Anton n’est qu’un simple colporteur au service de la glorieuse Ligne Rouge. Malgré son jeune âge, l’obéissance et la témérité sans faille dont il a fait preuve au fil des quatre années passées à ce poste lui ont permis d’obtenir la confiance et le respect de ses supérieurs. Aussi n’hésitent-ils plus à lui confier des missions parfois sensibles et souvent périlleuses, avec la certitude, probablement naïve qu’il n’hésiterait pas à donner sa vie si les circonstances venaient à l’exiger.

À la différence de certains de ses camarades colporteurs, Anton est un bien piètre négociant. Il n’a que faire des paroles, ragots et messes-basses. Il opère dans l’ombre et le silence, progressant discrètement aux côtés de ses camarades, la main tendrement posée contre la poignée de son bien aimé fusil d’assaut dont le maniement n’a plus vraiment de secrets pour lui. Ainsi, si certains colporteurs font parfois un travail de marchand, ou d’espion, son travail à lui se rapproche davantage de celui d’un soldat, et d’un guide, dans les méandres obscurs du métro moscovite.

Le jeune homme n’a encore jamais eu l’insigne honneur de commander son propre groupe, dont la taille ne dépasse pourtant que rarement celle d’un trinôme. Nul doute à ses yeux qu’il en serait capable, mais son jeune âge le mettrait dans une situation difficile. Aussi se contente-t’il d’effectuer sa tâche avec obéissance et abnégation, le plus souvent en tête de convoi où il a pour devoir de repérer le danger avant qu’il n’advienne, protégeant ainsi ses camarades, une tâche particulièrement respectée parmi les siens.

Du fait de son état de service irréprochable, il lui a aussi parfois été demandé de garder un œil attentif sur certains de ses camarades au comportement jugé suspect. Tâche à laquelle il s’adonna avec tout autant de dévouement, au malheur de ceux pour qui les suspicions avérèrent fondées. Qu’importe, pensait-il, la Ligne Rouge ne pouvait admettre des traîtres à leur classe dans ses rangs, et la récompense pour ce genre de mission était en général à la hauteur de leur importance.

Ainsi, personne n’aurait jamais pu croire qu’un jour une ombre planerait sur son propre tableau, que dans sa propre famille, si honorable, pourrait se trouver un traître à sa classe, que lui-même pourrait en arriver à servir la Main Rouge, se faisant ainsi renégat et coupable d’intelligence avec l’ennemi. Après tout, une organisation clandestine telle que la Main Rouge a, plus qu’aucune autre, besoin d’assurer le transfert de biens et personnes en toute sécurité, et discrétion.


Anton n’a ni le visage, ni la carrure d’un combattant. À vrai dire, il ne le serait jamais devenu si les circonstances ne s’y étaient pas prêtées. Pourtant, sous ses apparences frêles, sa petite taille, et ses amples vêtements, se cachent en réalité un corps et une musculature qu’il entretient rigoureusement. Il ne manquera d’ailleurs pas de faire regretter leurs sourires méprisants à quiconque pourrait mettre en doute ses capacités. Car sous ses apparences fébriles, il est tout bonnement impressionnant lorsqu’il s’agit de maitriser son propre corps, tant en agilité ou en force qu’en endurance.

Il ne quitte que rarement l’attirail généreusement fournis par la Ligne Rouge, ou les quelques cadavres trouvés ça et là. Aussi le voit-on en général habillé d’un pantalon de treillis kaki, d’un haut de treillis typique de l’armée Russe, de toute évidence trop grand pour lui, ainsi que de gants de combat noirs qu’il n’enlève pas même pour manger. Vissé sur ses épaules il porte un sac à dos d’un brun très foncé, couteau ancré sur la lanière droite, lampe de poche à dynamo sur l’épaule gauche. Enfin, il ne serait pas vraiment lui-même sans son très cher AN94, suspendu par la crosse à son épaule droite, et qu’il ne quitte tout bonnement jamais.

Comme la plupart des habitants du Métro, son teint est pâle, et on peine à deviner la couleur de ses yeux verts, qui n’ont jamais vu la lueur du jour. Sous ses cheveux bruns, plutôt courts dans l’absolu mais plus long que la plupart des militaires de la Main Rouge, on peut voir un visage aux traits relativement fins marqué par de nombreuses, quoique bénignes, cicatrices. N’ayant pas connu la guerre, et assez peu la malnutrition, son visage est plutôt plaisant, dans la mesure ou un visage marqué par la vie en profondeur peut l’être. Il est pour le moment imberbe, ce qui lui vaut parfois quelques moqueries.



