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Kir Sokolov
Date d'inscription : 09/05/2018
Messages : 6
Double-compte : Alexandre Prokhorenko
Kir Sokolov
Ingénieur-chercheur
Dim 13 Mai - 12:55
Ingénieur-chercheur

Passeport
Age :: 58
Patronyme :: Timurovich
Surnom :: Xénon


And none will be lost, like blood down the drain.


FACTION :: Polis – Main rouge
PROFESSION :: Ingénieur - chercheur

NOM :: Sokolov
PRENOM :: Kir
PATRONYME :: Timurovich

DATE DE NAISSANCE :: 28.12.1987
ÂGE :: 58
TAILLE :: 1.85

GENRE :: M
SEXUALITE :: Active


Descriptions

Profession & Faction

Devant les points de contrôle de Polis, il présentera des papiers d’identification en règle, avec un statut de brahmane. Pour traverser la Hanse, il produit un titre de séjour valide tamponné au jour même. Les camarades de la LR ne lui demandent plus sa carte du Parti. Il ne se rend pas souvent à VAR. Les membres du Conseil de Polis le considèrent comme une huile des renseignements de la Hanse. Les kombinates dominants de la Hanse le traitent comme un diplomate commercial de la Cité Lumière. Il est un industriel facilitateur d’affaires inodore et incolore pour le Politbureau de la Ligne Rouge. Parfois, il doit reprendre ses documents d’identité des mains du soldat qui aurait eu l’idée de le contrôler, parce qu’il ne s’est pas donné la peine de retenir l’énième pseudonyme façonné pour sa traversée. Les fidèles de la Main Rouge ne se souviennent pas d’un temps où il n’était pas des leurs, et il les connait tous, des premiers aux derniers. Les rapports des Surveillants passent entre ses mains en cas de percée majeure. Qui peut se targuer de connaitre sa véritable identité ou ses véritables fonctions au sein du Métro ? Les morts, probablement. Ou ceux qui ne sont pas en mesure de se faire entendre et de communiquer, parce qu’ils n’ont ni cordes vocales ni entendement suffisamment humain. Il n’y a rien chez lui, depuis son existence jusqu’à son appartenance même et l’endroit de sa loyauté, qui ne fût questionnable.

Rares sont ceux qui réaliseront que l’évolution des organismes vivants du Métro, ainsi qu’en surface, a quelque chose de monstrueusement accéléré. Un darwinisme à vitesses relativistes et luminiques en l’espace d’une trentaine d’années. Les radiations ont bon dos. Fascinante adaptabilité de l’humain, être circadien soumis au joug de la luminosité naturelle, et qui contre nature et toute attente, survit et se reproduit dans les entrailles de la terre. Redoutable vivacité des créatures, tapies dans leur niche d’obscurité, et qui par leurs pulsions cruelles, éliminent, recombinent et fusionnent leur génome, par l’invasion, l’hétérophagie, le cannibalisme et la reproduction. Une sélection naturelle déchainée. Une évolution orientée et influencée. Contrôlée ? Si seulement.
Limitation des dégâts, observation, recensement, conseil économique, politique et étiologique, le Métro n’est pour Kir Sokolov qu’un grand organisme vivant.


Physique

« Allons, Semyon Romanovich », gronda-t-il entre ses dents, conscient de n’avoir que très peu de temps. Le timbre de sa voix autoritaire traînait tel une herse de bronze, un air de défaite dans son sillon, tandis qu’il observait du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, l’ermite en haillons. Acculé au pied du mur, et cherchant peut-être à en traverser le béton, tant il poussait de son dos décharné et patinait de ses maigres jambes, le brahmane destitué était un miroir vieilli et défiant de son apparence et de sa prestance. Mais lorsque le digne échevelé se mit à aboyer et produire un vacarme de tous les diables, Kir, alias Xénon pour ce très vieil ami, se résigna à disparaître. Cette fois encore, il ne parviendrait pas à rallier Diogène à sa cause. Alors, d’une foulée énergique et leste, il courut le long du quai en vitesse et, passant sous une arche, écarta deux lourdes tentures avant de surgir en trombe sur l’allée de Borovitskaya, sans être essoufflé.

« Hey, vous ! » Un jeune kshatriya qui l’approchait avec un zèle martial des plus vigoureux et qui, après l’avoir dévisagé avec un peu trop d’insistance, parut étonné. Le quinquagénaire était plus grand que lui, plus large d’épaules aussi, et il était difficile de lui donner un âge à la décade près. Sous sa cape de brahmane en velours prasin, Xénon aurait pu faire tenir trois Diogène. Si ce dernier s’apparentait au chien, le premier avait une robustesse de bœuf qui mangeait toujours à sa faim. Et qui se soumettait volontairement aux travaux de l’airain. Sous le puissant éclairage de la station phare, sa chevelure blanche, soigneusement attachée, et sa barbe bien taillée, paraissaient de vif argent. Son regard héliodore était en perpétuelle fusion, reflet de la forge de son esprit en combustion. L’impatience savamment dosée qui forcissait les traits de son visage lupin devait être souvent resservie. Solokov aux nombreux noms produisait son impression sur les moins avertis et savait négocier ses effets sur les plus aguerris. Car l’attitude allait avec les perspectives, et les perspectives avec lesquelles il regardait ce jeune guerrier, ou ce politicien expérimenté, étaient vertigineuses. L’estafilade qui tombait sur son œil gauche n’était pas camouflée, et celle qui lui surplombait l’œil droit, au milieu du front, ne faisait qu’accentuer l’éloquence de son expression.

