Lorsque l’on se trouve au dernier avant-poste nord de V.D.N.K.H, celui qui donne sur les sombres et autres créatures mutantes difformes, une bonne luminosité est nécessaire pour permettre aux hommes de voir arriver le danger mais aussi pour augmenter leur moral. Il n’y a rien de pire que l’obscurité dans ce genre de situation pour démoraliser toute une unité et obtenir d’elle une aptitude de combat minimale. Mais tout en sachant cela je me retrouvais dans l’impossibilité de détendre l’intégralité de mes muscles. Je trouvais le tunnel bien trop éclairé, je trouvais l’activité des flammes s’agitant dans le feu de camp que nous encerclions à cinq bien trop irréelle. Nos ombres inquiétantes dansaient sur les parois de béton grises comme animées d’une volonté propre. Elles se déformaient dans d’horribles oscillements surnaturels et, nous surplombant, semblaient se moquer de nos insignifiantes vies.
« Il brûle drôlement bien ce bois ! » radota une énième fois Dimitri, le cadet du groupe, un gamin à peine pubère qui avait la fâcheuse habitude de me taper sur le système.
‘’Il ne brûle pas correctement abruti’’ avais-je envie de lui lancer mais je me serais probablement pris une réprimande des autres après tout je semblais être le seul à considérer ça avec inquiétude plutôt qu’avec fascination. Tous regardaient le feu, j’étais donc le seul à alterner ma vue entre les abysses insondables du métro et ces flammes singulières qui semblaient vouloir me sauter au visage dès que j’aurais détourner mon regard d’elles trop longtemps. Ce petit manège dura presque une heure où les autres abrutis s’amusèrent même à remettre du bois pour relancer tout ça. J’en venais à penser que j’avais simplement bu trop de vodka, et que c’étaient les rires et chansons paillardes de mes collègues qui me donnait cette désagréable impression… Il faut dire qu’il était rare de croiser de bons chanteurs de nos jours. C’est au bout de presque deux heures que je relâchais enfin la pression. Pour la première fois mon regard se balada autre part que sur les flammes et l’obscurité… Il croisa celui de Thalia. Elle me fixait de son petit regard malicieux, tel un diablotin se délectant de son méfait. Je fixais cette dernière l’air niais quelques instant avant d’écarquiller les yeux dès qu’elle m’offrit un sourire. Petite peste !
« Tu peux arrêtez ça Thalia ? Ça ne m’amuse pas. » lui lançais-je avec un regard à peine accusateur.
Il était rare que je sois de garde en même temps que ma sœur. J’en avais presque oublié qu’elle était du genre à me narguer dans n’importe quelle situation. Ma remarque fit cependant l’effet d’une bombe chez mes camarades, notamment chez Dimitri qui s’indigna de mes propos.
« Hey Romanovitch ! Qu’est-ce qui te prend ? Elle a rien fait ! T’as trop bu ou quoi ? »
Il pense peut-être écraser le frère pour obtenir sa sœur ?
« Je sais qu’elle n’a rien fait. Tout comme toi. C’est ma sœur. Il me suffit d’un regard pour savoir ce qu’elle a dans la tête. Et toi, tu le sais, parce-que tu n’arrêtes pas de la regarder… Et pas vraiment dans les yeux. »
J’aurais pu rajouter que je risquais de lui mettre mon poing dans la gueule mais quand on n’a jamais vu le corps d’une femme autre part que sur des images la honte s’occupe de nous blesser à la place. Son visage s’empourpra et ses deux camarades plus âgés rirent de bon cœurs de ma remarque. Il n’était pas prêt de recommencer de sitôt. Je jetais malgré tout un autre regard à ma sœur en lui mimant d’arrêter de ‘’jouer avec le feu’’.
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Jeu 30 Aoû - 20:24
Le feu dansait, la vodka imbibait l'esprit des pauvres abrutis qui nous accompagnaient, l'obscurité dominait le reste du métro. Bref, c'était une nuit de garde normale quoi. Comme j'en connais depuis des jours et des jours. Pour peu que des sombres ou des créatures mutantes débarquent et la soirée gagnera en animation. La plupart des personnes n'aiment pas l'obscurité. Moi, elle me fascine. Je pourrais passer ma nuit à scruter la noirceur de l'horizon. On ne sait pas ce qu'elle réserve, on ne sait pas ce qu'il s'y cache. Et, mine de rien, ça la rend beaucoup plus intéressante que la plupart des choses de notre quotidien ici.
Nikolaï semblait tendu. Il regardait tout autour de lui, il n'était pas serein. Moi, ce qui m'inquiétais le plus, ce n'était ni ces petites braises qui tentait de survivre, ni l'obscurité qui nous entourait. Ce qui m'empêchait de rester calme, c'était la présence des autres. Je ne leur faisait pas confiance, et de mon vivant, ça sera toujours ainsi. Comment peut-on faire confiance à des imbéciles qui sont à deux doigts de s'évanouir au moindre bruit extérieur ? Alors, pour ne pas faire attention à eux, pour éviter d'avoir à entendre leur discussion sans grand intérêt, je fixais le feu. Et puis, qui a réellement envie d'écouter Dimitri balancer des banalités ? Ce mioche était aussi naïf que son père, avec l'alcoolisme en moins. Quoi que vu la quantité de vodka qu'il avait engrangé ce soir, il était sur la bonne voie. Il devait insupporter Niko autant qu'il m'insupportait moi. J'ai peut-être tendance à détester le monde entier, mais ce pré-pubère fait partie de ma liste rouge.
Quoi qu'il en soit, nous étions là. Guettant le moindre bruit, le moindre mouvement. Le silence régnait, et seul le crépitement du feu venait briser cette atmosphère. Puis, comme à leur habitude, Dimitri et Niko commençait à se chercher. Autant je comprends que la jeunesse faisait faire beaucoup de conneries, autant je n'ai jamais compris l'envie de Dimitri de chercher mon frère. Mais bon, s'il a envie de se retrouver avec une balle entre les deux yeux, c'est vraiment pas mon problème. Et puis, après tout, ça m'amusait beaucoup car je savais qui était le perdant de cette histoire.