Anton est un jeune idéaliste tel que la Ligne Rouge en raffole. De son point de vue, les stations de la Hanse ainsi que celles du V.A.R. ne sont gouvernées que par de viles corrompus qui exploitent leur peuple. Il est donc du devoir des stations libres d’encourager la révolte des opprimés, quitte à répandre sur le sol le sang des séditieux. Car ce n’est qu’une fois l’ensemble des stations enfin réunies que le l’humanité pourra recouvrer sa liberté d’entant.

Porté par ce puissant idéal, le jeune homme n’a qu’une crainte, celle d’abandonner ce qui lui reste de famille : son petit frère, encore en âge de fréquenter les jeunesses révolutionnaires, et sa mère, très affaiblie par la maladie. Il y a peu, il aurait donné sa vie pour la Ligne Rouge, convaincu que son sacrifice serait reconnu et généreusement récompensé. Mais aussi naïf qu’il ait pu être, il n’est plus dupe. Il sait que la révolution n’est pas ce qu’elle prétend être, que la Ligne Rouge est en son sommet corrompue, et qu’ici aussi, un jour, une juste révolution éclatera à nouveau.

Mais à quoi bon se révolter s’il n’est pas d’espoir en un avenir meilleur. C’est dans le but de raviver cette flamme à l’agonie qu’Anton a commis le plus terrible des crimes, en rejoignant la Main Rouge. Sédition qui, s’il devait être découvert, lui vaudrait la peine de mort, ou pire encore. Pour sauver sa mère, ainsi que tous ceux qui seraient dans le besoin, la Main Rouge agit dans le but de retrouver les connaissances des peuples de la surfaces. Tant de merveilles restent à découvrir, tant de trésors restent à offrir.

Il sait que la tâche ne sera pas facile. Mais le labeur ne l’effraie pas. À cœur valeureux rien d’impossible, surtout lorsque la tâche est juste.

Car le peuple, unis, jamais ne sera vaincu.

Anton n’a certes pas la carrure d’un guerrier, mais dispose néanmoins de qualités remarquables et recherchées dans les rangs des colporteurs. Courage, témérité et sang-froid font de lui un camarade en qui on peut avoir confiance, même s’il n’est pas vraiment une lumière.
Le colporteur dispose des enseignements de base que l’on peut attendre d’un jeune homme ayant quitté l’école à 16 ans. Il a ensuite suivi un entrainement intensif durant une année entière dans le but de devenir colporteur, spécialisé dans la sécurité des convois. Il connait donc le maniement des armes, les parties explorées des sous-sols Moscovites n’ont que peu de secrets pour lui, et il sait s’y déplacer en minimisant les risques d’y perdre la vie.



Voici la liste de ses biens de valeur, et ce qu’il emmène en général avec lui en mission. J’omet les babioles dont lui et sa famille disposent dans leurs quartiers.
- Un AN94 avec deux chargeurs de 30 munitions fixés ensemble.
- Un pantalon de treillis kaki. Un haut de treillis trop grand pour lui, camouflage typique russe.
- Ceinture, gants de combat, chaussures, T-shirts, sous-vêtements, etc…
- Un sac à dos (30 litres) brun foncé.
- Un couteau de combat et son fourreau.
- Une lampe à dynamo sans batterie (n’éclaire que lorsqu’on tourne :D).
- Un briquet à essence.
- 20m de corde para.
- Deux doses de calmant pour sa mutation.
- À manger. Grande gourde en acier.
- Fil piège relié à un piège sonore mécanique.


Outre les petits bobos du quotidien qui parfois peinent à guérir et laissent de vilaines cicatrices, Anton a par deux fois été sérieusement blessé en opération. Une première fois mordu à la jambe par une espèce de loup mutant, dont il garde de sérieuses marques sur la jambe droite ainsi qu’un tibia fragilisé, et une seconde fois poignardé au flanc droit par un bandit qui par miracle ne parvint pas à lui percer un poumon, mais qui lui brisa une côte qui depuis est restée flottante.

Mutation: Tact (i.e. toucher) surdéveloppé
Anton a la capacité de ressentir par le toucher les infimes vibrations qui traversent la matière. Travaillant activement à la maîtrise de cette mutation, il est aujourd’hui capable dans une certaine mesure de sonder la matière, devinant par exemple l’existence ou non d’une cavité par-delà un mur, ou de sentir les pas d’une personne arrivant au loin. Il peine cependant parfois à inhiber ce pouvoir dans les moments de stress, le rendant particulièrement sensible à la douleur, ainsi qu’aux vibrations alentour. Pour atténuer ces effets secondaires, il porte en permanence des gants qu’il doit cependant enlever pour pouvoir utiliser pleinement son pouvoir. En cas d’urgence, il peut également consommer un calmant qui inhibe son pouvoir.