« Pardonnez ma méprise, circulez je vous prie », s’excusa le soldat, alors que l’homme avait déjà passé la main dans le pan de sa veste pour décliner son identité. Mais il n’en aurait pas besoin. Sous le velours, un long manteau de drap épais à la parementure qui n’était pas élimée, un col de chemise blanc immaculé replié sur une veste anthracite qu’aucune auréole ne ternissait Si les riches marchands de la Hanse menaient parfois grand train, ce brahmane devait avoir d’incalculables moyens. Mais en visite à la Ligne Rouge, c’est l’uniforme du Parti qu’il aurait endossé, sous un long pardessus brun châtaigne.

Kir Timorovich aimanta son regard quelque part au travers des rétines du kshatriya. Peut-être même avait-il cessé de le voir, tel un insecte pris au travers de l’ambre jaune de ses prunelles. Mais il finit par hocher la tête, et envoya une large main débonnaire à l’épaule du jeune homme, avec un tel naturel dans le geste, qu’il se passait d’avoir à revendiquer une quelconque légitimité. Puis il tapota, d’une empoigne ferme, perdant un grognement de satisfaction retardataire, avant de s’en aller. Après tout, cet exemplaire de la jeunesse métroïde était l’avenir de Moscou, de la Russie, et de l’humanité. Le soldat, quant à lui, était encore en train d’essayer de réaliser ce qui venait tout juste de se passer.

Mental

En février 2011, le lancement en grandes pompes de la fondation Initiative 2045 rassemblait toutes les figures médiatiques internationales que le cabinet de relations publiques du milliardaire russe Dmitry Itskov, avait su négocier. Scientifiques et entrepreneurs abonnés aux conférences TED, chef de file de mouvements transhumanistes lucratifs, gourous et charlatans technospirituels en tout genre, la mosaïque de personnalités en vogue revêtait autant de facettes qu’une boule de disco. Parmi eux, Stu Hamerstroff, qui eût le malheur d’aller féliciter ce jeune chercheur en neuro-optogénétique, fraichement rentré au pays, et qui n’était autre que Kir Timorovich Sokolov. Entre la fontaine à Champagne et l’immense sculpture de glace en forme d’hélice ADN, l’anesthésiste professeur émérite de l’université d’Arizona, alors âgé d’une cinquantaine d’années, se présenta avec sa barbiche et son anneau à l’oreille, et crut pouvoir flatter le post-doctorant de sa présence. Avant même qu’il n’ouvrit la bouche, le chercheur junior du projet Avatar A lui décocha, en termes plus crus et plus directs encore : « Vas servir ta pseudoscience de merde aux ignorants ou aux déments, ici tu n’as aucune légitimité. T’es payé pour faire l’otarie et secouer un ballon d’air sur son nez, et j’n’y verrais pas de problème, si tu ne manipulais pas un pauvre vieux atteint d’Alzheimer avec ton bullshit quantique à deux balles pour asseoir ta crédibilité auprès de visionnaires creux plein aux as. » Le pauvre vieux n’était autre que le mathématicien anglais Sir Roger Penrose, et le visionnaire creux, son actuel employeur moscovite. Et d’ajouter en lui envoyant une tape sur l’épaule : « Bienvenue à Moscou, connard ! »

Kir économisait son énergie mentale par la franchise et la spontanéité. La diplomatie, le mensonge et l’omission impliquaient l’élaboration et le gaspillage de ses facultés. Depuis les bombardements, avec le ralentissement minéral de son activité scientifique, il eut tout le loisir de développer les compétences sociales qui lui manquaient alors.
Le chercheur en optogénétique et l’ingénieur génétique fut successivement amadoué, menacé, dompté, passé à tabac et remis sur pied. Il connaissait sa propre valeur et son importance pour les projets des dirigeants. Il connaissait la valeur de son savoir. Avec défiance, il coopéra et se montra docile, pour quelque temps. Le temps qu’il fallût. Un beau jour, il leur dit : « Je suis avec vous. Oui, me voici, pleinement opérationnel. Au service de votre vision. » Et trois de ses compatriotes geôliers gouvernementaux succombèrent à une neuropathie foudroyante, en l’espace d’une semaine seulement. Plus personne n’eut l’idée de le manœuvrer et plus personne ne le menaça.
« Si quelqu’un vous menace, c’est que vous n’avez pas frappé assez fort », murmura-t-il à l’oreille d’un leader Rouge en 2021.
« Concédez aujourd’hui le quart de ce que vous reprendrez demain », souffla-t-il en coulisses des Conférences pour la paix, au Kombinate de la Hanse, en 2023.
« Vous devriez faire des stocks d’algues séchées », conseilla-t-il à un certain Gueorguï Asimovitch, avant qu’une épidémie viroïdaire n’infecte mystérieusement les cultures de champignons en 2035, provoquant destruction des productions, rationnement et famine dans le Métro cette année-là.  

