cris de « Traîtresses », les « Je le savais » et les « Ne t’en va pas… ». Tout cela, elle l’avait fait pour eux, même si Isolde savait qu’ils ne le voyaient pas ainsi.

Aujourd'hui, elle désignait son invention placée devant elle et essayait de les convaincre.

« Je sais, je sais, vous n’y croyez pas. Après tout, vous savez tous ce qu’est la recherche dans la Cyance.

Vous cherchez des réponses. Vous êtes persuadés qu’après avoir versé tant de sang, de larmes et de sueur, avoir finalement réussi à mettre le doigt sur la vérité. Test après test ont été répétés sur cette théorie et fois après fois, le même résultat a été obtenu. Là où nulle logique n’existait, vous avez réussi à lui donner vie.

Vous regardez votre soi-disant succès avec triomphe, en pleurant des larmes de joie et en riant d’euphorie, jusqu’à ce que votre souffle se fige dans votre gorge lorsque votre théorie vous retourne votre regard, plongeant ses pupilles inexistantes dans les vôtres. Ce qui n’aurait dû n’être qu’une simple idée posée sur papier s’anime et rit à son tour, se moquant de votre crédulité, puis s’évapore soudainement. Paniqué, vous refaites vos tests, encore et encore… Pour chaque test identique, vos résultats se multiplient sans jamais se ressembler. Les règles ont encore changé, il faut recommencer…

Je n’y croyais pas non plus. Mais écoutez-moi. Entendez-moi. Je vous parle. Je vous parle et ma voix ne coupe pas, mes mots ne se cannibalisent pas, je ne bégaye plus. Moi qui ne pouvait pas finir une phrase sans que mes mots ne se brisent, je viens de vous parler sans prendre de pause et sans que ma voix ne me trahisse. Ne voyez-vous pas que ma création fonctionne? Je suis guérie.
»

Cette fois-ci, ce fut un silence qui l’attendait. Personne ne parlait, personne ne répondait. Encore une fois, Isolde n’éprouvait aucune surprise. Les Dessinateurs avaient, après moult disputes, insultes et bagarres inutiles, décidé de couper les ponts. Aucun d’entre eux ne daignait lui adresser la parole, choisissant ainsi de la renier afin de punir sa trahison. Elle n’était plus qu’un fantôme, un vestige d’une ancienne amie qui, à leur sens, était morte.

La rousse s’avança vers Médor et posa un genou au sol pour se mettre à sa hauteur.

« Regardes-toi, Médor. Ton apparence est celle d’un loup, de même que tes instincts. Tu n’es même plus humain. Sans cesse, tu perds contrôle et tu manques de blesser les autres. Adeline porte sur sa cuisse l’empreinte de tes crocs dans sa chair. Veux-tu vraiment rester ainsi ? »

Isolde resta dans sa position, tournant seulement la tête pour regarder Crevette.

« N’es-tu pas épuisée de ce corps d’enfant qui ne t’appartient pas et qui limite ton potentiel, t’empêchant de te battre comme la guerrière que tu sais être ? De cette mémoire défaillante qui a perdu la plus précieuse des informations, celle de ton identité ? »

La Cyantifique se releva, regardant Morgan assise sur une table.

« Non seulement ton corps est celui d’un félin, mais de plus, il s’agit d’un mâle alors que nous savons tous que tu es une femme. Y-a-t-il pire violation que celle-ci ? Laisses-moi t’aider. »

La rousse se tourna vers le Triaire qui la regardait à son tour sans rien dire, mais avec une lueur qu’elle ne pouvait déchiffrer dans les yeux.

« Ne veux-tu pas te souvenir ? D’arrêter d’essayer de définir qui tu es à partir des qualités qui se dégagent des actes qui te semblent naturels sans savoir si tu te trompes ? Ne veux-tu pas savoir celui que tu étais réellement ? Ne veux-tu pas te remémorer ceux que tu aimais ? Veux-tu vraiment continuer à vivre dans l’ignorance ? »

Isolde s’adressa à Kaoren, tentant de trouver un argument qui l’atteindrait.

« N’en as-tu pas marre d’être un figurant ? D’ignorer quel est ton vrai rôle ? Et si tu étais le personnage principal ? Ou l’antagoniste ? Ne veux-tu pas au moins le savoir ? Retrouver un corps qui t’appartient ? »

Enfin, elle se tourna vers Al et lui sourit.

« Ais-je vraiment besoin de mots ? Tu t’es déjà reconnu dans plusieurs de mes descriptions précédentes. »

Silence.

Isolde revint à son invention et continua son discours, sa tentative de recréer les ponts qu’elle avait elle-même brisés. La solitude avait creusée une pièce de son âme, lui volant à elle aussi une partie de sa santé mentale. La charge mentale des dernières semaines l’avait affectée plus qu’elle n’oserait l’avouer et elle était à bout.

Silence.

La femme ferma les yeux, refusant d’admettre défaite, mais ayant tout de même besoin d’un instant pour éviter de céder au désespoir. Ces foutus entêtés !

« J’accepte d’essayer. »

Elle rouvrit les yeux, surprise, alors qu’un éclat d’espoir bourgeonnait dans sa poitrine. Le Triaire s’était avancé et la regardait d’un air déterminé. Elle hésita.

« Tu es vraiment sûr ? »

Ignorant les protestations des autres, il hochât la tête.

« D’accord. Enlèves-tes vêtements et mets-toi sur la table. Ne t’inquiètes pas, tu ne sentiras rien. »

Une hésitation se fit sentir chez le gaillard alors que la galerie des peanuts sifflait et huait.

« Quoi ? Tu n’as rien que je n’ai pas déjà vu, crois-moi, rien ne me choquera. Quant aux autres idiots, ils vont tourner le dos. »

Elle fusilla les abrutis en questions du regard qui obtempérèrent avec quelques protestations. Elle les aimait bien, mais parfois, elle en étranglerait quelques-uns.

« Je suis prêt. »

C’était le moment de vérité, celui de prouver à tous les autres qu’elle ne mentait pas, qu’elle avait réellement trouvé comment leur rendre leur forme et état mental original, tels qu’ils étaient avant l’Esquisse. Elle prit une grande inspiration. Tout irait bien.

« On commence. Cela ne prendra qu'une minute. »

Isolde appuya sur le bouton rouge. La machine s’alluma. Tous les voyants verts étaient allumés. Une lumière enveloppa l’homme et le processus commença. Tout allait bien. Tout allait bien. Tout… Un voyant rouge. Tout n’allait pas bien.

Qu’est-ce que… Le métal dans la jambe du soldat, elle l’avait oublié. La Cyantifique tenta de désactiver la machine, sans succès. Elle essaya de la déplacer, sans succès. Elle ne pouvait pas l’arrêter. Isolde paniqua, puis se ressaisit. Quoi qu’il arrive, elle ne pouvait pas laisser arriver quoi que ce soit au Triaire. Après tout, c’était sa faute. Elle le fixa. La lumière s’intensifia.

Elle regarda les autres Dessinateurs qui avaient compris que quelque chose clochait et qui avaient ce regard horrifié planté sur elle. Non. Non. Non. Isolde n’avait plus de temps.

La lumière s’intensifia de nouveau et n’ayant plus d’options, elle s’interposa entre la table et la machine, se laissant envelopper dans la lumière. Elle ferma les yeux.

« Au rev… »

------------------------

Silence. C’était long. Le Triaire ouvrit les yeux qu’il avait fermés.

« Isolde ? »

Elle n’était plus dans son champ de vision. Il se releva.

« Isolde ? »

Toujours rien.

« Isolde ? »

« Isolde. I-S-O-L-D-E. Désignation enregistrée. Que peux faire Désignation ISOLDE pour vous ? »

Là où se tenait la machine qui devait lui rendre sa mémoire, se tenait maintenant un robot à chenilles qui le regardait avec d’une webcam. Le son semblait sortir d’un haut-parleur en équilibre sur une sphère noire dont la surface ne cessait de montrer des équations sans queues ni têtes.

