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Stepan Volkov
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Stepan Volkov
Commissaire Politique
Lun 2 Avr - 14:57
Commissaire Politique

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Age :: 30
Patronyme :: Stepanovitch
Surnom :: Le Sombre
Les mains croisées dans le dos, le pas leste et décidé, le long manteau de cuir du commissaire politique battait furtivement ses jambes tandis qu'il se rendait à son bureau. De taille très modeste, situé au coeur d'Okhotny Ryad, collé aux "bâtiments administratifs" constituant le QG des autorités de la station, le bureau de Stepan Stepanovitch était très chichement meublé. Seul le strict nécessaire permettait d'accueillir deux personnes de l'autre côté de son bureau sur des chaises bancales, dans un décor somme toute très modeste. Le portrait du chef de la Ligne Rouge trônait derrière le siège défoncé de Stepan, juste à côté de celui de Lénine, tous deux fixant leurs regards sévères et confiants sur les personnes s'asseyant en face.

Après avoir extrait le supposé fugitif de l'emprise de ces aveugles de Polis, Stepan et son nouveau protégé s'étaient rendu au plus vite au sein de la station d'Okhotny Ryad, où se trouvait son bureau. Missionné par son supérieur direct lorsqu'ils avaient eu vent de l'accident aux frontières de Polis, le Sombre avait été dépêché en quatrième vitesse afin que les deux blessés ne soient pas poussés à parler de choses qu'ils n'étaient pas censé dire - ou pire, savoir. Et après avoir constaté que l'un des deux blessés ne parlerait plus jamais, et n'avait sans doute eu pour dernières paroles qu'un long râle d'agonie, il avait pu se concentrer sur le deuxième, apparemment en meilleur état.

Yvan Dmitrievitch. Artificier. Sans véritable dossier compromettant, quelqu'un d'invisible jusqu'alors auprès des autorités de la Ligne Rouge. Un bon citoyen en somme. Mais depuis cet accident, et son passage auprès de Polis, il devenait automatiquement quelqu'un à surveiller. Certaines personnes de la hiérarchie directe de Stepan lui avaient même suggéré de lui coller une balle dans la nuque à la première occasion : "pas d'homme, pas de problème", selon le vieil adage de certains anciens peu scrupuleux. Mais Stepan avait tracté pour transformer ce nouveau potentiel danger ambulant en une arme pouvant leur servir, et avait fini par obtenir gain de cause. Yvan Dmitrievitch deviendrait donc espion pour eux, faux traître à la cause communiste, chargé de prouver sa loyauté en recueillant du renseignement au profit de la Ligne Rouge.

Il avait donc laissé le futur transfuge qui s'ignorait auprès du poste de garde de la station, le temps que les formalités administratives soient dûment remplies, lui donnant ainsi un moment pour rassembler tous les éléments à sa disposition. Stepan aimait avoir un temps d'avance au minimum, voire deux, histoire d'être tranquille. Car le sentiment d'avoir les mains liées lui causait une insupportable sensation d'irritabilité qu'il ne réussissait à faire passer qu'en le faisant payer d'une façon ou d'une autre au salopard qui l'avait pris de court.

Et quand il s'agissait de prouver qu'il était imaginatif, Stepan avait assez peu de limites.

On toqua alors bientôt à la porte du commissaire politique, qui s'était mis à potasser tranquillement les dossiers qu'il avait au sujet des divers protagonistes de l'affaire. Il les referma alors sans se presser, et lança un tranquille "Entrez !" tout en se levant pour accueillir le nouveau venu.

- Yvan Dmitrievitch, bienvenue dans mon modeste bureau, déclara-t-il alors avec un sourire affable, je vous en prie, asseyez-vous, nous risquons d'en avoir pour un petit moment.

Il n'attendit alors pas que son invité prenne place dans une des deux chaises pour s'asseoir et ouvrir les hostilités. Il tenait une véritable pépite entre ses doigts, et il était pressé de la polir pour en faire ressortir toutes ses facettes.

- Bien ! Je tenais tout d'abord à vous dire que nous sommes tous très soulagés de vous avoir à nouveau parmi nous, entama-t-il ainsi, et je suis véritablement ravi de vous octroyer ce logement plus grand pour vous remercier de vos services rendus à notre grande Interstationnale. Prendre autant de risques pour la grandeur de notre Ligne Rouge, c'est faire honneur à notre idéal communiste de partage et d'esprit de sacrifice pour le bien commun.