Le pouvoir tue et fait vivre. La connaissance est le pouvoir. Et le pouvoir est une cime aigue, une singularité. La solidarité ne se rencontre qu’en descendant les degrés de la pyramide et c’est pourquoi Kir Timorovich Solokov est un altruiste et un philanthrope convaincu qui ne recule devant aucun code déontologique pour amener l’humanité vers le salut. Pour le bien des survivants, pour renforcer l’espèce humaine, pour l’aider à affronter les radiations, pour l’aider à accepter et traverser les différents stades de transmutations, dusse-t-il provoquer famine, guerre et forcer la sélection, Xénon ne recule devant rien, pas même devant le paradoxe auquel il doit en partie son surnom.


Compléments

Compétences

Lorsque les bombes sont tombées sur Moscou, Kir Timurovitch avait les bras enfouis jusqu’aux coudes dans une paire de gants articulés et étanches. Dispositif qui lui permettait de manipuler une dangereuse macrofaune mutagène, de l’autre côté de la vitre de graphène du vivarium 7, dans les laboratoires souterrains de la fondation Initiative 2045 du milliardaire néolutionniste Dmitry Itskov.
Enrôlé dans un programme d’espionnage scientifique sous couvert d’échanges universitaires, Kir obtient un PhD en neurosciences au MIT, spécialisé dans l’ingénierie optogénétique. De retour au pays, il poursuit ses recherches post-doc au Moscow Institute of Physics and Technology et jette une nouvelle lumière sur les xenorhodopsines, ces protéines qui peuvent être utilisées pour contrôler les cellules neuronales et musculaires dans les tissus vivants. Il cosigne le papier universitaire qui dévoile (partiellement) la conception de la protéine-outil baptisée NsXeR, et qui permet d’activer ou supprimer les signaux neuronaux pour déclencher ou éliminer des actions et des émotions. La découverte est classée secret-défense pour faire monter les enchères au gouvernement. Dmitry Itskov, qui crée entre temps le parti politique transhumaniste Evolution 2045, lui offre une place en or qu’il ne peut refuser. Le milliardaire achète le jeune scientifique en plus d’un droit de brevet. Kir Timurovich Sokolov entre en tant que chercheur junior dans le complexe d’ingénierie chimérique Initiative 2045, assigné au projet Avatar A, dont l’ambition n’est autre que de réaliser le rêve humide d’accession à l’immortalité à coup de neuro-interfaces, d’émulation cognitive, de bioroïdes extropiens et de mind-uploading théorique.

Longévitiste convaincu, la guerre n’est qu’un fâcheux contretemps, et la vie souterraine de bunker en stations, une série d’accommodements nécessaires. Kir a pris son mal en patience et en cela réside l’une de ses plus grandes compétences.
Il est un agent du changement et de l’homéostasie, une enzyme à l’échelle humaine, une navette-protéine sur rails dans une draisine. Ou encore, une main invisible des recombinaisons en cascade, des phénomènes dissipatifs et autopoïétique, inexplicables, qui se déroulent dans le Métro.  



Possessions

Kir n’est pas armé.
En fonction de son objectif et de sa mission, il transportera une valisette ou un sac contenant du matériel de pointe ou de simples fioles, des documents, des rapports, des photographies, des radiographies.
En revanche et peu-importe son but initial, il aura toujours plusieurs doses de sédatifs et une seringue électronique sur lui. Les règles sont strictes, il ne doit pas emporter de matériel de haute-technologie lorsqu’il se rend dans le réseau de la société métroïde de manière à prémunir le vol, et préserver l’état de dépendance des scientifiques de Polis et des ingénieurs de la Hanse.
Au fils des décennies, il s’est ménagé des points de chute dans plusieurs stations des différentes factions : Smolenskaya, Borovitskaya, Krasnye Vorota, Kitay Gorod, Taganskaïa, Kiyevskaya. Services, information, conseils, soins, balles, nourriture, il paie le silence et la location de bien différentes façons.