« Je suis Désignation ISOLDE. Veuillez soumettre votre requête. »

« Où est Isolde ? »

« Je suis Désignation ISOLDE. Veuillez préciser votre requête. »

Le Triaire saisit son glaive à côté de ses vêtements et le pointa vers le robot.

« Pas toi ! Notre Isolde ! Rousse, porte une blouse blanche, veut toujours aider. Réponds ! »

« Recherche en cours… »

Silence.

« Un résultat trouvé. L’individu dont vous parlez n’existe plus. Avez-vous une autre requête ? »

Le Triaire serra le poing et leva son glaive, pensant un instant à détruire le robot avant d’abandonner. S’il y avait un moyen de ramener la véritable Isolde…

« Oh, Isolde, qu’as-tu fait… »
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Dim[UtM]
Invité
Dim 15 Mar - 20:48
Contexte:

Dimitri Vladimov:

Je soufflai profondément. J’avais certes l’habitude de cet exercice, mais je devais avouer que jamais je n’avais eu à discourir devant parfaits… Péquenauds. Pourtant ces abrutis étaient ceux là même qui allaient pouvoir me rendre ma splendeur d’antan. Splendeur que je retrouverais lorsque cette foule de ploucs m’aurait acheté ma dernier invention… Le suceur automatique ! Derrière ce nom barbare se trouvait être ma plus belle invention, celle qui me permettrait de toucher des milliards d’euros, maintenant que ma société d’armement et de sécurité était enterrée, celle qui me permettrait d’arrêter de me tâcher lors de mes banquets sanglants à cause de gouttelettes désastreuses pour les chemises blanches. Toussotant, je tentai de capter l’attention des butors face à moi.

« Bonjour mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! Aujourd’hui est un grand jour ! Moi, le Comte Vladimov, après des années de recherche au sein du métro, je vous apporte la plus grande invention de l’année ! Non, monsieur ! Il ne s’agit pas d’une potion qui purifie la viande des mutants pour en faire du ragout ! Non, madame ! Il ne s’agit pas d’une pince à épiler qui fait aussi mascara en utilisant le sang de vos victimes mais il s’agit pourtant bien d’une affaire de sang ! Oui ! Retenez votre respiration car voici… LE SUCEUR AUTOMATIQUE ! »

Les uns après les autres, je les observais. Eux. Leur visage bouffi d’incompréhension, leur regard imbécile qui fixait ma magnifique pièce sans en comprendre le sens. Incapables. Idiots. Tant de mots me venaient en tête et pourtant je gardais mon sourire des plus commerciaux en les observant. J’étais de toutes les manières fier de ma beauté.

« Créée à partir d’anciennes armes, de tuyaux récupérés sur les voies et de mécanismes de montres récupérées lors d’une expédition à la surface, expédition dont je me ferais le plaisir de vous conter la dangerosité plus tard, d’ailleurs, cette merveille est faite pour tous ceux qui restent soucieux de leur apparence et de leur comportement même dans cet environnement des plus difficiles. Sans électricité il vous suffit de remonter cette petite manivelle… Cette petite… Manivelle… Ah ! »

Enfin, la manivelle se mit à fonctionner. Penser à huiler le rouage à la prochaine démonstration, tant pis pour le goût d’huile dans le sang, une fois acheté, ce n’était plus mon problème. Je soupirai doucement, tentant de garder toute ma neutralité malgré mon soulagement avant de continuer mon discours plus engagé encore que Kim Jung Un menaçant les Etats-Unis.

« Donc ! Remontez cette petite manivelle et… Pardon Madame… »

Je descendis dans la foule pour attraper le bras d’un jeune homme pris au hasard, mon cobaye de ce jour, je le paierais quelques boulons après coup, il serait forcément heureux de cela. Remontant sur mon estrade improvisée de bric et de broc, j’esquissai un large sourire.

« Plantez donc l’aiguille dans le cou de votre compagnon de repas. Sans douleur autre que celui d’un vaccin, la tâche se fait sans effort. »

Compagnon de repas… Je devrais garder ce mot pour plus tard. Bien plus politiquement correct que « victime égorgé sauvagement », il allait sans dire. En parlant de victime, je tenais fermement mon jeune cobaye pour l’empêcher de se carapater.

« Ne bouge pas » Lui soufflai-je. « Tu n’auras pas à faire de patrouille dans le métro pendant un mois si tu restes tranquille ».

C’était un mensonge, pur et dur, mais au moins, il me crut et se calma, se laissant faire, me permettant de continuer ma démonstration dans la plus grande sérénité.

« L’aiguille une fois plantée, prenez en bouche cet embout et relâchez la manivelle. Oui, cet embout ressemble à ce que l’on pouvait autrefois trouver sur les biberons, à la surface, mais il n’en est rien. Il s’agit seulement d’un bout de caoutchouc que j’ai récupéré d’un ancien pneu et modelé pour avoir cette forme. Une forme ergonomique et agréable à la bouche qu’il serait dommage d’oublier ! »

Un caoutchouc qui n’avait cette forme que de loin, mais ils n’allaient certainement pas inspecter ma machine de près avant de l’acheter, de toutes les manières.
Et la machine s’activa. Le sang, seul, s’activa vers ma bouche et coula dans ma gorge sans aucun effort. La parfaite machine du vampire paresseux, en fin de compte. Mais la parfaite machine pour les paresseux soucieux de leur apparence. Deux en un ! Je touchais donc deux fois plus de clients ! Et Dieu que j’étais tombé bas pour vendre ce genre de chose… Enfin ! Là n’était pas la question ! Cette machine allait me rendre ma gloire !
La manivelle s’arrêta enfin, faisant cesser, avec, le flot de sang qui m’avait permis de me nourrir. Sans faire plus attention à la foule qui me faisait face, je renvoyais le jeune homme parmi elle, n’ayant d’yeux que pour ma magnifique création.

« Voyez ! » Dis-je sans me retourner vers vous, tel Hamlet et son crâne « Boire ou ne pas boire, j’ai répondu à cette question ! Boire sans tâche est devenu possible ! Boire avec classe et noblesse aussi ! Je peux vous rendre votre grandeur, votre splendeur avec une simple machine. Tel le fume cigarette du siècle précédent, je vous apporte l’élégance du suceur automatique. Fait avec nos moyens, fabriqué entièrement dans le métro moscovite, rassemblant le savoir-faire, les outils et les biens de chaque ligne… »

Ce qui était complètement faux, j’avais soigneusement évité la ligne rouge qui n’appréciait pas vraiment mon côté « capitaliste à outrance » et bourgeois. Cela dit je n’appréciais pas plus leur côté communiste. Enfin je n’appréciais pas plus le communisme tout court. De fait, je ne leur avais certainement pas « emprunté » quoique ce soit. Oui emprunté car je n’avais pas vraiment non plus demandé l’autorisation aux autres stations visitées, et il n’y en avait pas beaucoup. Mais toutes ces vérités n’étaient pas vendeuses. Loin de là. Mieux valait faire croire à une union de tous pour la création de cette beauté. Que dis-je ! De cette sublimité !