« Tu peux arrêtez ça Thalia ? Ça ne m’amuse pas. »
Oups. Grillée. En même temps, il cache mal son jeu. Je sais que le feu et l'obscurité ne sont pas particulièrement deux choses qu'il apprécie. Ni Dimitri d'ailleurs. Il pouvait berner les autres avec son soit-disant sang-froid mais il ne me bernerait jamais. Il semblait peut-être calme à leur yeux mais je voyais clairement qu'il était tendu. Je n'avais jamais eu beaucoup d'occasions de l'observer faire ses gardes. Il était rare que l'on se retrouve ensemble. Malgré tout, le fait de l'avoir à mes côtés me rassurait et me permettait de baisser un peu ma garde. De l'autre côté des flammes, je le narguais. D'une part, j'aime bien l'emmerder. C'est l'une des rares choses qui me fait rire. D'autre part, on commençait à s'ennuyer un peu.
« Hey Romanovitch ! Qu’est-ce qui te prend ? Elle a rien fait ! T’as trop bu ou quoi ? »
« Je sais qu’elle n’a rien fait. Tout comme toi. C’est ma sœur. Il me suffit d’un regard pour savoir ce qu’elle a dans la tête. Et toi, tu le sais, parce-que tu n’arrêtes pas de la regarder… Et pas vraiment dans les yeux. »
Ah! Peut-être un début de bagarre ? Je suis partante! Il faut juste que j'attende que Dimitri lève la main sur Niko, manière de ne pas frapper la première et c'est bon, j'attaque! Depuis le temps que je rêve de lui en coller une à cet ado! Ah...non ils restent dans leur coin...En même temps, l'ado, c'est un peureux, jamais il n'osera affronter mon frère. Dommage, ça faisait longtemps que j'attendais ça. Une prochaine fois peut-être. Et puis, je sais que Niko a comprit ce qu'il se tramait dans ma tête. Il me dévisage, à travers le brasier, et me réprimande du regard. Bon et bien, une prochaine fois peut-être.
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Le Destin
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Ven 14 Sep - 15:10
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Mer 19 Sep - 9:22
Il semblait que ma petite boutade envers Dimitri avait jeté un froid dans notre petit groupe. Ses deux camarades ne discutaient plus et leurs voix fortes, je devais l’avouer, était chaleureuse et réconfortante. Ne plus les entendre avait installer un certain malaise. Les petits bruits du métro et son obscurité devenaient de plus en plus oppressante au fur et à mesure que le temps passé et j’avais secrètement espoir que l’un d’eux lance une blague de mauvais goût qui leur permettrait de repartir dans une humeur festive. Mais il n’en fut rien.
Après de longues minutes, Dimitri, qui faisait tout pour éviter de regarder Thalia à présent, se levait pour partir à quelques mètres devant nous. Il rajoutait au bruit des flammes crépitant et au souffle du métro un son désagréable d’un liquide qui coule contre les parois de béton. Evidemment le métro entier sentait probablement la pisse et la merde mais quand ont née dedans on ne le relève même plus. Elle devient pour nous une odeur comme une autre et c’est pour cela que je redoute le jour où mon nez connaîtra ce mythique ‘’air pur’’ : j’ai bien peur que l’odeur du métro me tue par la suite. Sa vessie vidée, le jeunot (j’ignorais pourquoi je le qualifiais ainsi, je n’étais moi-même pas bien vieux) revenait à son poste, le regard fuyant et furtif… Je n’avais pourtant pas l’impression d’y avoir été trop fort avec lui. Je l’avais mouché de la même manière qu’un père autoritaire remet en place un fils un peu trop confiant : en m’attaquant à son amour propre. Je jetais un œil à ma sœur. Elle n’avait en aucun cas relevé son décolleté et son regard malicieux supposait qu’elle était à la recherche de son prochain méfait. Il était difficile d’en vouloir à Dimitri quelque part, dans le sens où cette dernière met absolument tout en œuvre pour torturer les âmes humaines… Et quoi de mieux pour torturer les hommes que de titiller leurs libidos sans rien donner en retour ? Evidemment, ce n’était qu’un jeu pour elle… Personne ne touche ma sœur… Sinon je le bute… Et elle aussi. Je me souviens encore de cette fois dans un bar où, un homme un peu trop entreprenant voulait ‘’juste toucher’’. Si nous ne l’avions pas retenue, elle aurait probablement coupée les couilles du pauvre homme (quoique, vu la violence du coup de genoux qu’il s’était pris c’était tout comme).
Alors que j’étais encore perdu dans mes pensées à comparer ma sœur aux pires démons de l’enfer, Dimitri brisait enfin le silence et nous apprenait que l’objet de son inquiétude n’était pas de se prendre une volte-face de ma part mais de la ‘’chose’’ qu’il avait aperçu dans l’obscurité alors qu’il avait l’oiseau qui prenait l’air. Normalement, ses deux collègues auraient dû rirent à gorges déployés mais ils se renfrognèrent. Je poussais un soupir d’exaspération, me levais (mes jambes étaient toutes engourdies), passais mon AK en bandoulière autour de mon cou et faisais signe de la tête à Nathalia de me suivre. Elle s’exécuta sans lâcher son insupportable sourire. Nous nous éloignions en marchant côte à côte. Nous arrivions près de l’obscurité, il était impossible de voir à plus d’un mètre.
