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Épreuve 1 : Dernier souffle [CI + TE]
L'Oeil
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L'Oeil
Fondateur
Jeu 12 Mar - 23:03
Fondateur
Dernier souffle
À deux on est plus forts.
En tout cas, c'est ce qu'on voudrait vous faire croire.
Mais cette fois, être deux vous handicape et vous allez devoir trouver le moyen de vous sortir de cette situation.

Vous êtes deux au fond de ce tunnel, les deux derniers êtres à vous trouver en ce lieu et à avoir survécu jusque là. Après l'effondrement d'un tunnel, vous avez été piégés dans un boyau étroit et sombre avec tout juste ce que vous aviez sur vous. Et maintenant que vous sentez le gaz qui se répand dans la cavité, vous comprenez que vous allez devoir faire un choix.

Votre survie dépend uniquement du seul et unique masque à gaz que vous avez pu sauver du désastre. Seulement voilà : un masque ne suffira pas pour deux.
Vous allez devoir décider qui vit et qui meurt.
Vous n'avez que deux possibilités : soit l'un des deux survit, soit vous mourez tous les deux. Est-ce bien le moment de faire du sentiment ?



Instructions:
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Adaryon
Invité
Ven 13 Mar - 2:26
Personnage et contexte:



Respire


Il n’y avait que cette certitude, sombre et profonde, qui pulsait entre les moindres craques de l’atmosphère. Serpent tueur, folie furieuse, l’évidence profonde était tombée sur les deux êtres d’un seul coup, les enfermant entre ses crocs angoissants et les condamnant sans le moindre remords. Boum. Une si petite action pour une si grande répercussion; une chute de terre pour une mort solitaire.

Respire


Au début, Adaryon avait paniqué. Il avait gratté, crié et appelé à l’aide, les yeux fous et ses pouvoirs enclenchés, mais rien n’avait fait; seuls les gémissements de sa propre peur lui avaient répondu, sombres filets lui entachant l’esprit.

Respire


Puis, preuve de l’incarnation mortelle de son existence, il avait prié. Les mains jointes, les yeux fermés, il avait hurlé à Orshin de les aider, de restituer le lien qu’il sentait s’affaiblir entre lui et ses trois familiers. Plongé dans le creux de sa foi, il n’avait hélas trouvé dans ses murmures criards que la vérité que tous devaient affronter; le reflet de sa propre mort.

Respire


Maintenant, il se contentait d’exister. Sa tête posée contre le mur froid de terre, il écoutait d’une oreille détachée sa poitrine se lever, bercé par la douce ironique que son moyen premier de vivre serait ce qui le tuerait. Il ne pensait point à l’autre personne ni à sa famille qui le pleurerait. Il ne pensait à rien. À rien du tout.

Enfin, c’était avant de sentir l’odeur. Il avait respiré une fois de trop, inspiration qui lui avait fait remarquer l’arôme étrange.

Comme un effluve de mort.

T.. T.. Tu s-sens.. Tu sens ça?

C’était les premières paroles qu’il avait prononcées à celui qui était à ses côtés. Est-ce que l’autre avait autrefois essayé de rentrer en communication avec lui ? Avait-il fait des suggestions, avait-il pleuré ? Il ne se souvenait que de sa propre panique intense, puis du flou cotonneux d’un désarroi vivace qui s’étendait dans ses veines. Il n’avait, en vérité, même pas posé ses yeux sur le visage de l’innommé dissimulé dans sa brume d’esprit.
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Pricie A
Invité
Ven 13 Mar - 11:51
Personnage et contexte:

Courir après le temps, s'arrêter. Regarder le ciel. Prier. A quoi bon ?

Les étoiles sont seul témoin de la solitude.

Pricie connaissait cet isolement déchirant.

Mais là elle n'était pas seule. A coté d'elle, un garçon de dix-huit ans s'affolait comme un renard dont la patte prise au piège dans des griffes acérées, tire se blessant de plus en plus.

