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Épreuve 2 : Apokalipsis segodnja [NRP + CI]
L'Oeil
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L'Oeil
Fondateur
Jeu 12 Mar - 23:18
Fondateur
Apokalipsis segodnja
Il ne fait pas bon être seul ou sous-équipé en surface. Après l'apocalypse nucléaire qui a ravagé le monde, il ne reste plus grand chose de reconnaissable de la belle ville de Moscou. Il y a néanmoins des ressources à récupérer.
Harnachés dans vos combinaisons anti-radiations et armés comme il se doit, vous voilà prêts à affronter vos pires terreurs pour rapporter des ressources aux survivants souterrains.

Proche de la station de Métro "Park Koultouri", le Parc Central de Culture et de Détente, ou plus communément appelé Parc Gorki, était autrefois un immense parc d'attractions semé d'aires de jeux pour les enfants, de manèges et d'une grande roue offrant une vue incomparable sur Moscou. Désormais, il n'y a plus là qu'une forêt dense et luxuriante abritant un nombre incalculable d'êtres vivants mutants - animaux comme végétaux -.
C'est également l'une des principales sources de bois de chauffage pour les Stalkers qui approvisionnent les stations. Mais prenez garde à ne pas attirer l'attention des créatures qui y rôdent.



Instructions:
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Luna NRP
Invité
Ven 13 Mar - 18:28
Contexte:

Déjà trente-deux jours après l’explosion « nucléaire » qui a décimé la ville. Maksim s’est adapté comme il a pu. Il a perdu sa famille, le seul ami qu’il avait encore, son cheval aussi. Il a troqué son travail de milicien pour du travail manuel au jour le jour. Ils se sont tous réfugiés dans les sous-sols des cadavres bâtiments et si aucun recensements n’a encore été organisé, Max est prêt à parier qu’il y a dans le secteur une centaine de survivants tout au plus.

Au quotidien, il n’a pas le temps de s’ennuyer, il a passé le mois à déblayer des gravas pour faire de la place et aménager les lieux. Cela lui évite de penser au reste. Le bon côté, le seul, est que personne ne fait de remarque sur les racines blanches qui commencent à pousser sur le haut de sa tête. Il n’a plus de teinture pour cacher son albinisme et c’est le cadet des soucis des survivants.

Aujourd’hui, il partira en expédition à la surface chercher du combustible pour affronter l’hiver menaçant. Les scientifiques ont préconisé de porter une tenue hermétique pour aller dehors. Ils n’ont pas l’air d'être sereins ; la première expédition n’est pas revenue. Maksim a une arme à feu et une dague trouvée dans les décombre. Il a encore sa dague fétiche, dernière trace de son ancienne existence mais elle est trop précieuse pour qu’il l’expose « aux radiations ».

Le jeune homme ne sera pas seul pour l’expédition, il sera accompagné d’une femme à l’aspect bien fragile. « D’Où viens-tu, toi ? Quel est ton nom ? » Les habitudes ont le vie dure mais il aura au moins eu le réflexe de lui demander son nom. En sortant, Maksim découvre que la végétation a envahi l’environnement, ce n’est pas l’idée qu’il se faisait d’un après-explosion. Il n’imaginait des buissons violets, des arbres boursouflés comme des champignons et des tiges grandes comme des lampadaires. « C’était un parc d’attraction ici. » Il avait envie d’être bavard, autant faire connaissance avec le peu de monde qu’il reste.
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Luciole
Invité
Ven 13 Mar - 19:04
Spoiler:

Épreuve 2 : Apokalipsis segodnja [NRP + CI] 516-56

__________________

"Plic, plac, ploc..."

Une goutte de sueur, puis deux, puis... Silence ! Les lumières sont cadrées, du moins, c'est ce que je pensais. Un rayon lumineux agresse mes pommettes blanchies par les mois passés dans ce trou, et moi, repensant aux années de gloire, je chante.

"Je vais vous raconter, une histoire arrivée, à Nana et Julot-Gueul'-d'Acier ! Pour vous raconter ça, il fallait un' java, j'en ai fait un' bath, écoutez-là. Mais j'vous préviens surtout..."

Ce songe des plus agréables ne dura que quelques secondes, très vite, la réalité rattrapa Ludmilia qui faisait maintenant face à un désastre arborescent. Non, ce n'était pas la lumière des projecteurs qui avait diffusé sur le visage de la jeune femme, mais bien le produit d'une radiation solaire. De même, il n'y avait pas foule pour l'écouter, et encore moins pour l'acclamer, si ce n'est... Cet homme, froid au demeurant, auquel elle avait été affiliée pour accomplir une mission dont elle n'avait, même elle, pas comprit le sens.