« Tu ne peux pas mettre un gilet comme tout le monde ? Tu n’as pas froid ? » lançais-je à Thalia. C’était une question rhétorique. Evidemment qu’elle n’avait pas froid. « Tu vas nous le tuer à Dimitri… Tu pourrais faire un ef… »
Je n’avais pas le temps de finir ma phrase qu’une ombre furtive nous passais sous le nez. Elle prenait la fuite en s’éloignant dans le tunnel. Généralement c’était des nosalis solitaires qui avait ce genre de comportement mais cette chose… J’avais clairement vu… Elle semblait bipède. Il n’y avait plus d’humains du côté de ce métro et je pensais tout de suite aux sombres… Mais si c’était un sombre nous serions, très probablement, déjà mort. Un nombre incalculable de questions sans réponses se bousculaient dans mon esprit quand, soudainement, Thalia se mit à courir derrière la chose, s’enfonçant dans les profondeurs des abysses. J’eu tout juste le temps d’hurler un ‘’Non Thalia’’ de tous les diables qu’elle était déjà en dehors de mon champs de vision. Je jetais un rapide coup d’œil derrière moi. Nos trois camarades me fixaient de leurs grands yeux globuleux qui disaient très clairement ‘’Fait pas le con Nikolaï !’’... Des yeux qui avaient raisons sans aucun doute. Mais je m’élançais tout de même à la poursuite de ma sœur. L’obscurité m’entourait très rapidement de toutes parts et je pouvais entendre les cris indistincts de mes camarades se répercuter contre les parois froides du métro, un truc du genre ‘’Nikolaï revient’’ puis, je n’entendais plus que les bruits de pas de ma sœur droit devant… enfin… J’espérais que ce soit elle.
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Mer 19 Sep - 23:50
On semblait presque dominer l'obscurité qui engloutissait le métro tout entier. Comme d'habitude, il fallait que l'on parte tout les deux en éclaireurs pour se faire une idée de la “chose” qu'il semblait avoir aperçu. Les autres sont beaucoup trop peureux et trop lâche pour s'y aventurer. Et de toute manière, ils nous encombreraient plus qu'autre chose si la situation venait à se compliquer. Enfin de l'action. Je commençais à m'ennuyer. Ça fait tellement longtemps que j'attendais de pouvoir partir en expédition dans la pénombre sans que personne ne vienne me poser des directives. Plus nous avancions et moins je savais vers où on allait.
Soudain, alors que mon cher frère était occupé à me faire la morale, une ombre passa. Elle ne s'arrêta pas, ne nous remarqua même pas non plus. Ce qui m'étonna le plus, c'était surtout le fait qu'elle marchait sur deux pattes...Un être bipède! A part un humain, je ne vois pas ce que ça pouvait être...Les sombres étaient exclus, nous serions mort aussitôt. Mais la vitesse à laquelle cette chose se déplaçait...Non. Ce n'était pas humain. Et il fallait absolument que je sache ce qu'était cette mystérieuse créature. Sans trop prendre le temps de réfléchir et en laissant ma curiosité me guider, je partie à sa poursuite, m'enfonçant encore plus dans les abysses du métro. De toute manière, je savais que Nikolaï me suivrait, il resterait là pour assurer mes arrières. A deux contre un, on ne craindrait rien ! A moins bien sûr que la créature ne soit pas tant solitaire que ça...
Dans ma course effrénée, j'entendais Nikolaï, loin derrière moi, qui me hurlait de revenir. Je ne sais pas pourquoi il s'efforçait. Il savait pertinemment que je ne reviendrais pas sur mes pas avant d'avoir mis la main sur cette chose. Était-ce la même créature qui avait effrayé Dimitri ? Une partie de moi l'espérait, histoire de ne pas avoir à me méfier d'une seconde créature. Quoi que, maintenant que j'étais au cœur de l'obscurité, je pouvais me méfier de tout. Quelque chose me stoppa net dans ma course poursuite : je ne savais plus vers où j'allais. Tout à coup, je me rendis compte de la situation. J'étais seule, au milieu de nulle part. Je ne savais pas où la créature était passée vu que je ne pouvais même pas distinguer mes propres mains devant moi. J'espérais que petit à petit mes yeux allait s'habituer à la pénombre et que peut-être j'arriverai à distinguer quelque chose mais rien n'y fait. La voix de Nikolaï s'était arrêtée. Peut-être s'était-il perdu lui aussi ?
Il n'y avait aucun bruit autour de moi. Je décidais de reprendre mon souffle et de tenter de distinguer le moindre bruit autour de moi. Rebrousser chemin devait être la solution la plus sage mais je voulais absolument savoir ce qu'était ce truc. Pour une fois que je peux découvrir ce qui se cache en dehors des stations ! Je décidais de fermer les yeux, même si cela ne changeais pas énormément ma vue actuelle, pour me concentrer sur les bruits alentours. Rien. Ah si ! Il y avait quelque chose...un grognement...non...Un souffle ! C'est ça ! Je ne sais pas si c'était Nikolaï ou la créature de toute à l'heure mais un truc respirait fortement non loin de moi. Et ça semblait même se rapprocher petit à petit jusqu'à ce que la chose se pose derrière moi. Bien sûr, je ne pouvais pas en être certaine, mais mon instinct me disait qu'il y avait quelqu'un juste derrière moi. Je pouvais l'entendre. Par contre, ce qui me surprenait, c'est que je ne l'avais pas entendu se déplacer. Un simple souffle. Sans bruit de pas.
“Thalia arrête tes conneries, revient!”
La voix de Nikolaï brisa ce suspens et tout à coup, la chose qui se tenait derrière moi sembla prendre la fuite, car je n'entendis plus rien à part mon frère. Je me dirigeais donc vers lui, enfin, vers là où je pensais qu'il soit, à en juger par les sons de ses pas. J'essayais aussi de comprendre ce qu'il venait de se passer. Comment n'avais pas entendu cette chose venir ? Au moindre craquement, au moindre pas, le métro entier semblait résonner. Là, je n'avais eu qu'un simple bruit, un souffle rauque. Il fallait que l'on continu à fouiller, le métro regorge de créature plus fascinante les unes que les autres ! Mais sans lumière, la mission allait être compliquée...
Un craquement. Cela devait être mon frère. Vu d'où venait le bruit, il ne devait être qu'à quelques mètres de moi. Et si ce n'était pas lui...Et bien j'improviserais ! Qu'est-ce qu'il peut m'arriver de pire que moisir dans cette station de toute manière ?