« … le suceur automatique est la parfaite représentation de ce que nous pourrions, ensemble de venir. Des êtres civilisés, des nobles, des amis ! Retrouvons la grandeur de la Russie, mes amis ! Retrouvons notre splendeur ! Nous le méritons, plus que n’importe qui car nous avons su survivre ! Mais après la survie, vient la vie ! Et nous allons vivre ! Non pas grâce à cette machine qui n’est que le commencement, mais grâce à notre sensibilité, grâce à notre noblesse de cœur et d’âme ! Nous allons vivre ! »

Emporté par ma fougue absolue, dans mes tirades enragées, je n’avais pourtant pas fait attention à une chose en particulier. Fier de mon invention, je l’avais défendu bec et ongles face à cette armée d’abrutis finis. Mais pas un applaudissement. Pas un sifflement d’encouragement. Pas même un mouvement. Doucement, je me retournai vers mon public, l’air surpris. Pourquoi n’étaient-ils pas aussi enthousiastes que moi ? Il me fallut bien cinq minutes pour me rendre compte de mon erreur. J’avais créé la machine parfaite pour le parfait vampire. Je leur en avais fait la démonstration la plus belle qu’il soit, le sang était d’ailleurs parfaitement agréable en bouche quoiqu’un peu sec. Tout avait été parfait à cela près que je venais de démontrer à une foule d’hérétique que les vampires existaient et étaient parmi eux. Soudain, en quelques instants, je me sentis comme une sorcière à Salem alors que tous se mirent à hurler leur rage, bien décidé à me faire descendre de mon piédestal. Cette invention qui avait embrasée mon âme embrasa alors bientôt mon corps car un vampire contre une armée d’humains ne peut se défendre. Ainsi mon génie resta incompris et mon corps devenu cendre ne fit que servir le pauvre peuple au lieu d’élever ma race.
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JoyKHS
Invité
Dim 15 Mar - 21:36

Spoiler:


La petite fille détonnait dans ces lieux si sinistres. Un vrai petit rayon de soleil au sein d’un endroit si dangereux… Sans défense, elle ne ferait sûrement pas long feu dans le métro si elle n’était pas accompagnée de ses amis. Ensemble, un voyage. Ensemble, un désastre. Ensemble, une fin ? Non, ce n’était pas possible. Ils allaient survivre, tout allait bien se passer. Elle reverrait son papa, sa maman, ses frères et son pogona. Il suffisait d’être patient et… De rester optimiste.

Mais c’était difficile. L’espoir se tarissait au sein des esprits du petit groupe. Joy les regardait, eux, aux visages fermés. Elle avait beau s’efforcer de les amuser, de les faire rire, mais c’était difficile. L’optimisme était remplacé par la peur, la joie par la rage de survivre. Elle, elle continuait de garder au fond d’elle, l’innocence d’un enfant mélangée à un optimisme sans faille. Néanmoins, les tensions commençaient sérieusement à la préoccuper. Les étincelles crépitaient entre les membres du groupe et Joy s’efforçait de calmer les ardeurs de chacun mais ça finissait toujours par lui retomber dessus, elle, la naïve. Alors, un jour, alors qu’elle essayait de calmer le jeu, on lui cria :

- « Au lieu de rêvasser bêtement dans ton coin et de toujours chercher le bon côté des choses. Arrête de chercher à vouloir nous sauver. On va tous crever ! »

Blessée par ces propos et ne sachant pas que répondre après avoir déjà tant justifié ces pensées, son comportement, usés chaque argument. Elle se retrouvait démunie, alors Joy fit la première chose à laquelle elle pensait. S’éloigner, s’éloigner de cette ambiance qui lui pesait sur les épaules, de ces personnes toxiques pour son propre bien-être. Alors, elle partit, les laissant se bagarrer comme des chiffonniers s’ils le voulaient. Elle, elle allait juste… Se promener, si on peut dire ça. Prendre l’air ? La petite fille continua de marcher, silencieusement avant d’entendre au loin, des pleurs, des larmes. Joy se cacha à proximité. Son esprit lui disait de se cacher, on ne sait jamais. Son cœur lui hurlait de courir afin de trouver l’auteur de ces larmes. Elle chercha du regard avant de voir un enfant, en larmes tandis qu’un homme s’éloignait avec lui, le rassurant tout bas. Joy baissa les yeux, ressentant de la tristesse au plus profond de son être.

Un être aussi innocent qu’un enfant ne devrait pas avoir à vivre comme ça, privée de tout ce qui faisait l’enfance d’un enfant. Heureusement, il semblait avoir quelqu’un à ses côtés. Et Joy aurait aimé avoir ses parents et ses frères près d’elle afin qu’elle puisse déverser son inquiétude, sa peur. Néanmoins, elle ne pouvait pas alors elle se redressa et continua son chemin avant de tomber sur un endroit où divers objets s’empilaient, se battaient le peu de place. D’un geste non assuré, elle poussa des objets qui ne l’intéressait guère avant de tomber sur un grand rouleau de papier. Joy fit un grand sourire, cela lui rappelait le rouleau qu’elle avait plus jeune afin de pouvoir faire des dessins géants ! La petite fille le met de côté avant de continuer à chercher. Elle trouva un casque de moto où il y avait un trou. Impact de balle à bout portant ? Aucune idée. Joy sentit une idée émerger au fin fond de sa tête et elle fit un immense sourire. Elle continua sa recherche avec plus d’enthousiasme, au bout de longues minutes, elle trouva une vieille pochette de crayon de couleurs et une petite manivelle. Joy finit par prendre le tout et retourna au courant près de son groupe.

Une fois arrivée là-bas, sans un mot, elle commença à se mettre au travail. Elle déchira proprement une grande longueur de feuille et la déchira en deux morceaux pour que la largeur soit égale à la visière de moto.

- « Pourquoi tu as ramené ces déchets ?
- Je vais construire une machine à rêver !
- A rêver ?!
- Oui. Vous avez perdu votre capacité à rêver ici… Mais les plus jeunes l’ont encore… Alors je veux qu’ils le gardent. Et… Ainsi, pour ceux qui naitrons ici, s’ils ne peuvent pas sortir. Ils pourront connaître le monde extérieur. Et le jour où ils sortiront. Ils pourront l’apprécier à sa juste valeur…
-Complètement fêlée, celle-là. »

Joy ne répondit pas à ce propos, elle étala la bande de feuilles au sol et commença alors à dessiner. Malgré le fait que son niveau en dessin ne soit pas excellent, elle s’amusa à créer des petites scènes. Sans bulle, ainsi l'imagination était totalement libre. La jeune fille fit en sorte que la scène dessinée permette de nombreuses possibilités. Une fois toute la longueur colorée, elle roula la feuille et bloqua à l’aide d’un caillou la fin de la bande dans un petit interstice faisant toute la longueur de la manivelle. La petite fille arracha la visière du casque afin que la feuille puisse glisser librement devant les yeux de la personne qui allait pouvoir se concentrer sur chaque scène. Pour terminer, Joy arracha la mousse à l’intérieur qui se trouvait sur les côtés du casque. Toute fière, elle brandit le graal au-dessus de la tête.

« J’ai terminé !
- Ton truc ne fonctionnera pas.
- Mais si ! Regarde ! Tu mets le casque sur ta tête. Avec la manivelle, avec la main droite, tu fais dérouler la bande. Et de la main gauche, tu aides la feuille à sortir de la visière. Et avec le trou sur le côté et la mousse enlevée, un filet de lumière pénètre et on peut voir ! Ma machine à rêver est prête !
- Joy… Ca ne sert à rien. Ce n’est pas utile pour notre survie. »

Joy releva les yeux vers eux, ces derniers se noyaient dans les larmes traitresses de la jeune fille. Longtemps, elle avait retenu ses larmes, elle l’avait toujours fait. Mais là, elle n’y arrivait plus, elle craquait dans cette atmosphère pesante et son imagination était sa seule source de réconfort. Et elle ne devait pas être la seule.

« Pour vous peut-être mais pas pour moi ! Mon imagination, mes rêves me permettent d’avancer ! Je me plais à imaginer mes retrouvailles avec mes parents ! A rêver que ce n’est qu’un misérable cauchemar. Mais dans ce monde où la survie est primordiale, où les sentiments sont laissés de côté… Les enfants sont les plus démunis ! Ils vont perdre cette capacité à rêver, à imaginer ! Et ce n’est pas possible. Ils ont besoin de ça ! Pour s’imaginer autrement… Pour vivre une vie d’enfant moins pesante, moins… Triste ! Et… Le jour où ils sortiront, ils auront besoin de savoir comment le monde fonctionne… Et ils le sauront grâce à ces dessins… Je vais en faire plein d’autres pour que les enfants ici puissent continuer à rêver pleinement, à développer leur imagination, à vivre et non pas simplement survivre comme nous le faisons tous ! Et… Rêver permet de raviver l’espoir en chacun de nous…

- Joy… C’est vraiment merveilleux. » Finit par sortir une voix qu’elle n’avait pas entendu depuis le début de la confrontation.