Résignée à la tâche qui était la mienne, j'enfonçai sauvagement mes doigts rongés par la crasse et la terre fertile sur cette mousse nouvellement née, ayant elle même tapissée il y a de cela quelques années, les pavés de cette ville damnée.

Une fois relevée, l'homme qui m'accompagnait, et dont je ne connaissais rien, s'adressa à moi. Ce à quoi je rétorquais, d'une voix discrète.

"Je m'appelle Ludmilia. Je viens d'une ville dont tu ne saurais prononcer le nom, au delà de ces terres parasitées par l'activité humaine. Et toi, qui es-tu ? Tu as l'accent des gens d'ici."

Elle n'eut le temps de se concentrer sur la réponse donné par son interlocuteur que son regard pesant se déposa sur un drôle de sanctuaire. Un parc, étrange pensais-je sur le moment. Ça faisait longtemps que je n'étais pas allée à la fête foraine... Et puis, ces couleurs à peine distinguables sur les panneaux publicitaires. Ça fait du bien, de voir de la couleur.
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Luna NRP
Invité
Ven 13 Mar - 20:15
Maksim est surpris d’avoir vu la femme se mettre à chanter – d’une jolie voix par ailleurs – sans s’adresse à un quelconque public. Toutefois, elle daigne lui répondre doucement, se présentant sous le nom de Ludmilia qui résonne dans l’esprit de Maksim. Il réalise qu’elle porte le même prénom que sa mère. C’était un prénom courant pourtant, ça ne devrait pas lui serrer autant le cœur. Il ne pourra jamais l’avouer verbalement mais la perte de ses parents le bouleverse encore, sa mère plus que son père d’ailleurs. C’est ce qu’il analyse en son for intérieur tandis que la brunette lui dit que son nom de famille est étranger et que Maksim a l’accent d’ici. Elle est bien étrangère pour dire ça. Les moscovites se moquaient bien de son accent du sud.

« Pardon, je ne me suis pas présenté. Mon nom est Maksim Andréiévitch Bounine mais tu peux ne retenir que "Maksim". J’ai vécu ici pendant dix ans, je connaissais bien les lieux. »

Ce n’était pas une bonne idée de demander à son interlocuteur ce qu’il faisait avant, cela pouvait réveiller de mauvais souvenirs, Max le vit tous les jours. Il est néanmoins persuadé que discuter avec cette jeune femme lui fera du bien. Il ouvre la marche, écartant les buissons et les branches sur son chemin.

« Ces plantes sont étranges, je n’ai rien vu de pareil. Et toi, Ludmilia ? »

Oublié le vouvoiement, il est désormais contre-productif de mettre les gens à distance. À plusieurs, on est plus forts, normalement. Tout en discutant, Maksim scrute les environs. Pour l’instant aucune menace ne semble présente mais sur le sol, l’ex-milicien remarque des traces d’animaux géants. L’explosion semble avoir envoyé sur Terre des démons bien pires que les zootropes.

« Où sont tes armes au cas où l’on croise ces choses ? »

En demandant cela, il désigne les traces inquiétantes au sol. Il n’a pas encore remarqué ce qu’a apporté sa partenaire, a-t-elle un pistolet sur elle ou une lame ?
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Luciole
Invité
Sam 14 Mar - 21:00
Un, deux, puis... Trois pas alignés sur ce sol vierge de toutes activités humaines depuis presque un an. Et moi, petit spectre naïf émergeant de trente pieds sous terre, j'avance. La terre qui s'exposait à moi était une terre forte, une terre guérie, une terre qui en avait fini avec l'homme et ses technologies aux miles rouages. Une terre où le ciel n'est plus décoré de centaine d'aéronef, de train à vapeur sifflant à flanc de montagne. Cette terre là, elle n'existait plus, non. Ainsi, je continuais à suivre mon partenaire, Maksim qui s'appelait mon partenaire ! Était-il beau ? Je ne peux pas vous le dire. Il faut dire que nos longues combinaisons de plomb n'étaient pas des plus propices à l'observation, déduction de courbe et forme corporelle. Du plomb qui était censé nous protéger des radiations de cette invention nommée nucléaire, fantaisie des érudits de notre monde.

Alors que je continuais à suivre les traces de Maksim, je pris le temps de lui répondre, toujours discrètement.

"Je ne sais pas... Il n'y a pas de telles plantes là où je viens. Mais... Ne sont-elles pas anormalement grandes ? Et puis... Ces couleurs vives, ces fourbes racines, mieux vaut ne pas trop s'y frotter je suppose."