Stepan s'accorda alors une pause, cherchant furtivement à deviner ce qui pouvait bien se tramer dans la tête de cet homme somme toute assez peu expressif, tout en faisant mine de trier ses papiers. Il s'empara alors d'un document qu'il remit à son invité, où figurait l'acte selon lequel il bénéficiait désormais d'un nouveau logement. Puis il eut un sourire, et son visage se fit aussitôt subtilement plus sérieux tandis qu'il se penchait en avant, son expression devenant celle d'un homme cherchant à se confier :

- Mais entre nous, nous savons tous deux très bien que vous vous fichez pas mal de mes belles paroles, poursuivit-il à voix plus basse, ce qui vous intéresse, c'est du concret, un toit au-dessus de la tête, de quoi manger et de quoi vous faire plaisir de temps à autres, je me trompe ?

Un air complice et sincère dans le regard, il se recula alors et continua plus normalement :

- J'aimerais pouvoir vous offrir tout cela, mais avant cela, nous avons besoin de votre aide, et quand je dis que nous en avons besoin, c'est - pour être parfaitement honnête - que vous n'avez pas vraiment le choix si vous voulez qu'on vous laisse tranquille. Parce que je sais ce que c'est, les gens n'aiment pas beaucoup me voir débarquer chez eux pour leur demander un petit service de temps à autres, et quelque part, je les comprends, les sacrifices ne sont jamais agréables, même pour moi. Et pourtant, il faut savoir agir pour le bien de notre belle Interstationale...

Le regard de Stepan se plongea dans les yeux d'Yvan l'espace d'un court instant, avant qu'il ne reprenne :

- Yvan Dmitrievitch, je ne vais pas m'appesantir plus longtemps, vous avez été au coeur de Polis, chez ces mêmes voisins qui nous ont jadis pris la Bibliothèque Lénine, et vous avez développé un contact de qualité au sein même de leurs élites. Cette femme que j'ai vu en votre compagnie lorsque j'ai enfin fini par vous trouver, pourrait nous être d'une grande aide sans même le savoir, et nous avons besoin que vous gagniez ses faveurs afin d'aider la Ligne Rouge à se protéger de leur propagande mensongère et de leur méfiance envers nous. Votre mission ne sera pas simple, mais dès demain, nous voulons que vous vous enfuyiez de la Ligne Rouge et que vous rejoigniez cette femme afin de gagner sa confiance et nous fournir régulièrement tous les renseignements dont nous avons besoin. Peu m'importe votre méthode, rendez-la folle de vous si cela est nécessaire, trouvez-nous seulement ce que nous avons besoin de savoir lorsque nous vous le demanderons.

Et avant même que l'artificier ne puisse répondre à cette requête, le regard du Sombre se durcit tout à coup :

- Sachez juste une chose, Yvan Dmitrievitch, cette mission demandera une discrétion absolue de votre part, et soyez certain que si vous veniez à parler de trop, nous saurons vous retrouver et mettre fin à vos jours de la manière la plus lente et la plus douloureuse possible. Mais faites ce que nous demandons, remplissez votre mission avec brio, et vous rentrerez chez vous auréolé de gloire, sans que plus jamais vous ne soyiez inquiétés ni par nous, ni par le besoin.
Yvan Nekrasov
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Yvan Nekrasov
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Lun 2 Avr - 22:24
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Surnom ::


Hébété, c'était ce qui désignait le mieux l'état d'esprit dans lequel j'étais. A peine rentré de Polis que ce Stepan m'avait laissé de coté. Dire qu'il était venu me chercher avec des hommes, comme si j'étais quelqu'un d'important, comme si je détenais des informations importantes. Pour me laisser ensuite seul à peine rentrer. Le sentiment d'être un mouchoir usagé, qu'il m'avait utilisé pour se soulager et maintenant il se débarrassait de moi. Bon d'accord, je noircis le tableau et la situation, mais j'étais tout de même dérouté. Ou alors était-ce à cause de cette chirurgienne ? Elle m'avait fait ressentir des choses nouvelles, avait piqué ma curiosité et pour une fois, ce n'était pas une envie de sang ou de mort qui m'habitait.

J'étais donc parti manger un morceau et boire un verre, disant que je venais sur ordre de Stepan Volkovet ainsi je n'avais pas à payer de ma poche, enfin jusqu'à ce qu'on vienne me rendre des comptes en tout cas: soit surement dans quelque jours, d'ici là, j'aurai retrouvé mon état naturel et mes affaires pour payer ou me débarrasser du mec venu m'emmerder. Des gardes vinrent me chercher durant le repas, pour me dire que je devais justement aller voir le commissaire: je me disais aussi que c'était trop simple.

