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Mar 17 Avr - 7:31
Prospect Mira, un des centres névralgiques de La Hanse de part sa proximité avec l'alliance VAR, une place tournante du commerce et de toutes sortes de trafiques.
C'était ici que Oxana avait rendez-vous avec un marchand qui pourrait lui permettre de se joindre à sa caravane, ça tombait parfaitement, puisqu'elle avait  déniché une bonne affaire :  une cargaison de viande séchée, prêtes à être envoyée dans le coin de l'anneau qui serait le plus offrant, qui sait, peut-être même vers VAR ?

Elle attendait donc ce fameux marchand dans un rade tout flingué, avec un tenancier peu bavard en plus d'avoir une sale gueule, sans compter l'eau qui suintait des tâches de moisi situées au plafond et le coût des consommations bien trop élevé.  Pour vous faire une idée de l'établissement, vous pouviez imaginer une boîte de conserve géante avec 4 tabourets, 3 tables 8 chaises, un comptoir de fortune érigé à l'aide de 3 planches de bois. Elle avait réussi à se caler sur un tabouret à peu près propre, en face du comptoir. Sirotant un verre d'alcool plutôt pas mauvais, elle était très attentive à qui entrait et un peu impatiente. Le contact qui lui avait fait part du contrat, lorsqu'elle avait demandé à quoi s'attendre, avait simplement répondu :

-Un type un poil louche, avec une canne, toujours collé par une chauve tatouée qui grogne.

Simple comme description, du coup elle en était venue à attendre tranquillement que ce type un peu louche se pointe avec une chauve qui grogne.

Elle finit rapidement son verre, le tenancier marmonna dans sa grosse barbe :

-Un autre ?

Sans même y réfléchir Oxana acquiesça l'air impassible, les yeux plantés dans le vide.
Elle entendit un bruissement derrière elle, c'était la toile qui servait de porte d'entrée. Elle se retourna tranquillement, son verre à la main. Fausse alerte il s'agissait simplement d'un client quelconque qui venait prendre du bon temps sûrement après une dure journée de travail. Elle poussa un soupir qui se transforma en petit nuage de buée opaque, puis se repositionna face au comptoir et dévisagea l'homme qui lui avait servi ses consommations d'un peu plus près ... et ... le mec avait des moisissures dans sa ... barbe ? Putain le mec avait fusionné avec son bar ou quoi ? Une magnifique symbiose... Oxana détourna le regard et posa son verre, quelque peu dégoûtée.
Cette fois si elle scruta le client qui venait d'entrer, il devait avoir dans les 35 ans et il lui manquait tout les doigts de la main gauche sauf l'index, il commanda lui aussi une collation.

Oxana s'adossa contre le comptoir et vida son verre cul sec.

-Tout va comme vous voulez ma p'tite dame ? s'inquiéta le prioritaire du bar.
Ouais j'attends juste quelqu'un, déblatéra Oxana de son ton monocorde qui lui allait si bien.

D'ailleurs que faisait-il se quelqu'un ?
Sergueï Zinovieva
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Sergueï Zinovieva
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Lun 23 Avr - 13:50
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-Sergueï, calme-toi ! On n’a pas de temps à perdre avec ça !

Isaac tenait fermement le bras de sa sœur, la tirant vers lui avec le peu de force qu’il avait. Quant à la mercenaire, elle restait stoïque, en toisant un homme relativement massif qui avait bousculé Isaac plus tôt. Elle l’avait interpellé et lui avait intimé de s’excuser auprès de son frère. Une aura coléreuse dégageait de la mercenaire, elle semblait davantage feuler que respirer. Pour qui se prenait cet homme après tout ? Sergueï ne supportait pas le moins du monde qu’on touche à son frère et encore moins depuis les évènements qu’avait vécu la fratrie il y a de ça quelques jours.