L'homme avait cessé son combat, le renard était las, il s'était posé contre la terre attendant que le liquide glacial de la mort durcisse son corps. Pricie soupira regardant le masque à leurs pieds. Elle se baissa, le ramassa. Le tissu bien qu'un peu rêche promettait une vie future pour celui qui le porterait.

Il n'y avait qu'un seul masque.

Une image fugace passa dans la tête de la petite fille, à peine une adolescente, oiseau qui a voulu voler trop vite.

Pricie se laissa glisser près de l'homme qui semblait enfin s'éveiller, elle sentit sa veste frotter la paroi de terre.

L'homme se mit à parler : « .. T.. Tu s-sens.. Tu sens ça? »

Pricie ne dit rien quelques secondes avant de demander : « Dis, toi, est ce que ta famille, elle t'attend chez toi ? » Ce n'était pas le cas de la jeune fille. Pricie passa sa main encore enfantine sur la joue du jeune homme dans un déterminé  : « Si oui, prends ce masque ! »

Elle se mit à tousser, oppressée par l'air s'empoisonnant. Elle devait garder son cerveau en éveil, si elle pouvait survivre elle pourrait rentrer à Terrae, cette promesse d'espoir qui l'avait accueillie malgré elle dans sa vie trop sombre.

Pricie n'avait pas pour habitude d'être douce mais l'état de l'homme lui avait rappelé sa mère, hors du monde.  Elle glissa sa main sur le sol poussiéreux, la posa sur la sienne avec douceur disant d'une voix qui se voulait sûre mais qui tremblait malgré elle : « Tout ira bien, d'accord ? »

On sentait de la peur dans ce tremblement, bien que voulant jouer les dures la jeune fille n'avait que treize ans.
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Adaryon
Invité
Ven 13 Mar - 18:39
Adaryon:

« Dis, toi, est ce que ta famille, elle t'attend chez toi ? »

Adaryon, lentement, tourna sa tête vers la douce voix qui venait d’éclore. Telle une fleur magique dans les contrées du froid, le ton pur sembla chasser la noirceur pendant quelques secondes, vibrante de tout ce qu’il n’aurait jamais en lui.

Un pétale volage, formé de bonté
Sur sa joue se posa, caresse volée
Temps arrêté, jugement d’amitié
Un regard pour décider

« Si oui, prends ce masque ! »

Une fumée béate flotta dans les yeux du jeune homme alors qu’il balayait son interlocutrice, frappé par la force éclair de ses mots. Comment, pourquoi? Elle avait l’air si petite, si fragile, mais ses mots, choisis avec la délicatesse des printemps de son pays, la rendaient aussi puissante que les architectes de son monde.

« Tout ira bien, d'accord ? »

Il secoua sa tête de droite à gauche, entrelaçant certains de ses doigts avec la jeune dragonne innommée. S’il ne s’était jamais rencontré auparavant, une corde plus robuste que plusieurs liens de sang venaient de se former entre eux, incarnation d’une mort certaine qui venait les chercher. Appuyant avec une douceur nouvelle sa main sur celle de l’autre, il pivota sur la droite pour se retrouver face à elle, puis plongea ses yeux dans les siens. Sa tête tinta et se brouilla pendant un instant, déjà faible par l’arrivée de l’odeur empoisonnante, mais il réussit quand même à articuler les quelques mots qu’il souhaitait dire;

– J… Je ne p-p-peux p-pas te laisser mourir. C.. C’est à toi de p-prendre ce m… Ce masque.

Il était rempli d’une force nouvelle, celle-ci appuyée par la décision qu’il venait de prendre. Elle avait à peine l’âge des nouvelles recrues de son clan, avait la vie devant elle; il fallait seulement que la petite étoile se décide à choisir la vie. Il prit donc l’objet pour le lui tendre, fronçant les sourcils dans un air irrévocable. Adaryon savait ce qu’il avait à faire, même s’il devait la mettre inconscient pour qu’elle puisse survivre.