Le trajet ne fut pas bien long, je cogitais en chemin sur ce qu'il me voulait. Pensait-il que j'avais eu le temps d'apprendre quelque chose d'important ou que j'avais parler de quelque chose ? J'étais un artilleur, on me disait d'aller à un endroit pour tuer des mutants ou faire exploser des gravats, on ne me racontait pas les plans et stratégies. J'avais donc pas grand chose à cafter dans tous les cas quoi. Je frappais à la porte et on m'invita à entrer, m'accueillant de son modeste bureau. C'était pas si mal, un peu trop propagande à mon gout mais c'était le décors typique qu'on pouvait trouver un peu partout. D'accord, je n'étais pas un bon rouge, pas un bon soviétique qui aime le communisme ou les idées de Lenine. Moi, j'étais juste né dans les stations qui appartenaient aux rouges et en bonus, ils aimaient les militaires, les armes et tuer des trucs: ce qui me convenais très bien jusque là. Il m'invitait à m'assoir, j'observais le siège, les tableaux. J'allais être observé par deux portraits et un type, putain d'ambiance glauque... Pas de doute que ce Stepan est un vrai communiste, qu'il pisse, chie, mange et baise ainsi que dort en pensant au bel avenir du communisme et des rouges. J'avais intérêt d'être irréprochable sur ma façon de parler, montrer que j'avais à cœur le bien de mes camarades, de ma station et tout le baratin habituel.

Il enchaina donc qu'il était soulagé que je sois rentré, que je sois en vie. Et heureux de me filer un nouveau logis, plus grand, et qu'il disait que je le méritais pour mes services et mon sens du sacrifice. J'écoutais que d'une oreille, je venais de m'assoir et j'observais ces horribles tableaux aux murs en me demandant s'il s'était déjà caressé le jonc en les observant. Quoi ? J'étais à Polis un peu plus tôt, découvrant les joies d'une relation charnelle avec une femme, découvrant que je pouvais ressentir des émotions et ce type était sortit de nul part pour me ramener dans cet endroit pourrit où c'est du marche ou crève mais surtout rends toi utile. J'avais le droit de lui en vouloir non ? Ou juste que ça petite gueule ne me revienne pas, on va tout de même pas me le reprocher ?

Il s'avançait alors vers moi comme pour me faire une confidence. Pourquoi utiliser tant d'expressions, de gestuels ? On était que les deux, il ni avait personne de qui se cacher. Quoique, c'était ce qu'on appelle de la manipulation, essayer de me paraitre plus sympathique et compréhensible ? C'était juste un gradé qui avait sa petite idée en tête et qui cherchait à l'amener sur le tapis pour me convaincre de le faire. Tourne pas autour du pot et ouais je m'en fous de ton nouveau logement. Et non ce qui m'intéresse, ce n'est pas un toit ni manger, c'est savoir où et quand je vais pouvoir passer mes pulsions et sur qui. Je m'imaginais alors lui attraper le crâne et le lui fracasser sur le bureau. Si ça n'aurait pas fait un raffut magistral, je l'aurai surement fait. Mais là, après un ou deux chocs de sa tête contre le bureau, il aurait encore été capable de brailler et les gardes devant la porte entreraient pour me liquider. Mon pauvre... Si tu savais seulement ce que je pouvais vouloir. Bien que j'aimerai bien reprendre où j'en étais avec Anna, voir si elle peut faire surgir de moi quelque chose d'humain.

Il avait donc bien besoin de moi et comme prévu: je n'avais pas vraiment le choix. C'était ça le coté plaisant et attractif chez les rouges: on te fait les questions et les réponses, t'as juste besoin d’acquiescer et faire ce qu'on te dit. Quelle belle patrie. Donc, j'étais allé à Polis, ceux qui nous avait volé la bibliothèque. Me demande pas d'y retourner pour t'obtenir un droit de passage, je suis nul en négociation et ça c'est ton boulot mec. Mais non, il parla alors de Anna, disant que je m'en étais fais un contact de qualité. Qu'elle pourrait s'avérer utile pour nous, enfin pour les rouges, pour moi elle pourrait bien déterminer que j'ai une conscience ou une âme, enfin appelez ça comme vous voulez. Et donc, il voulait que je gagne sa confiance pour mieux l'utiliser, pour obtenir des informations sur Polis. Mais surtout: qu'on allait m'obliger à m'enfuir d'ici, me faire passer pour un traitre pour pouvoir aller la retrouver et que ce soit crédible.