La petite fille fit un immense sourire et essuya ses larmes avant de déchirer une autre longueur pour dessiner autre chose. Elle leur tendit les crayons, les invitant à l’aider s’ils le désiraient. Elle… Elle continuerait à défendre le bien-être des enfants, des adultes, de ceux qui ont besoin des rêves pour vivre. Des gens comme elle.
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Tiago Te
Invité
Dim 15 Mar - 22:44
Présentation:





- "J’t’avais dis d’pas jouer au con avec nous !"


C’est typiquement ce qu’on appelle « mordre la poussière ». Étalé lamentablement au sol dans l’un des tunnels qui mène à la station où j’ai trouvé refuge ces dernières semaines, je ne peux que tousser. Un mélange de terre et de sang macule mon visage largement abimé par la branlée monumentale que je viens de prendre. Ce n’est pourtant pas la première fois que j’encaisse un déferlement de violence (souvent mérité) mais les russes, ils ne rigolent pas.

- "T’as quinze jours."

Les six gars (en fait y a deux meufs dans le lot mais elles ressemblent plus à des bonhommes qu’à des femmes à ce stade) font demi-tour, m’abandonnant dans cet état minable. Si j’avais encore mes pouvoirs de feu j’leur aurait déjà tous cramé la gueule à ces connards. Mais pour le moment, je ne peux rien faire d’autre qu’attendre. Attendre que mon corps se remette doucement de ce qu’il vient de subir.

Une nouvelle quinte de toux me rappelle qu’il n’y a pas que mon visage qui a subi les coups de barre de fer et de cross de revolver. J’ai quinze jours pour rembourser ces types. C’est ouf. Quel que soit le contexte, il faut toujours que je réussisse à rejoindre le clan des mecs pas fréquentables. Avant d’essayer de les doubler pour gagner du pouvoir. Et là, il faut se rendre à l’évidence. C’est un bel échec.

Dans le métro, je n’ai pas mis longtemps avant de comprendre que le marché parallèle, celui comparable au trafic de drogues qui m’est si familier à la surface, repose sur tous ces champignons qui poussent facilement dans ces couloirs sombres et humides. Des champignons qui pour certains, permettent d’oublier le temps de quelques heures les horreurs de cette vie souterraine. Une échappatoire très recherchée. Mais comme toujours, j’ai déconné et maintenant, j’ai une dette conséquente à rembourser.

***

- "Rah, si seulement Mitsu était là, elle saurait comment faire ce putain de raccord."

Et là, je m’en veux d’avoir refusé cette soirée jdr. C’est pas mon truc, j’y peux rien. Mais si j'avais accepté, je ne serais sûrement pas coincé ici, seul, à des milliers de kilomètres de Terrae et de mes amis. Je n’aurais jamais pensé dire ça un jour mais ouais… Ils me manquent ces abrutis. Allez, il est beaucoup trop tôt pour la séquence émotions parce qu'à ce rythme, dans une semaine je serai définitivement enterré dans les sous-sols moscovites. Pas question que je crève dans ce pays merdique !

Bien décidé à ne pas leur laisser le plaisir de m’étriper, j’en suis venu à la conclusion qu’en proposant un service inédit, je pourrais devenir super riche et envoyer se faire foutre tous ces enfoirés qui croient m’être supérieurs. J’ai donc décidé de créer les premières douches de la station ! Douche commune parce qu'il ne faut pas déconner non plus, mais qui ne rêve pas de se prélasser sous l'eau chaude pour oublier tous ses problèmes ?! Et sans effets secondaires indésirables cette fois !

Si matérialiser de l’eau n’est pas très complexe grâce à mes pouvoirs, je préfère tout de même éviter d'être assimilé à un monstre. Tout l’enjeu est donc de faire croire à quelque chose de parfaitement scientifique et ingénieux, sans pour autant avoir la moindre compétence en la matière ! Nan, je m’y connais un minimum quand même, j’suis pas une gonzesse, mais construire des douches sans avoir accès au moindre magasin de bricolage, c’est totalement en dehors de mes compétences. Alors j’utilise la ruse.

***

Et trois jours plus tard, tous les préparatifs sont terminés. J’ai même déjà fait de la pub pour cette ouverture spéciale du premier « centre de détente et de remise en forme sous terrain », que j’ai installé largement à l’écart du camp. Un nom un peu pompeux pour quelques vitres, anciens par-brises de rames de métros, une dizaine de tuyaux qui s’enfoncent sous terre, pour remonter jusqu’à un rail métallique qui trône à près de deux mètres du sol. J’ai même mis une plaque d’acier légèrement inclinée pour « évacuer l’eau ». Et hop, d’extérieur, on dirait un vrai système de douches collectives bas de gamme alors qu'en vrai, il n'y a rien de fonctionnel là-dedans.

- "Tout à fait mesdames. Il y a même l’accès à l’eau chaude ! N’hésitez pas, je vous assure que vous ne pourrez plus vous en passer !"

Mon meilleur sourire commercial de sorti, je fais évidemment passer les femmes en priorité. La galanterie… Non, c’est pas trop mon genre ça, mais il faut admettre qu’il y a beaucoup trop longtemps que je n’ai pas vu de nichons. Autant en profiter. Et puis, peut-être qu’une fois lavées, je réussirai à trouver quelques nanas suffisamment attirantes pour envisager de passer une nuit en bonne compagnie. Parce que là, c’est grave la dèche.

Pourtant, j’ai beau avoir une vue parfaite sur ce qui se passe de l'autre côté de ces vitres (je me suis évidemment arrangé pour me garder le meilleur angle), il n’y a qu’une seule fille que j’ai envie de voir. Que j’ai envie de prendre dans mes bras. J’ai presque l’impression de pouvoir sentir son parfum rien que d’y penser. Si je ferme les yeux, c’est son visage que je vois. Son visage qui réussit à me faire sourire. Elisha.

Je secoue la tête pour chasser ces pensées. Je me concentre à nouveau sur le maintien de mon pouvoir, pour fournir à ces dames une douche chaude comme promis. Rêver, c’est pour les faibles. Moi, je compte bien retrouver toutes ces sensations dans le monde réel. La retrouver elle. Et, éventuellement, assumer mes sentiments. Mais pour ça, il faut que je survive à ces tunnels. Et à ces mafieux.

***

Comme ils l’avaient annoncé, mes créanciers se pointent quelques jours plus tard. Je les attendais avec impatience. C’est que la plupart des nanas ont désormais eu droit à leur « soin détente » et de plus en plus de mecs commençent à se pointer. Toujours pas mon kiffe.

- "Des douches ?! Ahah, sérieux, c’est vraiment ça ton super plan pour me rembourser tout c’que tu m’as volé ?!"

- "Ouais, j’ai raccroché pour une reconversion plombier. Le grand classique je sais mais, c’est plutôt rentable. Les gens se battent pour un accès à ces douches et ça ne me coûte absolument rien."

Je vois bien qu’il n’est pas hyper convaincu, alors je sors mon plus beau jeu d’acteur.

- "Allez, j’vais t’le filer ton fric t’inquiète. Et je t’offre même ta première séance sous les eaux revigorantes, à toi et à tes gars ! Profitez-en, parce que la prochaine fois ça vaudra une blinde."

Il m’aura fallu plusieurs minutes avant de réussir à les convaincre, mais même les plus durs finissent par se laisser tenter par une petite séance détente. Je les laisse entrer dans ce carré VIP avant de refermer les portes derrière eux, comme un vrai professionnel. Mais cette fois, je cale en plus une barre de métal en travers des poignées, de sorte à ce qu’il leur soit totalement impossible de ressortir.

A cet instant, le sourire qui se dessine sur mon visage n’a plus rien du commerçant ou de l’amoureux transit. Oh non, cette fois il est tout ce qu’il y a de plus mauvais. Celui du mec qui tient sa revanche. Et c’est avec une grande satisfaction que je déploie toute l’énergie que j’ai, pour leur offrir un déluge d’eau bouillante. De quoi atteindre le stade brulure au troisième degré en seulement quelques secondes. Des hurlements de douleur s’élèvent, qui n’ont pour seul effet que d’augmenter ma satisfaction.