De son côté, Isaac était au comble de l’inquiétude. Les Siffleurs étaient en nombre réduit depuis cette fameuse rencontre avec la Ligne Rouge. Isaac avait toujours pensé connaître ses compagnons de voyage, il avait alors été plus que surpris en les voyant se retourner contre ceux qui les avaient sauvés des bandits simplement parce qu’ils appartenaient à la station rivale de La Hanse. De ce fait, l’influence et la puissance des Siffleurs étaient largement revues à la baisse, ce n’était pas le moment de se disputer avec un inconnu. De plus, ça allait les mettre en retard pour l’entretien qu’ils avaient aujourd’hui.

-Seryoga ! Ça suffit, je te rappelle qu’on à faire aujourd’hui !

Isaac ayant élevé la voix, Sergueï se calma progressivement, les dents serrées, elle détourna le regard de l’homme et emboîta le pas à son frère, qui venait de reprendre la marche tout en s’excusant auprès de celui que la mercenaire avait ennuyé. Progressivement, alors que la colère bestiale de la tatouée s’estompait, elle sentait la culpabilité l’envelopper. Isaac lui faisait souvent la morale à propos de son impulsivité et de sa tendance à chercher le conflit. Mais rien à faire, elle ne parvenait pas à se contrôler. Ce n’est pas comme si elle n’essayait pas, loin de là. Simplement, elle ne supportait pas de voir quelqu’un s’en prendre à son frère. Ce qui la forçait à désobéir aux désirs pacifistes de ce dernier. Était-il fâché ? Certainement. Baissant la tête, à la manière d’un chien battu, elle murmura simplement.

-Désolé Isaac.

Ce dernier ne se contenta que de pousser un soupir. Il avait l’habitude de cette situation et n’avait pas l’énergie de réprimander à nouveau sa sœur, il préféra se concentrer sur l’entretien qu’ils allaient avoir avec une possible candidate aux rangs de Siffleurs.

Du côté de Sergueï le trajet se fit dans le silence et dans l’appréhension. Elle suivait son frère sans faire plus d’histoire. Ce dernier portait comme à son habitude un épais manteau ainsi qu’une chapka, périodiquement, il était pris d’une quinte de toux sonore. Sergueï de son côté portait un débardeur grisâtre et déchiré au niveau des côtes, accompagné d’un treillis noir, un holster ballottait contre son flanc gauche, contenant son pistolet-mitrailleur et à sa ceinture pendait son pied de biche fétiche. Ils finirent par arriver au lieu de rendez-vous. C’était une bâtisse minable. Sale. Le genre d’endroit où poivrot et déchets humains se réunissaient. Sergueï détestait profondément ce genre d’endroit.

Les Zinoviev entrèrent dans le bar, Isaac balaya la salle d’un regard, il nota la présence de trois personnes, dont une seule femme.

-C’est elle.

Déclara-t-il à l’égard de Sergueï avant de s’avancer vers la demoiselle en faisant claquer sa canne contre le sol. Serguei lui emboîta le pas. Son regard furetait un peu partout. Que cachait ce bar ? Une potentielle embuscade n’était jamais écartée. Il fallait toujours être vigilant.

-Et toi, la Chienne, tu veux quoi ?

Elle fut sortie de ses pensées par le barman qui s’adressait à elle.

-Un thé froid.

Sergueï détestait boire chaud. Elle détestait boire tout court, mais souvent ne pas boire était un motif suffisant dans les établissements du métro pour faire sortir les clients rabat-joie. Ce qui la sortit de nouveau de ses pensées, ce fut Isaac.

-Bonjour. Madame Orlova, je présume ? Je suis Isaac, fondateur des Siffleurs et voici ma sœur, Sergueï, elle est en charge de la sécurité de la caravane.

Sergueï resta un instant silencieuse. Se contentant de dévisager la demoiselle. Elle finit par parler d’un ton relativement sec.

-Tu sais te battre ?

La question était directe, un peu trop même. Isaac réagit rapidement en invitant la dénommée Orlova à s’asseoir à une table. Une fois que les trois personnes y furent assises, que les boissons furent apportées, Isaac reprit la parole.

-La question de Sergueï a pu vous paraître brute, mais nous avons récemment eut un problème avec nos membres. Nous avons donc besoin de savoir quelques petites choses sur vous avant de déterminer la nature de notre contrat. Vous comprenez, j’imagine ?