Ok, on venait clairement de me la faire à l'envers. Et bien pire que ce que j'avais prévu... Du coup le logis plus grand, il va avec le reste ? Je me le colle bien où je pense et si ça rentre pas je prend un anti-douleur ? Histoire d'enfoncer la dernière porte ouverte, il me rappela que cette "mission" demandait d'être discret, que si je venais à trop parler, on saurait me retrouver et me tuer à petit feu. Là, j'affichais un léger sourire. Des menaces de morts, de la torture, on entrait sur mon sujet de discussion préféré. J'étais persuadé que je pourrai lui apprendre deux ou trois trucs là dessus, même si je ne doutais pas que ses méthodes, enfin celles de ses hommes, lui ne devait pas s'abaisser à ça, devaient être bien maitrisées également. Et la promesse que si je réussissais, je serai couvert de gloire et de richesse. Jusqu'à ce qu'on me tue car j'en savais trop ou qu'on m'envoie faire exploser un truc ou tuer des gens, c'est bien ça ?

Je m'affalais alors dans mon siège. Poussant un long soupire. J'étais fatigué de cette situation. J'avais survécu à un putain d'accident, j'avais rencontré quelqu'un qui ne me donnait pas l'impression d'être un objet, un pion. Et on m'avait arraché à elle pour mieux me manipuler, mieux encore, me renvoyer vers elle pour l'utiliser.

"Et j'ai l'air d'être le type le plus qualifié pour ça ? J'ai sympathisé un tant soit peu avec une toubib donc je suis le plus apte à une telle mission ? Je ne refuse rien, juste... Faudra pas venir vous plaindre si j'arrive pas à lui soutirer d'informations. Gagner sa confiance est une chose, mais pour ça, faudrait que je parvienne à rester à Polis. Et je pense pas être accepté comme ça. Des suggestions ? Monsieur ?"

Il avait surement un plan, autant lui demander. Me faire quitter les lieux d'accord, mais il fallait que ce soit crédible et j'imagine qu'il avait déjà tout prévu. J'espérais qu'il y ait une histoire de meurtre dedans, que je me détende un petit coup avant de devoir jouer les espions. J'étais nul pour exprimer mes émotions, j'ignorais même en avoir jusqu'à il y a peu. Je décryptais mal les sentiments des autres. Par contre, garder des secrets et étudier les autres, ça je savais le faire. Mais ce détail, Stepan l'ignorait...
Stepan Volkov
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Dim 29 Avr - 22:25
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"Et j'ai l'air d'être le type le plus qualifié pour ça ? J'ai sympathisé un tant soit peu avec une toubib donc je suis le plus apte à une telle mission ? Je ne refuse rien, juste... Faudra pas venir vous plaindre si j'arrive pas à lui soutirer d'informations. Gagner sa confiance est une chose, mais pour ça, faudrait que je parvienne à rester à Polis. Et je pense pas être accepté comme ça. Des suggestions ? Monsieur ?"

Un sourire carnassier se dessina sur les traits gracieux du commissaire politique. Bien sûr qu'il en avait des suggestions, des tas même. Mais elles ne convenaient pas toutes au profil du type qu'il retournait pour les besoins de la Ligne Rouge. Non, cet homme semblait n'était pas un fervent défenseur de la cause, il fallait trouver ses motivations. Et par-là même le convaincre qu'il agissait pour le bien de tous.

- Camarade Stepan Stepanovitch, vous pouvez m'appeler ainsi, ne nous formalisons pas du "Camarade Commissaire". Et concernant votre entrée au sein de Polis, vous avez plusieurs options, que je peux vous présenter brièvement.

Stepan mima une moue pensive, tandis qu'il sembla chercher ses mots un instant.

- Nous pouvons, disons... arranger votre sortie en vous collant de fausses accusations et en vous plaçant provisoirement dans une de nos cellules, desquelles vous vous échapperez très vite. Cela est bien sûr une solution, qui demandera que je tire quelques ficelles, mais ce n'est rien d'insurmontable, et j'ai l'accord de ma hiérarchie.

Une pause, très courte, durant laquelle il pointa du doigt un point sur une carte qu'il sortit de son dossier.

- Ou bien... Vous pouvez tout simplement vous échapper dès ce soir par cette sortie, là, qui ne sera que faiblement gardée à 23 heures précises, et je vous laisse vous débrouiller avec la vie de nos soldats et votre conscience. Si vous avez besoin d'armes, d'équipements, ou de vivres, vous en trouverez dans un sac qui sera disposé derrière une palette de bidons d'eau. Ce n'est qu'une autre proposition, je suis ouvert à vos idées, dans la limite du réalisable.