Plus personne ne mourrait de sa faute.
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Pricie A
Invité
Ven 13 Mar - 20:10
Pricie:

La vie est fait de choix, Pricie le savait. Elle aurait tant voulu que l'adulte aux cheveux de neige choisisse la vie. Mais non, il était catégorique, elle prendrait ce masque. Contre toute attente, Pricie obéit.

Elle déchira la protection du masque, avant de le jeter inutilisable à terre.

« Vous êtes cruel ! » cria Pricie. Elle alla s’asseoir un peu plus loin, et se recroquevilla un instant, telle une toute petite enfant. «  J'ai peur , bien sûr que je ne veux pas mourir ! » Elle essuya son nez qui coulait sous ses larmes.

Elle se releva, ramassa le masque brisé :  «  Mais je ne veux plus jamais que quelqu'un perde son souffle devant mes yeux »  

L'image de son père dont la peau coulait sous le feu revint en mémoire de l'enfant, elle vacilla et se rattrapa à l'épaule du jeune homme avant de se remettre debout la tête haute.  

« Vous abandonnez avant d'avoir essayé de toute façon, est-ce ça vivre ? »

La voix de Pricie tremblait, ces paroles n'étaient pas les siennes mais celles de son père la fois où les infirmiers lui avaient dit que sa maman resterait à jamais dans une bulle déconnectée de la réalité.

Le jeune fille de treize ans se concentra sur l'odeur. Elle repéra un minuscule trou d'où sortait le gaz. Seulement du haut de ses treize ans, elle n'avait pas la taille de l'atteindre.

« Il nous faut gagner du temps pour réfléchir au calme. » La voix de la jeune adolescente était plus faible, le gaz commençait à faire son effet. Elle retint un frisson de peur.

«  Il faut mettre la grille du masque à gaz dans ce trou, l'odeur qui l'accompagne est plus prononcée par là. Mais pour ça j'ai besoin de monter sur vos épaules, je suis assez agile, ça ira ! »

Elle tendit la main au jeune homme retrouvant le tutoiement ainsi qu'un sourire bienveillant,  l'encourageant à se battre pour vivre : « On va sortir de là vivants, tous les deux, d'accord ? »
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Adaryon
Invité
Sam 14 Mar - 7:09
Elle avait jeté le masque.

Adaryon écouta les mots de la jeune, son corps et son esprit plongé dans le flou fuligineux d’un humain qui savait sa fin proche. Celle-ci s’enroulait autour du duo, sifflant comme un rapace vicieux, ophidien que le jeune homme comprenait bien être fatal: pourtant, seul lui semblait reconnaître le carnivore comme manifestation du grand sommeil. La petite, elle, s’exclamait et bougeait comme il l’avait fait auparavant, tentant de trouver une solution au problème – dénouement qui aurait pu finir par la survie d’un des d’eux si elle n’avait pas déchiré sa seule et finale chance. Il n’avait même pas réussi à sauver une seule personne… Après tout ça… Sa vie… Pas une.

« On va sortir de là vivants, tous les deux, d'accord ? »

Vivants? L’homme aux cheveux de neige releva ses yeux vers elle, puis esquissa un mince sourire par sa bouche gercée. Il savait l’aboutissement inévitable, mais au moins pourrait-il faire semblant d’y croire pour la rassurer; il le devait bien, que ce soit à lui-même ou à cette petite main qui se tendait vers lui. Il attrapa donc les doigts proposés en hochant doucement sa tête, se positionnant pour qu’elle puisse grimper sur son dos. La mission dura quelque temps, et lorsque les pieds de la jeune dragonne touchèrent enfin le sol, il n’osa pas plonger son regard tremblant dans ses yeux.

T.. Tu as.. Tu as quelque chose s-sur toi q-qui pourrait servir?

Il fouilla dans ses propres poches, vidant les objets qui se trouvaient dans celles-ci pour les étaler sur le sol froid. Un bout de papier, un crayon et son collier à l’écaille de dragon. En soi, rien de vraiment très utile pour réussir à s’en sortir… Sauf pour des distractions futiles lorsque la fin viendrait les chercher.