Isaac lança un regard à Sergueï comme pour vérifier sa réaction. Cette dernière fixait la demoiselle en face d’elle, sourcils froncés et les traits durs. Elle tentait de jauger l’interlocutrice de son frère. Frère qui poursuivit.

-J’aimerais donc, que vous nous parliez un peu de vous, de votre vécu. Et nous en ferons de même par la suite. C’est tout de même mieux de connaître les gens avec qui l’on va mourir, non ?

Isaac ponctua sa phrase par un sourire amusé et énigmatique.
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Dim 29 Avr - 16:17
Un bruit se rapprochait du bar, frénétique et régulier, bien sûr c'était la personne qu'Oxana devait rencontrer aujourd'hui. Il entra dans le bar en soulevant la toile d'entrée, derrière lui se tenait une femme tatouée.

Le "type louche" avait la trentaine et était emmitouflé dans un épais manteau, on distinguait à peine son teint maladif, le visage enfermé dans sa chapka. La jeune femme devait avoir l'âge d'Oxana, plus ou moins, elle était habillée bien plus légèrement, le long de sa cuisse se trouvait un pistolet mitrailleur, qui en plus des tatouages et du crâne rasé renforcé un peu son air sévère.
L'homme examina attentivement le bar et repéra rapidement Oxana étant donné qu'elle était la seule personne de sexe féminin dans la salle. Le tenancier s'adressa à la tatouée en l'appelant "la Chienne", Oxana avait déjà entendu ce nom, elle avait aussi entendu beaucoup d'histoires à propos d'une femme qui ne serait plus humaine et qui massacrerait des gens par centaines. Une autre rumeur rapidement relégué au range de légende du métro, sauf que celle-ci était vrai.Pour l'instant elle avait pas l'air de ressembler plus à un monstre que n'importe quelle personne qui arpentait les souterrains moscovites.

L'homme qui se prénommait Isaac se présenta, ainsi que sa soeur qui portait le doux nom de ... Sergueï ? Drôle de nom pour une femme, mais bon le métro était emplit de personne étrange et une femme portant un prénom masculin était loin d'être extravagant.Il s'était adressé à Oxana en l'appelant madame ... ce qui réussit à décocher un sourire intérieur à la marchande, on ne l'avait appelé comme ça depuis longtemps. Sergueï était donc la sœur de Isaac en plus d'être mercenaire, à chaque fois qu'Oxana en croisait un, la douleur de sa cicatrice se ravivait violemment, mais elle fit mine de rien. Malgré son ressentit acerbe envers les mercenaires Oxana n'était pas trop dérangé par Sergueï, le fait qu'elle soit la sœur de son potentiel futur associé la rassurait aussi un peu.
À peine Isaac s'était il introduit lui et sa sœur, que Sergueï lança une question d'un ton sec, presque menaçant, se battre ? Bien sûr qu'Oxana savait se battre tout du moins elle était assez forte pour se défendre et survivre dans les tunnels du métro. Elle ne savait que penser de cette intervention... si c'était une tentative d'intimidation, elle était ratée, mais dans le fond cette espèce de franchise très brut lui plaisait.

Isaac rattrapa rapidement la gaffe de sa sœur en indiquant à Oxana de s'installer à une table. Oxana ramassa son sac qu'elle avait posé non loin de son tabouret, elle y avait fourré l'intégralité de ses possessions, dont sa précieuse veste et son AKM. Elle s'assit en face d'Isaac et posa lourdement son sac sur le sol, le choc décala le rabat supérieur du bagage laissant apparaître le canon de l'arme. Isaac fut d'une honnêteté rare, surtout pour un habitant de la Hanse, surtout pour un marchand. Oxana se demanda si ces paroles étaient honnêtes où une simple fourberie pour mieux l'amadouer. Il voulait en connaître plus, sur Oxana... elle ne savait que faire... Isaac semblait tout de même être soit un bon acteur soit quelqu'un de très respectable. Elle décida à son tour d'être honnête, mais restant sur ses gardes, un marchand n'est jamais trop prudent.
Elle se lança en regardant Isaac dans les yeux, toujours avec son air neutre.