Le commissaire retira son doigt de la carte.

- Dans l'ensemble, ne vous faites pas de noeuds au cerveau, je sais que vous êtes capable de partir si vous le souhaitez, et je ferai tout ce qu'il faut pour que vous puissiez quitter cette station en sécurité. Par contre, une fois sur place, vous serez seul. Nous avons des contacts sur place, mais nous ne pouvons risquer pour le moment de les compromettre ni de vous compromettre vous. Et ne vous en faites pas pour la convaincre, les gens de Polis adorent les Rouges qui font défection, qui se sont fait persécuter par d'horribles commissaires politiques, et surtout qui peuvent leur donner des informations sur la vie au sein de la Ligne Rouge.

Stepan Stepanovitch lui décocha un sourire entendu.

- Racontez-lui ce que vous savez sur la Ligne Rouge, grossissez le trait si vous voulez, vous ne savez rien qu'ils ne savent déjà au sein de leurs services de renseignement, et cela apaisera leurs soupçons quand ils verront que vous parlez librement. Mais surtout, ne parlez jamais de votre mission, du pourquoi je vous ai envoyé, et de la véritable raison de votre défection. Dites-leur que vous me détestez, et balancez-leur ce que vous voulez sur moi si cela vous chante, cela ne fera que renforcer leur confiance à votre égard. Soyez un dissident, et je suis certain qu'ils vous accueilleront à bras ouverts.

Un air plus sérieux traversa cependant de nouveau le visage du commissaire.

- Mais restez sur vos gardes, vous serez surveillés en permanence, à la fois par leurs services comme par nos contacts sur place. Ne parlez à personne, je dis bien personne, de votre mission, même à ceux qui se présenteront comme étant de la Ligne Rouge. Méfiez-vous surtout de ceux-là, car nos agents ne se dévoilent jamais aux autres lorsqu'ils sont en mission, et personne sur place n'a besoin de connaître votre objectif. Vos instructions viendront en temps et en heure par le biais d'un courrier que vous trouverez un jour par hasard, et sur lequel sera apposé ce tampon précis ainsi que mes initiales, dans un ordre précis, comme ceci...

Sur un document, il désigna un tampon complexe représentant une étoile, au centre de laquelle on pouvait distinguer une paire d'yeux de félins, encadrée par deux bâtons de dynamite en croix derrière l'étoile, avec la branche supérieure brisée à son sommet. A droite de l'étoile, on pouvait lire les lettres "S.V.S." écrites en rouge.

- Si les lettres se trouvent à droite de l'étoile, c'est que tout va bien et qu'il s'agit bien de moi, vous pourrez faire confiance au porteur de la lettre ou à ce qui est dit dedans. Si elles se trouvent au-dessus, c'est que vous êtes compromis, et qu'il est temps de penser à faire vos valises. Si elles sont à gauche, vous devez partir au plus vite, car on viendra vous chercher pour vous faire la peau. Mais jamais elles ne seront en-dessous, dans une autre couleur que le rouge, ou bien dans un autre ordre. Si c'est le cas, on essaie de vous tendre un piège et de vous tester, restez calme et ne répondez pas à la lettre ou n'exécutez pas les consignes qui y sont données.

Stepan retira alors le symbole des yeux d'Yvan, et acheva :

- Mais ne vous en faites pas si vous ne vous en souvenez pas, il est très peu probable que je vous contacte avant un moment. Je veux d'abord que vous deveniez ami avec cette médecin, le reste viendra en son temps, vous le comprendrez très vite. Pour le moment, vous devez vous échapper, quelle option prenez-vous ?
Yvan Nekrasov
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Mer 23 Mai - 19:04
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A bien y réfléchir, je me disais que je n'avais pas trop montrer mon intérêt pour la Ligne Rouge. J'y avais pourtant été entrainé par mon paternel, il me l'avait rabâché tant de fois. Sauf qu'avec le temps, les discussions avec des soldats et une certaine routine, je m'étais relâché. Et ce type, lui l'avait surement senti. Je m'efforçais de l'écouter, de retenir tout en cherchant à gagner sa confiance. Pour lui je n'étais qu'un pion, mais si je lui prouvais ma fidélité et mon utilité, il me laisserait un peu de liberté. Ou au moins, il ne me sacrifierait pas à la première occasion. Car soyons franc: m'en faire un ami ne m'intéressait pas. Éviter d'en faire un ennemi, enfin pour le moment, m'arrangeait déjà d'avantage. Et il serait plus simple à poignarder dans le dos de la sorte. Là, on allait juste éviter de montrer le dos l'un à l'autre, ignorant lequel va frapper le premier, car c'est en gros la situation. Il fait le mec sympa car il a besoin de moi, mais qui suis-je pour lui? Un matricule en bas de l'échelle. Un petit communiste qui peut mourir pour la cause. Putain fallait que je joue sur ça...

