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Leonid Voronov
Date d'inscription : 11/06/2019
Messages : 12
Leonid Voronov
Mar 11 Juin - 21:35

Passeport
Age :: 35
Patronyme :: Mikhaïlovitch
Surnom :: Leo


"Si cela doit être fait, alors cela sera fait.
Dites-moi seulement trois choses : qui, quand, comment."


FACTION :: Ligne Rouge
PROFESSION :: "Homme à tout faire"

NOM :: Voronov
PRENOM :: Leonid
PATRONYME :: Mikhaïlovitch

DATE DE NAISSANCE :: ../../2010
ÂGE :: 35
TAILLE :: 1m96

GENRE :: Humain mâle
SEXUALITE :: Hétérosexuel


Descriptions

Profession & Faction

Interstationale Communiste de la Ligne Rouge – "Homme à tout faire"

Physique

Leonid est un gaillard, il n’y a pas d’autre mot. Grand et carré, on ne peut pas dire qu’il ne soit pas impressionnant. À cela se rajoute son crâne presque rasé, et une barbe châtain et fournie, ses sourcils toujours fronçés et des sourires aussi rares que les survivants sur la Place Rouge en pleine nuit, et vous avez une assez bonne idée de ce que Leonid inspire aux gens.
Et encore, si dans l’impression générale, Voronov est déjà intimidant, il ne faut surtout pas faire attention aux détails. Une paire de pognes à faire pâlir un lutteur, une cicatrice courant de son front à sa pommette droite, en passant par l’œil – miraculeusement épargné – et une voix rocailleuse capable de faire trembler de peur les plus courageux.

Côté vestimentaire, Leonid reste un homme simple. Il porte toujours des vêtements sombres, faits de toile solide, avec des renforts de cuir aux endroits stratégiques. Il se chausse de solides bottes, dont on dit qu’elles ont été fabriquées avec du cuir de démon, à moins que ce ne soit de la peau prélevée sur ses ennemis. Sa tenue est complétée par une veste de cuir aux épaulières de métal, d’un masque de protection et d’un épais foulard, qu’il porte lorsqu’il se rend à la Surface.

Mental

Leonid est un être… perturbé. Un illuminé, disent d’aucuns. C’est un fervent serviteur de l’idéologie communiste telle qu’elle circule dans l’Interstationale. Qu’on lui confie la pire des tâches, celle dont personne ne veut s’acquitter, Leonid le fera sans sourciller, s’il sait que cela servira la Cause.
Taciturne et guère causant, il est pourtant vif d’esprit, dans son genre. Il est loyal, dans le sens où il ne s’imaginerait jamais vivre ailleurs que sur la Ligne Rouge, ou servir une autre communauté que l’Intersationale. Il le démontre chaque fois qu’il le peut, en escortant un convoi, en s’investissant dans une expédition risquée ou en débarassant l’Interstationale d’un élément perturbateur.

À côté de cela, il est beaucoup moins doué dans ses relations avec les autres. Ses conversations vont rarement au-delà de quelques mots échangés, et principalement à cause de la peur qu’il instille chez les gens. Il dit parfois que c’est parce que les gens ne le connaissent pas bien, et qu’ils ne cherchent pas à le connaître. Selon lui, il fait un ami tout à fait convenable, si on prend le temps de le déchiffrer.



Compléments

Compétences

Leonid est particulièrement doué quand il s’agit d’imaginer comment tuer quelque chose qui vit. Il sait exactement comment s’y prendre, selon le but recherché. Rapidement, proprement, sous forme d’exécution, avec tortures, la méthode spectaculaire, pour faire un exemple… Il ne tombe jamais à court d’idées.

Leonid est un mutant. Il est capable de pyrokinésie. Il ne se l’explique pas, c’est comme ça. Il ne le contrôle pas vraiment, dans le sens où il est autant capable de produire une minuscule flamme, suffisante pour allumer un feu, qu’une terrible explosion. Il n’y a apparemment pas de niveau intermédiaire. Il n’a pas vraiment essayé de dompter ce don, mais apparemment cela a un rapport avec son état d’esprit du moment. Leonid sait se dominer suffisamment pour éviter les catastrophes inopinées, mais son naturel particulier ne met personne à l’abri d’un accident.
Il cache autant que faire se peut ce pouvoir.