L… Le gaz finira p-par trouver une a-autre entrée, j-j’en ai b… J’en ai bien peur.
Il laissa une pause siffler entre les deux êtres, puis continua;
P.. Peut-être as-tu d-des p… Des pouvoirs qui s-serviraient?
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Pricie A
Invité
Sam 14 Mar - 15:10
« T.. Tu as.. Tu as quelque chose s-sur toi q-qui pourrait servir? »

Pricie vida son sac à dos. Son cahier, le stylo, sa peluche chien et son appareil-photo. Le butin du jeune homme n'était guère mieux, crayon, papier et collier le composaient.
« L… Le gaz finira p-par trouver une a-autre entrée, j-j’en ai b… J’en ai bien peur. » 

L'homme allait s'écrouler à nouveau ! Elle aurait voulu le secouer, lui dire de chercher, que c'était lui l'adulte, qu'elle était fatiguée de devoir toujours tout porter. Mais elle ne le put pas, elle-même sentant sa bravoure amenuise. Elle serra ses poings jusqu'à ce que ses ongles fassent mal, souffla pour se calmer, ils étaient vivants, tout pouvait se jouer. Elle avait brisé le masque, elle en avait la responsabilité.
« P.. Peut-être as-tu d-des p… Des pouvoirs qui s-serviraient? »

La « malédiction »... ses dons serviraient ? Elle n'était qu’initiée, elle pourrait produire juste une petite flamme et contrôler un corps, ici, ne servait à rien. D'impuissance, elle shoota furieusement dans un  caillou qui atterrit en un bruit métallique. Métallique ? Le sol n'était pas que terre compacte ? Pricie se jeta sur la source du bruit tâtonnant.

« Un cadenas ! Il y a une sortie par là, une bouche d'égout condamnée mais pas assez pour empêcher le détenteur d'une clef de l'ouvrir ! »

Prise d'un fulgurant espoir, elle tenta de faire céder le cadenas mais il aurait fallu une clef. Son appareil !

« Je peux produire un peu de feu, le  lithium-ion de la batterie  explosera au contact du feu, ça peut faire sauter le cadenas. Le gaz rend l'entreprise dangereuse, il faudra être rapide pour sortir! » Une tristesse intense furtive en ses yeux, passé qu'elle allait réduire en miettes d'images numériques.

Elle prit sur elle, une fois encore, ramassa ses affaires, son sac. L'appareil photo près du cadenas, la main au dessus, elle se blesserait mais ils vivraient.

« Prêt ? » demanda t-elle à l'adulte.

Ils vivraient, elle se l'était promis.
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Adaryon
Invité
Dim 15 Mar - 5:26
Il y eut un faible tintement, bruit aussi léger qu’une clochette secouée par le vent. L’écho du son, passif, se noya dans l’atmosphère brouillée par le gaz, perdant son intérêt par la même occasion – du moins, pour Adaryon. Ce bourdonnement chétif, contre toute attente, fit bondir l'innommée avec une force nouvelle, comme si elle était encore prête à porter le combat sur son simple dos.

« Un cadenas ! Il y a une sortie par là, une bouche d'égout condamnée, mais pas assez pour empêcher le détenteur d'une clef de l'ouvrir ! »

Le jeune homme cligna rapidement des yeux, se rapprochant de la petite fille en trois pas brouillons. S’il ne savait pas ce qu’était une bouche dégoût, le ton de la voix de sa compagne lui avait redonné un semblant d’espoir. Y avait-il vraiment une sortie sous toute cette terre? Elle lui expliqua rapidement son plan et, même s’il ne comprit pas tout, il hocha la tête d’un air sérieux. Depuis le début, l’adepte se lamentait sur son sort sans même chercher à sortir du cocon mortel, sauf dans une panique qui n’avait rien offert. Il était temps que la voix de la petite soit vraiment entendue. Adaryon souffle donc d’une inflexion tremblante;