On est assez loin du camp principal. Quand les premières personnes arrivent pour constater les dégâts, les cris ont déjà cessé. Plus rien de vivant ne se trouve dans ces douches. J’ai la tête qui tourne et je me sens vidé, mais l’adrénaline me permet d’afficher cette parfaite confiance face à ces armes qui se pointent dans ma direction.

- "Ils n’amenaient rien de bon. Il fallait que quelqu’un s’en débarrasse.  Il est largement temps qu’on arrête de se laisser marcher dessus par quelques gros bras qui croient avoir tous les droits."

Malgré la tension palpable dans l’air embué, personne ne tire. Qu’est-ce que vous pensiez les losers ? Que le job de Geo Trouvetou est pour moi ? Nan, moi j’ai bien l’intention de faire partie des plus forts ! Parce qu’il n’y a que les forts qui survivent ! Les faibles, même malins, resteront toujours faibles. Je me fous d’avoir à me salir les mains. Sales, elles l’ont toujours été. Et tu peux bien penser qu'une réplique cheap de la chambre à gaz c'est too much, j'en ai rien à branler. Mon seul objectif, c’est de me barrer de ce trou. Et de survivre. Quels que soient les moyens. Quel que soit le prix à payer. Parce que… Je veux les revoir.

Je n'abandonnerai pas une seconde fois ceux que j'aime !


[1502 mots... C'est si dur de réduire !!]
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Alfy[IL]
Invité
Dim 15 Mar - 23:03
Ilukaan:
Alfred F. Jones:

[
Feu de tout bois

La baguette qu'Alfred tenait entre ses dents éclairait la scène d'une lueur douce. Une lueur tamisée, qui traversait l'obscurité en créant un rai fin qui faisait briller la poussière. A une autre époque, dans d'autres circonstances, cette lumière aurait pu être réconfortante. Pour lui, Lumos* faisait référence à un temps où, encore étudiant, il revenait de longues nuits à l'extérieur avec ses amis ou avec ses conquêtes ; faisait référence à un temps où tout allait bien, où les rires ponctuaient les longues conversations à cœur ouvert. Ce sortilège était désormais teinté d'une toute autre émotion : l'urgence, le danger. Il devait survivre. Et pour ça, il fallait se débrouiller dans les couloirs sombres du métro, monde qu'il ne connaissait pas encore parfaitement.

Il s'était pourtant retrouvé projeté ici voilà de nombreux mois maintenant. Par quelle magie ? Un Portoloin*, qui ne lui était sans doute pas destiné, mais qu'il avait touché par inadvertance, à l'heure exacte où il se dématérialisait. Il avait bien essayé de transplaner*, de retourner de là où il venait, mais il semblait que le Métro ne lui en laisse pas la possibilité. Il était tenu de vivre ici et de se débrouiller. Heureusement qu'il avait encore sa baguette. Il avait fini par trouver une petite troupe à laquelle il s'était vite intégré : faire de la magie était un plus non-négligeable. Qu'importe le secret censé peser sur sa condition, l'important était de survivre à tout ce qui se passait dans ces réseaux de rails. S'il devait révéler à des moldus* qu'il était un sorcier pour le bien commun, eh bien qu'il en soit ainsi.

Et s'il avait besoin de lumière à cet instant précis, c'était pour voir ce qu'il faisait. Il tentait un énième assemblage afin de construire quelque chose d'utile. S'il n'avait jamais été très intelligent, il avait en revanche toujours su s'adapter, et il était débrouillard – ce qui, en des temps et des lieux comme celui-ci, était le plus important. Grâce à la magie, il ne manquait de rien, ou presque, pour ce qui concernait les besoins basiques. Il avait commencé par remplir des récipients d'une eau qu'il avait pu faire apparaître, avait pu faire des feux lorsque la situation le nécessitait, les plonger dans le noir complet pour les protéger des regards. En revanche, dès lors qu'il s'en allait, sa nouvelle « famille » se retrouvait dépourvue même pour les tâches les plus simples. C'est pourquoi il avait entrepris de se mettre au bricolage.

Il avait longuement réfléchi aux choses les plus utiles lorsqu'il n'était pas là – et le transport en était une. Parfois, pour éviter les monstres qui se promenaient, ou les personnes mal attentionnées, ceux avec qui il vivait devaient transporter de lourdes charges afin de s'éloigner, de partir. Alors lors de ses sorties, il avait commencé à récupérer, ici et là, des morceaux de ferraille, des roulettes sur des objets à moitié détruits (Alfred n'avait aucune idée de ce qu'ils avaient pu être à la base), des barres de fer… Et avait décidé de confectionner des diables pour tout pouvoir transporter facilement. Heureusement qu'il avait sa baguette et qu'elle n'avait pas encore cassé – assembler les différentes parties, les arranger à sa guise, les métamorphoser, avait été un jeu d'enfant (bien qu'un jeu d'enfant durant particulièrement longtemps).

A la fin de sa session de travail, le voilà qui se retrouvait avec 3 diables. Très bien. Il les ramena près de son « camp ». Ou du moins, l'endroit où il pensait l'avoir laissé. Mais voilà – Alfred n'était pas connu pour son sens de l'orientation. Et s'il l'était, c'était simplement pour dire que son sens de l'orientation était désastreux. C'est alors que l'illumination lui vint – ce qui pouvait être vraiment utile, c'était de retrouver les autres à coup sûr, d'éviter de se perdre dans le dédale du Métro. De se téléporter. Il ne connaissait pas la formule pour créer des Portoloin, mais il restait un sorcier. Il n'avait qu'à inventer une autre formule. Ne serait-ce que pour relier deux objets ensemble, par un mécanisme ou un autre… Il devait y réfléchir, et c'est ce qu'il fit, sur le chemin du retour.

- Tu pourrais me passer ça, s'il te plaît ? D'ailleurs c'est quoi ? Pourquoi on le transporte partout ?
- C'est un genre de porte-bonheur, j'crois. C'est ce que dit Yelena, en tout cas. Moi j'accorde pas trop d'importance à ces trucs-là et j'ai pas l'temps d'être superstitieuse. J'imagine que ça la rassure. Si ça nous évite une crise de panique, tout est bon à garder.

Il regarde avec attention l'étrange objet cylindrique. Ça pourrait marcher. Qu'est-ce qu'il pourrait y relier, qu'il garde toujours sur lui ? La réponse est évidente et se dessine distinctement dans sa tête : son amulette. Quoi de mieux que de relier deux objets à connotation spirituelle ? Ce sont des croyances certes différentes, mais des croyances. Il part vers Yelena, en train de cuisiner… il ne saurait trop dire quoi. Mais il n'a jamais été difficile au niveau de la nourriture. Son ami Arthur était le pire cuisinier de la planète, et il mangeait bien ce qu'il faisait. Là, même si la viande est non-identifiée, elle est au moins bien cuisinée.

- Yelena, je peux te poser une question ?
- Vu que tu viens de le faire, je te propose de continuer.

L'accent russe de Yelena était si prononcé qu'il peinait même à comprendre son anglais.

- Ton cylindre là, c'est quoi ?
- Un jouet. Enfin, c'en était un quand j'étais gamine. Je pense qu'il m'a sauvé quand y a eu… tu sais. On t'a raconté. Bref, c'est précieux, t'y touches pas.

Elle avait toujours du mal à parler de l'Apocalypse, comme disait les autres. Lui n'en avait eu que des échos, vite oubliés. C'était fou ce que la mémoire humaine pouvait choisir d'effacer.

- Est-ce que ça te dérangerait si je le reliais à mon amulette ?

Yelena cessa de remuer la cuillère dans sa tambouille et le regarda droit dans les yeux, posant les poings sur ses hanches.

- Qu'est-ce que je viens de dire ?
- S'il te plait ! Ce sont deux objets importants pour nous, et j'en ai besoin. J'en ai vraiment besoin. Je te promets que ton cylindre craint rien.

Après dix bonnes minutes à larmoyer, Yelena accepta finalement de laisser son précieux objet aux mains d'Alfred. Il lui avait certifié que le cylindre ne quitterait jamais le camp, ce qui l'avait un peu rassurée. Maintenant… maintenant il restait à trouver une formule. L'école de magie n'apprenait pas à se débrouiller en terrain hostile, alors il allait devoir réfléchir. Après un certain nombre d'échecs, il finit par trouver une formule pour relier deux objets. Religare*. Il suffisait ensuite de programmer une heure de retour pour être téléporté directement près du premier objet. Les expérimentations se passèrent bien – avec cependant les mêmes sensations désagréables provoquées par les Portoloin, mais c'était mieux que rien.