« Niko, c'est toi ? » chuchotais-je
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Jeu 20 Sep - 14:25
J’ignorais depuis combien de temps je courais, probablement pas plus de cinq minutes mais j’avais l’impression d’avoir fait le tour du métro tant mon sang tambourinait sur mes tempes et mon souffle était irrégulier. J’avais beau être un garçon, ma condition physique était bien moins bonne que celle de ma sœur et quand nous devions nous mesurer l’un à l’autre sur des activités d’ordre physique que ce soit d’endurance, de force même, j’étais certains de perdre à chaque fois. Il faut dire que cette dernière était une aventurière téméraire et sous ses airs de jolie jeune femme c’était un véritable garçon manqué qui était capable de mettre des coups de poings à vous décoller le visage.
Je m’arrêtais à un moment donné, incapable de continuer ma course plus longtemps. Dos courbé, mains sur les genoux, j’essayais tant bien que mal de reprendre mon souffle en avançant lentement dans l’obscurité. Je n’entendais plus les pas rapides et lourd de ma sœur je supposais donc qu’elle s’était arrêtée ou à minima qu’elle avait ralenti… La troisième option étant qu’en courant comme une dératée de la sorte dans l’obscurité totale elle s’était pris les pieds dans un obstacle quelconque et qu’elle s’était étalée de tout son long sur les rails du métro. Si tel était le cas je ne manquerai pas de me moquer allègrement de son cas avant de la sermonner comme jamais auparavant. C’était un miracle pour moi de ne pas être tombé, le karma ferait au moins l’effort de la punir à elle. J’avançais de quelques pas encore. Je ne pourrais pas la voir même si nous étions à 20cm l’un de l’autre. Je tombais finalement sur ses elle en tâtonnant avec mes bras vers l’avant. Je posais mes mains à plat sur ses épaules. Je pouvais sentir son souffle, son buste se lever et s’abaisser au rythme de sa respiration. Je prenais quelques instants pour reprendre un souffle normal.
« Niko, c’est toi ? »
« Bordel… T’es sérieuse ? Faut vraiment… Que tu nous foutes dans la merde… Tous le temps… Dit moi que tu as… Un briquet ou une lampe torche ? Il faut recharger la mienne avec… La dynamo… Pas envie… de faire du bruit… »
Je faisais probablement plus de bruit qu’une dynamo en respirant comme un hippopotame. Mais l’idée était là. Et si je devais faire des moulinés j’allais probablement me tuer à la tâche. Sans réponse de sa part je me redressais.
« Thalia ? Tu peux me répondre au moins ? » m’inquiétais-je
Mais quelque chose me toucha. Cela ressemblait à un doigt qui s’enfonçait dans mes côtes. Je me retournais subitement, agrippant ma vieille AK miteuse, prêt à tirer sur la chose. Mais cette dernière s’identifia bien-vite
« Niko ? » répéta encore une fois Nathalia.
Sueurs froide, mes poils s’hérissèrent, la chair de poule fit son apparition à une vitesse prodigieuse et je me retournais vers les épaules que j’avais agrippée quelques secondes plus tôt. Je donnais un coup avec la crosse de mon arme… Dans le vide. Il n’y avait rien… Ou plutôt il n’y avait plus rien. Ma respiration était redevenue irrégulière, je n’étais pas loin de la crise de panique. Merde. Focus. Focus. Focus Niko.
« Thal… Thal ! Putain ! Je te déteste ! Il faut qu’on rentre et vite ! Et après… Oh bordel je te jure qu’après je vais te tuer si je ne meurs pas avant ! »
Pendant mon petit sermon j’avais remonté ma dynamo et enclenchait la lumière de ma lampe que je lui mettais délibérément dans le visage.
« Tu réfléchis parfois ? Qu’est-ce qui t’as pris ? Si tu veux fuir, fait au moins l’effort de fuir vers le sud, pas vers le territoire des mutants et de l’inconnu ! »
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Le Destin
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Sam 22 Sep - 16:35
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Mar 25 Sep - 21:09
Et bien. Moi qui pensait croiser une ou deux créatures mystérieuses et mythiques de cet endroit, nous voilà face à un fou, comme si l'endroit que nous venions de quitter n'en regorgeait pas assez ! En plus il a l'air totalement effrayé et personnellement je n'ai aucune envie de le rassurer. N'empêche que son discours à tendance à m'intriguer...De quoi parle-t-il ? Peut-être qu'il n'est pas si taré que ça, peut-être a-t-il croisé la même chose que moi dans l'obscurité ? Bon, j'imagine qu'il va falloir la jouer doucement.
Tout en continuant à scruter le reste du métro, je commençais à m'accroupir auprès de lui. Obtenir des informations c'est mon fort en général mais je n'allais pas m'amuser à torturer cet inconnu. Enfin, rien ne m'en empêcherait cela dit mais le moindre cri pourrait attirer l'attention de bien pire. Et mieux vaut résoudre un problème à la foi. Allez, c'est parti. Il faut mettre son masque de gentil tout mielleux.
“Ne t'inquiète pas, nous ne te ferons aucun mal. Que se passe-t-il ? Qui sont-ils ?” demandais-je d'une voix que j’espérais la plus douce possible.
“Ils sont ici!” répétait-il en boucle, comme un chuchotement.
“Où ça ? De quoi est-ce que tu parle ?” ma voix commençait déjà à perdre patience mais je m'efforcait de la contrôler pour qu'elle paraisse calme et apaisante.
“Ici...Ils sont ici...”
"Nous sommes bien réel. On a suivi quelque chose dans l'obscurité et c'est comme ça qu'on t'as trouvé. Tu as vu cette chose toi aussi ? C'est de ça dont tu nous parle ?"
"..."
Bon, ça va vite me saouler tout ça. Je ne vais pas attendre trente ans qu'un pauvre imbécile me donne les réponses dont j'ai besoin. Une chose est sûr, ceux dont ils parlent ne peuvent pas être humain. Il en parle comme des êtres surnaturels... Ça c'est au moins un tant soit peu intéressant ! De quoi briser notre petite routine ! Le métro était plus calme que jamais, cet homme ne pouvait décemment pas être la chose que j'ai poursuivi dans le métro, ce n'est pas possible. Il m'a l'air trop frêle et faible pour me distancer aussi vite. Et il a l'air autant étonné que nous de nous découvrir ici. Bon. Le social n'étant pas fait pour moi, il fallait peut-être mieux demander à mon frangin. Il n'aime pas les gens et c'était réciproque mais il est quand même beaucoup plus calme que moi et nous évitera certainement de perdre notre seul indice. Je me relevais, et me tournais vers Nikolaï.