En pratique, pour déterminer la réussite ou non d’une action nécessitant l’utilisation de ses facultés, un dé pourra être lancé avec pour objectif de faire un score plus élevé qu’un seuil qui dépend de la difficulté. Plus le score sera au-dessus du seuil, plus les détails perçus seront nombreux. Plus le score sera au-dessous du seuil, plus Anton sera induit en erreur, avec l’impression de ressentir des choses qui n’existent pas.

De plus, indépendamment de la réussite ou non d’une action, Anton a parfois du mal à inhiber son pouvoir, avec des effets allant d’une simple gêne, à une crise de douleur insupportable. Ces effets secondaires seront d’autant plus probables, et durables, qu’Anton fera usage de son pouvoir et/ou se trouvera dans une situation stressante. Là encore, un dé pourra être lancé de temps à autre pour déterminer la présence et, le cas échéant, l’intensité des effets secondaires. Dans les cas où son pouvoir deviendrait incontrôlable, Anton pourra consommer un calmant à la composition douteuse et aux effets secondaires plus ou moins déplaisants.




Ceux qui peinent à survivre n’ont que peu de temps pour les loisirs. Anton travaille principalement à assurer la santé de sa mère, affaiblie par la maladie, et son petit frère, trop jeune pour travailler. Pour cela, il doit satisfaire ses supérieurs, et pratique donc avec abnégation son métier de colporteur et soldat au service de la Ligne Rouge.
En plus d’exercices physiques qu’il pratique quotidiennement, il travaille activement au meilleur contrôle de sa mutation, et a accepté dans une certaine mesure de laisser la Main Rouge expérimenter sur lui, en échange de médicaments pour aider sa mère.
Dans ses rares moments de loisir, il aime jouer avec son frère, ou traîner avec ses amis.

Dans la petite pièce réquisitionnée pour l’occasion, un jeune homme se tenait droit, silencieux, les mains jointes derrière le dos, le visage perlant de sueur à cause de la chaleur environnante. Il travaillait ici depuis trois mois maintenant, l’enfer sous terre, la grande forge de la Ligne Rouge, un emploi de circonstance particulièrement difficile, surtout pour un jeune homme âgé de 15 ans à peine, mais il n’avait pu trouver d’autre emploi capable de subvenir aux besoins de sa famille.

Le jeune homme attendait patiemment que l’homme assis devant lui, les yeux rivés sur quelques feuillets posés sur le bureau, daigne lui adresser la parole. Silence gênant, éreintant, rompu seulement par les claquements vifs des pilons de la forge qui frappaient en contrebas.

- Camarade Anton Pavlovich Leonidov. Dit l’officier sans même lever les yeux.
- Répondez quand on vous adresse la parole ! Reprit-il un peu plus tard, toujours les yeux rivés sur ses documents.
- Oui. Répondit le jeune homme, hésitant, avant de se reprendre. Au rapport, Camarade Capitaine !
- C’est mieux, rétorqua l’officier, en levant finalement les yeux vers le jeune homme.

Anton, comme la plupart des adolescents de son âge, avait passé les dernières années au sein de la jeunesse révolutionnaire, sorte d’école pour prolétaire alternant entre éducation scolaire, sportive, travaux d’intérêts généraux et bien entendu endoctrinement. Aussi soutenait-il fièrement le regard de l’officier recruteur, tel qu’on le lui avait appris.

- Je vois ici que votre mère est souffrante, c’est regrettable. Dit-il d’un ton neutre en replongeant le regard dans ses papiers. Et vous avez perdu votre père également. Une épidémie de pneumonie c’est bien ça ?
- Oui, Camarade Capitaine. Répondit le jeune homme, bien conscient que les regrets qu’on lui exprimaient n’étaient pas franchement chargés d’empathie. La Ligne Rouge ne pouvait en effet s’encombrer des infirmes, mais ne pouvait non plus les éliminer, ou du moins, pas sans un minimum de discrétion.
- Je vois aussi que vous avez un petit frère de 7 ans. Une chance que la maladie ne vous ai pas atteint. Reprit le militaire, d’un ton plus sincère cette fois-ci. On peut remercier les hommes des services de santés pour la quarantaine qu’ils ont rapidement mit en place pour vous protéger, vous et vous proches. N’est-ce pas ?
- Oui, Camarade Capitaine. Répondit-il machinalement, en se rappelant les 8 semaines infernales qu’ils avaient passées, lui et son frère, dans les locaux insalubres qui servaient de zone de quarantaines. Ils avaient été placés là un matin. À leur sortie, leur père était décédé, et leur mère était devenue infirme.
- C’est bien, jeune homme. Dit l’homme d’un ton apaisant en relevant les yeux vers Anton. Nous savons à quelle point ces épreuves ont pu être difficiles, et apprécions tout particulièrement la dignité dont vous faites preuve, vous et votre famille.