Tout fonctionnait très bien. Et Alfred ne fut qu'à moitié surpris lorsque la majorité des autres membres de son camp lui laissèrent de multiples objets à ensorceler.

Lexique:
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KateSNK
Invité
Dim 15 Mar - 23:23
Présentation du forum et du personnage:

Une journée de plus dans le Métro. Une journée de plus les mains dans le cambouis, à tenter de construire sa machine. Une machine extraordinaire, à n’en pas douter ; une machine révolutionnaire ; une machine qui apporterait de nouveau la joie dans tout Moscou ! C’était là la seule motivation de Katerina. Faire en sorte que l'entièreté de la population moscovite arrête de se complaire dans sa morosité et sa méfiance ambiante. Idéaliste, Katerina ? Oui, très certainement, et c’était pourtant ce qui lui permettait de tenir, parce qu’il fallait bien des gens dans son genre qui gardaient espoir. Des illuminés, comme certains disaient parfois, mais qu’est-ce qu’elle en avait à faire. Pour le peu de gens qu’elle croisait dans ce coin de toute façon.

La rouquine resserra un écrou, les sourcils froncés. Bientôt - bientôt, très bientôt, dans la journée peut-être, son travail serait terminé et sa machine achevée. Mais il ne fallait pas qu’elle se relâche, la moindre faute d’inattention pouvait être fatale..du genre un jet de cambouis en pleine tête, idéal pour bien commencer la journée, avec une odeur formidable en prime. Nope. Sans façon. Alors elle tournait autour de sa machine d’un pas presque dansant en sifflotant un air joyeux, donnant ici et là un coup de clé à molette, programmant des commandes sur l’écran de l’ordinateur. Et comme souvent, lorsqu’elle faisait quelque chose qu’elle aimait, elle ne vit pas le temps passer. Le repas ? Mais quel repas ? Elle aurait tout le temps (et sans doute l’argent) de manger plus tard !

Et les heures passaient, rythmées par les bruits de la machine qui lentement prenait vie. Cela commença par un teuf-teuf-teuf de tondeuse à gazon, puis des bips, une vague toux - et puis un grondement qui semblait venir de la terre elle-même.

Katerina éclata de rire. La machine..marchait ! Tous ces mois à rassembler du matériel, à risquer sa vie pour un bout de pneu ou du verre ou pire du papier, tout cela n’avait pas été en vain ! Ça fonctionnait ! Elle pouvait démarrer son projet ! Projet positivité dans le Métro ! Et quel était-il, me diriez-vous ? Tout simplement rappeler que s’opposer et se diviser alors que la situation dans le Métro était si compliquée ne servait à rien. Qu’il fallait s’organiser pour survivre, et non pas se prendre le chou pour des conneries. Et comment ? C’était là que les choses devenaient intéressantes. En répandant l’Amour - mais de façon sécurisée. Trop souvent, elle avait connu des Saint-Valentin hasardeuses, des problèmes de lettres parfois trop intimes qui se perdaient, qui étaient interceptées - et pire, qu’on lui renvoyait à la figure avec moult commentaires narquois. Ce qui n’arriverait plus avec cette machine. Une merveilleuse machine, qui avait en tête toutes les phrases de Saint-Valentin les plus bateaux et les plus safe du monde et les imprimait à la demande. Révolutionnaire ! Plus de risque d’être grillé et humilié si la lettre n’arrivait pas à destination ! Vraiment, comment ne pouvait-on ne pas y avoir pensé plus tôt ! Plus jamais, des sentiments ne seraient piétinés ! Plus jamais !

Un génie, elle était un génie - un génie qui néanmoins avait fort hâte de pouvoir l’essayer, cette machine. Pourtant, une fois devant l’écran de sélection, Katerina était nerveuse, tremblante. Comme une jeune fille à son premier bal, dans les histoires qu’on lui avait racontées il y avait si longtemps. Comme au seuil d’une nouvelle histoire d’amour ; ce qu’elle n’avait jamais pu avoir elle, elle l’offrirait à d’autres. Et c’était très bien comme ça.

Rapidement, elle sélectionna la phrase 3, et pressa ensuite le bouton servant à lancer l’impression. Le moment de vérité était arrivé. La réponse arriva, sous la forme d’un rectangle de papier. Evidemment pour le moment ce n’était qu’un papier bas de gamme mais..elle pourrait sans doute se procurer quelque chose de meilleure qualité plus tard.

Sauf que.
Quelque chose clochait, il y avait trop de texte par rapport à ce que la phrase trois aurait dû être. Okay, une erreur d’impression pouvait toujours arriver. Okay, les lettres ne semblaient pas correspondre non plus...Un mélange de phrases, peut-être ? Oui. Absolument. Bon, pas de panique, ça pouvait toujours arriver, il fallait vérifier si c’était le cas pour d’autres phrases aussi..Mais à ce point...Katerina s’était attendue à une phrase délicate du genre “Mon cour saigne quand tu n’es pas auprès de moi”, ce qu’elle put lire fut..légèrement différent. Très, très légèrement.

"Ton père est un voleur, il a volé toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux."

Bon, bon...à défaut, cette machine permettrait de propager l’hilarité dans le Métro...

=>816 mots
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Juliette
Invité
Dim 15 Mar - 23:45
Personnage et univers d'origine:

Sur la place publique un petit convoi s'installe dès les premières lueurs de l'aube. D'étranges machines sont sorties sous une tonnelle. De petits tabourets sont installés devant. Seul un des véhicules reste fermés à double tour, un homme à la carrure imposante est posté devant. On dirait une statue de cire, mais mieux vaut éviter d'aller l'embêter si vous ne voulez pas mordre la poussière.

Au milieu de cette activité, une femme garde un œil sur tout. Elle donne les directives et presse ses employés de tout installer. Des curieux s'approchent. La femme à la chevelure de jais leur adresse son plus beau sourire puis elle s'éclipse dans l'un des véhicules.

Quand elle en ressort, elle est habillée d'une robe de voiles fins bleu marine et brodés de fil d'or. Ses cheveux sont remontés en un chignon sophistiqué. Sa peau immaculée n'est surmontée d'aucun fard, seuls ses yeux d’émeraude sont accentués de khôl. Il n'y a pas grand monde d'arrêté devant cet étrange stand, mais la marchande commence à interpeller la foule :

- Venez tenter votre chance avec ces machines miraculeuses ! Pour une pièce seulement, vous pouvez tirer le levier et peut-être recevrez-vous un don merveilleux.

Elle se plaça devant la première machine. En plein milieu il y avait un miroir caché par un rideau :

- Si vous tirez ce levier et que le rideau se lève, vous recevrez la beauté que vous avez toujours désirée. Les petits deviennent grands, les brunes deviennent rousses, devenez celle ou celui que vous avez toujours rêvé d'être.

Plusieurs passants sont interpellés par son discours. La marchande continue sa présentation. Sur la deuxième machine, à gauche il y a le levier, à droite il y a un marteau et à ses pieds une cible.

- Si c'est la force qui vous intéresse, alors c'est à cette machine que vous devez jouer. Mettez une pièce ici, l'emplacement est le même pour toutes les machines.

Juliette indique au bout de son doigt la petite fente au dessus du levier à gauche de la machine.  

- Si la chance vous choisit, vous pourrez décrocher le marteau et frapper la cible. Vous aurez alors la force de trois ours.

Les gens commencent déjà à se mettre devant la machine qui les intéresse, les autres font des suppositions sur les deux suivantes. Juliette s'arrête à la troisième. Devant la machine se trouve un livre fermé.

- Dans ses pages se trouvent toute la connaissance de l'univers. Tous les objets liés à ces machines sont de puissants artefacts de mon pays. Grâce au matériel trouvés dans le vôtre, avec ma collaboratrice nous avons pu mettre au point des machines capables d'extraire le pouvoir de ces reliques.