-Tout d'abord, je remercie votre excès de gentillesse, mais appelez moi Oxana. Mon vécu... Eh bien je suis née ici et j'ai grandis ici, je n'ai jamais connu mes parents. Je pense avoir eu une enfance tranquille.


Oxana trifouilla dans une des poches latéral de son sac et en sorti une photo qu'elle glissa sur la table, elle illustrait un jeune militaire entouré de prisonniers.

-C'est mon grand-père, il m'a tout appris, il était marchand dans le métro comme moi, il m'a enseigné comment bien commercé mais aussi comment se servir d'une arme et se défendre, dit-elle détourant son regard pour soutenir pendant quelques secondes celui de Sergueï. Sinon ça fait bientôt un peu plus de dix ans que je me balade dans l'anneau et un peu au VAR à la recherche de bonnes affaires, j'ai connu mon lot de galères et de situations compliquées mais je suis toujours entière et debout... je peux me sentir... chanceuse... j'imagine... c'est à peu près tout je pense.

Ce serait un honneur de mourir avec vous
conclut-elle en rendant son sourire à Isaac.

C'était la première fois que la jeune femme racontait autant de choses sur elle à des inconnus, c'était une sensation étrange, elle ne savait si elle était heureuse ou si elle regrettait son geste.
Juste après avoir fini de parler elle but son verre cul sec. Elle regarda intensément les deux personnes qu'elle venait de rencontrer.

-Maintenant à vous !
Sergueï Zinovieva
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Sergueï Zinovieva
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Jeu 3 Mai - 23:46
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Au moment où le trio alla s’asseoir et qu’Oxana posa son sac, Sergueï ne put s’empêcher de tiquer en voyant le canon de l’arme. Quoi de plus normal de se balader armée ? Qui plus est à Prospect Mira, où larcins, agressions étaient légions. Mais, pour Sergueï et sa paranoïa, l’arme signifiait bien plus. Elle pouvait potentiellement attenter à la vie de son frère. Elle ne laisserait pas la seule personne qui lui restait partir. Instinctivement, sa main gauche vint se lover contre son pied-de-biche. L’agrippant fermement.

L’arme de contact avait quelque chose de rassurant pour Sergueï. Dès son contact avec, ses pensées redevenaient claires. Froides. Précises.

Contrairement à sa sœur, Isaac écoutait avec attention ce que son interlocutrice disait, acquiesçant ponctuellement de la tête pour signifier qu’il écoutait et assimiler les informations. Il observa avec attention la photo, les sourcils plissés, comme s’il cherchait dans ses souvenirs les visages de la photographie. Abandonnant finalement, il continua d’écouter la marchande.

Sergueï dévisageait toujours Oxana. Son regard bifurquait parfois sur ces mains. Puis sur l’arme. Visage. Mains. Arme. Mains. Arme. Main. Arme. Visage. Visage. Lorsque les regards des deux femmes se croisèrent et s’ancrèrent l’un dans l’autre. Sergueï resta stoïque. Ne changeant pas d’expression. Elle conserva son visage méfiant et hostile. Mais intérieurement, la mercenaire s’interrogeait sur le geste d’Oxana. Que voulait-elle prouver ? La maigre expérience relationnelle de la tatouée lui avait appris que l’on soutenait un regard pour défier. Or, comment Sergueï pouvait-elle protéger quelqu’un qui la défiait ?

Un mouvement de sourcil trahit l’incompréhension de la mercenaire. Heureusement, la jeune femme aux cheveux châtains recommença à parler. La mercenaire ne disait toujours rien. Pourtant, chaque information donnée par la marchande était scrupuleusement analysée. Sergueï tentait aussi de percevoir le mensonge dans les mots de son interlocutrice. Sans grand succès. Isaac était plus doué pour cela. Ce n’est que lorsqu’Oxana termina sa présentation que Sergueï réagit.

-Personne ne va mourir.

Elle avait dit cela d’une manière sèche, rapide. Isaac ne put s’empêcher de sourire ; il était amusant -et intéressant- de tester les barrières de l’orgueil et de la paranoïa de sa sœur. Une idée lui vint soudainement, lui arrachant un sourire narquois. Il se tourna vers sa sœur et reprit la parole, l’air insouciant.