Le pas dorénavant bien emboîté, nous sommes arrivés vers ce qui semblait être une ancienne grande roue, elle même habillée d'une multitude de plantes épiphytes et broméliacées de taille suspecte. C'était très impressionnant, mais la naïveté que j'abritais me poussait irrésistiblement à m'avancer que plus encore vers cette grande dame de fer. Il y en avait beaucoup, de ces dames là, d'où je viens...

Alors que je n'eus le temps de pousser cette dernière fougère aux reflets violacés qui gênait ma progression, Maksim me posa une énième question, à la laquelle je pris le temps de répondre.

"Une clé à molette pour aéronef. C'est tout ce que j'ai. C'est tout ce qu'on m'a donné pour venir t'aider."

Lucide sur le fait que cet objet n'était pas la meilleure des défenses si malheur venait à se produire, je me contentais de continuer ma route, profitant par la même occasion de ce jardin arc-en-ciel qui se profilait à l'horizon.

Élevant pour la première fois mon regard vers le ciel, je constatais, non sans stupeur, que le ciel bleu qui nous recouvrait encore il y a de cela 152 jours, avait revêtu une robe rosé, similaire aux couchers de soleil qu'on avait l'habitude de regarder, avant de se coucher, au creux d'un prés isolé.
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Luna NRP
Invité
Sam 14 Mar - 22:05
La femme est sous-équipée. Maksim est partagé entre lui donner son arme à feu ou le garder. En fait, ce serait même une mauvaise idée, elle serait capable de tirer sur lui. L’ex-milicien a encore moins confiance dans les capacités des autres qu’en les siennes. Mais tout de même, une clé à molette n’est-il pas une mauvaise idée ? Leur survie repose sur ses épaules.

Ludmilia dans sa combinaison lève la tête vers le ciel rouge. Tout ce temps passé sous la surface a complètement effacé les repères circadiens de Maksim. Il contemple à son tour un instant le ciel. C’était cruellement beau. Tous les couchers de soleil du monde ne lui rendraient pas sa famille, ses amis !

Son regard est attiré par le mouvement d’une forme sombre, tombant depuis la grande roue. La chose semble imposante et menaçante. Mû par son instinct audacieux, Maksim se place rapidement sur la trajectoire de la chose, dague en avant. La masse s’empale sur la lame, manquant de l’écraser au passage, et se retire dans une tornade hurlante.

Que n’est la surprise de Maksim en voyant devant lui une chauve-souris de la taille d’un ours ! Nullement aussi téméraire que les zootropes, la bête s’éloigne, regagnant son perchoir, laissant quelques gouttes de sang sur les pétales de fleurs mutantes. Remi de ses émotions, Maksim se relève, ne prêtant pas attention au sang sur sa combinaison répugnante.

« Bon, trouvons ce bois au plus vite et rentrons à la base ! »

La sécheresse de voix qu’il prenait autrefois pendant son travail refait surface. Le danger de la surface a réveillé son esprit anesthésié. Il s'adoucit toutefois.

« Fais ce que tu peux pour rester en vie, Ludmilia, d’accord ? »

Sans davantage s’attarder sur l’état de la "chanteuse", il reprend sa marche en repoussant les plantes attirées par le sang. Heureusement, des branches cassés se trouvent sur le sol envahi par de la mousse violette. Ils en auront fini bientôt, il espère.
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Luciole
Invité
Sam 14 Mar - 23:00
En une fraction de seconde, ou bien deux, je ne sais plus. Une ombre majestueuse s'abattant sur Maksim, un regard gorgé de sang et une gueule anormalement dentée prête à arracher et déchiqueter toutes parcelles de peau gorgées du précieux nectar, un nectar d'hémoglobine et de fer. Un cris strident retenti aussitôt après cette première frappe, je me couchais violemment au sol, ne comprenant que très tardivement ce qui venait de se passer. La peur venait de scier mes jambes. Je n'eus le temps de me retourner qu'un second cris retenti dans l'ancien parc, puis, s'en était fini. Le nez contre une rafflesia arnoldii d'un rouge ténébreux, une espèce que je pensais pourtant endémique d'Asie du sud Est, je me relevais délicatement, le regard figé en direction de l'ombre qui repartait dans l'une des cabines de la grande dame de fer vers laquelle je me dirigeais initialement.

"Tu... Tu vas bien, Maksim ?", rétorquais-je avant de pivoter de 180° en sa direction, tétanisée par l'idée de poser les yeux sur ce qui pourrait ressembler à une scène de tripe et de boyau.