La moitié des gens s'en va. Cela ne déstabilise pas pour autant Juliette. Elle sait que ce qu'elle vend n'est pas qu'une illusion et elle continue sa présentation pour les gens réellement intéressés. La quatrième et dernière machine est plus simple et moins haute. Dessus, un fil et une aiguille sont posés sous une cloche de verre.

- Vous en avez assez qu'on dise de vous que vous êtes maladroit ? Cette machine vous donnera l'agilité d'un félin et la dextérité d'un pianiste. Faites votre choix !

Un homme qui est là depuis le début l'interpelle.

- C'est une arnaque votre truc !

Juliette se tourne vers le garde près du véhicule fermé. En un regard elle lui fait comprendre qu'il doit rapporter une relique. Elle savait qu'une petite démonstration serait nécessaire.

- Alors dans ce cas vous n'aurez pas peur de prendre cette coupe dans votre main et de lui dire d'étancher votre soif.

Le passant la lui prend fébrilement des mains. Il commence par l'inspecter et la secoue plusieurs fois, puis il dit bien fort.

- Je meurs de soif, donne moi de la bière.

Rien ne se passe. Juliette lui explique.

- Vous devez dire : Étanche ma soif, vous pouvez préciser avec quoi, mais vous devez utiliser ces mots précis.

Il lui rit dessus, mais joue le jeu.

- Étanche ma soif avec de la bière !

L'assistance voit de la mousse déborder de la coupe. Surpris l'homme la lâche. Juliette la ramasse, un sourire satisfait illumine son visage.

- Quelle machine allez-vous utiliser ?

Ces pratiques ne sont pas dans les habitudes de Juliette, mais dans ce pays inconnu, elle doit s'adapter à la vie locale. Quand Elsa lui avait dit avoir trouvé un métal exceptionnel ici que les gens jetaient à la poubelle, elle n'avait pas vraiment cru à son entreprise. Maintenant elle était reconnaissante envers Elsa. Cette façon d'exploiter les reliques étaient un coup de génie. Ces machines poussaient les gens à y dépenser leurs économies et elles préservaient le secret de ces reliques.

Plus besoin de rituel ou de connaître l'objet, un simple levier active, ou non, la magie de l'objet. Cela pouvait être perçu comme de l'arnaque, mais la magie était belle et bien réelle, simplement très hasardeuse. Si Juliette et son équipage voulaient avoir une chance de rentrer un jour chez eux, mieux valait qu'ils ne fassent pas la fine bouche. Tant que leur petit foire ambulante n'est pas inquiétée par les autorités, aucun d'eux n'a l'intention d'arrêter.

Déjà les gens se bousculent pour faire la queue à l'une des machines. Un seul essai par personne, les plus téméraires retournant à la fin de la file pour retenter leur chance. Pour le moment cela tourne vite, ils ne sont pas si nombreux, mais ce mouvement va à coup sûr attirer d'autres personnes. Une pièce à la fois, la fortune de l'équipage de Juliette grandit.
Ekaterina Klimova
Date d'inscription : 30/03/2017
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Ekaterina Klimova
Médecin
Dim 15 Mar - 23:46
Médecin

Passeport
Age :: 29 ans
Patronyme :: Viktorovna
Surnom :: Katya
Présentation ! :


Elle avait passé des heures devant son plan de travail, à se creuser la tête et à retourner tous les stocks de son infirmerie pour trouver une solution au problème. Un vaccin, une nouvelle molécule? Impossible, il fallait se rendre à l'évidence: les moyens dont elle disposait ainsi que ses propres compétences étaient loin d'être suffisants pour une telle prouesse.

Et soudain, la solution lui était venue à l'esprit. L'invention ultime.

Même pas une invention à vrai dire! Si simple, si basique, évidente même! Et pourtant, probablement oubliée depuis bien longtemps par beaucoup trop de gens au sein du Métro. Elle avait écumé les stations de la V.A.R. sous le regard préoccupé de ses occupants, inquiets à l'idée que la jeune femme finisse par accoucher chez l'un d'eux. Katya avait donc obtenu très facilement ce qu'elle avait réclamé, en des quantités largement suffisantes pour les quantités de production qu'elle comptait mettre en œuvre.

De retour chez elle, elle s'était barricadée et plus personne ne l'avait vue pendant plusieurs jours. Ses compatriotes n'avaient pu que spéculer sur l'origine des fumées blanchâtres et des odeurs curieuses qui émanaient de temps à autre de l'infirmerie, et espérer ne pas être les prochaines victimes de quelque recherche thérapeutique douteuse.

Quant au bout de quelques jours elle avait fini par sortir de son antre avec un air férocement triomphant sur le visage, certains s'étaient demandés s'il devaient être soulagés, ou alors redoubler d'inquiétude.

- Eh, toi là! Rameute tout le monde ici, tout de suite.


Hésitant, le gamin la regarda un instant sans bouger. Katya leva un sourcil, et le marmot déguerpit à toutes jambes, criant à qui voulait l'entendre qu'il fallait que tout le monde aille tout de suite à l'infirmerie. Peu à peu, une petite foule bigarrée se constitua devant la jeune femme. Elle héla deux gaillards et leur fit transporter trois caisses de bois, deux pleines de sa nouvelle trouvaille, et une pour lui servir de petite estrade avant de les renvoyer dans la foule.

Avec assez peu de grâce compte tenu de son état, elle grimpa sur son perchoir, histoire de surplomber un peu la foule. Sa petite taille ne le lui permettant pas sans ça, la seule chose qu'elle avait acquis au cours de sa grossesse étant une circonférence très respectable, proche de la petite barrique. Observant de son regard bleu acier les derniers retardataires rejoindre les autres, Katya fini par prendre une grande inspiration.

- C'est bon, tout le monde est là ? Parfait, fermez là maintenant !


Les murmures finirent par progressivement s'éteindre, le silence ponctué seulement par la toux et les éternuements réguliers de nombre de personnes.

- Bon, alors. Pas mal d'entre vous sont venus chouiner dans mon cabinet ces derniers temps, comme quoi vous étiez victimes de plus en plus souvent de diverses maladies en tout genre. Merci de me faire des rapports épidémiologiques en direct, j'avais pas du tout remarqué tout seule. Bref.

La médecin amorça un geste pour croiser les bras, avant de se rendre compte que dans son état la position engendrée n'était pas exactement confortable, et de plutôt poser ses mains sur ses hanches.

- Et donc j'ai pu constater que dans vos têtes, tous les symptômes possibles et imaginables sont causés par une seule et unique maladie, à laquelle je suis sensée trouver miraculeusement un remède !

Les murmurent reprirent dans l'assemblée, formulant diverses remarques allant dans ce sens, jusqu'à ce qu'un homme particulièrement crasseux prennent la parole d'une voix forte et rocailleuse:
- Bah t'es toubib ou pas Katya ?!

La main de la jeune femme fusa, avec une rapidité qu'on ne lui soupçonnait pas, et un projectile heurta l'importun un plein front dans un bruit sourd. Avec un grand sourire elle lui répondit:
- Pour toi, la première dose est gratuite. Et je vais maintenant vous enseigner un nouveau concept, la santé publique! Suivi d'un rappel sur un second: l'hygiène corporelle !

Un peu sonné, le gaillard ramassa ce qui l'avait heurté, et observa avec perplexité le pavé irrégulier et grisâtre qu'il venait  de se prendre entre les deux yeux.

- T'as pas du en voir souvent dans ta vie, hein ? C'est du savon. Cendre et graisse de porc locales, plus quelques herbes, recette secrète. Fabrication maison. Vous allez tous me faire le plaisir d'un prendre un par personne, et de vous en servir !

Elle avait haussé le ton sur les derniers mots, les mettant au défi de la contredire. Mais bien évidemment, qu'un tenta sa chance.

- Ça consomme de l'eau pour rien tes conneries Katya !
- Genre, tu vas pas réussir à me faire croire que tu la bois, ton eau. Alors ferme ta gueule et va te laver. Tant que vous serez tous pas un minimum propres, je veux pas entendre parler de untel qui crache vert ou de machin qui a la courante, est-ce que je suis bien claire?!