-Pour nous… Tu lui racontes Seryoga ?

La cadette de la fratrie tourna subitement la tête vers son aîné. Les yeux tellement écarquillés qu’ils auraient pu sortir de leurs orbites. Le roux soutint lui-aussi le regard de la rasée. Qui baissa les yeux et fini par se tourner vers Oxana. Changée. Il était aisé de deviner que Sergueï n’était pas préparée à un tel exercice. Bien moins sûre d’elle, elle passa quelques longues secondes à chercher ses mots.

-On…

Isaac avait l’habitude de mentir. Devait-elle le faire aussi ? Elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre.

-On est à la hanse depuis nos seize et dix-neuf ans. On était dans une station isolée avant. On s’est échappés quand notre père a voulu nous tuer. Maman, elle…

Le regard de Sergueï se perdit dans le vide tandis que sa voix se brisait. La jeune femme renifla. S’éclaircit la gorge. Releva le regard vers Oxana.

-Elle voulait qu’Isaac aille mieux. Il était malade à cette époque. J’ai bossé comme mercenaire pour la Hanse pour qu’il le soigne.
-D’où la canne.
-Humpf. Ensuite, on a fondé les Siffleurs et depuis, on voyage dans le métro en vendant des trucs et en cherchant des plant...

Isaac coupa subitement Sergueï, en s’éclaircissant la gorge et en lui jetant un regard des plus inquisiteur. Lorsqu’il se tourna à nouveau vers Oxana, il avait repris sa précédente expression et Sergueï s’était tut.

-Seryoga a assez bien résumé notre vie jusqu’à maintenant. Comme elle l’a suggéré, nous quittons assez souvent l’enceinte de l’Anneau. Pour ne rien vous cacher, l’une de nos prochaines destinations est Polis. Est-ce que c’est trop loin pour vous ? Trop risqué ?

Isaac avait joint ses mains l’une dans l’autre. Sergueï s’était contenté de plonger son regard inexpressif dans les iris d’Oxana.
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Sam 12 Mai - 4:14
Oxana écouta attentivement Sergueï raconter le récit du vécu de la fratrie, ça n'avait, semble-t-il, pas été une partie de plaisir, leur enfance, surtout, paraissait rude.
Isaac coupa brusquement sa sœur quand elle allait, peut être, en révéler trop sur leurs activités, ce qui ne tarda pas à éveiller la curiosité de la jeune marchande, qu'avaient-ils à cacher ? Isaac semblait plus particulièrement dérangé par les révélations accidentelles que Sergueï allait faire. Les pensées d'Oxana furent rapidement coupées par la proposition folle que Isaac allait exposer.

Ils voulaient se rendre à Polis et invitaient Oxana à les suivre... Sans déconner ? Polis ? C'était fou et beaucoup trop dangereux. C'était tout de même pas la porte à côté et il fallait bien penser l'itinéraire histoire de ne pas croiser une horde de mutants assoiffés de sang ou de ne pas trop empiéter sur la Ligne Rouge et énerver une bande de communistes sauvages, surtout qu'en tant que marchands de La Hanse ils étaient un peu le dernier symbole de la « bourgeoisie » ici bas, ce qui provoquait de toute évidence l'adoration des rouges.

La proposition d'Isaac avait quelque peu perturbé Oxana, personnellement elle ne s'était jamais rendue à Polis et n'avait jamais trop réfléchit à l'idée de se déplacer là bas. Le voyage na la dérangeait pas, l'occasion de voire le dernier bastion des connaissances et du savoir, « la cité lumière » comme ils l'appelaient.
Le voyage allait être périlleux, ils allaient sûrement faire des rencontres inopportune et faire face à des problèmes d'une complexité certaine.
Mais tout cela ne ferai pas reculer Oxana, comme souvent elle ne réfléchit pas longtemps à la question, et prit sa décision sur un coup de tête.

Après quelques secondes de silence elle répondit enfin à la question d'Isaac.

-Polis... Ça me pose pas de soucis. Il faudra juste bien définir l'itinéraire. Oxana prit un longue inspiration... Vous voulez discuter des détails maintenant ou plus tard ? S'enquit la jeune femme.