“Il a pas l'air de vouloir parler, on fait quoi ? J'utilise la manière forte ?” déclarais-je assez doucement pour ne pas que l'inconnu m'entende en commençant à sortir une dague de ma poche.
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Jeu 27 Sep - 21:05
Je savais qu’il y avait de nombreux phénomènes inexplicables dans les couloirs du métro moscovite mais là on atteignait des sommets. A ma connaissance je ne m’étais jamais balader librement dans les abysses de ces entrailles souterraines (aussi loin et sans escorte du moins) alors peut-être que c’était tous le temps comme ça ? Non. Mon esprit rationnel refusait d’y croire et même si j’arrivais à garder mon sang-froid ; car je savais que si je n’avais pas la tête froide ma sœur nous tuerais probablement avec ses pensées suicidaires ; je savais que cette courte expérience me ferait faire de sacrés cauchemars pendant plusieurs semaines. J’allais chercher des explications à ces évènements, je ne les trouverais pas, et je mettrais en danger ma santé mentale pour apporter des réponses à l’inexplicable. Exactement comme la grande majorité des victimes qui faisaient figures de personnages principaux dans les œuvres de H.P Lovecraft… Mais pour l’heure, je me devais de nous sortir de là. D’un moyen ou d’un autre.
Les options n’étaient pas nombreuses. Faire demi-tour, comprendre qui était ce type et de quoi il parlait ou se tirer une balle dans la tête pour se payer le luxe d’une mort rapide et sans souffrances. Nathalia avait déjà engagé la conversation dans une voix calme et posée qui ne lui ressemblait absolument pas mais le tremblement dans cette dernière me laissait supposé qu’elle jouait la comédie… Une très mauvaise comédie et elle ne dialogua même pas trente secondes qu’elle abandonnait déjà l’idée d’une solution pacifique en me chuchotant à l’oreille s’il fallait qu’elle emploie la manière forte tout en dévoilant légèrement la dague dissimulée dans sa poche. Je stoppais son mouvement d’un discret moulinet de la main gauche et enfonçais à nouveau l’arme au niveau de sa poche. Elle eut un petit mouvement de recul et me jeta un regard méprisant : je l’avais piquée avec la pointe de l’arme. ‘’C’est le karma p’tite sœur’’ pensais-je secrètement mais je pouvais clairement voir à ses yeux qu’elle savait que j’avais éprouvé un certain plaisir à lui faire du mal. Si on s’en sort vivant mon acte ne restera pas impuni. J’allais probablement me retrouver avec des punaises dans les pieds lors d’un de mes réveils ou avec un clou dans le fessier. Je chassais ces pensées de ma tête quoiqu’elles permirent de chasser l’anxiété qui s’était emparée de mon esprit et brouillée mon jugement. Je m’agenouillais près du gars, je ne le touchais pas je craignais évidemment une réaction disproportionnée qui obligerait Thalia à lui coller une balle dans la poire.
« Je suis Nikolaï Reznikov. Station V.D.N.K.H. Je faisais un tour de garde quand… Bref c’est compliqué. J’ignore la date, je peux juste que l’on doit être aux alentours de 4h du matin. Elle, c’est ma sœur, Nathalia Reznikov mais appelle là Thalia. Elle préfère et ne vaut mieux pas la contrariée sinon tu risques d’apprendre ce que c’est ‘’qu’avoir un caractère de cochon’’ »
Je pouvais entendre la principale concernée dégobiller un molard que je devinais être capable de battre un record du monde s’il en existait un. ‘’Charmant Thalia. Merci de ta coopération.’’ Pensais-je à nouveau. Cette présentation n’avait rien de ridicule. Je tentais de faire revenir l’homme sur terre. Je lui offrais une conversation qu’il ne pourrait probablement pas avoir avec une simple hallucination. Le but était de l’ancré dans une réalité qui lui était connue… Comme l’odeur de pisse du métro, le caractère impulsif de ses habitants, la durée de vie courte, la faim et la soif, les putes pleines de MST et les saoulards qui se baladaient l’oiseau à l’air. Bref, ce genre de vie pourrie quoi.
« Et tu es ? qui raconte quoi ? Coincés ? Où ? Comment sortir ? Peux-tu être plus clair ? Une anomalie ? Des… Fantômes ? Ou… Des sombres ? »
Les nosalis je pouvais gérer. Les anomalies je ferais avec. Des fantômes je ne dormirais plus jamais mais je ferais aussi avec… Mais pitié, pas des sombres.
« Thalia. Aide-moi à le relever. On rebrousse chemin avec lui. Tu prends son épaule droite je m’occupe de la gauche. Il nous racontera tout sur la route.
« C’est une blague Niko ? » me lançait-elle. Je me contentais de répondre d’un regard décidé « On ne laisse personne d’utile derrière. Il a des réponses à nous apporter. » et il pouvait servir d’appât si des créatures carnivores nous tombées dessus.
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Lun 1 Oct - 18:44
A la base, on était juste censé monter la garde. Maintenant on se retrouve avec un taré sur les bras. Au sens propre comme au figuré. Pourquoi ça tombe toujours sur nous ce genre de truc ? Je voulais juste partir à l'aventure, me barrer un peu de cette ambiance moisie pour pouvoir explorer enfin les profondeurs du métro! Si on m'avait dit que j'avais plus de chance de tomber sur d'autres êtres humains plutôt que sur des créatures j'aurais directement rebroussé chemin, le jeu n'en vaut pas la chandelle. En plus il parle pas, enfin si, mais pour répéter constamment la même chose. Et il pèse une tonne en plus de ça. Comme si ça ne suffisait pas. Si jamais quoi que ce soit vient nous attaquer, on est plus vulnérable que jamais dans cette position.