J… Je v-vais t’aider. J-je peux emp-prunter la… La puissance de c-certaines créatures, je.. J’aiderai à ouvrir la t-trappe ra-rapidement lorsque l’explosion terminera. ‘’

Car cette chose qui avait l’air en métal serait sûrement difficile à ouvrir, et ce, même si le duo réussissait à le déverrouiller. Le porteur de don se plaça donc devant sa compagne, puis adressa ses prières silencieuses à Orshin pour emprunter la force d’un Yamaany. Par la suite, tout se passa très vite, si vite qu’il n’eut point le temps d’observer les mouvements de l’autre. Il ne fit que tirer avec férocité sur l’ouverture créée par le feu, tiraillant aussi fort qu’il ne l’avait jamais fait, puis entendu un ‘’ pop ‘’ alors que le tout cédait enfin – et que le feu commençait à embraser l’atmosphère.

On saute!

Il attrapa sa main et le noir les enveloppa.
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Pricie A
Invité
Dim 15 Mar - 12:54
« J… Je v-vais t’aider. J-je peux emp-prunter la… La puissance de c-certaines créatures, je.. J’aiderai à ouvrir la t-trappe ra-rapidement lorsque l’explosion terminera. » Pricie acquiesça en lui affichant un grand sourire heureux de le revoir debout. Tête haute il fallait rester tête haute et vivre, quoi qu'il arrive.

La petite serra les dents pour garder ça en tête et chasser la peur, le feu sortit de sa main droite tremblante d’effroi, la batterie explosa aussitôt. Pricie sentit la chair s'arracher de sa main droite, elle ne put pas retenir un cri fermant les yeux sous les sanglots, la trappe s'ouvrit presque aussitôt après, leur ancienne prison devenant un fourneau.

« On saute ! »

L'adolescente sentit à peine sa main gauche saisie par l'homme, entendit à peine l'eau accueillir leur chute, la tête lui tournait, elle n'avait pas pied, elle n'y voyait rien, la douleur à sa main était atroce, mais au dessus d'eux la trappe s'était refermée en même temps que l'espoir d'aller vers la liberté s'était ouvert. En vie ! Ils étaient en vie !

« Pas..de...blessure...? » souffla faiblement Pricie en s'appuyant sur l'épaule du jeune homme.

Avait-il pied ? Si non savait-il nager ? Elle oui, son père lors de leurs nombreux voyages lui avait appris, même si l’océan était moins nauséabond que l'eau poisseuse où ils étaient tombés.

Elle tenta d'ouvrir les yeux, le sang de sa main blessée colorait l'eau d'un rouge pourpre. Elle devait faire un garrot avant qu'elle perde ses forces un bout de tissu arraché conviendrait.

Déjà atteindre la berge, elle lâcha l'adulte pour estimer la distance malgré l'obscurité, elle se sentit couler, vite tendre le bras. Du bout des doigts de sa main intacte elle pouvait toucher la berge mais pas la saisir. Elle s'agrippa de nouveau sur l'épaule du jeune homme avant que le liquide vaseux n'engloutisse sa tête complètement. Elle prit une grande inspiration, gémissante de douleur et de fatigue.

Tenir, il fallait tenir.

« Monsieur...tu...as...de...plus...grands...bras....il...faut...rejoindre...la...berge. » haleta courageusement la jeune adolescente.
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Adaryon
Invité
Dim 15 Mar - 17:45
Sa main le tenait encore.