Possessions

Vêtements

  • Pantalon de toile épaisse
  • Chemise ordinaire
  • Veste de toile, avec renforts de cuir
  • Bottes de cuir
  • Veste de cuir, avec épaulières de métal


Équipement

  • Masque respiratoire
  • Foulard épais
  • Gants de cuir, avec renforts métalliques
  • Sac à dos


Armement


Antécédents médicaux

Leonid se porte comme un charme. Sa mutation ne s’exprime que par sa capacité à "contrôler" le feu, et jusqu’ici rien d’autre.
Sa peau claire supporte mal le soleil. Chaque fois qu’il se rend à la Surface, il se couvre entièrement, sous peine de voir le moindre centimètre carré de peau exposée de se couvrir de cloques.

Intérêts & Loisirs

Avant tout : servir l’Interstationale.
Puis, en vrac : jouer aux cartes, boire des coups, se battre (soit après avoir trop bu, soit pour rosser un tricheur aux cartes), les couteaux, quitter les tunnels du Métro pour la Surface, retrouver les tunnels après une sortie en Surface, aller boire des coups après une sortie en Surface...

Et les champignons.



Histoire




Avant-propos

Certains passages du récit sont cachés. Il s'agit d'éléments dont Leonid n'a pas souvenir, n'a pas connaissance ou ne peut expliquer. Pour autant, cela peut avoir un intérêt pour les modérateurs que de le savoir.



Leonid voit le jour en 2010. C’est tout ce qu’il sait à propos de sa naissance.



Il n’a aucun souvenir de ce qu’était le monde avant la guerre et le feu nucléaire qui a fait du monde de ses parents un fantôme, et du sien une sombre réalité. Les deux premières années de sa vie ne sont dans sa mémoire que de vagues impressions, des sons, des visages, sans qu’il ne puisse faire aucune connexion entre tout cela.



Les premiers souvenirs nets de Leonid sont ceux d’une vie difficile, dans un métro moscovite encore en état. Il se souvenait des heures passées à jouer avec d’autres enfants sur les quais. Il se souvenait des adorables gens de Sokilniki, où ils avaient fini par se retrouver, en suivant les tunnels, quand ils furent certains que retourner à la surface n’était plus une option. Les stations étaient toujours pleines de monde, et les gens faisaient tous la même chose : ils suivaient les rails à pied, à travers les tunnels sombres, pour arriver à la station suivante. Quand la station suivante était trop bondée, ils continuaient jusqu’à la suivante…

Leonid  se rappelait surtout de la station Polshchad Revolyutsii, où lui est ses parents avaient finalement élu domicile, après que la population du métro se soit stabilisée. On disait que les stations de la périphérie avaient été abandonnées, et que les gens s’étaient regroupés dans celles à l’intérieur de la ligne Koltsevaya.
La station était magnifique, même sans véritable éclairage. Les statues de bronze, aux pieds des arches de marbre brun l’avaient toujours fasciné. Il se souvenait avoir passé de nombreuses heures à les observer, scrutant les expressions sur leurs visages, essayant de décrypter leurs regards. Et comme des millions de visiteurs avant lui, il les touchait, pensant peut-être à quelque chance que le geste pourrait lui apporter. Surtout la statue de l’homme, genou à terre, un fusil contre son épaule, et son chien assis près de lui. Ce chien, au regard figé sur le point que regarde son maître, inspirait au garçon quelque chose qu’il n’aurait pas su expliquer. Il l’aimait. Il le caressait longuement, chaque fois qu’il passait devant.