“Franchement, t'es sûr que ça vaut le coup? Il nous ralenti plus qu'autre chose. On aurait dû continuer à chercher ce que l'autre avait vu, c'était un peu plus intéressant.” déclarais-je à mon frère.
Aucune réponse, juste un regard accusateur. Bon. Au moins c'est réglé. Par contre, le chemin me paraissait beaucoup plus long qu'à l'aller. J'avais couru en ligne droite et Niko aussi, il n'y avait pas moyen que l'on se perde, même dans l'obscurité je sais à peu prêt me repérer quand même! Une ligne droite ce n'est pas compliqué à rebrousser...Mais là j'ai l'impression qu'on tourne carrément en rond. On devrait même commencer à entendre les autres, le feu de camp ne peut pas être si loin. A moins qu'ils soient repartis à la station chercher de l'aide ou je ne sais quoi.
Pendant que j'étais perdu dans mes pensées l'inconnu ne semblait pas plus déterminé que ça à nous parler. Il continuait à répéter son baratin en boucle et Niko tentait une énième fois de le ramener à la raison pour qu'il nous fournisse une quelconque explication. Ça n'avait pas l'air d'être très fructueux jusqu'à présent. Mais bon, il a beaucoup plus de patience que je n'en aurais jamais. Aucune lumière à l'horizon, le métro était plongé dans l'obscurité. Soudain, j'entendis à ma gauche un bruit. Encore ce bruit de respiration, le même qui m'avait poussé à continuer ma course dans cette obscurité. Avec les chuchotements du taré et de Niko je ne pensais pas réussir à distinguer un bruit aussi clairement. Comme si la personne ou la chose qui émettait ce son avait sa tête posée sur mon épaule. Je jetais un coup d’œil rapide derrière moi mais bien sûr, face à la pénombre, je ne vis rien. Et d'un coup, plus rien. Le bruit s'était éteint.
“On va mettre ça sur le compte de la fatigue...” pensais-je.
Mais à ce moment là, alors que mon cerveau (ou le métro) s'amusait à me jouer des tours, j'aperçu au loin comme une lueur au bout de notre tunnel. Une porte. En ruine certes mais une porte quand même! On pourrait toujours essayer de voir ce qu'il s'y cache. Et ça serait toujours mieux que de galérer à retrouver notre chemin avec le taré sur les épaules. Peut-être même que j'arriverais à convaincre mon frangin de l'abandonner là vu que je n'ai pas le droit de le torturer un peu.
“Eh Niko, regarde par là! C'est pas la station mais c'est déjà ça...D'ailleurs qu'est-ce que c'est au juste ? … Oh merde.”
Plus on avançait, plus l'endroit se dessinait. Il y avait bien une porte en ruine, mais elle ne nous était pas inconnue. Le passage qui se trouvait derrière non plus ni même les gravats qui devaient si trouver.
“Comment on a pu se démerder pour revenir à notre point de départ...”
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Jeu 11 Oct - 14:22
Après une marche qui semblait beaucoup plus longue que ce qu’elle ne fut réellement, dans les ténèbres oppressantes du métro et les bruits inquiétants et inexplicables, nous retombions à notre point de départ. Pas le point de départ d’où nous venions, à savoir l’avant-poste de VAR. Non, le point de départ où mon esprit ne parvenait plus à comprendre ce qu’il se passait, à savoir la porte où nous avions trouvé l’homme fou. Ne voulant pas y croire, je passais la tête dans l’embrasure de la porte métallique : c’était exactement la même salle sombre et humide de tout à l’heure. Nous avions marché le plus droit possible, en suivant les rails ! Il était impossible que nous ayons fait demi-tour sans le remarquer ! Je me tournais vers Thalia. Elle avait la mine agacée d’une enfant de 10 ans. Je comprenais d’un simple coup d’œil qu’elle n’avait absolument pas l’intention de réfléchir… Elle était plutôt du genre à essayer la même chose, encore et encore et encore en espérant un résultat différent.
« Tu nous as foutu dans une sacré merde Thalia… » me permis-je. Mais peut-être que je n’aurais pas dû lui faire cette reproche à la mine offusquée qu’elle était en train de m’offrir.
« Oh s’il te plait ! Rejette pas la faute sur moi ! Tu en avais autant envie que moi ! T’es plus curieux qu’un chaton ! » répliqua-t-elle
Je ne pouvais pas lui donner totalement tort. Cependant je n’aurais jamais foncé dans les profondeurs du métro sur un coup de tête. Je préparais ma réplique en voyant sa mine énervée quand notre homme fou poussa un gémissement de douleur et que Thalia lui lâchait le bras en poussant un juron. Sa peau était brûlée à l’endroit où la main de ma sœur se trouvait. Son agacement rendait cette dernière instable.
« Il faut que tu te calmes… Tu ne peux pas… » mais ma phrase fut interrompue par un hurlement aigu provenant du fin fond de l’obscurité suivi d’un léger bruit de pas. Impossible de déterminer ce qui en était la cause mais je n’avais aucunement l’intention de le savoir. Le fou commençait à hurler ‘’Ils sont ici’’ de plus en plus fort au fur et à mesure que le son se rapprochait. Je l’agrippais sous l’aine et en faisant usage de la douleur que la pression de ma main produisait je le fis se déplacer dans le local où nous l’avions trouvé avant de faire signe à ma sœur de nous rejoindre. Je refermais la porte derrière nous et m’adossais, assis et dos contre cette dernière pour la maintenir fermée. Je fixais Thalia avant de lui lancer de faire taire notre homme peu importe la manière tant que c’était en silence. Elle s’exécuta. Elle le traina dans l’obscurité au fond de la pièce et par un stratagème que je préférais ignorer l’homme se tut. A ce moment-là je pouvais l’entendre distinctement… Un… ou des bruits de pas en dehors de la salle, dans le couloir où nous nous trouvions quelques secondes auparavant. Il y avait quelque chose dehors. Un certains nombres de nosalis… Ou quelques chose de plus massif, plus grand. Quelque chose que je ne voulais pas rencontrer.