Elle restait tout de même perturbée par cette zone d'ombre que laisser planer la violente censure de Sergueï par son frère, et elle espérait pouvoir rapidement trouver des réponses à tous ce mystère.
Quels étaient ses mots déjà ?  Cherchant des plan... des quoi ? Sergueï avait l'air prête à donner plus d'informations... peut être que plus tard, si elle essayait d'insister elle pourrait connaître la vérité sur cette histoire.

Enfin bon pour le moment elle était en train de se demander si partir dans une aventure aussi périlleuse avec un individu qui lui cachait des choses était une bonne idée.
Mais, dans le métro, rare étaient ceux qui faisaient des vieux os et Oxana n'était définitivement pas de cela, si elle devait mourir éventrée par un mutant ou poignardée dans le dos par une chauve, soit, cela ne la dérangeait pas.

-Vous avez prévu le départ pour quand ?

Finit par demander la jeune femme, un sourire un coin se dessinant doucement sur ses lèvres.
Sergueï Zinovieva
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Mer 16 Mai - 23:31
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La réaction d’Oxana fit sourire Isaac. Lancer ce projet à la figure d’une potentielle nouvelle acolyte était audacieux. S’il se permettait ça, c’est parce que Sergueï se tenait à ses côtés. Stoïque. Autoritaire. Et aussi intimidante qu’elle pouvait l’être. Isaac utilisait sa sœur pour inspirer la confiance par la peur. Sergueï se devait de paraître puissante et sûre d’elle. Elle était le colosse inébranlable des Siffleurs. Puisqu’après tout, c’était grâce à elle que le groupe pouvait se permettre d’aller si loin de l’Anneau.

Isaac porta son verre à ses lèvres en souriant, il profita de l’occasion pour se pencher vers la table et ainsi se rapprochait d’Oxana ainsi, il pouvait parler un peu moins fort et échapper aux oreilles indiscrètes.

-Eh bien, quand pensez-vous être prête à partir ?

Isaac jeta un regard complice à Sergueï. Celle-ci acquiesça et se leva. Elle marcha jusqu’à la sortie, souleva le rideau d’un revers de bras. Elle passa la tête dehors, regarda un instant à droite, un autre à gauche. Elle lança finalement un regard à Isaac en faisant un signe de tête. Elle vit ce dernier se tourner vers Oxana.

-Les bars ne sont pas un endroit pour parler des détails. Le siège de notre groupe se trouve relativement près d’ici, vous nous suivez ?

L’aînée des Zinoviev ponctua sa phrase d’un sourire avant de planter sa canne contre le sol et d’appuyer dessus pour se relever. Il invita Oxana à la suivre avant de se diriger vers sa sœur.

Sergueï attendit qu’Oxana sorte avant de commencer à marcher. Elle finit par les dépasser. C’était au chien de berger d’ouvrir la marche. Le trio s’engouffra dans l’impressionnant marché de Prospect Mira. Des gens hurlaient en vantant leurs marchandises, d’autres discutaient des prix, d’autres se retenaient d’en venir aux mains. En bref, le commerce battait son plein.

Le regard de Sergueï analysait tout. Chaque individu. Chaque jambe. Chaque main. Chaque doigt. Son expression communiquait son agressivité sans limite. Ils finirent par sortir des allées du marché après seulement une poignée de minutes de marche. Sergueï alla ouvrir une vieille porte rafistolée et laissa les deux autres rentrer avant d’en faire de même. Derrière cette porte, se cachait une salle relativement spacieuse. Des tables et des chaises jonchées l’espace, quelques verres et bouteilles étaient disposés sur les tables. À proximité de l’entrée, se trouvait un meuble où étaient rangés divers couverts dans un état à l’image du métro. Sur le meuble, était posée une petite théière.

Et au fond de la pièce, accrochée au mur, trônait une grande carte de l’ensemble des stations du métro moscovite. Plusieurs fils de couleur y étaient accrochés. Isaac s’avança pendant que Sergueï fermait la porte. Très vite, cette dernière se dépêcha de rejoindre son frère.