Leonid avait cinq ans quand sa vie prit un tournant radicalement différent. Car pour un enfant qui n’a connu que cette vie, faite de bric et de broc dans les couloirs du métro, ce n’était finalement pas si étrange. Mais les gens devenaient plus agressifs. Parfois, des bagarres éclataient, sans que le petit Leonid ne comprenne pourquoi. Cela s’arrêtait rapidement, quand des gens intervenaient pour séparer les personnes en cause. Mais de plus en plus souvent, ces bagarres impliquaient de plus en plus de monde. Parfois, des gens armés arrivaient pour mettre fin au désordre, mais cela n’empêchait jamais de recommencer ailleurs, ou plus tard.

Mikhaïl et Sofia furent pris dans l’une de ces bagarres. Pour une histoire sans importance, un homme s’en prit à la mère de Leonid. Mikhaïl défendit sa femme, mais les premiers coups partirent, et la situation dégénéra. L’homme sortit un couteau et frappa Mikhaïl au ventre, plusieurs fois. Sofia hurla. Pris de panique, l’homme essaya de la faire taire en vain. Il finit par l’égorger et prit la fuite avant que la police n’arrive sur les lieux. L’homme fut retrouvé quelques jours plus tard, dans l’une des coursives de service, abattu d’une balle dans la nuque.




Orphelin, Leonid fut remis aux bons soins d’une vieille dame que tout le monde appelait Babushka. C’était une femme douce et gentille, qui faisait tout pour aider les autres. Elle disait toujours qu’elle était trop vieille pour ne penser qu’à elle. Elle s’occupait déjà de son petit-fils, Ekrem, qui avait sept ans. Les deux garçons devinrent rapidement les meilleurs amis, comme deux frères.

Presque dans le même temps, des gens parlaient de changer la manière de fonctionner dans les stations. Ils disaient que tout devait pouvoir profiter à tous, et pas seulement à quelques uns. Leonid aimait cette idée, car elle permettait à ceux qui avaient peu de pouvoir vivre comme ceux qui avaient beaucoup. Parmi ses amis, certains avaient des parents qui pensaient comme cela, et cette idée prenait de plus en plus d’importance. Finalement, il fut décidé que c’était la meilleure façon de faire. Les gens qui n’étaient pas d’accord avec ça furent forcés à partir.

Le temps passant, Ekrem et Leonid devenaient de plus en plus convaincus que le communisme ne pouvait qu’être bénéfique, et qu’il sauverait ce qu’il restait de l’humanité. Comment pouvait-on imaginer un instant que tout irait bien si une petite population avait toutes les richesses, et que le reste devait se contenter du peu qu’on voulait bien lui laisser ? Il fallait que tous puissent vivre au mieux, avec les mêmes chances. C’était pourquoi la logique s’imposait d’elle-même. À force d’entendre cela partout et tout le temps, Leonid y croyait dur comme fer. Il répétait que quand il serait en âge, il ferait en sorte de servir la cause communiste, et qu’ainsi il aiderait non pas quelques personnes dans le besoin, mais tout le monde à la fois.

Babushka tomba malade. Elle s’affaiblissait, ne pouvait plus se tenir debout, et bientôt ne pouvait même plus s’asseoir. Elle ne pouvait rien manger, et quand elle y parvenait, ce n’était que des quantités négligeable qu’elle n’arrivait pas à garder.
Lorsque Babushka mourrut, le monde s’effondra pour Ekrem et Leonid. Cette femme avait donné tout ce qu’elle pouvait pour eux. Si pour Ekrem elle était sa véritable grand-mère, Leonid ne la considérait pas autrement. Il restait convaincu n’avoir pas fait tout ce qu’il pouvait pour la soigner, et il n’arrivait pas à se pardonner.

C’est ce qui le poussa à vouloir travailler pour ceux qui dirigeaient la station. Il voulait aider la communauté, faire sa part. Il ne voulait plus que quelqu’un meure sans qu’il n’ait fait le maximum. Lorsqu’il se présenta, on lui rit au nez. Mais il n’abandonna pas, et chaque jour, il retournait offrir ses services. Et chaque fois on l’envoyait bouler, on se moquait de lui, ou on l’ignorait.
Et puis un jour, l’homme qui se dressait devant lui le regarda différemment. Il le toisa des pieds à la tête, puis sembla hésiter.