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Le Destin
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Mer 24 Oct - 23:12
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Jeu 25 Oct - 8:23
Des mains à l'aspect cadavérique sortent de toutes parts. J'en oublie ce qui se trouve de l'autre côté de la porte... Je tente de garder mon sang-froid en cherchant des yeux ma soeur
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Le Destin
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Jeu 25 Oct - 8:23
Le membre 'Nikolaï Reznikov' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
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Jeu 25 Oct - 11:16
C'est pas vrai, à chaque fois, les emmerdes nous tombent dessus...Espérons que Niko soit réactif!
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Jeu 25 Oct - 11:16
Le membre 'Nathalia Reznikova' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
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Le Destin
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Jeu 25 Oct - 13:02
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Jeu 8 Nov - 8:43
"Non mais t’es foncièrement con ou quoi ?!" Hurlais-je.
Nikolaï était face à une porte, fermée, sans poignée. Inutile de considérer l’option de s’enfuir par ici. Non, la seule option logique était de fuir par les hauteurs. Mais pas question de partir sans mon abruti de frère. Je n’avais pas non plus particulièrement le temps de le raisonner. Il allait donc falloir faire tout ça en accélérer, en espérant qu’il retrouve rapidement son sang froid parce que sinon, c’est moi qui allait le perdre.
"Bon écoute on n’a pas le temps pour tes conneries, suis moi et ne pose pas de questions, compris ?"
Il me regardait avec de grand yeux, complètement paniqué, il avait fait abstraction de tout ce qui se passait aux alentours, son seul but était de s’enfuir le plus loin possible des trucs ignobles qui essayaient de sortir des décombres. Bon, deuxième tentative…
"Regarde moi ! On va s’en sortir, arrête de flipper ! Mais pour ça il faut que tu lâche cette foutue porte et que tu me suive, d’accord ? Allez fait un effort, merde !"
Aucune réponse. Bon, troisième tentative.
"Aïe ! Mais t’es tarée !" Me lança-t-il.
Ah ben enfin ! Bizarrement, quand on le frappe, on a une réponse immédiate. Au moins, maintenant, il m’écoute. Mais les mains recommençaient à reprendre le dessus sur les décombres, je n’avais plus le temps de discuter. Je tirais donc mon frangin par le col, en direction du vieux. L’objectif était simple : se barrer par les hauteurs, c’est la seule solution. Restez ici équivaut à mourir. S’échapper par la porte n’était même pas à prendre en compte. Nikolaï avait retrouvé la raison. La capacité de mon frère à retrouver son sang froid comme si rien ne s’était passé, comme si aucun mort-vivant/monstre/truc horrible était en train de tenter de sortir pour nous tuer. Il commençait à grimper, avec moi, tentant de suivre le chemin que notre inconnu empruntait. On avait beau avoir rejoins la paroi assez vite, ce qui voulait nous tuer n’en était pas si loin, je sentis une main qui s’agrippait à moi et d’un coup de pied je réussi à la dégager. Un peu plus haut, il y avait une sorte d’avancée rocheuse, un endroit qui me paraissait à l’abri de ces trucs, en espérant bien sûr qu’ils ne savent pas grimper eux aussi.
Mon cerveau bouillonnait, j’espérais qu’au niveau de l’avancée rocheuse, il y avait une porte ou quelque chose comme ça. Sortir de cette pièce est la priorité et si le vieux se dirige vers cette avancée, c’est qu’il doit bien y avoir quelque chose pour s’enfuir. Mais ses choses nous rattrape...Elles tentent de grimper aux parois….Et elles y arrivent putain ! Nous avions franchis quelques mètres, assez pour rattraper le vieux, mais pas assez pour les distancer.
"Niko, éloigne toi de moi et continue à grimper, j’ai une idée!"
Mon frère s’exécuta en me lançant un regard interrogateur. Sans trop réfléchir, j’attrapais la jambe du vieux et la tira de toute mes forces. Surprit, il finit par se décrocher et tomba de la paroi en hurlant. J’entendis un grand fracas, peut-être un bruit d’os brisés. Les choses qui nous poursuivaient nous oublièrent pour aller voir leur nouvelle proie. On gagnera peut-être que cinq minutes, le temps que les monstres s’aperçoivent que leur nouveau jouet est mort et inutile, mais c’était cinq minutes qui pouvaient nous permettre d’atteindre notre objectif.
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Mar 20 Nov - 21:23
Je me targuais depuis longtemps d’être supérieur à mes collègues du métro concernant nos facultés intellectuelles. J’avais cette curiosité, cette envie d’apprendre que je ne retrouvais pas dans la majorité des mentalités et j’en avais acquis une certaine fierté, une fierté arrogante surtout dans les périodes de crise où je faisais partis de la poignée des habitants de V.D.N.K.H capable de garder la tête froide même lorsque la gueule d’un nosalis claquait à quelques centimètres de mon visage, que je pouvais sentir son haleine cadavérique et sa bave m’éclabousser. Mais finalement je ne connaissais du métro que la face que je voulais bien lui voir… Quand j’étais bandit je ne partais jamais loin du campement. Depuis que j’étais à V.D.N.K.H je n’avais jamais quitté la lumière réconfortante de la station. Je n’étais jamais ‘’parti à l’aventure’’. Je me contentais d’hausser les yeux quand un voyageur déblatérait quelques inepties sur de quelconques créatures surnaturelles qu’il aurait croisées, je n’y voyais là qu’un stratagème pour se faire payer une vodka et mettre en valeur son courage afin d’attirer l’attention des femmes.