-Voici notre QG, Oxana ! Ici, nous sommes libres de parler de tout ce qu’il y a de plus sensible !

De sa canne, il pointa un endroit de la carte, une station de l’Anneau ; Komsomolskaya, en souriant de toutes ses dents, il fit glisser sa canne en ligne droite, jusqu’à Polis.

-Nous allons traverser les stations de la Ligne Rouge.

Tout en reposant sa canne sur le sol, il appuya ses deux mains dessus. Il souriait, un sourire confiant, il avait le visage de quelqu’un qui savait ce qu’il faisait. Sergueï s’approcha d’Oxana. À un tel point que très vite, il n’y eut plus qu’un pied de distance les séparant.

-Tu en es toujours ?

Sergueï regardait Oxana dans les yeux. Le visage dur. Elle la jaugeait. Derrière elle, Isaac continuait de sourire. Impossible de dire lequel était le plus fou des deux.
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Dim 29 Juil - 17:14
L'attitude d'Isaac et de sa soeur avait été jusqu'ici assez particulière, il y avait comme une dissonance dans la fratrie, comme une sorte de léger malaise qu'Oxana avait sentit dès les premières minutes de leur entretien. Il y avait quelque chose d'indicible entre les deux et Oxana allait découvrir ce qu'ils cachaient, elle en fit la promesse.
Isaac se pencha, rapprocha ainsi son visage d'Oxana, elle ne broncha pas d'un poil alors qu'il lui posait une question sur ses disponibilités pour le départ.
-Dans une ou deux semaines tout au plus, j'ai deux trois trucs à régler et on pourra lever les voiles conclu-t-elle avant de siphonner le peu de boisson qui restait dans son verre.

Puis Sergeuï se leva et se dirigea vers la porte, alors qu'Isaac proposa à Oxana de se rendre au siège de son groupe... C'était peut-être un piège, si ça trouve depuis le début tout ceci n'était qu'une vaste fumisterie et elle courait droit à sa perte, elle avait tout de la petite souris accolée dans un coin par le gros matou.
Pourtant, la jeune marchande obéit plutôt docilement et attrapa son sac et commença à suivre la fratrie.

Sergueï partit devant juste au cas où, Prospect Mira n'était pas non plus un coin de paradis, avec son lot de trafiques en tout genre et d'organisations mafieuses. Disons simplement qu'il était possible de se faire détrousser assez rapidement si l'on n'était pas attentif, mais Sergueï était très attentif, une chance pour Oxana qui put se détendre un peu et mieux observer son collègue de fortune. Elle se demandait comment, dans un tel état de santé Isaac pouvait survivre dans l'univers hostile qu'est le métro, la loi de l'évolution avait repris le dessus avec la disparition de la civilisation, ce qui signifiait qu'on laissait donc les faibles derrières, et Isaac était faible. Le regard de la jeune marchande glissa doucement vers la garde du corps qui marchait devant, et se dit qu'elle avait fait un sacré bon boulot en gardant son frère en vie.

L'itinéraire se fit dans le silence, rythmé par les bruits de la canne d'Isaac frappant frénétiquement le sol. Ils arrivèrent finalement au QG des deux compares, c'était une grande salle meublé sobrement avec des tables est des chaises. Sur un mur trônait une grande carte du métro, qu'Oxana ne connaissait que trop bien, elle se rappela tous les itinéraires qu'elle avait fait et refait, certains tunnels qu'elle connaissait de fond en comble.

Puis Isaac établit son plan : passer par la ligne rouge.

Oxana ne réagit pas à l'annonce de la folie que venait d'exprimer Isaac. Elle le croyait déjà fou de vouloir aller à Polis, mais alors là c'était même plus de la folie, c'était ... inconcevable.
Isaac semblait trop sûr de lui, puis Sergueï se rapprocha de la marchande l'invectivant sur sa participation à l'aventure.

Oxana fit un pas, la distance qui la séparait de Sergueï, leurs visages ne se trouvaient maintenant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, elle soutenu le regard de son interlocutrice, la défiant presque, elle répondit nonchalamment.

-Bien sûr.

