On ne choisit jamais véritablement sa maison, mais on y est souvent attaché malgré tout. Le VAR est loin d'être l'endroit parfait, mais de nos jours on est en sécurité nulle part. Andreï apprécie pourtant ce que les gens essayent de faire dans sa faction. Il aime comment dans ce monde chaotique, certains veulent établir un semblant de calme et survivre intelligemment. Il n'a pas su trouver tout de suite sa place parmi ses pairs, hésitant quant au rôle qu'il pourrait jouer. Coursier se révéla être la fonction la plus simple à occuper pour lui, n'ayant pas peur de traverser le métro d'un bout à l'autre. Il a des phases où il a un grand besoin de ne pas rester sur place, alors ça lui convient. Et puis il déteste vraiment le thé.

D'une carrure respectable sans être imposante, le coursier ne se distingue pas vraiment de ces compagnons des autres stations. Si on lui posait la question, il dirait qu'il a une sale tête. Pourtant, ces cheveux châtains, s'ils sont toujours en bataille, encadre un visage rond et encore délicat. Mais son expression toujours sérieuse vient contrecarrer cette première impression d'innocence. Sa silhouette fine participe à sa discrétion, et cela l'arrange de ne pas attirer tant l'attention.

Parfois, il est même difficile de distinguer Andreï dans le paysage, l'homme ne laissant à découvert que le haut de son visage. Ce n'est pas son genre de faire le fier, les muscles nus et saillants. Non pas qu'il soit frileux, c'est un Moscovite. Mais il essaye, avec ses piètres moyens, de se protéger des horreurs qui rodent. Et cela cache ces nombreuses cicatrices dont il préfère taire le nombre. En plus de son pantalon, de ses multiples couches de tissus et de ses gants noirs, le coursier ne se déplace jamais sans son écharpe. Il est dans un sale état, ce bout de tissu déchiré par endroits. Souvent, on lui demande de l'enlever, pour ne pas qu'il se prenne les pieds dedans, car elle pend parfois presque jusqu'à ses pieds. C'est avec elle qu'il s'en couvre le visage, comme si cela pouvait vraiment le protéger.

On lui a souvent répété qu'on le voyait venir de loin, avec son sérieux et ses grands airs. Il est vrai qu'Andreï n'est pas quelqu'un de drôle, en tout cas pas du premier abord. En vérité, il aimerait plaisanter, prendre quelques instants pour laisser son esprit divaguer. Mais la plupart de temps, il fait cela seul. Non pas que cela le dérange vraiment. Vaut mieux être seul que mal accompagné, ce serait bien cela son credo. Il aimerait rencontrer de nouvelles personnes, se faire des amis avec qui il partagerait les mêmes goûts. C'est aussi pour cela qu'il apprécie de parcourir les stations, car à VAR, il connaît tout le monde et tout le monde le connaît. C'est une personne qui est très expressive et qui passe tous ces sentiments par les gestes. Andrei est quelqu'un qui n'aime pas le doute. Il sait qui il est et où il va. Cela fait de lui quelqu'un d'assez têtu, qui s'accroche à ses idées. Cela lui vaut souvent de frapper malencontreusement quelqu'un quand il exprime son désaccord, ce qu'il déteste par-dessus tout. Ayant perdu au fil des années plus de proches que sa mémoire pourrait s'en souvenir, il se place très souvent en protecteur, même s'il n'a pas la possibilité physique de venir en aide. Il s'attache beaucoup trop facilement aux gens, ce qui provoque chez lui une grande mélancolie. Andreï aimerait pouvoir se détacher du passé et des gens, mais pour lui chaque souvenir, chaque personne est important, même quand le monde est déjà fini.

Etant très habile de ses mains, il s'est intéressé très tôt à tout ce qui relève de la mécanique. Il apprécie surtout de réparer tout ce qui lui passe sous la main, notamment des armes. Il sait s'en servir, il est même plutôt doué quand il s'agit de tirer.

S'il a quelques séquelles de mauvaises rencontres, son handicap est ce qui est le plus préoccupant. Andreï est sourd depuis 8 longues années. Si des sons sortent encore de sa bouche, il n'en contrôle pas la force, et il est donc très difficile pour lui de parler distinctement. Depuis son accident, il a appris à lire sur les lèvres et parle couramment le langage des signes avec ceux qui peuvent le comprendre.

Ce qui fait vibrer son personnage, ce qui l'anime et l'aide à avancer au quotidien.

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