Je pouvais donc l'appeler camarade Stepan Stepanovitch genre c'était intéressant. Il me proposa ainsi deux marches de manœuvres: me faire accuser puis emprisonner afin de m'enfuir pour rejoindre Polis ou me sauver durant la nuit en tuant ou non quelqu'un. L'option tuer quelqu'un me plaisait bien, elle m'obsédait presque mais là j'avais envie de tuer quelqu'un de bien particulier... Je poussais un soupire, chassant l'idée de lui briser la nuque, d'enfoncer ma lame dans son corps. Il disait qu'il ferait tout ce qu'il faudrait pour que je quitte la station en étant en sécurité. Tout en passant pour un traitre, cela risquait d'être un peu compliqué, non ? Enfin nul doute sur les capacités de la politique pour les coups tordus en tout genre.

Je songeais machinalement à mon local, mon matériel et les quelques cadavres de rongeurs au sous sol que j'avais disséqué pour le plaisir... Il faudrait que je puisse y faire le ménage mais également y récupérer deux ou trois trucs. Me faire emprisonner allait empêcher ce plan, je devais donc partir au plus vite. Enfin disparait dans la soirée, ne pas quitter pour autant la station, aller chez moi pour faire ce que j'avais à faire et enfin partir. C'était jouable.

Stepan disait que Polis raffolait des rouges qui désertaient. Cela arrivait souvent ?

"Nombreux sont nos camarades à nous trahir ?"

Déjà car ça m'intéressait mais aussi pour montrer pour intérêt à la cause. J'avais rien contre les rouges, on m'avait filé de quoi manger, une arme, des cibles, un boulot. C'était suffisant et je n'en voulais pas plus. Survivre était suffisant dans ce sombre et humide monde souterrain. Il me disait de raconter ce que je savais sur la ligne rouge, qu'ils devaient de toute façon en savoir autant voir plus que moi. Je retenais surtout qu'il y aurait des contacts sur place et qu'ils allaient surement me surveiller. Quoique, pour la sécurité de tous, aucun ne devait savoir quelque chose sur les autres afin de ne pas les compromettre. Ils sauraient juste que je suis un traitre, un déserteur, peut-être même que certains essayeront de me tuer ou me faire enfermer en pensant bien faire ?

Il annonçait ensuite des évidences, je serai surveillé des deux cotés. Tous cherchant à voir mon intégrité et à qui va ma loyauté. Je poussais un soupire, mimant une certaine fatigue quelle soit physique ou mentale.

"Je n'avais pas envisagé une telle promotion. Je pensais continuer à faire des explosifs, nettoyer des tunnels et tuer des mutants. Ce qui me convenais parfaitement car je n'ai pas trop la fibre social. Mais cette station m'a accueilli et hébergé, m'a permit de manger, m'a apprit à me battre, à être utile pour le bien de tous. Il est donc évident que je ferai ce que vous attendez de moi. Et du mieux possible. Marquant une bref pause, je lançais un regard aux tableaux puis à Stepan. Je pourrai partir cette nuit. Si vous pouviez déposer mes affaires que j'avais en rentrant quelque part, cela me serait fort utile. J'éviterai de tuer inutilement un camarade si cela est possible."

Je gardais mes yeux sur le tampon pour le mémoriser ainsi que ce qu'expliquait le commissaire à propos de ça. L'ordre des lettres, la position. C'était subtil tout en restant simple, de quoi garder une longueur d'avance sur les tentatives d'imitation. Je pensais machinalement à mon paternel, me demandant ce qu'il aurait pensé de tout ceci...

"Dernière question. Une fois intégré. Quelle genre d'informations désirez vous que j'obtienne ? Savoir déjà de quel coté cherché afin de me placer au mieux dans leur société pourrait être utile je pense. Étant militaire, avec du temps je devrais pouvoir rejoindre leur force militaire. Cela prendra surement du temps pour gagner leurs confiances et que me laisse accès à des armes ou des stratégies. Ou je pourrai être mécanicien, récupérer des plans de technologie si je le peux. Enfin je ferai ce que vous attendez de moi."