Antécédents médicaux

Kir faisait partie de la nouvelle génération d’expérimentateurs en biohacking des années 2010 et eut l’occasion de fréquenter, durant ses années de thèse au MIT, le milieu foisonnant des start-up génétiques sauvages, telle que Bioviva ou Ascendance. La sénescence de son métabolisme et de ses fonctions cognitives est largement retardée, bien qu’il ne présente plus l’apparence d’un quadragénaire.
Les cicatrices qu’il arbore sur le visage auraient aisément pu être résorbées avec l’injection d’une préparation à base de cellules souches cutanées. Mais, tout comme les stries profondes qui lui labourent le torse, les dorsaux et le haut des cuisses, elles représentent une marque de rappel. L’attaque d’un cobaye, en 2025, à la fureur duquel il réchappa de peu et qui avait appris, avec l’expérience, à ne plus le regarder dans les yeux.
La tonalité de ses prunelles est changeante, parfois d’ambre jaune, parfois de couleur pers. Un jeu de reflets, fugace pour l’observateur, une anomalie pour qui s’y fait prendre. La mutation de Kir n’est pas l’effet des radiations mais d’une auto-expérimentation élaborée avec Semyon Kudryavtsev, plus d’un quart de siècle auparavant. Son regard émet à volonté ou presque, une lueur polarisante ou dépolarisante qui gèle le système nerveux de sa cible entre 5 à 10 secondes en fonction de la résistance de celle-ci, et s’il ne déclenche pas de lui-même, la réactivation des neurones. La distance d'effet varie en fonction de l'éclairage ambiant (de 0 à 5 mètres). La captation sera beaucoup plus forte à proximité.
Cette faculté optogénétique lui a causé certains problèmes relationnels par le passé et lui en pose encore aujourd’hui. De plus, il découvrit très tôt et à ses dépens que l’épandage prolongé de ses homoncules photoniques avait tendance à le faire sombrer dans une sorte d’atonie et d’apathie.

Intérêts & Loisirs

La poursuite transhumaniste est ce qui le fait vivre et le ferait vivre au-delà d’un âge avancé, si les accidents n’étaient pas aussi brutaux dans le Métro. Des accidents de toutes natures qui échappent à son contrôle, et qui lui sont intolérables. C’est pourquoi il aime suivre de près, le déroulement de ses plans. Sans intermédiaire, sans surveillant ni rapporteur, il deviendra parfois l’instrument et l’observateur. Pygmalion moderne jusqu’alors aguerri aux distances et au détachement, Xénon sait parfaitement que tout est sujet au changement, que rien ne dure et ne demeure, et que l’évolution s’accomplit dans la continuité autant que dans la violence. Et qu’il est lui-même, comme tout le vivant, sujet à de tels mouvement. Mais le sait-il vraiment ?
Ses loisirs se confondent avec ses missions, ils ne sont que le prolongement d’un obsession faite vie, et faite passion. Lorsqu’il boit un verre d’alcool de lédon, il s’intéressera à la fabrication du breuvage, au secrets du brassage, et lorsqu’il aimera une prostituée, il la questionnera sur sa vision du monde, la sagesse misérable et miraculeuse à laquelle elle s’accroche, l’illusion qui lui fait accepter sa condition. Et lorsqu’il se lasse de toucher le fond des choses, il s’innonde l’esprit et les sens dans les vapeurs de pandorphines, n’ayant eu de cesse d’améliorer ses drogues de synthèse.



Histoire

2011 : Bibliothécaires

Allongé sur un transat de cuir blanc matelassé, le jeune Sokolov lorgnait d’un œil appesanti l’un des microscopes optiques Invitrogen, mis en veille.
« Mec, j’suis haut », annonça-t-il fièrement, d’un ton arrondi. Il avait baillé ses mots en expirant une épaisse fumée violine et iridescente. Son chef de service, Semyon Romanovich, lui prit le vaporisateur des mains et le fit tourner entre ses phalanges agiles, pour le plaisir d’observer le liquide scintillant relevé de thionines et de crésyl.
« On est au sous-sol », se moqua l’aîné. Du pouce, il actionna le diffuseur et contempla la nuée en surbrillance, avant d’en aspirer d’une traite jusqu’à la dernière molécule. « Faut pas gaspiller les substances chimiques pour tes loisirs récréatifs, tu vas te faire ficher. »
Kir regarda son supérieur d’un air étonné, la tête en lévitation sur ses épaules, tandis qu’il pointait son vaporisateur d’un index planant.
« Et par qui ? » demanda-t-il, feignant la vexation.
« Exactement », toussa Semyon, incapable de garder son sérieux plus longtemps.
Les deux hommes firent silence, bercés dans le ronronnement des machines, des centrifugeuses, et les gazouillis sonores des appareillages en travaux. Les orang-outans roux et les gorilles dormaient dans leur habitats individuels et transparents, sous l’objectif mobile des caméra de surveillance. Le vivarium 7 se trouvait au dix-neuvième niveau souterrain de la fondation, non loin de la bibliothèque Lénine.
« J’ai entendu dire que t’as rencontré Parish, aux States. Vrai, faux ? » Il lui rendit son vaporisateur.
« Ouais. »
« Ouais quoi ? »
« Ouais, j’ai fait les injections. »
Semyon produisit un long sifflement et se redressa en position assise sur son transat. Kir avait obtenu toute son attention. « Et alors ? Accouche, merde ! » Le jeune chercheur coula un regard embrumé sur le responsable de projet Avatar A, étirant une mimique d’embarras ou d’hésitation.
« Eh bien, avec hybridation in situ, sous FISH, ça se voit. La longueur de mes télomères s’est accrue de 15% environ. » Il se rallongea et fixa les hauts plafonds incrustés de discrets couloirs de ventilation
« Alors quoi, ça veut dire que t’as 12 ans ? » balança l’aîné, théoriquement convaincu, mais qui peinait encore à saisir les implications physicalistes de la thérapie gériatrique.
« Ecoute, j’en sais rien. Je ne me sens pas différent. » Il haussa les épaules dans le moelleux du cuir et soupira. « Trevor Arnold, le CEO d’ Ascendance est mort. »
« J’ai vu ça. Tu crois que c’est sa thérapie génique contre l’herpès ? Je garde un œil sur ses travaux depuis un bon moment, tout est en open-source. Je ne vois pas où ça aurait coincé, la transfection était sous contrôle. » Mais le rire montant de son cadet l’alarma. « Quoi ? »
« Bien sûr que non, ça n’est pas son biohack’ de foire qui l’a tué. » Un choc assourdi contre une vitre de graphène interrompit l’amorce de suspicion sur les pratiques de ce confrère très médiatisé.