« Attends ici, gamin. »
Il ne discuta pas, et il attendit pendant que l’homme disparut. Leonid attendit longtemps, mais l’homme revint finalement.
« Tu connais la station de la bibliothèque ?
Da.
Tu sais y aller ?
Da.
Tu vas t’y rendre. Là-bas, il y a un homme qui se fait appeler le surveillant. Nous avons besoin que tu le repères, que tu le suives, et que tu gardes bien en mémoire où il vit. Mais tu ne dois pas te faire repérer, c’est très important.
Compris.
Tu devrais le trouver facilement : il est très grand, maigre, chauve, il porte de petites lunettes rondes.
Leonid trouva étrange qu’on lui demande de faire ça, alors que cet homme savait parfaitement à quoi ressemblait ce surveillant. Mais après tout, n’était-il pas venu pour qu’on lui confie une mission ?
C’est compris. »

Leonid disparut et alla remplir sa mission.
Il ne lui fut pas difficile de passer inaperçu. Personne ne faisait attention aux enfants. Ils pouvaient aller et venir sans mal, tant qu’ils ne traînaient pas près des étalages des marchands. On se méfiait des voleurs, et les enfants savaient facilement dérober de la marchandise, avec leurs petites mains agiles.
Leonid se faufila dans la station de la bibliothèque Lénine. Il trouva facilement le
surveillant. Il était effectivement repérable de loin, car il dépassait n’importe qui de deux têtes. Il était chauve, comme annoncé, et très maigre. Ses petites lunettes posées sur son long nez fin lui donnait des airs de rapace – bien que Leonid n’avait jamais vu de rapace ailleurs que dans des livres.
C’était un homme très occupé, qui allait et venait d’un endroit à l’autre. Il parlait à plein de gens différent, serrait des mains, troquait des objets qu’il cachait vite sous son veston.
Leonid le suivit à distance pendant plusieurs heures, puis l’homme entra dans une boutique de journaux abandonnée, dans l’un des couloirs menant vers la Surface. Leonid se cacha derrière un pilier et attendit qu’il ressorte. Mais cela n’arriva jamais. Finalement, le Surveillant revint pour fermer une grille qu’il verrouilla avec un enchevêtrement de chaînes et un gros cadenas, et disparut. Leonid s’assura que personne ne l’avait vu, et retrouva le chemin de Ploshchad Revolyutsii. Il alla aussitôt faire son rapport à l’homme qui lui avait confié sa mission. Il se montra satisfait du travail effectué et remercia Leonid en lui offrant de quoi manger. Le garçon était ravi. Il avait accompli sa mission, et il avait été récompensé pour cela. Il venait sûrement de rendre un fier coup de main à la cause.




Leonid commença à fréquenter plus souvent les hommes de la station. À bientôt onze ans, et avec les petits services qu'il rendait, il devenait lui-même un homme avant l'heure. On lui reconnaissait une certaine efficacité pour ce qui était de se faire discret. Il était apprécié pour son travail. Mais il n'était pas dupe. Il savait qu'il servait principalement à repérer des opposants à éliminer, qui finissaient par être assassinés. Ça ne le dérangeait pas. Si on considérait ces gens comme nuisible, c'est qu'ils avaient fait ce qu'il fallait pour. Ils devaient mériter leur sort.

Une nouvelle étape fut franchie pour Leonid, le jour où on lui vola un objet auquel il tenait. C'était une petite matrioshka, offerte par Babushka. Elle en avait offerte une à Leonid et une à Ekrem. Voir disparaître cette petite poupée de bois à la peinture patinée, c'était la pire chose qui pouvait lui arriver. Il partit à sa recherche, se jurant de ne s'arrêter que quand il l'aurait retrouvée.
Il finit par tomber sur un garçon, assis dans un coin, qui la contemplait. Pris de rage, Leonid se jeta sur lui, sans même hésiter, alors que le garçon était plus grand et plus âgé que lui. Ils se battirent, mais Leonid ne pouvait avoir le dessus. Alors, puisqu'il ne pouvait pas perdre, il décida de mettre un terme à cette bagarre. Il sortit son couteau et le planta dans la poitrine du garçon. Encore. Et encore. Il lui donna quarante-quatre coups de couteau, du cou au nombril. Lorsqu'il s'arrêta, essoufflé et couvert de sang, Leonid se rendit compte de ce qu'il venait de faire.