Un brouhaha s'éleva de la foule, de questions et de refus catégoriques, et Katya se vit obligée de jeter moults pains de savon sur nombre de ses concitoyens tout en vociférant ses menaces les plus fleuries à leur encontre. Mais ce jour rentra finalement dans les mémoires comme celui ou le savon redevint un produit commun à la V.A.R. Et ou Katya et ses partenaires commerciaux dans la fabrication de la denrée amassèrent un joli petit  paquet de poulettes.
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Invité
Invité
Dim 15 Mar - 23:57
Présentation du personnage:

Apparence du personnage (adaptée à l’univers de Metro):

C'était un rêve de jeune enfant qui était en train de se réaliser, elle arrivait à peine à y croire. Elle n’avait jamais pensé qu’un jour elle allait pouvoir le vivre, surtout après la catastrophe qui l’avait séparée de ceux qu’elle aimait. C’était une jeune femme sibérienne qui s’était déplacée à Moscou pour voir de la famille, mais qui avait été prise de court par la guerre nucléaire ayant transformé la surface de la planète en un désert de vie.
Après avoir survécue dans les métros de Moscou, elle avait abandonné tout espoir de vivre ses rêves et n’utilisait que sa force et sa ruse pour s’en sortir dans ce climat hostile. Pourtant, plusieurs événements positifs auraient pu lui indiquer que même dans un monde dévasté il y avait une place pour les désirs. Elle avait par exemple dompté un ours mutant, qui ne s’avérait pas très différent d’un ours classique même s’il se nourrissait de chaire humaine. C’était une chose anodine dans la vie de Sejuani, à croire qu’elle vivait dans un autre monde.

Mais aujourd’hui, c’était un jour de gloire. Elle venait d’accomplir quelque chose dont elle était fière, une prouesse technique selon elle et elle était certaine que ses camarades seraient impressionnés. C’est pourquoi quand elle eut terminée elle sorti de son atelier avec un air enthousiaste, sautillant légèrement ce qui faisait glisser sa chapka sur le côté.

Udyr, Olaf ! J’ai enfin terminé ! J’ai enfin terminé !

Un moine orthodoxe à la pilosité faciale touffue tourna sa tête vers Sejuani alors qu’il était en train de faire cuire de la chair de rat sur une poêle crasseuse. Haussant un sourcil, il regarda le deuxième homme, une montagne de muscle qui s’était arrêté dans son laborieux ouvrage qui était d’interroger “gentillement” une femme possédant une swastika sur son manteau. C’était respectivement Udyr et Olaf, ses compagnons de route qui la suivait partout où elle allait. Le premier s’exclama avec sa voix grave et profonde.

Ah ! Tu te décides enfin à nous dire ce que tu as fais de toutes ces plaques de blindages ?


Olaf, toujours dans son coin en train de s’occuper de la demoiselle avec quelques claques qui résonnaient dans leur antre ajouta.

Et ces pièces de moteurs qui nous ont coûtés une fortune ? On ne voulait pas remettre en question tes investissements mais bon… On espère que cela vaut vraiment le coup.

Les deux hommes ne semblaient pas convaincus par le projet de Sejuani, du moins, c’était ce qu’Olaf avait essayé de lui dire. Et le message était bien passé, un peu trop bien passé même puisqu’elle était devenue rouge de colère et que ses sourcils s’étaient froncés. On aurait cru qu’allait faire un carnage mais elle se contenta simplement de serrer les dents en marmonnant qu’ils allaient voir ce qu’ils allaient voir. Comment osaient-ils douter de sa création ? Elle, la plus forte, la plus intelligente, la plus ingénieuse, celle qui avait réussi à leur faire prendre le contrôle d’une station entière ? Elle avait même réussi à la peupler cette station, à lui créer une économie basée sur le pillage et sur le mercenariat. Ignorants qu’ils étaient, ils ne pouvaient pas savoir à quel point son invention allait changer le cours des choses. Ils allaient enfin pouvoir être protégés des assauts de la Ligne rouge et du 4ème Reich. Cette pensée suffit à la calmer et après quelques secondes de silence elle souffla quelques mots.


Bien, bien, suivez moi, je vais vous expliquer ce que c’est, mais vous allez devoir deviner ce que c’est.

Elle les invitait à le suivre en faisant un mouvement de tête surement pour leur montrer sa fierté. Elle leur tourna ensuite le dos commençant à s’avancer alors que ses deux camarades la rejoignait par curiosité. Ils se demandaient comment elle allait présenter la chose.
Sur le chemin elle commença directement ses explications afin de ne pas les laisser mijoter trop longtemps.

C’est une chose imposante que j’ai construite, elle est bien plus grande que nous tous et à vrai dire c’est totalement normal puisque c’est une chose qui peut être utilisée comme un moyen de locomotion. J’ai utilisé des plaques de blindage pour qu’elle soit résistante aux tirs ennemis, comme cela elle pourra pour nous protéger mais aussi tenir le coup quand elle sera la cible de nos ennemis. Elle les effraiera de part sa taille et de son apparence menaçante. ce n’est pas quelque chose qu’on a envie de rencontrer dans le Metro. Cette chose est capable de traverser tous les obstacles, de les écraser sous son poids. Elle est capable de charger sur ses opposant tout  en détruisant tout sur son passage.

Ce que je viens de créer va changer la façon dont les autres stations vont nous voir. Ils vont nous craindre grâce à cette machine de guerre. Le pillage n’aura jamais été aussi facile car en nous voyant avec nos ennemis se rendront d’eux mêmes, préférant épargner leur vie que faire face à une mort certaine. Cette invention aura le pouvoir de nous placer au sommet de la pyramide de la Loi de la Nature, la Loi du plus fort.

Elle est infaillible, elle est résistante, elle est forte, puissante, menaçante, terrible. Rien ne l’égale, elle écrasera toute compétition ! Le seul problème c’est qu’elle est gourmande mais on a déjà su surpasser ce genre de problèmes.

Alors ? Selon vous ? Qu’est-ce ?


Olaf et Udyr semblait de plus en plus intrigués face à ce que disait Sejuani. Elle n’était normalement pas douée de ses mains et n’avait pas de grande connaissances en mécanique, pourtant, la description qu’elle faisait de cette chose et les matériaux qu’elle avait utilisés leur faisait penser à la même chose, si bien qu’ils répondirent tous les deux à l’unisson, avec un ton hésitant.

Un tank ?

Sejuani arqua un sourcil et gloussa doucement dans sa main en remettant sa chapka bien comme il faut. Elle s’arrêta devant l’atelier et s’apprêtait à arrêter de les faire languir plus longtemps.

Bravo ! Vous n’étiez pas l-

Raaaawrrrrr !

Un rugissement retentit dans l’atelier et la grande porte mécanique se fit violemment de celui ci se fit enfoncer par ce qu’il y avait derrière.
Ce n’était pas le rugissement d’un moteur qu’ils venaient d’entendre mais bel et bien le rugissement d’un…

Ours de combat ?! Mais tu es folle Sejuani ? Tu l’as trouvé où cet Ours ? Tu nous le câches depuis combien de temps ? Et puis tu lui as mis des plaques d’aciers en plus pour le blinder… mais à quel moment tu t’es dis que c’était une bonne idée ? Tu ne penses pas qu’il va se retourner contre nous ? Mais mon dieu…

Le moine Orthodoxe se tint le visage avec sa main, exaspéré, alors que Sejuani était en train de monter sur son Ours blindé. C’était un peu comme un char d’assaut quelque part, juste qu’il était organique. Elle pourrait y accrocher un lance roquette pour renforcer cet aspect là, sa création n’était pas parfaite.
Enfin, peu importe l’avis de ses deux camarades, elle prit son fusil à pompe à canon scié dans une main en tenant les rênes de sa monture.

Allez, je vais aller chasser du mutant un peu. Bristle, chaaaaaaaarge !

L’ours resta malheureusement immobile alors qu’Olaf était en train de se rouler par terre, plié de rire.

Fin.

Pour les curieux.:
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