Le gorille, immense, s’était rapproché et semblait porter un jugement sans appel sur les deux hommes. Kir plissa les yeux dans la brume onirique de sa drogue designer, persuadé d’entrapercevoir la trame du réel en une infinité de réseaux de spins étincelants. L’éclat changeant de ses rétines xeromorphées produisait une lueur polarisante ou dépolarisante, de plus en plus nette, et donnait à son regard citrine, un aspect reptilien dérangeant. « Retourne au lit, Boris ! » ordonna-t-il faiblement, sans avoir le courage de se redresser.
Semyon se releva et alla faire un tour devant le vivarium. Le bruit avait été causé par un projectile, lancé par l’un des gorilles. Un livre, échoué à la lisière du vitrage.
« Tu leur as donné… des livres ? » Les tests et les apprentissages étaient réalisés sur de grandes tablettes, plusieurs heures par jour, sous la supervision d’un éthologue.
« Ouais. Voir ces pauvres bêtes augmentées s’emmerder avec leur air intelligent me déconcentre. Avec un livre entre les mains, au moins, ils me donnent une confortable illusion, et je me sens moins coupable. »
L’ainé secoua la tête et jeta un regard désolé au cobaye avant de revenir s’installer au près du turbulant chercheur. Un nouveau nuage, poussière d’améthyste, flottait au-dessus du visage du jeune Icare, celui qui volait trop près du soleil. Il l’aspira tout comme il avait aspiré le premier, et l’expira par le nez. Sa vision se moucheta d’étoiles et les mouvements lents de Semyon produisirent une traine en sonar, et d’infinies retombées magnétiques. « J’ai un projet personnel à te proposer », lui annonça l’aîné.
« C’est quoi la politique des side-projects ici ? » répliqua il, méfiant.
« Tout ce qui nous motive à avancer doit être encouragé. Tu peux continuer tes… » Il dissipa la nuée de métabolites usités d’un geste de main négligé. « Mais dès le moment où tu utilises le matos et des matériaux biologiques modifiés sur site, dès le moment où tu t’injectes et te transfectes, ta ligne germinale devient la propriété d’Initiative 2045. Compris ? »
« Non, pas vraiment. Mais ça pue. Je ne suis pas la propriété de Bioviva et pourtant j’ai irrémédiablement altéré mon génome avec leur formule. C’est ça que j’aime chez les ricains. Enfin, c’était une clinique en Colombie… Pour échapper à la FDA, tu vois le principe. » Le détail juridique, probablement développé en un chapitre d’une cinquantaine de pages du contrat faustien qu’il venait de signer, ne lui disait rien qui vaille et le mit de mauvaise humeur. « Alors ? T’étais sur le point de me demander d’ajouter un interrupteur optogénétique dans le système nerveux des cobayes, parce que la communication moléculaire via récepteurs olfactifs synthétiques, c’est bien beau, c’est plein d’empathie, mais ça sert à rien si tu peux pas commander et marionnettiser le sujet, n’est-ce pas ? » Il avait balancé la chose d’une traite et d’un ton des plus désinvolte, s’offrant le luxe d’un reniflement distingué, tandis qu’il regardait dans le vague, les paupières lourdes.

« Tu… lis déjà dans les pensées ? » La question était on ne peut plus sérieuse, Semyon le fixait d’un air médusé, figé sur son transat.
« Non », pouffa le junior en un ersatz de rire hautain, « c’est juste que le désir de domination est très humain. »

Du haut de ses 25 ans, Kir Timorovich Sokolov avait l’impression de se tenir au sommet du monde. Au travers de l’épais brouillard irisé, les lois des hommes ne s’appliquaient pas à ses semblables. Il se voyait comme un Daedalus des temps modernes, fidèle aux préceptes de liberté morphologique des biohackers, avec pour ambition d’ouvrir la boite de Pandore pour l’humanité entière et faire un pied de nez à son antagoniste idéologique, qu’il détestait autant que sa mère patrie haïssait les Etats-Unis. Elain Mark, autre visionnaire à l’image de son employeur, auquel il reprochait l’enrichissement exponentiel sur le dos des travailleurs. Phagocytant les subsides des fonds publics gouvernementaux, sa némésis produisait des technologies mirobolantes élitistes sans aucun retour à la population. Les actions surévaluées qu’il revendait ensuite empêchaient le gouvernement, investisseur initial, d’en racheter des parts, tenant les autorités publiques à l’écart, avec un chiffre d’affaires qui montait jusqu’à Mars. Le jeune chercheur était alors, comme nombre de ses pairs, un homme plein de bonnes intentions au service d’une grande corporation. Les bombardements lui coupèrent les ailes, brusquement, l’obligeant à une adaptation évolutionnaire bien moins excitante que la destinée qu’il s’était tracé. C’était ce qu’il avait d’abord cru.