Il venait de tuer. C'était la première fois. Et ça ne lui faisait strictement rien. Il récupéra sa matrioshka et retourna la remettre à sa place.


Leonid continua à servir. Encore un enfant, il ne pouvait pas être envoyé au combat, même quand la guerre fut déclarée entre ce qu'on appelait la Ligne Rouge et Polis. Chaque camp avait ses revendications, mais aucun des deux ne pliait. S'il ne pouvait pas aller combattre, Leonid fut employé autrement. On l'envoya espionner et saboter. Et il était bon. C'est aussi à cette époque qu'il se découvrit un don.
Ce fut complètement par hasard. Il effectuait une mission de repérage autour de Kitay-Gorod. On racontait que des gens louches traînaient par ici, et ça inquiétait beaucoup que ça se passe si près de la Ligne Rouge. Leonid devait se rendre sur place, observer ce qu'il y avait à voir, et revenir faire son rapport.

Cela faisait quelques jours que le jeune Leonid se rendait sur place, se postait et se cachait pour voir et écouter. Il y avait bien des individus guère recommandable ici. Ils semblait harceler les pauvres gens qui ne demandaient rien à personne, leur volaient leurs biens, les brutalisaient, puis les chassaient de la station en direction de Kurskaya. Le problème, c'était que ces énergumènes ne quittaient pas les environs. Ils disparaissaient –  probablement dans des passages de service qu'ils connaissaient, ou quelques boyaux cachés et ignorés de tous – se faisaient oublier quelques heures, puis revenaient à la charge. Quand ils ne revenaient plus, il était impossible de savoir où ils étaient partis. Étaient-ils tout proche ? Repartaient-ils dans une station voisine, ou plus éloignée ? Impossible de les suivre. Leonid avait essayé, mais chaque fois il avait perdu leur trace sans qu'il ne sache expliquer où ni pourquoi.
Vint le jour où Leonid s'était bien terré dans une cachette, menant sa mission. Les types étaient au rendez-vous, toujours les mêmes, toujours les mêmes méfaits. Mais cette fois ça paraissait plus sérieux. Ils comptaient rester là, s'y installer, faire régner leur loi. Le jeune espion se décida à revenir à la maison, pour raconter tout cela, mais il s'aperçut qu'il ne pouvait pas : quatre sales types lui coupaient toute retraite, installés autour d'un feu de camp, échangeant des plaisanteries grasses. Ils tenaient des armes, et deux d'entre eux avaient des fusils d'assaut.

Planqué sous un tas de ferraille et une bâche, Leonid ne pouvait pas se risquer dehors, et il ne pouvait pas non plus rester ici. Il devait rentrer et faire son rapport, car la Ligne Rouge toute proche pouvait bien subir très bientôt l'assaut de ces sauvages. Il s'extirpa de sa cachette aussi discrètement que possible, et se dirigea vers le feu.
Les quatre hommes le virent sans mal, car l'adolescent ne se cachait pas. Il prenait simplement une démarche hésitante et titubante, comme s'il était malade ou épuisé.


« … et là il me dit qu'il veut juste manger tranquille ! Alors moi je l'attrape par le col, et…
Hé là, rebenok, t'fais quoi par ici ?
Je… je… faim… partir…
T'as faim et t'veux partir ? Regardes-toi, rebenok, tu tiens pas debout ! Où t'penses aller, comme ça ? Hein ?
Allez, laisse-le, tu veux ? Tu vois bien qu'il va crever…
Ouais… Pis s'il veut partir tout seul dans les tunnels, c'est son affaire. Un gamin de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change ?
Je… laissez-moi… je…
Ho les gars… Vous croyez que ça m'intéresse vraiment, un gosse à moitié crevé ? Qu'est-ce que j'n'ai à foutre, moi, hein ?
Moi, ça m'intéresse.
Hein ? Tu rigoles ?
Je suis très sérieux. C'était quand, la dernière fois que vous avez mangé à votre faim, les gars ? »

Le regard que les quatre homme échangèrent en disait long quant à la réponse à cette question. Leonid avait déjà entendu parler de cannibales, et s'il n'en avait jamais croisé jusqu'à maintenant, il imaginait que ce pouvait être des histoires vraies. Il en avait maintenant la confirmation.