Je constatais aujourd’hui mon erreur. Je constatais aujourd’hui mon impuissance. Ma sœur, qui malgré tout l’amour que je lui portais, n’avait à mon sens pas plus de jugeote qu’un soldat de la ligne rouge était en train de prendre en main la situation d’une manière plus ou moins remarquable. Elle m’extirpait de ma panique en tentant tant bien que mal de me calmer, et nous commencions notre ascension je constatais son visage ensanglanté et le bas de son mollet bleuit… Etait-il cassé ? Elle le sentira quand l’adrénaline sera retombée. Je jetais un œil en arrière et apercevais d’étranges formes que je ne pouvais pas distinguées… Elles me fichaient juste les jetons, une frousse primitive, du genre naturel et contre laquelle personne ne pouvait lutter. Je ne m’y attardais pas longtemps puisque qu’une grosse masse fût projetée en contrebas, vraisemblablement le vieillard que Thalia avait jugé bon pour la potence. Je gardais mon jugement pour moi… Après tout cela avait fonctionné. Mais pourquoi combien de temps ?
Notre ascension nous amena sur une plateforme bétonnée assez étroite. Nous avions à peine assez de place pour deux mais c’est surtout la porte métallique couverte de rouille qui s’y trouvait qui avait attirées notre attention. Ma sœur, beaucoup plus forte que moi, tira un coup sec puis, face à l’absence de réaction de cette dernière, la poussa d’un violent coup de pied. Cette dernière ne bougeait pas d’un iota. Je ne parvenais pas à analyser la situation. Mon esprit était encore embrumé et j’étais totalement dépendant de Nathalia tant pour agir que pour réfléchir. Je lui indiquais cependant du doigt une petite lucarne au-dessus de la porte qui devait probablement servir à l’aération de la pièce en des temps que plus personnes ne connaissait. La grille ne semblait pas bien robuste et l’ouverture quoiqu’étroite devrait permettre à nos corps chétifs d’y passer si nous nous débarrassions de notre barda… Mais surtout je n’arriverais jamais à me hisser aussi haut avec mon physique de lâche.
« Vas-y ! Je te précède ! » Hurlais-je à ma sœur.
J’empoignais ma bâtarde et visais en contrebas, vers l’obscurité où les créatures infernales s’échinaient à mettre en lambeau le pauvre homme que ma sœur avait condamné. Je tremblais comme un homme nu dans la neige ce qui m’empêchait la moindre précision et je me demandais si la peur m’autoriserait à appuyer sur la gâchette… Mais quand ma sœur se rendra compte que je ne la suis pas… Elle trouvera une solution.
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Dim 2 Déc - 22:42
Bon. Faisons le point. Pour le côté positif on a récupéré Nikolaï. Pour le négatif, les monstres ont bientôt finit de grignoter le casse dalle que je leur avait lancé. Il faut absolument que je me démerde pour grimper au niveau de la lucarne pendant que mon frangin joue les héros. Le soucis, c’est qu’il me manque quelques centimètres pour l’atteindre, même en sautant, elle est trop haute pour moi. Et hors de question de prendre de l’élan sans tomber avec le vieux. Mais si j’arrive à l’atteindre, on pourra être tranquille un moment, je ne pense pas que les bestioles en contrebas arrivent à s’y glisser.
« Niko, va falloir que tu m’aide...Arrête de tirer comme un con et viens me faire la courte échelle, de toute manière t’aura jamais assez de balles pour les buter tous ! »
J’empoignais mon frère par le col et le tirais en arrière. Je jetais au sol toute les affaires inutiles qui n’allaient que m’encombrer et qui m’empêcheraient certainement de me glisser dans cet espèce de passage. Niko s’exécuta tout en gardant un œil sur ce qu’ils se passaient en bas. Ces choses avaient finit leur entrée, elles allaient maintenant passer aux plats de résistance. J’en voyais certaines commencer à grimper le long des murs. Récupérant son sang froid habituel, Niko n’y prêta pas plus attention, et s’empressa de m’aider à grimper. Me mettre à l’abri à toujours été sa priorité, aussi, je me retrouvais dans le passage sans qu’il ne s’inquiète de sa propre sécurité. Il retourna vers son arme et continua à tirer, tuant quelques unes des bestioles les plus avancées, ce qui ne suffirait pas car d’autres se dépêchait de monter, attiré pas l’odeur de chair fraîche qu’on devait dégager. Je pris deux secondes pour analyser le passage, je ne voyais pas grand-chose devant moi mais il devait forcément mener quelque part. On dirait un conduit d’aération.
« Bon, tu viens ? J’vais pas t’attendre trente ans Niko bouge toi !»
Il lâcha son arme et se précipita en dessus de la lucarne. J’enlevais mon gilet que Dimitri m’avait refilé un soir de garde. Il était plutôt confortable. Je m’ennuyais ce soir là et j’avais mimé de légers tremblements suivi de quelques sourires et d’un décolleté plutôt visible afin qu’il me le donne. Le regarder mourir de froid dans la pénombre du métro tout en faisant le dur à cuire m’avait beaucoup amusé, juste assez pour ne pas trop m’ennuyer. Je le portait de temps à autre, même si il ne m’était pas utile, je ne suis pas du genre frileuse. Et puis c’était le seul que Dimitri avait, le pauvre garçon avait été obligé de fouiller le camp entier pour en trouver un autre, ce qui m’avait aussi beaucoup fait marrer au cours d’une après-midi. On s’occupe comme on peut ! Et aujourd’hui enfin, ce bout de chiffon qui puait l'adolescent pré-pubère, allait me servir.
Je me servis de mon gilet pour le faire pendre et l’utiliser comme une corde. C’était mince comme matériel mais ça suffirait à aider mon frère à se hisser, hors de question de le laisser derrière. Je préférerais largement me jeter dans la fosse au lion et servir d’appât pour qu’il puisse s’en aller que partir sans lui. Je lui fis donc signe de s’y accrocher, tirant moi même en arrière ce gilet de toute mes forces pour qu’il puisse grimper. C’est fou la force que l’on peut développer grâce à l’adrénaline. Pas dû à la peur, ça non. Après une ou deux tentatives, je réussi enfin à avoir mon frère de nouveau à mes côtés. Nous étions donc tout les deux, encore une fois face à la pénombre. On ne voyait pas à plus de deux mètres. Même si nous étions obligé d’être quasiment allongé à l’entrée du passage, il avait l’air de s’agrandir et après quelques pas nous avons réussi à être accroupi.