Trois tarés allait traverser la Ligne Rouge.
Le Destin
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Le Destin
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Mar 31 Juil - 22:14
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Deux jours plus tard.


Il marchait d'un pas décidé, traversant le hall bruyant de la station, zigzaguant entre les étals des marchands. Il fit soudainement un pas sur le côté, évitant de justesse un jeune garçon qui détalait de toutes ses forces, bourse en main et sourire en coin, encouragé par la fureur et les hurlements d'un commerçant absolument hors de lui.
Scène quotidienne, devenue presque banale à Prospekt Mira. La station-maché n'était qu'un immense bazar, où les trafiquants côtoyaient les colporteurs, où les marchandises de l'un devenaient moins sales dans les mains de l'autre ; mais tous devaient pourtant se plier à une règle d'or : seuls les soldats avaient le dernier mot en matière de négociation. La corruption faisait en effet partie intégrante du décor, elle aussi.


Il arriva enfin devant la porte de l'établissement, et espéra qu'elle résisterait une fois de plus aux coups portés. BAM. BAM BAM. BAM.

La porte s'ouvrit et l'homme entra sans plus attendre. Refermant derrière lui, il ôta son bonnet de laine et inclina légèrement la tête en direction de la fratrie Zinoviev.

"Isaac Ivanovitch. Sergueï Ivanovna... J'ai du nouveau pour les Siffleurs. Notre organisation doit effectuer une livraison. La récompense est à la hauteur du risque, comme à chaque fois. Et vous avez l'exclusivité pour le moment."

L'homme, unique contact des "Arrangeurs" auprès des Zinoviev, marqua un temps, avant de reprendre :

"Il s'agit de quelque chose de sensible, et nous avons besoin de mercenaires compétents et peu regardants. Je vous donnerai davantage de détails si vous acceptez le contrat. Autrement, j'irai le proposer à vos concurrents.

Je vous laisse quelques heures pour réfléchir, je repasserai."
Sergueï Zinovieva
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Sam 11 Aoû - 12:53
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e d’Isaac se posa sur l’épaule de sa sœur, avec un certain calme, les doigts maladifs serrèrent la peau tatouée avec une douce dextérité. Sergueï sentit le calme débordant de son frère l’envahir. Lorsque l’homme était entré et avait parlé, Sergueï avait fait volte-face. Son corps avait vibré de colère. Elle avait fusillé du regard l’intrus.

-Calme toi Seryoga. Ce n’est pas la première fois qu’on voit ce visage.

Perché sur sa canne, Isaac affichait un sourire satisfait face à l’homme, comme s’il s’y était attendu ou plutôt comme si, il avait cherché à ce que cette rencontre se fasse. Personne n’était au courant de la petite escapade que les Siffleurs avaient programmé, mais cet homme face à eux, semblait toujours avoir une longueur d’avance sur les activités des marchands. La vérité n’avait pas été compliquée à deviner pour le fondateur des Siffleurs ; leur QG avait été mis sur écoute, mais, au lieu de chercher à se débarrasser des divers dispositifs d’espionnage, Isaac avait préféré s’en servir pour murmurer des choses à ces employeurs énigmatiques. Si la fratrie n’avait jamais rencontré que cet homme, Isaac se doutait bien que l’organisation dont il parlait n’était pas des moindres.

Être le pion d’une organisation tentaculaire ne pouvait être que bénéfique pour les marchands.

Sergueï restait méfiante, de son côté. Elle ne faisait pas confiance à cette personne. Mais son frère lui avait demandé de se calmer alors c’est ce qu’elle fit. Relâchant ses muscles un par un et adoptant une posture moins agressive. Autant dire qu’elle n’avait pas l’air à l’aise. Du coin de l’œil elle observa Isaac parler.

-Nous accepterons certainement. Et attendons votre retour avec impatience pour avoir de plus amples informations.

Isaac adressa un sourire et un signe bienveillant à l’homme, d’un regard et d’un signe de tête, il ordonna à sa sœur d’ouvrir la porte à l’homme. La jeune femme s’exécuta, sans même un grognement.

Les Siffleurs n’avaient plus qu’à attendre.
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