Les hommes s'étaient levés, et ils se dirigeaient maintenant vers Leonid d'un pas lent qui n'engageait pas confiance. Leurs rictus ne laissait aucun doute quant à leurs intentions. Comme les hommes cherchaient à contourner le garçon pour l'encercler, Leonid se retrouva avec le feu dans son dos et les cannibales en arc de cercle face à lui. En continuant à reculer, il commençait à sentir fortement la chaleur des flammes derrière lui. Il se décala de côté pour éviter le foyer. Les maigres bûches qui flambaient de maigres langues orangées était maintenant presque entre lui et ses adversaires.
Leonid sentait son cœur s'emballer. Ses jambes tremblaient. Quand le premier type s'élança vers lui, les autres suivirent aussitôt. Dans un geste désespéré, il se précipita pour s'éloigner voire prendre la fuite. Il trébucha sur l'une des traverses de la voie de métro et tomba à terre.

Sentant se rapprocher les affamés, il fut pris de panique. Des doigts agrippèrent sa cheville. Ce fut ce qui déclencha tout. Leonid fut tiré vers l'arrière, ses mains essayant de se retenir au ballast et aux traverses de bois. On le traîna sur plusieurs mètres, et son regard se fixa sur le feu. La lueur qui dansait, comme une sarabande macabre pour célébrer le festin à venir. Dans un dernier effort, Leonid tenta de résister à l'homme qui essayait de le retourner, sans doute dans le but de découvrir son ventre et d'y planter une lame.
Ses doigts crispés dans le vide, il se raccrochait à des choses imaginaires, comme si l'air lui-même pouvait lui servir à quelque chose pour son salut.




Les cris de douleurs des quatre sauvages retentirent contre les parois de béton. Sans qu'il comprenne pourquoi, ils se tenaient le visage, hurlaient, tombèrent et se roulèrent au sol, frappant du pied et insultant la Terre entière. Sans chercher à comprendre ce qu'il s'était passé, le garçon se releva et prit la fuite aussi vite qu'il le pouvait. Il utilisa les anciens passages techniques qu'il connaissait pour disparaître et rejoindre Ploshchad Revolyutsii, où il fit son rapport sans tarder. Au vu de la menace, une mission de nettoyage fut organisée, et une vingtaine de combattants envoyée dans les tunnels finit par retrouver et éliminer les perturbateurs.

En guise de récompense, Leonid put choisir ce qu'il deviendrait pour la Ligne Rouge. Il demanda à être formé au combat. L'échec qu'il avait connu face aux cannibales avait failli lui coûter cher, et il ne voulait pas que cela se reproduise. Il dût attendre d'avoir quinze ans avant de pouvoir recevoir l'enseignement de ceux qui formaient les défenseurs de l'Interstationale.
Une fois intégré, Leonid montra être un soldat impliqué et appliqué. Il était particulièrement attentif aux apprentissages qui lui étaient dispensés. Pendant son temps libre, il s'isolait parfois pour essayer d'en apprendre plus sur ce qui lui avait permis de s'échapper, face aux cannibales. Il semblait qu'il eût un don particulier avec le feu, mais il n'arrivait pas à comprendre pourquoi, ni surtout comment l'utiliser.




Devenu un jeune soldat de l'Interstationale, Leonid commença à participer à des expédition à la Surface. Au départ, de simples patrouilles de courte durée, puis de plus en plus longues, jusqu'à des missions de plusieurs jours. Il put voir ce que l'Extérieur avait de dangereux, tant à cause des éléments que de la faune qui y vivait. Pourtant, il ne s'en sortait pas si mal. Plutôt bien, même, de ce qu'en disaient les Stalkers qu'il côtoyait parfois.