2012-2020 : Misanthropie

Depuis plus d’un mois déjà le milliardaire avait quitté Moscou et laissé la gestion de sa fondation, structure parmi d’autres, entre les mains d’une armada de financiers et d’administratifs. Les scientifiques et ingénieurs des unités de recherches des projets Avatar étaient une espèce à part qui fonctionnait en parfaite autarcie et qui ne remontait que rarement en surface. Tout le nécessaire d’une vie accomplie se trouvait à leur disposition de manière à ce qu’ils en oublient jusqu’au monde extérieur, celui-là même qu’ils espéraient révolutionner. Mais la situation technopolitique des affaires humaines menaçait les intérêts de leur saint patron qui ne tarda pas à émigrer vers les Etats-Unis, où il fut accueilli à bras ouverts avec un package de possibilités d’investissements infinies. En plus de son portefeuille, il embarqua quelques-uns de ses hochets les plus prometteurs et tenta de convaincre sans grande persuasion, ses dernières et talentueuses acquisitions, tout en se félicitant de leur véhémence, quant à vouloir garder la maison. Dans l’attente d’une régularisation de la situation globale, ils étaient une dizaine, sans compter les nombreux occupants des vivariums, à faire aller la fondation et poursuivre leur vocation. Hors de question d’abandonner leurs travaux pour une anicroche et un concours de dissuasion, les combats de coqs de la politique internationale étaient le cadet de leurs soucis, et la raison pour laquelle le monde était si mal loti. Puis la terre s’ébranla sous les bombardements, et les tremblements du séisme résonnèrent, vibratoires, jusqu’à cent mètres sous la capitale. Mort à la surface, longue vie aux modules à fission portatifs et aux mensonges d’Etat. Sans gloire, ils plongeraient dans le nouveau paradigme politique qui leur était imposé.

Le chef de projet de Kir Sokolov, Semyon Kudryavtsev, était à son poste de conseiller scientifique honoraire à la grande Bibliothèque, donnant une conférence d’épistémologie à un parterre d’étudiants de l’Institut Polytechnique. Il ne le retrouverait que quelques années plus tard, lorsqu’il se décidait enfin à rejoindre la grande société des survivants, celle qui s’était organisée dans les stations antiatomiques du métro. Les couloirs de jonction avaient toujours été là, d’après les plans architecturaux de la fondation, indiquant les issues d’évacuations qui permettaient aux laborantins de gagner le vaste réseau souterrain soviétique. Parce que l’instigateur d’Evolution 2045 était un généreux mécène, investi dans le développement du quartier d’affaires de Moskva-City, le parlement de la Duma sut se montrer accommodant. Et le gouvernement ne manqua pas de profiter des installations accordées, lorsque la situation critique s’était présentée. Les parlementaires et l’exécutif présents au moment de l’assaut décisif prirent connaissance des lieux et les revendiquèrent, bénéficiant de toutes les installations technologiques et médicales qu’offraient la corporation. Les sous-sols de la fondation étaient devenus l’un des points relais des insaisissables dirigeants, et les unités de recherches dont Sokolov faisait partie, furent réquisitionnées en ces temps de force majeure, pour plancher sur les traitements antiradiations, et sommées de délivrer des thérapies géniques permettant aux bénéficiaires de survivre et s’adapter à ces nouvelles conditions. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? La lutte pour le pouvoir, polymorphe, ne faisait que commencer et n’aurait de cesse de muter.