Lançant un regard autour de moi comme pour me détacher un peu de cette situation quelque peu épineuse. Je vis quelque chose qui me glaça le sang. Je restais alors figé un instant, fixant l'objet de mon effroi et de mon incompréhension. Un homme d'une cinquantaine d'année, le front légèrement dégarni, m'observait. Je connaissais bien ce visage. Le même menton que moi ainsi que le nez. Mon paternel se tenait là, debout, derrière Stepan. Appuyé contre le mur, les bras croisés, il m'observait en silence, hochant la tête sur le coté comme pour exprimer son inquiétude. Il me fit un sourire timide pour me souhaiter courage. Un léger vertige s'en suivit. Mon père avait disparut, j'observais alors le commissaire, ne laissant rien paraitre. Mon visage avait du changer pendant une seconde et encore, mais rien qui puisse porter préjudice. Était-ce là un effet suite au stresse? Aux médicaments que j'avais reçu à Polis ou un contrecoup de mes blessures? Cette hallucination avait de quoi perturber, mais c'était comme si j'avais reçu une intervention divine, disant que mon père m'encourageait et même mort, il me soutenait toujours...
Stepan Volkov
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Stepan Volkov
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Mar 7 Aoû - 22:01
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Le sourcil de Stepan se haussa légèrement à la question de la loyauté des membres de la Ligne Rouge. Au fond de lui, il ne se faisait aucune illusion sur les convictions profondes des membres du Parti Communiste, qui pour la plupart se fichaient pas mal de politique. On leur avait assigné un camp, une idée à défendre, une patrie pour laquelle se battre, et que ce soit ce côté-là de la barrière ou un autre leur importait guère. Tout ce qu'ils désiraient, c'était un toit, à manger, et de quoi se reproduire. De plus en plus rares étaient les vrais communistes comme lui, les dignes descendants de Staline et de ses enseignements.

- C'est une information que je ne suis pas disposé à vous donner, hélas, camarade, répondit succinctement le commissaire pour changer de sujet.

Il laissa alors l'artilleur exposer ses projets. Partir cette nuit, tout en évitant un esclandre. Ce n'était pas plus mal finalement, ça lui évitait d'avoir à gérer tout la partie relations publiques de l'opération. Un simple déserteur, un soldat parti parce qu'il ne supportait pas les promesses de vie meilleure de la Ligne Rouge. Ou mieux, un homme tombé amoureux d'une espionne d'une faction rivale, qui n'aura aucun état d'âme à le torturer et lui briser le cœur une fois qu'il aura fait défection. Cela justifierait sans peine des mesures politiques plus drastiques concernant les contrôles aux postes de garde. Comme à son habitude, les calculs politiques prenaient le pas sur l'instant présent, et Stepan dut se reconcentrer sur ce que lui disait Yvan pour ne pas se laisser distancer.

- Bien sûr, quelqu'un de confiance viendra cacher vos affaires dans un lieu sûr. Et nous nous arrangerons pour qu'une incohérence vienne s'installer dans le planning de garde de ce soir. Cela nous aurait attristé que vous préfériez assassiner un de vos camarades, même si c'est pour une cause noble.

Il le laissa ainsi poser sa dernière question, somme toute pertinente pour la mission qui lui était confiée. A tel point qu'elle nécessita un instant de réflexion au commissaire, qui ne remarqua ainsi pas le tressautement très bref dans le regard d'Yvan. Il finit tout de même par répondre :

- Vous avez la chance de pouvoir accéder sans problème aux deux camps, et bien que notre cible soit une Brahmane, rien ne vous empêche en effet de rejoindre les Militaires et de leur soutirer des informations. Ce serait même à mon sens plus judicieux, afin de ne pas éveiller les soupçons sur vos intentions véritables, à savoir faire de cette femme votre amie - ou plus, selon ce que vous préférez. Mais c'est à vous de faire ce qui vous paraît le plus naturel, afin de paraître le plus sincère possible. Dans les deux cas, nous sommes gagnants.