Quand il eut vingt ans, Leonid fut affecté à l'escorte de convois. Il arrivait qu'on envoie des cargaisons d'armes, de nourriture ou d'autres choses, entre les stations de la Ligne Rouge, ou vers les autres stations, pour les besoins du commerce. Cela se passait généralement bien, mais on ne pouvait pas ignorer les dangers qui pouvaient menacer de tels voyages. Et puis il fallait bien sécuriser autant les hommes qui conduisaient les convois que les marchandises qui étaient transportées.
Leonid se plaisait bien à ce travail. C'était gratifiant, sans être aussi dangereux que les expéditions de la Surface, et tout aussi important. En participant, il se rendait utile au rayonnement de la Ligne Rouge et aidait à l'Interstationale à prospérer, et ainsi aidait l'ensemble de la population rouge.
Cela dura presque trois ans.
Les escortes devenaient monotones, presques routinières. Il y avait longtemps qu'aucune attaque (ou tentative) de pillards n'avait été rapportée.

Finalement, cela avait une explication, mais les rouges ne l'eurent que le jour où une expédition entière fut perdue. C'était Leonid qui avait en charge la sécurité. Le convoi avait presque atteint sa destination, il ne restait plus que quelques kilomètres. Des créatures s'attaquèrent à la tête du convoi, se laissant tomber du plafond des tunnels, comme une embuscade. Ce fut la panique chez les merchands, et l'hécatombe chez les soldats. Ces créatures, impossible de voir à quoi elles ressemblaient. On aurait dit des hommes, mais plus grands, et plus forts. À part cela, c'était bien trop difficile de distinguer quoi que ce soit.
Leonid combattit tant qu'il put, mais il finit par se rendre à l'évidence quand le dernier soldat tomba près de lui : il n'y avait plus rien à défendre. Il parvint à s'échapper, tuant une créature au passage (du moins le pensait-il).

Le problème, c'était que les tunnels aux alentours grouillaient de ces créatures, ainsi que les voies secondaires. Impossible de trouver un itinéraire de retour direct. Il fallut contourner, changer de cap, retourner sur ses pas, contourner à nouveau, et cela sur des kilomètres et des kilomètres. Il fallut des jours à Leonid avant de pouvoir retourner vers la Ligne Rouge en étant certain d'être hors de danger. Il raconta tout cela, bien évidemment. Son histoire se recoupait avec les rapports d'éclaireurs qui venaient d'un peu partout. On parlait de Mutants. Une nouvelle menace – comme s'il n'y en avait pas déjà assez – avec laquelle il faudrait apprendre à vivre. On disait qu'ils s'en prenaient principalement aux habitants de VDNKh, mais Leonid affirmait en avoir vu le long de la M1, et même à Mendeleevskaya.

Trois stations s'allièrent pour faire face aux difficultés, VDNKh, Alekseevskaya et Rizhskaya. Cela constituait une nouvelle population, une nouvelle "puissance" capable de dominer une partie du Métro. C'était surtout une alliance commerciale, dans le sens où ces gens avaient des compétences pour produire et faire du troc. Cela pouvait être intéressant, d'autant que certains vivres n'étaient pas faciles à obtenir autrement, voire impossibles. La VAR, comme elle se faisait appeler, produisait particulièrement de la nourriture, des champignons et du thé. Après tout, l'Interstationale donnait bien dans les armes, pourquoi d'autres ne se trouveraient pas leur spécialité ?

Après l'incident avec les Mutants, Leonid ne se montrait plus très enthousiaste pour les escortes. Il y participait toujours, mais plus en tant que responsable. Le reste du temps, il exécutait les missions qu'on lui confiait, qui n'étaient presque plus que du sale boulot. Il espionnait souvent, trafiquait parfois, assassinait à l'occasion. Il donnait aussi dans d'autres choses tout aussi peu reluisantes, afin de garantir la sécurité de l'Interstationale et de ses dirigeants, tout ça dans l'objectif du bien commun.