L’isolement était une condition, l’esseulement en était une autre. Les accès à l’information étaient contrôlés, leur vision de l’échiquier technopolitique mondial était filtrée. Envolées, les banques de données génomiques collaboratives élaborées avec la participation de chercheurs et de volontaires du monde entier. Les fermes de serveurs russes étaient intactes, la preuve en était le minage continuel des monnaies virtuelles : mais à peine avaient-ils eu le temps de s’en faire la remarque, que les communications avaient été coupées. La spécialiste software engineering & IT,  Lesya, capturée dans les bombardements pour ne pas avoir voulu quitter le quinzième sous-sol avec ses puissants calculateurs, se sentait d’une inutilité déprimante, et plusieurs fois s’était-elle fait rabrouer par les gorilles de l’exécutif, pour avoir tenté d’ouvrir une fenêtre virtuelle sur le monde extérieur. Kir était à ce moment en convalescence, durement malmené pour sa forte tête, et digérait le nouvel ordre mondial. Lorsqu’il revint au dix-neuvième sous-sol, ce fut pour découvrir les vivariums quasiment vides, et seul Boris, Kaa, Platon et Musk, un gorille et trois orang-outans, l’attendaient sagement. Rongeant son frein et préparant sa vengeance contre les membres de l’apparatchik qui s’étaient arrogés le droit de le faire ployer comme Oppenheimer sur le projet Manhattan, le chercheur alla trouver l’informaticienne qu’il soupçonnait d’avoir commis le forfait. Car elle seule en dehors de Semyon et lui-même, possédant les accréditations, pouvait outrepasser les commandes de sécurité et ouvrir la boite de Pandore biohazard.
« Tu es devenue folle ! » s’était-il écrié, hors de lui.
« Nous allons tous le devenir ! » lui avait-elle répondu en hurlant.
Et ils noyèrent leur folie dans les bras l’un de l’autre avant de se lancer dans l’étude des modélisations bio-informatiques sur les mutations des cobayes échappés. Rien qui ne fût de bon augure.


2020 - 2045 : Main Rouge

Un jour Lesya s’en alla et ne revint plus. Puis ce fut au tour de Karina, la spécialise en nanomatériaux et interfaces supramoléculaires, qui laissa derrière elle des essaims de nanoparticules autoassemblantes et les recherches du projet Avatar B sur les bioroïdes. Des recherches, et non pas une gynoïde que le jeune Sokolov aurait certainement sût mettre à profit de bien nombreuses façons. Il était maintenant seul, sans compter les cobayes, avec les hommes du gouvernement qui allaient et venaient, entourés de leurs forces spéciales, et quatre collègues qui, comme lui, faisaient front et résistaient. Le réseau d’informateurs que la nécessité les poussa à développer n’abreuvait que partiellement leurs base de données, et les observations qu’ils parvenaient à glaner étaient insatisfaisantes, tronquées, manquant d’objectivité scientifique et de détails signifiants. La frustration et le désespoir finissaient par avoir raison de leurs esprits obsessionnels et analytiques, et pour lesquels l’accès à l’infinité des données était aussi essentiel que l’atmosphère ventilée, en ces conditions de confinement post-apocalyptique.

De nouvelles échauffourées entre ingé-chercheurs et gouvernementaux se produisirent, une mini guerre bactériologique s’étendit aux différents niveaux souterrains de la fondation, instiguée par le groupe des cinq. Deux collègues, techno-mercenaires de cette bataille de l’insanité, succombèrent à leurs propres armes, leur système immunitaire mutiné devant les antidotes qui devaient garantir leur succès. Des traces de sudation hématidroses, l’empreinte sanglante d’une main, détonant sur la paroi de blanc éblouissant. La paix serait le fait de la nécessité et non de leur volonté. Les ouraliens toujours allaient et venaient, vaquant aux mystères de l’Etat, posant leurs exigences, nouveaux visages arrivés de la surface et d’un monde extérieur que le trio de scientifiques ne pouvait plus qu’imaginer. Des tables rondes, des discussions, des accréditations et passe-droits comme autant de colliers et des laisses extensibles, permettant aux survivants des labos, d’aller récolter leur données sur place, dans le Métro, et d’infiltrer la grande société, de recouvrer leur humanité ou de ne pas perdre le peu qu’il leur en restait.

Polis, la Cité Lumière en expansion, les gardiens des savoirs et Semyon Kudryavtsev. Semyon Romanovich le brahmane qui commençait à manifester, lui aussi, les conséquences de leur petite expérimentation, leur projet de chenapans, résidus oniriques de leur mission transhumaniste. Semyon auquel il n’eut besoin de décrire les tranchées blanches, les bombes bactériologiques improvisées, la folie, la main rouge contre le mur étanche, canardés des engrammes de son cadet, incapable de contrôler l’afflux de qualia qui ne lui appartenaient pas. Car devant Kir Timurovich, l’érudit de Polis était sidéré, neurones moteurs incapacités par le regard polarisant, médusant, bleu-jaune ophique du jeune mutant. Transfecté du même injecteur, jumeau par le mutagène, Chernobog et Belobog d’éprouvette, son junior d’antan qu’il ne reconnaissait à peine, à la fois le même et déjà si différent, Kir Sokolov et ses xenorhodopsines. Tous deux possédaient les récepteurs et les transmetteurs qui, couplés, marionnettisaient le vivant, mais chacun en avait développé une part seulement, et se retrouvait tels les premiers hommes mythiques du Banquet de Platon, scindés sans ne jamais pouvoir compléter leur lacune, voués à l’imperfection et à la solitude.