Elle ne l’avait jamais lâché, de la chute jusqu’au fracas dans l’eau sombre. Enfermés dans sa propre poigne gauche, il sentait les doigts de la jeune fille se serrer alors qu’elle se battait contre l’eau, encore plus frêle que son corps épuisé. Il crut discerner quelques balbutiements d’elle, et une pression sur son épaule, mais la première chose qu’il entendit clairement fut sa voix entrecoupée;

« Monsieur...tu...as...de...plus...grands...bras....il...faut...rejoindre...la...berge. »

Il le fallait. Il agrippa sa coéquipière pour qu’elle réussisse à se mettre sur son dos, puis tira de toutes ses forces pour se hisser sur la berge. Ainsi pantelant, mais en vie, il se laissa choir pendant quelques secondes, immobile, silencieux, perdu dans le silence fracassant des environs. Pourtant, le repos ne pouvait durer très longtemps; il se mit à genoux pour s’approcher de sa compagne, détachant un pan de tissu de ses bandages d’escalade pour lui faire un garrot. C'était un début. Ensuite, il murmura avec espoir, la tête vers le haut;

Il.. y-y a un c-courant d..de vent.

Rassemblant ses dernières forces, il lui tendit sa main, puis le duo s’éclipsa vers la droite, cherchant la sortie finale qui sauverait leur peau. Le courant était faible, mais présent – et ils finirent par débusquer une porte massive qui, heureusement pour eux, n’avait plus de cadenas. Adaryon attrapa donc la poignée pour l’activer doucement, dépêchant dans la noirceur des rayons clairs et chauds d’un soleil qui rougeoyait doucement dans le ciel. L’issue s’entrebâilla avec douceur et les bouts de lumière, magique, s’accrochèrent avec théâtralité autour des deux corps, comme pour les féliciter d’une victoire qui n’aurait jamais pu être gagnée. Et avant même de regarder dehors, il se tourna vers la jeune femme pour lui sourire, attrapant une nouvelle fois sa main intacte pour soufflant avec douceur;

Je… Je n’ai m...même pas appris t-ton nom, mais tu es… Tu es aussi forte que les d-dragons majestueux de m-mon monde, jeune guerrière. Merci pour tout.
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Pricie A
Invité
Dim 15 Mar - 20:15
Elle se sentit portée, relayée par l'homme, elle ferma les yeux.

Elle perçut à peine l'élan énergique de l'adulte vers le rivage. Elle avait besoin de se laisser bercer quelques secondes. Un mot franchit la barrière de ses lèvres alors que l'homme se reposait allongé sur le rebord : « Papa. »

Les yeux fermés, elle voyait son visage, son sourire, elle sentait son parfum de mégots écrasés si désagréable mais qu'elle aimait tant. Elle avait l'impression d’apprécier encore la douceur de sa main sur sa joue enfantine de cinq ans mouillée. Et ses paroles rustres presque furieuses mais qui accompagnées de ses mots avaient comme de la tendresse, ses mots qu'elle murmura indiciblement alors que l'homme lui faisait un garrot, arrêtant le sang.

« Ne pleure pas, c'est Toi et Moi d'accord ? Bientôt ce sera Toi, Maman et Moi ! »

Elle récita ouvrant les yeux, le paysage devenant moins flou :  «Juste Nous, Trois ensemble, fort, contre le monde entier ! »

L'adulte murmura : « Il.. y-y a un c-courant d..de vent » Elle attrapa sa main, se leva, marcha les poumons emplis d'un souffle nouveau. Ils finirent par trouver le soleil, rouge comme l'enfant qui crie au jour naissant. La liberté de l'oiseau envolé.

« On a réussi. » chuchota Pricie.

L'homme ne regardait pas dehors encore, tourné vers elle, il lui souriait, lui attrapa sa main intacte disant : « Je… Je n’ai m...même pas appris t-ton nom, mais tu es… Tu es aussi forte que les d-dragons majestueux de m-mon monde, jeune guerrière. Merci pour tout. »

Sans réfléchir plus la petite fille se jeta dans ses bras, ignorant la fatigue, la douleur, elle lui dit avec tendresse et vie : « Merci à toi aussi ! Je me nomme Pricie ! » Il était temps de rentrer, elle ne lâcha le câlin qu'une minute après. Dans un sourire, elle regarda haut vers le ciel. Deux oiseaux y volaient, la tête haute.

En eux, cette aventure sera gravée à jamais.
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