Une épidémie éclata dans la Hanse. Sans réelles conditions sanitaires ni quarantaine, la maladie s'étendit bientôt à toute la Hanse, et menaçait tout le Métro. L'Interstationale prit des mesures, comme les autres populations, et le risque fut temporairement écarté. Mais tout prit un tour inquiétant.
Il y avait eu un incident à la Surface, qui avait fini par ouvrir un accès vers la Surface là où il n'y aurait pas dû en avoir. Malgré les craintes, cela ne présenta pas de risque de contamination, mais c'était une voie ouverte à d'autres choses : des Mutants, différents de ceux qu'on avait connus, avaient fait leur apparition entre VAR et la Hanse.
Le problème, c'était que la Hanse était forcée par l'épidémie de tourner au ralenti. Cela impactait largement ses moyens, et même si elle restait riche, elle ne pouvait pas se charger de combler le passage sans se mettre en péril. En guise de moyen de pression, la Hanse organisa le blocus de VAR, coupant ses voies commerciales, et la condamnant ainsi à mourir. Seule alternative pour VAR : s'occuper de la brèche, pour que la Hanse mette fin au blocus. Mais VAR n'était qu'une modeste alliance, et n'avait pas les moyens de son grand voisin.

Tout cela contrariait, ailleurs. VAR fournissait nourriture, champignons et thé dans tout le Métro, malgré sa taille réduite. Sans accès vers l'extérieur, les approvisionnements ne pouvaient se faire que par quantités réduites, et il faudrait se rendre sur place, ce qui rendait tout cela dangereux et coûteux. Les prix montaient en flèche, rendant les produits de VAR inabordables, bien que de qualité irréprochable.

On lança un appel à volontaires. Tous les hommes et toutes les femmes de l'Interstationale Communiste qui désiraient aider à solutionner le blocus pouvaient se signaler auprès des autorités. Les volontaires seraient conduits par petits groupes vers la VAR pour y porter leur aide.

Leonid n'hésita pas une seconde. Il en allait du bon fonctionnement de l'ensemble du Métro.





A propos de vous

Age : 35.
Avez-vous lu le règlement ? Oui
Système de jeu choisi : Classique

Surnom : Comment on vous appelle sur la toile ou vos proches ?
Passion, loisirs : Ce qui vous fait vibrer vous.

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Des suggestions ? Quelque chose à dire ? Un dernier mot ? Lecture faite par moi des renseignements d’état civil et de la déclaration ci-dessus, j’y persiste te n’ai rien à y changer, à y ajouter ou à y retrancher.

Gueorguï Joukov
Date d'inscription : 27/03/2017
Messages : 119
Gueorguï Joukov
Chef de l'Alliance V.A.R
Sam 6 Juil - 11:50
Chef de l'Alliance V.A.R

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Age :: 54 ans
Patronyme :: Asimovitch
Surnom :: Jora

Fiche validée ♥

Félicitations, tu viens de réaliser tes premiers pas dans le métro de Moscou, ton personnage est donc validé !

Avant de rp, il faut que tu penses à remplir ton profil : les champ contact pour ta fiche de présentation et ton carnet de bord, l'onglet "passeport" donnant des informations concernant ton personnage.

Il faut ensuite que tu créés ton carnet de bord dans lequel il faudra tenir à jour ton inventaire en fonction de tes acquisitions.

Et pour rp, il ne te manque plus qu'un compagnon. Pour cela, il suffit de se rendre au point rencontre et n'hésite pas à jeter un coup d'oeil au tableau d'affichage des missions.

Bon jeu !



Le mot de Tonton Jora:
Anna Volkovar
Date d'inscription : 27/03/2017
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Double-compte : Nina
Anna Volkovar
Médecin-chirurgien
Mer 14 Aoû - 22:07
Médecin-chirurgien

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Age :: 28 ans
Patronyme :: Nikitovna
Surnom :: Anya
Yeah ! Avec beaucoup de retard je souhaite la bienvenue à ce nouveau personnage oh combien intéressant What a Face
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