Il était bien là, la combinaison couverte d'un sang dont l'aspect visqueux en disait long sur les modifications génétiques qu'avaient potentiellement subi ces animaux. Si une simple chauve-souris avait réussi à atteindre une taille pareille, qu'en était-il des gros mammifères ? L'angoisse naissante commençait à imprégner les muscles et l'esprit de Ludmilia, qui continua son chemin vers la partie la plus boisée du parc, à l'ouest de la grande roue où venait de nicher la bête. Elle ne manqua pas d’abîmer par la même occasion sa combinaison contre des lianes aux piquants acérés et des écorces d'arbre au demeurant normales, mais qui, quand on s'approchait de plus près, révélaient de véritables rasoirs de kératine.

L'air de l'extérieur commençait à s’engouffrer silencieusement dans l'habit de la jeune femme, cette dernière ne s'en rendait même pas compte. Une seule faille aura suffit.
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Luna NRP
Invité
Dim 15 Mar - 11:08
Tu vas bien ? Maksim aurait bien répondu « non ». Mais un « non » entraîne forcément un « pourquoi » et le garçon se retrouve à devoir détailler le fond de son mal-être, rendant ce dernier plus réel encore pour deux personnes au lieu d’une seule. Son interlocutrice semble trop fragile pour porter le fardeau d’une autre personne pour ce qu’en a vu Maksim. Bon, il ne la connaît que depuis vingt minutes mais sa tendance à rêvasser n’est pas signe particulier de volonté à affronter les problèmes de front.

"Heureusement", le ton de sa dernière question un peu raide et effrayé semble indiquer qu’elle perçoit enfin le danger de leur expédition. Une chauve-souris géante maintenant, une limace venimeuse plus tard… Avec la malchance que se coltine Maksim depuis la naissance, il est probable que le Destin lui réserve encore bien d’autres épreuves avant sa propre mort.

« Oui, t’en fais pas. J’ai l’habitude du sang. J’ai déjà tué beaucoup de démons donc ça ne me fait rien. Il est plus prudent que l’un de nous deux fasse le guet pendant que l’autre ramasse le bois. Si la première expédition n’est pas revenue, c’est qu’il y a du danger, peut-être pire que la chauve-souris. L’explosion a déjà tué suffisamment de gens. »

Non, ce n’est pas avec ces paroles-ci qu’il l’aidera. Il ne faut pas aller dans l’extrême inverse et lui mettre la pression au point de l’affoler. La vie est courte de toute façon.

« Mais on s’en sortira ! On a eu la chance de survivre jusqu’ici et… Je vais surveiller les alentours et te protéger. »

J’espère.

Gêné, Maksim scrute les alentours, attentif au moindre mouvement Cette situation lui rappelle effectivement son ancien travail sauf qu’au lieu de bâtiments de bronze et de démons au visage humain, il affronte l’inconnu le plus totale comme n’a jamais imaginé Saint Jean.
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Luciole
Invité
Dim 15 Mar - 17:29
J'entendais que Maksim n'était pas loin, c'est mon oreille gauche, qui me l'a dit, enfin je crois. Sans bien savoir où il se trouvait exactement, je continuais ma progression dans cette épaisse forêt aux allures de celle que l'on pouvait trouver en Amérique Centrale, Amazonie qu'ils l'appellent, cette forêt ! Le bruit des feuilles coupées par nos soins était un bon indicateur pour se localiser sans se voir, du moins, c'est ce que je pensais.

Un souffle chaud sur la vitre de ma combinaison, une buée naissante occultant partiellement ma vision, une expiration, puis... Me voilà coupée. Coupée dans cet élan qui était le miens. Un chatouillement encombrant petit à petit ma gorge, puis, l'envie de tousser se fait sentir, je me retiens, j'avance. Comme avec le rideau ocre bordé de dorures qui défile après une prestation, me coupant de mon public et de ses huées de remerciements, mes sens commençaient à s'isoler, eux aussi doucement, mais surement. La vue était toujours présente, oui, mais le son... Ce son qui faisait toute mon identité, ma particularité, ce son qui était essentiel à la communication, n'était plus.

Je n'en étais pas pour autant paniquée, je continuais. Pas après pas, dans cette tourbe chevauchée de miles racines, j'aperçu la sortie du tunnel. Un champ de marguerites géantes faisant office de parasol, des arbres aux formes presque humaines, une lumière qui éclaire mon visage, et...

"Qu'elle heure est-il ?", disais-je d'une voix douce.

Je n'en savais que trop rien. Je continue à marcher. Marcher vers où ? C'est une bonne question, mais... C'est agréable de marcher sur cette terre, non ? Des plantes aux couleurs exquises venaient de croiser ma route, ce philodendron bleuté aurait été très bien dans ma cuisine, n'est-ce pas ?