L’homme se leva, puis se tourna vers une fenêtre noircie qui donnait sur la forge, en contrebas, où les marteaux et presses martelaient à toute heure l’acier rougeoyant, chaque coup laissant voler dans les airs une gerbe de fer rougeoyant, évoquant à tout un chacun la nostalgie d’une grandeur passée.
- Les temps sont durs, il est vrai. Comme vous le savez, nombreux sont ceux qui cherchent à nuire à la révolution. Pourtant, l’Internationale sait se montrer généreuse envers ceux qui la servent avec loyauté.

Il se retourna alors, un très léger sourire aux lèvres, tel qu’aurait pu arborer son père.
- Camarade Anton Leonidov, je ne vais pas y aller par quatre chemins. La Ligne Rouge vous offre l’insigne honneur de rejoindre les rangs des forces révolutionnaires, au sein du 3ème détachement de colporteurs. Dit-il d’un air solennel, avant de marquer une courte pause. Si vous l’acceptez, vous suivrez une formation d’une durée d’un an, à l’issue de laquelle vous serez opérationnel. En tant que colporteur, vous aurez l’honneur de soutenir nos camarades au-delà des stations libres. Vous serez la main que l’Interstationale tend aux peuples opprimés. Et il va sans dire que la Ligne Rouge vous récompensera vous et votre famille, aussi longtemps que vous honorerez vos engagements.


Une signature, une main serrée, et l’affaire fut conclue. Avec le recul, Anton savait bien qu’on ne lui avait pas laissé de choix, ce fameux jour. Mais il ne regrettait rien, pas même les risques, pas même les blessures, pas même les camarades qu’il avait vu tomber. Ce qu’il avait fait, il l’avait fait pour ses proches, pour ses amis, pour les prolétaires exploités de la Hanse ainsi que les scientifiques opprimés de Polis.

Il avait toujours été un citoyen modèle, et aurait d’une certaine manière souhaité pouvoir le rester. Il était de son devoir de servir la Ligne Rouge, mais il devait avant tout servir ses convictions. Deux chemins à priori parallèles qui pourtant avaient divergé quelques années plus tôt, lorsqu’il réalisa que ses aptitudes d’éclaireur n’avaient rien de naturel. Il lui fallut un certain temps pour admettre qu’il était un de ceux envers qui il avait jadis ressentit tant de méfiance. Un mutant, un monstre, une créature, autant de noms qu’on donnait aux personnes telles que lui. Il craignait lui aussi de devenir une de ces choses qui hantaient la surface. Un jour, peut-être, devrait-il avoir le courage de mettre fin à ses jours. En attendant, il savait ne pouvoir partager ce secret avec personne, pas même ses amis, ou sa famille. Rester discret n’avait pourtant rien de facile. Tantôt utile lors de ses missions, où il devait prendre garde à ce que personne ne devine ses capacités extraordinaires, tantôt traitre lorsqu’il peinait à inhiber sa sensibilité accrue, ce pouvoir devint la preuve vivante que les dirigeants de la Ligne Rouge n’étaient pas omniscients. Avec le temps, et à mesure qu’il visitait les autres stations, il réalisa que la corrompuption gangrénait également les plus hautes sphères de la Ligne Rouge. Aussi rejoint-il la Main Rouge lorsque l’opportunité se présenta. Anton n’avait rien d’un scientifique, mais il était un colporteur de talent, et avait donc une connaissance approfondie des couloirs du Métro, sans compter sur le fait que son pouvoir intéressait fortement les adeptes de la secte…

▬ Age : 29 ans.
▬ Avez-vous lu le règlement ? Faut bien.
▬ Système de jeu choisi : Roulette Russe

▬ Surnom : J’ai eu de nombreux noms au cours de mes nombreuses vies.
Passion, loisirs : Tant de choses à vrai dire, je suis un hobbychangiste frénétique. Piano, Équitation, Éscalade, Escrime, Karting, jeu de Go, Pilotage de Drone, Randonnée, Tir à l’Arc…

▬ Comment avez vous découvert le forum ?  On m’en a parlé.
▬ Des suggestions ? Quelque chose à dire ? Un dernier mot ? Je ne dirais rien, même sous la torture.