A ces mots, il tendit la main à Yvan, et acheva sur ces paroles, à la fois sincères et solennelles :

- A moins que vous n'ayez de nouvelles questions, cet entretien est terminé, Yvan Dmitrievitch. Au nom de la Ligne Rouge, je vous souhaite bonne chance, et vous garantis que vous aurez toujours quelqu'un pour veiller sur vous. Toute l'Interstationale Communiste compte sur votre succès.
Yvan Nekrasov
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Yvan Nekrasov
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Ven 10 Aoû - 15:00
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Patronyme :: Dimitrievitch
Surnom ::


Comme c'était à prévoir, il ne me donna aucune information sur les éventuels traitres de la LR. Dommage, je lui aurai proposé de faire un peu de zèle si j'en croisais un au détour d'un tunnel sombre. Mais dans un sens, ce n'était pas plus mal de lui montrer ma soif de sang, inutile qu'il se méfie plus que nécessaire de moi, si je voulais effectuer la mission, autant qu'il me pense prévisible et sous contrôle. Rares étaient ceux qui se méfiaient vraiment de moi ici: je vaquais à mes occupations, préparant des explosifs, démontant du matériel pour le réparer  et j'effectuais ce qu'on m'ordonnait de faire. Un bon petit soldat... Mes rares crimes étant passé jusque là inaperçu.

Il acceptait mon plan, enfin c'était sa proposition au départ et il semblait ravi que je ne veuille pas tuer un de nos camarades. Faudra tout de même que je trouve quelqu'un à tuer avant d'arriver à Polis: histoire d'être couvert de sang et d'avoir quelques blessures. J'avais bien une idée de chemin où des brigands trainaient parfois, ça sera une étape de mon voyage... Stepan continua en disant que c'était à moi de voir pour intégrer les militaires ou les scientifiques mais qu'il serait plus judicieux de choisir l'armée pour ne pas éveiller de soupçons. Il voulait donc que je sois ami avec la chirurgienne, ou plus si je le voulais. Pourquoi autant d'intérêt pour elle ? J'avais d'abord cru qu'elle servirait de billet d'entrée, pas qu'elle serait la cible, la personne à espionner. Aurais-je rencontré quelqu'un d'important sans le savoir ? C'était intriguant...

Il me tendit alors la main et conclu cet entretien. Me souhaitant bonne chance pour la mission en me promettant qu'on veille sur moi. Oui, nul doute que je serai sous haute surveillance... Que ce soit par d'autres espions ou simplement par ceux de Polis. Foutu épine dans le pied cette histoire. Je lui fis un sourire en retour, lui serrant la main tout en me levant. Hochant la tête avec respect, je fis ensuite demi tour pour partir. Arrivé à la porte, j'hésitais un instant puis me retournais pour une dernière chose.

"Mon petit atelier... Je suis un peu maniaque... Vous pourriez vous assurez qu'il soit réquisitionné pour éviter qu'on vole ce qu'il s'y trouve ? Que personne ne s'amuse à y fouiller ? Disons qu'il y a des explosifs, de la poudre, des mécanismes... Ce serait dommage qu'un camarade y meurt suite à un malheureux accident. Et c'est aussi le seul endroit où il y a des souvenirs de mon défunt père..."

J’espérais qu'il accepte tout en sachant que le manque de place pousserait les gens à vouloir récupérer l'endroit. J'y avais mon matériel, des objets appartenant à mon père mais surtout, des notes cachés qui parlait de mes soucis émotionnels ou encore des trophées des victimes que j'avais tué. Les chances qu'on les trouve étaient maigres, mais je préférais ne pas prendre ce risque et je n'avais pas vraiment le luxe pour y retourner. Sur ces mots, je quittais la pièce, réfléchissant à ce que l'avenir me réservait. Anna Volkovar... Je n'avais pas imaginé la revoir si vite. Me faudrait un livre sur comment gagner la confiance de quelqu'un, histoire de faire un rattrapage sur les cours d'étiquettes que j'avais séché quand mon père m'en parlait.




Ce soir là, je quittais la Ligne Rouge pour une mission que je n'avais pas souhaité. Une mission qui allait m'apprendre à mimer les émotions, à gagner la confiance d'autrui... J'allais devoir apprendre la manipulation psychologique sur le tas et survivre en jouant sur plusieurs tableaux.

De la peur ? Non... Je me sentais étrangement bien:
l'idée de partir me donnait l'illusion d'être libre comme le vent.

Même si je serai plus surveiller qu'avant...
Me refermer sur moi même, cacher mes véritables intentions.
Devenir quelqu'un d'autre pour éviter toute suspicion.
C'était ça ma mission, c'était ça que je faisais depuis que j'étais enfant.

J'allais mettre en pratique tout ce que mon vieux m'avait enseigné
Et ma survie en dépendrait encore plus que d'accoutumé.

C'était excitant:
Je quittais ses lieux en me sentant vivant,
Comme si je voyais ses tunnels pour la première fois,
Tel un nouveau monde qui s'ouvrait à moi,
Celui de la trahison et de l'enseignement.
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