Alors que je chevauche difficilement un courant d'eau bleu azur, ma jambe droite commence à me faire mal, je boite, je crois. Et puis, mon souffle ne s'est pas arrangé depuis tout à l'heure, il faudrait peut-être que je demande à Maksim ? Il sera certainement me dire de quoi il s'agit.

Je me retourne doucement, mais il n'est pas là, Maksim.
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Luna NRP
Invité
Dim 15 Mar - 18:43
Miraculeusement, la vie a continué pour lui, ses blessures ont cicatrisé avec les années. Enchaînant échecs et réussites indifféremment, l’albinos a contribué de son mieux à maintenir l’humanité hors de l’eau, à subvenir à ses besoins. La vie à la colonie a même gagné en confort. Les survivants ont fait table rase du passé. Le jeune homme a aussi fini par lier de nouvelles amitiés, des relations de confiance.

Cinq ans déjà se sont écoulés depuis l’explosion de ce maudit prototype de réacteur nucléaire. Par souci de nécessité, les expéditions se sont perpétuées malgré la faune monstrueuse, la flore traîtresse et surtout l’ennemi le plus invisible et le plus néfaste du monde connu. Maksim prend cette fois-ci la tête d’un groupe de quatre individus rodés à l’exercice.

Comme un seul homme, ils sortent du repère vêtus de leur combinaison et armés de machettes, d’un arc ou d’une arbalète comme à l’époque médiévale ; les armes à feu sont plus difficile à fabriquer. Le groupe explore un nouveau secteur, la mission est très dangereuse. Une chose n’a pas changé : la surface est toujours empoisonnée.

La plus jeune voit alors une étrange silhouette en combinaison dans un sale état s’approcher. Maksim repense à sa première expédition quand il avait encore vingt-et-un ans. Celle-ci a été un fiasco complet, il s’en souvient encore. C’est un de ses nombreux revers d’existence, deuxième derrière la perte brutale de sa famille et de ses proches.

La silhouette s’approche. Maksim fait signe à la jeunette de laisser approcher. Il leur recommande de rester groupés et de tenir leur arme prête. Il hèle l’étranger. Personne de la colonie ne manquait à l’appel quand ils sont partis pourtant. C’est étrange de rencontrer un humain. Un trou est visible sur la combinaison remarque Maksim. Sa main se resserre sur le manche de sa machette.
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Luciole
Invité
Dim 15 Mar - 20:39
Ma hanche me faisait mal, comme toujours, mais je continuais à marcher. Je pris la route des prés dont le chemin était déjà tout tracé, des hommes avaient peut-être déjà foulé cette prairie ? Ou bien était-ce moi ? Je ne sais plus. J'avance, j'avance, je ne m'arrête pas.

Les hautes herbes me recouvrent entièrement, je ne vois plus rien, voyais-je déjà correctement avant ? Je m'abaisse pour éviter cette fourbe liane, mon dos craque.

"Aie... Satané dos !"

Après peut-être quatre heures de marche, je suis enfin arrivée devant cet immense parc dont j'avais fouillé les moindres parcelles de terre, quatre heures auparavant. Je suis tenté de retourner vers l'entrée de la trappe qui mène à la colonie, après tout, il ne me resterait plus que huit heures de marche une fois dans les sous-terrains.

Alors que je relève ma tête en direction de la grande dame de fer, mon regard se pose sur un groupe d'homme, eux aussi équipés de la tête au pied.

"Ah, voilà du renfort ! Je vais pouvoir leur conter le fruit de mon expédition !"

J'avançai en leur direction.

Les hommes étaient armés, en position défensive. Par instinct, je décidais de retirer entièrement cette combinaison qui n'avait pas trouvé grande utilité à mes yeux. Les armes s'abaissèrent.

"Eh ! C'est Ludmilia."

Je reconnais Maksim, parmi eux. Son visage a changé, il semble, plus mature peut-être ? Était-il encore sous le choc de l'attaque de la chauve-souris ? Mon visage affichait un sourire, le sien, de ce que je pouvais entrevoir, était choqué.

Arrivée à sa hauteur, il resta silencieux, tout comme ces hommes dont je ne connaissais le nom.

Je compris seulement cinq secondes plus tard, en regardant mon reflet sur la vitre de son casque, que cela ne faisait pas seulement dix heures que je traînais dans ces bois. Ma peau, mes rides et mes cheveux blancs, ces jambes autrefois belles couvertes de varices et sang. Je venais, sans le savoir, de fêter mes soixante dix ans...
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