S’il suffisait à l’un de fermer les yeux, l’autre ne fut pas aussi chanceux et dût négocier avec le temps, un infinitésimal contrôle de sa faculté en l’échange de celui de sa raison. Mais la mémoire et la raison de Kudryavtsev étaient en quantités suffisantes lorsque les deux comparses jetèrent les bases des services de renseignement scientifique et de l’espionnage néolutioniste qui, très vite, serait baptisé « Main Rouge ». Semyon emprunta le pseudonyme de Diogène et Kir celui de Xénon, ils rallièrent à eux trois autres larrons, dont les deux jeunes vétérans de la guerre des labos, et une proche amie du brahmane.  Les voilà cinq à nouveau, les cinq doigts de la main : les cinq membres fondateurs de la Main Rouge.

Les mailles s’étendirent, l’emprise de la Main Rouge grandissait, les données affluaient et enfin, ils pouvaient se remettre à observer, recenser, étudier, expérimenter et travailler à préparer la société katakhthonienne de Moscou au monde de demain. Captures et disparitions de mutants, trafic d’influence, conseil étiologique, conseil politique, lustrage de l’échiquier, culture du pion et des damiers, pour Kir autant que pour son avatar métroïde Xénon, les limites étaient floues et toujours repoussées. Un quart de siècle de présence sporadique dans la grande société du Métro, vingt-cinq ans au service d’une cause qui le dépassait autant qu’elle l’utilisait. Des attachements, nombreux et erratiques, des rencontres, passionnées et dramatiques, et des morts, beaucoup de morts, pour l’équilibre, pour l’éco-régulation. Semyon avait l’air de perdre la mémoire et la raison, Kir avait l’air de perdre son compas moral et sa compassion. Question de perspectives ou simple illusion.


2045 : Extropianisme

Les rutilantes draperies à la gloire de la Fédération de Russie n’avaient pas droit d’exposition sur les parois d’un blanc claquant et uniforme, recouvertes de résine époxydique. L’amour de la patrie était un matériau trop aisément inflammable. Planté d’un seul bloc, le module de son laboratoire paraissait n’avoir ni plinthes ni soudures, monolithique à l’image de son esprit. Le sol, résistant aux produits chimiques, s’étendait en un effet d’arrondi sous le reflet des éclairages incrustés qui projetaient leur photons crus sur les carreaux de vinyle blanc. Un environnement sous contrôle, rassurant. Confortablement renversé sur son siège, mains croisées sur son ventre et coudes reposant sur les accoudoirs, il  regarda son interlocuteur dans les yeux, fixement, ses prunelles irisées d’une faible lumière pulsée. Très lentement, et d’une intonation ferme d’où sourdait une pointe d’agacement, il répondit :
« Encore, une fois, je te le répète, j’ai lu et relu le rapport. » Un long sourire plat s’étira sur son visage, ridules d’expression masquée par la barbe taillée. Le dirigeant replet et rondouillard, un homme qui devait aimer le bon-manger, s’était figé sur place. Pétrifié sans crainte, engourdi sans douleur, il cessa simplement de fonctionner. Le chercheur baissa les yeux et soupira profondément. L’autre se réanima et fit mine de s’éclaircir la voix.
« Alors, tu confirmes que ce n’est pas à toi ? » demanda-t-il prudemment cette fois, sur la défensive.
« Ce n’est pas à moi. Je n’y suis pour rien », déclara platement le chercheur, avant de porter une main à sa figure et profiler les courbes des pommettes jusqu’à la mâchoire, d’un geste las et machinal. Il fermait fortement les yeux, un sillon de contrariété lui barrait le front.
« Alors c’est eux, c’est un psionique. Un Sombre, comme ils les appellent. »
« Ne les avaient-ils pas tous éradiqués ? » dit-il sans conviction, pris d’une immense lassitude, et comme insensible à tout ce qui pouvait bien arriver. Puis il poussa du bout des dents, en un élcair d’agressivité animale, subreptice : « Les imbéciles. »
Mais il n'était pas dupe de sa mauvaise foi. Il se rehaussa et envoya les avant-bras sur la station de travail, poussant négligemment la liasse du rapport vers son interlocuteur.
« Une suggestion ? » l’interrogea ce dernier, mal à l’aise.
« Ivanova. » Il n’avait pas même eu à réfléchir.
« Bien. »



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Anna Volkovar
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Anna Volkovar
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Mer 23 Mai - 21:45
Médecin-chirurgien

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Surnom :: Anya

Fiche validée ♥️

Félicitations, tu viens de réaliser tes premiers pas dans le métro de Moscou, ton personnage est donc validé !

Quel personnage ! Tu as réussi à le plonger au coeur d'intrigues et de conspirations d'une main de maître. Il ne sera certainement pas facile à incarner mais je suivrai tout ça avec intérêt. Hâte de voir ça o/

Avant de rp, il faut que tu penses à remplir ton profil : les champ contact pour ta fiche de présentation et ton carnet de bord, l'onglet "passeport" donnant des informations concernant ton personnage.

Il faut ensuite que tu créés ton carnet de bord dans lequel il faudra tenir à jour ton inventaire en fonction de tes acquisitions.

Et pour rp, il ne te manque plus qu'un compagnon. Pour cela, il suffit de se rendre au point rencontre et n'hésite pas à jeter un coup d'oeil au tableau d'affichage des missions.

Bon jeu !